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24 novembre 2024
Développement
L'AFRIQUE EN QUÊTE D'ÉMANCIPATION
La relation entre Paris et ses anciennes colonies africaines cache une réalité bien plus sombre que l'image de coopération souvent présentée. Selon Kristian Laubjerg, le néocolonialisme français continue d'entraver le développement de ces nations
(SenePlus) - Selon une analyse de Kristian Laubjerg, la relation entre la France et ses anciennes colonies africaines demeure complexe et controversée, marquée par des décennies de néocolonialisme.
L'auteur affirme que "la France n'a jamais accordé une véritable indépendance à ses anciens territoires africains". Il souligne que le statut international de la France et les gains financiers de ses entreprises transnationales dépendent du contrôle continu de ces territoires.
Laubjerg met en lumière les méthodes utilisées par la France pour maintenir son influence, notamment à travers la figure de Jacques Foccart, conseiller du Général de Gaulle pour les affaires africaines. Selon lui, Foccart "n'a pas hésité à recourir au meurtre pour promouvoir les intérêts économiques et politiques de la France".
Un élément clé de cette domination serait le franc CFA, que Laubjerg qualifie "d'arme invisible". Il explique que "le CFA continue de maintenir ces pays dans une pauvreté servile et sans aucun moyen disponible pour le développement des industries locales".
L'auteur souligne également l'impact limité de cette relation sur le développement humain des anciennes colonies françaises. Il note que "malgré plus de 60 ans de tutelle française et de contrôle néocolonial continu, ces pays se classent parmi les plus pauvres du monde selon l'Indice de développement humain des Nations Unies".
Kristian Laubjerg conclut en évoquant les mouvements de résistance actuels, notamment dans les pays du Sahel et au Sénégal, qui demandent une rupture avec l'influence française. Il cite le slogan "France, dégage !" du mouvement FRAPP comme symbole de cette volonté d'émancipation.
Cette analyse offre une perspective critique sur l'héritage colonial de la France en Afrique et ses implications contemporaines, remettant en question le narratif officiel sur les relations franco-africaines.
LA CROISADE JUDICIAIRE QUI POLARISE LE PAYS
La "reddition des comptes" lancée par le nouveau gouvernement soulève autant d'espoirs que de questions sur ses méthodes. L'initiative, qui rappelle l'affaire Karim Wade, met à l'épreuve l'équilibre entre volonté populaire et respect de l'État de droit
(SenePlus) - Le nouveau gouvernement, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, intensifie ses efforts pour enquêter sur la gestion de l'ancien régime de Macky Sall. Cette démarche, baptisée "reddition des comptes", suscite cependant des inquiétudes quant à ses méthodes et sa légalité.
Le Premier ministre a récemment adopté un ton ferme, déclarant : "S'il faut les tirer par les orteils, nous le ferons pour qu'ils reviennent. Dans les jours à venir, c'est par dizaines qu'ils vont rendre compte." Cette rhétorique s'est traduite par des mesures concrètes, notamment des interdictions de sortie du territoire pour plusieurs anciens hauts responsables.
Cependant, le flou entourant ces procédures est dénoncé par l'opposition. Omar Youm, cadre de l'ancien parti au pouvoir, s'indigne dans les colonnes du journal Le Monde : "Ces personnes empêchées de voyager ne savent même pas si elles sont formellement visées par des enquêtes judiciaires. Il y a de fortes chances que ces restrictions graves ne reposent sur aucune base légale."
Le parallèle avec l'affaire Karim Wade en 2014 est inévitable. Alioune Tine, fondateur du Think tank AfrikaJom Center, souligne : "Tout le monde s'accorde à dire que le procès du fils de l'ancien président Abdoulaye Wade avait été entaché par le non-respect des droits à la défense. Et cela avait fait du mal à la lutte contre la corruption. Cette fois, les nouvelles autorités doivent faire mieux."
Face à ces critiques, le gouvernement se défend. Le ministère de la justice interrogé par par Le Monde, justifie les interdictions de sortie du territoire en affirmant "qu'au moins cinq personnes mises en cause ont déjà disparu dans la nature". Ayib Daffé, secrétaire général du parti au pouvoir, Pastef, insiste : "La population veut cette reddition des comptes. En vérité, la rue nous dit qu'on ne va pas assez vite, pas assez durement. Mais on veut faire les choses comme il faut."
Pour renforcer la légitimité de cette démarche, le gouvernement a mis en place un nouveau pool judiciaire financier, remplaçant l'ancienne Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI). Ce nouveau dispositif prévoit notamment la possibilité de faire appel et met fin au renversement de la charge de la preuve, répondant ainsi à certaines critiques formulées lors de l'affaire Karim Wade.
