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24 novembre 2024
Développement
Par Vieux SAVANÉ
DU BRUIT ET DE LA FUREUR
Avec un taux d'alphabétisation de 37,1%, la rupture doit se faire par l'action, pas par des paroles de compassion comme les pouvoirs précédents. Vu les urgences, le retour du débat sur le voile lors de la réunion sur la rentrée scolaire est surprenant
«Sous un soleil de plomb, au rond-point 26 des Parcelles Assainies, une scène familière se déroule chaque jour : des mendiants de tous âges envahissent les lieux, transformant l’espace en un théâtre de misère humaine. Des enfants, défiant l’insécurité, s’avancent vers les voitures immobilisées par les embouteillages, espérant quelques pièces… » (in Sudquotidien. Samedi 21 Septembre 2024
S’il est vrai que cette description rend compte d’un spectacle affligeant qui ne semble plus émouvoir grand monde tant il participe de la normalité, il serait pourtant salutaire de s’y appesantir à la veille de la rentrée des classes 2024- 2025. Continuer de voir des enfants talibés déguenillés déambuler ainsi dans les rues, le regard intelligent pétrifié par la violence d'un vécu réduit à tendre la sébile, se retrouver à dormir dans la rue, victimes de violences physiques, psychologiques et soumis à toutes sortes de perversions, est en effet un problème national. Et cela mérite à coup sûr une mobilisation nationale afin de lui trouver une solution définitive.
Dans une ville comme Dakar où se concentrent tout le mal être et les rêves de réussite sociale, on compte ainsi près de 54 837 enfants talibés, dont 30 000 sont engagés quotidiennement dans la mendicité forcée. Sur cet aspect, l’Etat a incontestablement failli à son devoir puisque la loi établit que la scolarité est obligatoire pour tous les enfants des deux sexes âgés de 6 ans à 16 ans. Et parmi ceux et celles qui ont eu la chance d’être scolarisés un nombre assez important le sont dans des conditions peu amènes, leur apprentissage se déroulant dans des abris provisoires qui durent et s’éternisent.
C’est pourquoi, aux autorités qui se retrouvent aux manettes il n’est pas attendu l’expression, même sincère et douloureuse, d’une indignation face aux « statistiques en termes d’abris provisoires, d’écoles sans électricité ». Avec un taux d’alphabétisation affligeant estimé à 37,1% la rupture doit plutôt s’effectuer, non point par le biais de paroles de compassion à l’instar de l’ensemble des pouvoirs qui ont exprimé le même sentiment mais dans l’action concrète, pour appliquer une disposition constitutionnelle qui rend l’école obligatoire.
Il s’y ajoute que de cette catégorie, seuls 11, 3% atteindront le lycée et à peine 37% d’entre eux obtiendront le baccalauréat, ce fameux sésame ouvrant la possibilité à des études supérieures. Même si l’on sait qu’à l’université beaucoup y vont pour bénéficier de la bourse, sans aucune illusion relativement à l’obtention d’un parchemin. Avec tous les diplômés-chômeurs qu’ils côtoient, ils savent que cela n’ouvre pas nécessairement une perspective d’emploi.
Entre les écoles ceintes par des marchés et des cantines, les classes pléthoriques, le déficit d’enseignants et de tablesbancs, le taux d’échec très élevé aux examens et concours, l’inadéquation formation/emploi, les maux qui continuent de gangrener l’école sénégalaise méritent décidément que soient mises en œuvre des actions vigoureuses.
Diversion
Face à toutes les urgences auxquelles est confrontée l’école, on est en droit de s’interroger sur l’étrange retour de la question du port du voile lors de la réunion interministérielle sur la rentrée scolaire 2024-2025 de jeudi dernier. Le Premier ministre Ousmane Sonko y a en effet appelé à « assurer les conditions d’une éducation inclusive, garantissant le libre accès de tous les enfants à l’école, sans distinction aucune, notamment portant sur le port vestimentaire ». Aussi, a-t-il invité le ministre de l’Education nationale à « soumettre, au plus tard le 27 septembre 2024, un arrêté invitant les établissements scolaires à conformer leurs règlements intérieurs aux dispositions de la Constitution.» A se demander d’ailleurs comment il sera rédigé, d’autant que la Constitution stipule que « la République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale.