LA VÉRITÉ SUR LES MILLIARDS DE LA PRIMATURE
L'affirmation de Madiambal Diagne selon laquelle la Primature aurait dépensé 12,12 milliards de francs CFA en seulement trois mois sous Sonko est erronée. Ce montant correspond aux dépenses cumulées sur les six premiers mois de l'année 2024
Une récente polémique sur les réseaux sociaux concernant les dépenses de la Primature a été démentie par des vérifications factuelles. Selon la rubrique de fact-checking du quotidien Le Soleil, l'affirmation selon laquelle la Primature aurait dépensé 12,12 milliards de francs CFA en seulement trois mois est erronée.
L'origine de cette controverse remonte à un tweet du journaliste Madiambal Diagne, publié le 17 septembre, qui a rapidement circulé sur les réseaux sociaux. Cependant, une analyse approfondie du rapport trimestriel d'exécution budgétaire du deuxième trimestre 2024 révèle une réalité différente.
Le montant de 12,12 milliards de francs CFA correspond en fait aux dépenses cumulées sur les six premiers mois de l'année 2024, soit de janvier à juin, et non sur un trimestre comme initialement suggéré. L'économiste Abdoulaye Seck, cité par Le Soleil, a clarifié ce point en soulignant que le rapport fait état de la situation au 30 juin 2024.
Pour déterminer les dépenses réelles de la Primature sur une période de trois mois, deux méthodes de calcul ont été proposées par des experts économiques. La première consiste à calculer la différence entre les dépenses du premier et du deuxième trimestre, aboutissant à un montant de 3,33 milliards de francs CFA pour le deuxième trimestre 2024. La seconde méthode, utilisée par Soleil Check, soustrait les dépenses du premier trimestre. (8,79 milliards) du total au 30 juin (12,12 milliards).
Il est important de noter que le premier trimestre 2024 a vu se succéder deux Premiers ministres : Amadou Ba et Sidi Kaba, ce dernier ayant pris ses fonctions le 6 mars 2024. Les chiffres révèlent que les dépenses combinées de ces deux anciens Premiers ministres dépassent largement celles de l'actuel Premier ministre, Ousmane Sonko.
MABOUBA DIAGNE ANNONCE UN CHAMPIONNAT NATIONAL AGRICOLE ANNUEL
Cette initiative, selon le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, est destinée à récompenser les communes qui se distingueront par leurs performances en production agricole.
Ouonck (Bignona), 20 sept (APS) – Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire compte organiser chaque année ‘’un championnat national agricole’’, dans le but de récompenser les meilleures communes qui auront atteint un certain niveau de production, a appris l’APS de source officielle, jeudi.
‘’ (…) chaque année, on va organiser un championnat national agricole, et les meilleurs maires seront récompensés’’, a annoncé le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.
S’exprimant lors d’une visite à Ouonck, dans le département de Bignona (sud), Mabouba Diagne a précisé que cette démarche vise à créer une compétition entre les maires.
Le ministre de l’Agriculture a entamé par cette commune, une tournée de deux jours dans la région de Ziguinchor.
Mabouba Diagne a expliqué que ce ce championnat sera un contrat agricole entre les maires et le ministre de l’Agriculture.
‘’Vous me dites Monsieur le ministre je suis en mesure de produire tant de tonnes de riz, tant de tonnes de blé, tant de tonnes de ceci, de cela. Mais, en contrepartie partie, je souhaiterais que vous me fassiez ça’’, a-t-il indiqué.
Le ministre de l’Agriculture affirme que ce sera une opportunité pour son département de susciter une ‘’émulation agricole’’ entre les différentes communes du département de Bignona, voire des autres contrées du pays.
Dans cette perspective, il a exhorté les maires du département de Bignona à se regrouper en coopératives agricoles, communales, intercommunales et départementales.
‘’J’invite les maires des communes environnantes à se rassembler et à mettre sur pied une coopérative intercommunale. Et si vous me faites une coopérative intercommunale au niveau départemental, je vais vous donner un tracteur ’’, a promis Mabouba Diagne.
Le ministre de l’Agriculture a tenu toutefois à préciser que ce sont des tracteurs subventionnés nécessitant une certaine contribution des bénéficiaires.
Mabouba Diagne a annoncé que son département est en train de réfléchir avec des partenaires techniques et financiers pour voir comment positionner des motoculteurs et des tracteurs dans les 557 communes du Sénégal.