Diversion, simple coup d’épée dans l’eau, un os à ronger, une fixation qui tarde à révéler ses motivations profondes ? A l’évidence, tel que posé c’est un faux débat susceptible toutefois de provoquer des remous pour peu que l’on ne se recentre pas sur la réalité des faits. En effet, l’intérêt fondamental de l’école catholique (voir communiqué du Conseil national du Laïcat Sénégal) n’est pas de s’opposer à ce que des personnes qui le souhaitent puissent porter un foulard sur la tête. C 'est précisément de ne pas admettre qu' une jeune élève puisse refuser d'être la voisine de table-banc d'un garçon, de lui serrer la main ou tout simplement de se mettre en rang à ses côtes sous prétexte de convictions personnelles. Lieu de brassage ethnique, social, religieux, culturel, l'école doit-on le rappeler l’école est un creuset du vivre-ensemble. Et en cela, elle refuse toute discrimination et prône l'égalité de chance entre les hommes et les femmes de toutes origines. Que l'on sache, aucune école catholique n'a exprimé l'idée d'être en dehors de la juridiction constitutionnelle qui régit ce pays, ne serait-ce que parce que tout le monde y est soumis. Et au premier chef le président de la République, le Premier ministre et son gouvernement. Lors de cette réunion interministérielle, il a été aussi fait mention des tenues scolaires, comme si cela se posait au moment où comme on peut le constater c’est le cas dans nombre d’établissements scolaires privés et/ou public.
Nostalgie de l'excellence
64 ans après les indépendances sourdent une impatience de reconnaissance et d’estime de soi et de son pays autour de la réussite et des valeurs centrées sur l'effort, la morale et l'éthique. C'est cela que traduisait la marée humaine noyée sous les drapeaux du Sénégal fièrement déployées et agitées lorsque l'équipe nationale du Sénégal a été championne d'Afrique en 2022. Ce que l'on attend de nos gouvernants c’est qu’ils fassent montre d'humilité et surtout de la conscience de faire leur part dans cette œuvre commune colossale consistant à redresser un pays qui a mal à sa jeunesse. Lorsqu'on s'occupe vraiment de sortir de la pauvreté et de la précarité une frange importante de 18 millions de Sénégalais, on ne saurait avoir le temps de s'enliser dans des batailles périphériques qui ne vont pas changer la face du pays. L’emploi, la santé, la sécurité alimentaire, l’égalité hommes/femmes, la promotion des sciences et des techniques, le développement d’une culture de la paix, la reddition des comptes sont entre autres, les grands défis qu’il convient de relever et qui doivent mobiliser toutes les énergies. Loin de toute stratégie du bruit et de la fureur qui ne peut servir de politique pour qui a cœur de prendre à bras le corps les véritables problèmes et de leur apporter des solutions. L'espérance qui a soufflé lors de la dernière présidentielle raconte, faut-il le souligner, une nostalgie de l'excellence qu’il serait dommage de piétiner en s’enlisant dans des gesticulations et des coups de menton inutiles.
EMMA NYERERE ET SAMIA NKRUMAH RALLUMENT LA FLAMME PANAFRICAINE À ACCRA
Ces héritières de deux géants du panafricanisme, ont marqué de leur empreinte l'ouverture de la deuxième Assemblée des Mouvements Panafricains (AAMA) le 30 août 2024. Leurs discours enflammés ont ravivé le rêve d'une Afrique unie et forte
(SenePlus) - Emma Nyerere et Samia Nkrumah, héritières de deux géants du panafricanisme, ont marqué de leur empreinte l'ouverture de la deuxième Assemblée des Mouvements Panafricains (AAMA) le 30 août 2024 à Accra, au Ghana. Leurs discours passionnés ont ravivé l'esprit d'unité africaine, faisant écho aux visions de leurs illustres pères, Julius Nyerere et Kwame Nkrumah.
Emma Nyerere, fille de l'ancien président tanzanien, a captivé l'auditoire en indiquant : "Aujourd'hui, nous sommes à la croisée des chemins. L'héritage de nos pères exige que nous poursuivions leur vision - celle d'une Afrique unie, libérée des chaînes de la pauvreté, de l'inégalité et du néocolonialisme". Son appel à un front uni face aux défis du continent a résonné profondément parmi les 1500 activistes présents.
Samia Nkrumah, marchant dans les pas de son père, premier président ghanéen, a renforcé ce message d'unité : "Nous devons travailler ensemble pour construire l'Afrique que nous voulons. Notre diversité est notre force, et notre unité est notre pouvoir. " Elle a plaidé pour une intégration politique et économique accrue, soulignant que l'unité est la clé pour réaliser le plein potentiel de l'Afrique.
Les interventions de ces deux figures emblématiques ont donné le ton à l'événement de deux jours, axé sur le thème "Vers une solidarité panafricaine : L'union fait la force, la division nous affaiblit". Leurs messages d'espoir et de détermination ont renforcé les participants, insufflant un nouvel élan au mouvement panafricain.
L'AAMA 2024, qui rassemble des activistes du continent et de la diaspora, aborde des sujets cruciaux tels que la justice climatique, la gouvernance éthique et l'expansion de l'espace civique. Les appels à l'action lancés par Nyerere et Nkrumah sont perçus comme un cri de ralliement pour une nouvelle génération de dirigeants africains.
Dans un contexte de tensions sociales et politiques à travers le continent, la présence et les discours d'Emma Nyerere et Samia Nkrumah ont ravivé l'espoir d'une Afrique unie et prospère, fidèle aux désirs de leurs pères fondateurs.
LE PDS ET L'APR SCELLENT UNE ALLIANCE SURPRISE
Les deux formations politiques ont d'ores et déjà mis en place un comité technique paritaire chargé de travailler sur les modalités de mise en œuvre et d'élargissement de cette initiative. Cette dernière vise à "remporter largement les législatives"
(SenePlus) - Dans un coup de théâtre, le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) et l'Alliance Pour la République (APR) ont annoncé ce dimanche 22 septembre 2024 la formation d'une coalition inédite en vue des élections législatives anticipées du 17 novembre.
Cette alliance inattendue entre deux formations politiques longtemps rivales a été officialisée lors d'une rencontre à la Permanence Nationale Oumar Lamine Badji, selon un communiqué conjoint. Les délégations de haut niveau des deux partis ont acté leur « parfaite convergence de vue » et leur volonté de créer une « grande coalition politique », indique le document.
L'accord prévoit également l'adhésion du PDS à l'Alliance pour la Transparence Électorale (ATEL), une initiative de l'APR, soulignant l'engagement des deux partis pour des élections transparentes.
La nouvelle coalition affiche des ambitions élevées, visant à "remporter largement les élections législatives prochaines". Elle se veut ouverte et inclusive, invitant « toutes les organisations politiques et les forces vives du pays » à la rejoindre.
Les deux formations politiques ont d'ores et déjà mis en place un comité technique paritaire chargé de travailler sur les modalités de mise en œuvre et d'élargissement de cette initiative.
Au-delà des enjeux électoraux, le PDS et l'APR affirment leur volonté de « redresser et prendre en charge les urgences sociales ainsi que les préoccupations des Sénégalais », positionnant cette alliance comme une réponse aux défis actuels du pays.
PAR Ndiaga Gueye
LA LÉGITIMITÉ DE DIOMAYE FAYE EN QUESTION
La présidentielle de 2024 laisse un goût amer, avec plus de cinq millions d'électeurs privés de vote. L'absence de publication des résultats définitifs par bureau de vote, malgré les demandes répétées, alimente les doutes sur l'intégrité du scrutin
Six mois après le scrutin, les résultats définitifs par bureau de vote ne sont toujours pas publiés par le président du Conseil Constitutionnel pour l’évaluation de sa liberté et de son intégrité.
La légitimité démocratique d’un élu, notamment, le président de la République, se fonde sur des élections, d’abord, libres, et ensuite, intègres. La liberté d’une élection est l’expression du choix des électeurs sans restrictions et sans aucun obstacle à la pleine participation des candidats. Quant à l’intégrité, elle est la garantie du suffrage universel, du secret du vote, et enfin d’un système électoral qui produit des résultats qui reflètent la pleine expression de la volonté du peuple.
Pour évaluer la liberté et l’intégrité d’une élection, trois (3) méthodes d’évaluation des élections sont en général utilisées : D’après les résultats, ou d’après le processus électoral, ou encore d’après le droit public international.
Afin d’évaluer la liberté et l’honnêteté de l’élection présidentielle de 2024, l’approche guidée par l’analyse du cadre législatif et réglementaire en rapport avec le droit international, le processus électoral et les résultats est adoptée.
À cette fin, nous abordons la question de recherche suivante : Quelle est la liberté et l’intégrité de la présidentielle de 2024, à la lumière du « Gerrymandering » de la carte électorale ?
L’objectif est d’évaluer, d’une part, la liberté de l’élection, et d’autre part, son intégrité. En définitive, il sera déterminé la légitimité démocratique du président élu.
Afin de pouvoir répondre à notre question de recherche, l’étude de cas guidée par le réalisme critique constitue notre méthode de recherche. Et, nous avons choisi le bureau de vote comme unité de référence de l’enquête électorale afin de pouvoir collecter des données, notamment, les résultats définitifs bureau de vote par bureau de vote de l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
Nous avons entrepris de faire une recherche documentaire sur les résultats définitifs par bureau de vote de l’élection présidentielle de 2024 par une recherche sur Internet, le 26 août 2024, en utilisant les moteurs de recherche généraliste (Google, Bing, DuckDuckGo ). Elle n’a retourné aucun résultat sur la publication par le président du Conseil Constitutionnel des résultats définitifs par bureau de vote. Il en est de même de celle effectuée directement sur le site web du Conseil Constitutionnel. Ce dernier ne dispose pas d’un moteur de recherche pour faire une recherche avancée. Nous en tirons donc la conclusion que les résultats définitifs par bureau de vote n’ont pas été publiés sur Internet.
Enfin, nous avons aussi demandé au président du Conseil Constitutionnel la communication des adresses des publications sur internet de ces résultats et plus précisément les liens d’accès direct ou à défaut de tout autre moyen de communication utilisé.
Il est à rappeler, qu’autant les candidats à une élection nationale peuvent saisir le Conseil Constitutionnel en cas de non-respect de leurs droits, autant, les électeurs qui allèguent de la violation de leurs dans le processus électoral, peuvent aussi saisir le Conseil Constitutionnel. En l’espèce, c’est le droit de tout électeur à une information plurielle, garanti par l’article 8 de la constitution qui lésé. Aussi, nous avons joint à cette lettre une copie de notre carte d’identité et d’électeur pour attester de notre qualité à pouvoir saisir le juge électoral.
À défaut d’avoir communication des informations demandées, l’objectif implicite de cette lettre adressée au président du Conseil Constitutionnel, était de savoir les motifs qu’il pourrait invoquer pour justifier la non publication des résultats définitifs par bureau de vote. Et, plus de deux (2) mois après notre saisine, nous n’avons pas encore reçu de réponses du Président du Conseil Constitutionnel.
Compte tenu de ce qui précède, il nous échet de conclure que les résultats définitifs bureau de vote par bureau de vote, de l’élection présidentielle du 24 février 2019, des élections législatives du 31 juillet 2022 et de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, n’ont été publiés, ni au Journal Officiel, ni sur Internet, conformément aux dispositions des articles LO.143 et LO.192 du Code électoral.
Toutefois, les résultats de cette recherche documentaire ont été deux (2) documents que nous avons pu télécharger d’Internet. Le premier document est la décision n° 7/E/2024 de la séance du 29 mars 2024 du Conseil Constitutionnel proclamant les résultats définitifs agrégés au niveau national. Et le second concerne les mêmes résultats définitifs par bureau de vote mais agrégés au niveau départemental.
Enfin, il est à remarquer que nous n’avons pas constaté la publication de ces documents sur le site web du Conseil Constitutionnel (Consulté, le 26 août 2024).
A la lumière des résultats de notre recherche documentaire, il nous échet de conclure que les résultats définitifs bureau de vote par bureau de vote de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, n’ont été publiés, ni au Journal Officiel, ni sur Internet, par le président du Conseil Constitutionnel conformément aux dispositions des articles LO.143 et LO.192 du Code électoral.
Les résultats définitifs par bureau de vote constituent la seule source de données électorales solide, exhaustive et fiable, pour être en mesure de vérifier nos hypothèses de recherche. En effet, en l’absence de ces derniers, il n’est possible de faire une triangulation afin de corroborer les résultats publiés, d’identifier l’impact du charcutage électoral sur la participation, l’abstention, l’existence de bureaux de vote fictifs et la fabrication de procès-verbaux de résultats fictifs, ainsi que la capacité des candidats à se faire représenter dans tous les bureaux de vote afin d’observer le déroulement du scrutin.
Et finalement, 5 021 081 électeurs n’ont pas participé à l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
La liberté d’une élection est l’expression du choix des électeurs sans restrictions. À ce titre, au vu des obstacles constatés qui ont empêchés la participation et le vote de plus de 5 millions d’électeurs, l’élection présidentielle du 24 mars 2024 ne peut être considérée comme libre.
L’intégrité d’une élection est fondée sur la garantie du suffrage universel direct, égal et du secret du vote, et aussi, d’un système électoral qui produit des résultats qui reflètent la pleine expression de la volonté du Peuple. Ces deux principes guident notre analyse d’évaluation de l’intégrité de l’élection présidentielle du 24 mars 2024.
Premièrement, il résulte de nos investigations que le suffrage universel n’a pas été garanti pour tous les électeurs car plus de 5 millions d’électeurs ont été privés de vote. Deuxièmement, le système électoral permet de designer un président élu qui n’a pas obtenu la majorité absolue des électeurs. En l’espèce, 2 434 751 suffrages sur 7 371 890 électeurs inscrits, de 9 540 334 électeurs. Il échet donc de conclure que l’élection présidentielle du 24 mars 2024 n’a pas été intègre.
L’évaluation de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 a démontré qu’elle n’a été ni libre, ni intègre. Le Président élu est légal mais il n’a pas de légitimité démocratique. Elle a été donc entaché par le système électoral en vigueur. En effet, ce résultat découle du système électoral qui ne garantit pas la légitimité démocratique des représentants du Peuple.
Il est ainsi crucial, afin de consolider la démocratie au Sénégal, de procéder à la réforme du cadre légal, réglementaire et institutionnel du processus électoral et du système électoral. À cet effet, des concertations nationales sont souhaitables. Elle est l'occasion pour les parties prenantes d’apprécier l’élection et de proposer les réformes nécessaires.
Sur le plan législatif, il n’y avait pas obstacles avérés à la modification du Code électoral par des projets et propositions de loi. Invoquer l’absence de coopération de la majorité parlementaire, ne saurait convaincre, sans la mettre à l’épreuve sur des reformes qui visent à renforcer la crédibilité des élections.
Au-delà des dispositions à modifier par voie législative, il y a celles qui peuvent être précisées immédiatement par voie réglementaire, en modifiant le décret n° 2021-1196 abrogeant et remplaçant le décret n° 2017-170 du 27 janvier 2017 portant partie réglementaire du Code électoral.
Sans être exhaustif on peut citer : La publication des résultats de la révision des listes électorales, la publication sur internet des listes électorales provisoires et définitives, l’élaboration de la carte électorale qui l’est actuellement de manière discrétionnaire par le Ministre chargé des élections, la publication de la carte électorale sur internet, le plan de ramassage des procès-verbaux des bureaux de vote, la publication en temps réel des résultats des bureaux de vote sur internet, etc. etc.
En sus, il est à noter que dans le décret n° 2021-1196 du 21 septembre 2021 portant partie réglementaire du Code électoral, il n’y a aucune disposition sur la dernière étape du processus électoral se rapportant au recensement des votes, la proclamation des résultats provisoires et définitifs et enfin leur publication. Il est donc impératif et urgent d’apporter des précisions, notamment, sur le délai de publication des résultats définitifs bureau de vote par bureau de vote, au journal officiel, sur internet, en précisant dans quels sites web ils doivent être obligatoirement publiés.
Enfin, une révision constitutionnelle ou une nouvelle Constitution est une nécessité absolue. À cette occasion, les articles 26,33, 64, etc. sont, particulièrement, à modifier pour d’une part, conférer aux représentants du peuple la légitimité démocratique, et d’autre part, rendre les représentants responsables devant le Peuple.
L’interdiction du mandat impératif est à supprimer de la Constitution. Une disposition qui est un déni de la démocratie. L’illégalité du mandat impératif au Sénégal en 2024 questionne. Quels sont les justifications de cette règle qui date de la révolution française de 1789 ?
Sur le plan institutionnel, des changements qui concourent à renforcer la liberté et l’intégrité des élections n’ont pas encore été observés. Le caractère illégal de la dernière nomination des membres de la Commission Électorale Nationale Autonome justifie l’abrogation du décret pour nommer de nouveaux membres. Ce qui n’est toujours pas fait.
Enfin, la nomination d’un nouveau Directeur à la Direction Générale des Élections ne saurait constituer un changement positif. Remplacer un homme du système par un autre du système, ne saurait être un acte de rupture, plutôt de perpétuation du processus électoral caractérisé par des irrégularités et des manquements.
La démocratie se construit par le dialogue et non en invoquant pour se justifier, le respect de dispositions légales et réglementaires qui ne sont jamais neutre.
UN NOUVEAU DÉFI SÉCURITAIRE MENACE L'AVIATION CIVILE
"Qui a besoin de coupe-papier ou de bombes dans les sous-vêtements pour faire tomber un avion si un signal peut surchauffer, voire faire exploser des centaines de tablettes ou de téléphones à 30 000 pieds au-dessus de l'Atlantique ?"
(SenePlus) - Une opération envisagée israélienne contre le Hezbollah pourrait avoir des répercussions majeures sur la sécurité aérienne mondiale. Selon un article publié le 17 septembre 2024 par Michael Rubin dans le National Security Journal, quelque 3000 téléavertisseurs utilisés par le Hezbollah ont détonés simultanément, démontrant des capacités technologiques avancées et une infiltration profonde des réseaux du Hezbollah et de l'Iran.
Cette opération, surnommée "Operation Below the Belt", soulève des inquiétudes quant à la sécurité des appareils électroniques à bord des avions. Alors que le Wi-Fi est devenu la norme dans les vols commerciaux, les experts s'interrogent sur la possibilité de répondre à une telle attaque sur les téléphones portables, tablettes ou ordinateurs des passagers.
"Qui a besoin de coupe-papier ou de bombes dans les sous-vêtements pour faire tomber un avion si un signal peut surchauffer, voire faire exploser des centaines de tablettes ou de téléphones à 30 000 pieds au-dessus de l'Atlantique ?", s'interroge Michael Rubin.
Cette démonstration au Liban pourrait avoir des conséquences importantes sur l'industrie aéronautique. Les questions de sécurité soulevées incluent la nécessité d'allumer les appareils pour qu'ils reçoivent un signal potentiellement dangereux, l'avenir du Wi-Fi à bord, et même la possibilité d'interdire totalement les appareils électroniques en cabine ou en soute.
L'AFRIQUE, ENTRE TRAFICS ET DÉPLACEMENTS MASSIFS
À Arusha, Emma Nyerere évoque l'alarmante proportion de la crise humanitaire sur le continent africain. Son discours est un appel à la conscience collective, rappelant que derrière chaque statistique se cache une vie humaine en détresse
(SenePlus) - Dans un discours poignant prononcé lors du Congrès et Festival de la Liberté Religieuse en Afrique 2024 à Arusha, Tanzanie, Emma Nyerere, de l'Organisation Panafricaine des Femmes, a dressé un tableau alarmant de la situation humanitaire sur le continent africain.
Selon les chiffres cités par Mme Nyerere, issu d'un rapport récent du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), près de 30 millions de personnes déplacées internes, réfugiés et demandeurs d'asile vivent actuellement en Afrique. Ce chiffre représente près d'un tiers de la population mondiale des réfugiés.
Le trafic d’êtres humains reste un fléau majeur sur le continent. Un rapport de l'Université de Cambridge, publié en 2019, estime que 3,7 millions de personnes en Afrique sont victimes d'esclavage et de travail forcé à tout moment, générant des bénéfices annuels de 13,1 milliards de dollars pour les trafiquants. .
La République Démocratique du Congo (RDC) est particulièrement touchée, avec plus de six millions de personnes déplacées internes en raison de conflits complexes, selon un rapport récent de Chatham House cité par Mme Nyerere.
Face à cette situation critique, l'oratrice a appelé à une prise de conscience collective et à une action urgente, citant l'ancien président américain Barack Obama qui qualifiait la crise mondiale des réfugiés de « test de notre humanité commune ».
Emma Nyerere a conclu son intervention en exhortant les participants à ne pas oublier le sort des survivants du trafic humain, des réfugiés et des personnes déplacées, rappelant les paroles de Maya Angelou : "Nous pouvons rencontrer de nombreuses défaites, mais nous ne devons pas être vaincus."
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LE VISAGE SOMBRE DE LA POLITIQUE AFRICAINE DE LA FRANCE
Ils sont Français, mais leur passeport ne vaut rien. Emprisonnés, menacés, ou pire encore, assassinés sur le sol africain. Pendant ce temps, l'Élysée reste muet. C'est le prix à payer pour le maintien des réseaux françafricains
Dans les coulisses de la diplomatie française en Afrique se joue un drame silencieux. Des citoyens français, parfois binationaux, se retrouvent pris au piège de jeux politiques complexes, abandonnés par leur pays d'origine.
L'affaire de la famille Agba au Togo, la disparition d'Ismaël Gakutu au Tchad, ou encore la longue détention de Thierry Atangana au Cameroun, illustrent une réalité troublante : la France semble parfois prête à sacrifier ses propres ressortissants sur l'autel de ses intérêts géopolitiques.
Cependant, l'histoire de Loïk Le Floch-Prigent ou l'affaire de l'Arche de Zoé montrent que Paris peut agir rapidement quand elle le décide. Cette dualité soulève des questions sur les critères qui déterminent l'intervention ou non de l'État français.
Plus inquiétant encore, l'assassinat des journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon au Mali en 2013 reste entouré de zones d'ombre, alimentant les spéculations sur une possible implication française.
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SIX MOIS DE POUVOIR ET TOUJOURS PAS DE CAP
Où est passée la promesse de « transformation systémique » ? Mamadou Ndoye critique vivement la méthode employée pour préparer les législatives, et déplore le manque de concertation avec les forces vives pour un véritable projet de société
Ce dimanche 22 septembre 2024, Mamadou Ndoye, ancien ministre et membre du mouvement « Sursaut Citoyen », a livré une analyse sans concession de la situation politique et sociale du Sénégal dans l'émission « Objection » sur Sud FM.
Selon M. Ndoye, six mois après l'arrivée au pouvoir des nouvelles autorités, le pays manque toujours d'une direction claire. "Le cap n'est pas encore dessiné pour le moment", a-t-il déclaré, pointant du doigt l'absence d'une véritable stratégie de transformation systémique, pourtant promise durant la campagne électorale.
L'ancien ministre a vivement évoqué les méthodes employées par le nouveau gouvernement, notamment dans la préparation des élections législatives du 17 novembre. Il a qualifié de "pièce de théâtre" et de "jeu de dupes" les manœuvres politiques ayant précédé la dissolution de l'Assemblée nationale, estimant que ce temps aurait pu être mieux utilisé pour élaborer un projet de transformation en concertation avec les partis impliqués.
L'invité de Baye Omar Gueye a également exprimé ses inquiétudes concernant la mise en place du pôle judiciaire financier, craignant une possible instrumentalisation politique de cette institution, à l'instar de précédents dans les expériences de l'histoire du pays.
Sur le plan social, l'ancien ministre souligne l'urgence de repenser l'approche face à l'émigration irrégulière, qu'il attribue à une « fascination historique » pour l'Occident, révélatrice de problèmes profonds dans le système éducatif et culturel du pays.
À l'approche des élections législatives, Mamadou Ndoye appelle à une clarification des enjeux et à une véritable implication des forces sociales dans l'élaboration d'un projet de société, seul moyen selon lui de saisir "l'opportunité historique" qui se présente au Sénégal.
UN TRAFIC MACABRE DE CLITORIS EXCISÉS SÉVIT EN CÔTE D'IVOIRE
100 000 francs CFA : c'est le prix que peut atteindre un clitoris excisé sur le marché noir en Côte d'Ivoire. Plus qu'un simple organe, il devient un ingrédient prisé pour des "philtres d'amour" et des onguents censés apporter richesse et pouvoir
(SenePlus) - Selon une enquête récente de DW Afrique, un commerce sinistre de clitoris excisés persiste dans certaines régions de Côte d'Ivoire, malgré l'interdiction officielle de l'excision depuis 1998. Ce trafic, alimenté par des croyances occultes, met en lumière les défis persistants dans la lutte contre les mutilations génitales féminines dans le pays.
Dans la région de Touba, au nord-ouest de la Côte d'Ivoire, le clitoris excisé est devenu une marchandise prisée pour ses supposées vertus magiques. Labe Gneble, directeur de l'Organisation nationale pour l'enfant, la femme et la famille (Onef), explique : "Après l'ablation, ces organes sont utilisés pour des pratiques fétichistes ou spirituelles ou mystiques. Pour avoir du pouvoir, être fort politiquement, être fort socialement, être fort spirituellement, on les utilisera également pour faire des philtres d'amour."
Le prix d'un clitoris excisé peut atteindre 100 000 francs CFA, dépassant le salaire minimum en Côte d'Ivoire. Cette partie du corps féminin est généralement réduite en poudre et mélangée à des plantes pour créer un objet supposé conférer richesse et pouvoir.
Malgré l'interdiction légale, l'excision reste une pratique courante dans certaines régions du nord et de l'ouest du pays. Labe Gneble révèle des statistiques alarmantes : "Malheureusement, selon les dernières données statistiques en notre possession, qui datent de 2021, il ressort que la prévalence est encore à 36,7 %. On avance, on régresse."
L'excision, généralement pratiquée entre l'enfance et l'adolescence, est encore considérée comme un rite de passage à l'âge adulte dans certaines communautés. Cependant, ses conséquences sanitaires peuvent être mortelles, notamment en raison des conditions d'hygiène souvent précaires lors de l'ablation.
Bien que l'ampleur réelle du trafic de clitoris soit difficile à évaluer, son existence souligne les obstacles persistants à l'éradication de l'excision en Côte d'Ivoire. Une habitante de Katiola, dans le nord du pays, affirme dans les colonnes de DW Afrique que traditionnellement, le clitoris excisé devrait être enterré ou remis aux parents, suggérant que le trafic reste une pratique marginale.
La loi ivoirienne considère ce trafic comme un crime passible de plusieurs années de prison, au même titre que l'excision elle-même. Cependant, l'application de ces lois reste un défi sur l'ensemble du territoire ivoirien.
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GENÈVE, LE PARADIS DISCRET DES AUTOCRATES
Paul Biya, président du Cameroun depuis 1982, a fait de Genève sa seconde résidence. Chaque année, il s'offre des séjours luxueux de plusieurs semaines, loin de son pays en crise. Le coût ? Plus de 100 millions de francs en 35 ans
Dans les rues étincelantes de Genève, entre les boutiques de luxe et les banques prestigieuses, se cache un secret bien gardé : la ville suisse est devenue le refuge préféré des dictateurs et autocrates du monde entier. Une enquête exclusive révèle l'ampleur de ce phénomène troublant, mêlant argent sale, impunité et complicité silencieuse.
Au cœur de cette révélation, des passionnés d'aviation aux allures de détectives amateurs. Armés de radars et d'antennes, ils traquent inlassablement les jets privés des potentats. Leurs découvertes sont stupéfiantes : certains dirigeants, comme Paul Biya du Cameroun, passent plus de temps à Genève que dans leur propre pays. Le coût astronomique de ces séjours ? Plus de 100 millions de francs en 35 ans, pendant que le Cameroun s'enfonce dans la pauvreté.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là. La justice suisse, longtemps passive, commence à s'éveiller. Teodoro Obiang Nguema, fils du dictateur de Guinée équatoriale, en a fait les frais. Ses luxueux jouets - voitures de sport et yachts démesurés - ont été saisis, révélant l'ampleur obscène de sa fortune mal acquise.
Pendant ce temps, une nouvelle vague d'autocrates s'installe discrètement. Les proches du régime kazakh transforment les banlieues chics de Genève en un "Beverly Hills" version steppe, achetant des propriétés à prix d'or. Ces transactions soulèvent des questions gênantes sur le rôle des banques et des intermédiaires suisses.