‘’C’est dire que pour la coopérative agricole intercommunale, voire départementale, il faut un plan d’affaires très bien défini de 2024 à 2029 avec des objectifs, que ce soit sur la riziculture, l’arachide, le maïs, le blé, etc.’’, a-t-il affirmé.
‘’Regroupez-vous et faites un plan d’affaires quinquennal de 2024 à 2029’’, a lancé M. Diagne aux maires et aux élus du département de Bignona.
Selon lui, il y a trois facteurs de réussite en agriculture : la formation, la formalisation et le financement.
‘’Si on a un plan d’affaires bien défini, il y aura 50 mille manières de vous financer à travers d’abord les programmes, la banque agricole, la DER/FJ, la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des jeunes et des femmes, etc.’’, a-t-il déclaré.
‘’Ce qui est d’abord extrêmement important, c’est la formalisation. Regroupez-vous, faites-nous des plans d’affaires’’, a-t-il suggéré aux maires et élus de Bignona.
Il a indiqué que les jeunes veulent aujourd’hui un accompagnement pour la formation, le financement, la formalisation et la transformation.
Le ministre de l’Agriculture a dans le cadre de cette visite dans les Kalounayes remercié la jeunesse, les femmes et les producteurs pour leur accueil.
‘’Mention spéciale aux femmes à qui j’ai dédié cette année dans le cadre de la campagne agricole 20% des semences et des engrais’’, a-t-il déclaré. Il dit avoir pris acte des doléances émises par les populations locales.
L’ÉTAT REMET LE VOILE
Le ministre de l'Éducation s'apprête à publier un arrêté crucial sur le port du voile dans les établissements scolaires. L'initiative portée par le Premier ministre, vise selon les autorités, à garantir une éducation inclusive
Ousmane Sonko est un homme qui ne renonce pas. Pris dans une polémique au mois d’août après sa déclaration en marge de la remise des prix du Concours général sur l’interdiction du port du voile dans certains établissements scolaires, le Premier ministre ne semble pas abandonner le sujet. Si la réunion interministérielle sur la rentrée scolaire comporte 30 points, le 8 est très explicite sur la question qui déchaîne des passions : «Afin d’assurer les conditions d’une éducation inclusive, garantissant le libre accès de tous les enfants à l’école, sans distinction aucune, notamment portant sur le port vestimentaire, le ministre de l’Education nationale devra soumettre, au plus tard le 27 septembre 2024, un arrêté invitant les établissements scolaires à conformer leurs règlements intérieurs aux dispositions de la Constitution.»
Comment y arriver ? Dès l’éclatement de la polémique, le Directeur diocésain de l’Office national de l’enseignement catholique du Sénégal (Odec) de Dakar avait envoyé une lettre adressée aux directeurs et chefs d’établissement pour leur demander de mettre à jour le Règlement intérieur des écoles. Et de souligner dans son document : «Nous voulons toujours promouvoir le vivre-ensemble dans nos écoles, et par rapport à cet objectif, personne ne devrait nous distraire. Alors, comme nous l’avions fait en 2019, nous vous demandons de mettre à jour le règlement intérieur de nos écoles pour nous prémunir contre toute provocation et d’éventuels conflits sur la question du voile.»
Ainsi, l’Abbé Diouf leur demande, dans le règlement intérieur, d’insister «sur les comportements à proscrire parce que portant atteinte au vivre-ensemble». Pour lui, il est bon «que tous les règlements intérieurs de nos écoles soient clairs sur la question et insistent sur la dimension éducative plutôt que toute autre chose. Il n’est pas donc opportun de parler explicitement de voile dans le règlement intérieur, mais de tout ce qui constitue un frein au vivre-ensemble».
Pour rappel, le Premier ministre Ousmane Sonko, lors d’une rencontre avec les lauréats du Concours général 2024 au Grand Théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose de Dakar, a menacé les écoles et instituts qui imposent des interdictions sur le port du voile aux filles. Le chef du gouvernement avait clairement annoncé que l’Etat ne tolérera plus de telles restrictions. Il avait insisté sur le fait que les écoles qui continuent de refuser l’accès aux élèves voilées s’exposent à des sanctions sévères.
LE PS EN QUÊTE D'ALLIANCE
À deux mois des législatives anticipées, les socialistes annoncent leur intention de rejoindre l'opposition pour former une large coalition. Cette décision marque un tournant pour le parti, longtemps allié au pouvoir au sein de Benno Bokk Yaakaar
Le parti socialiste est engagé pour la formation d’une large coalition de l’opposition sans exclusive en perspective des législatives anticipées du 17 novembre prochain. À cet effet, un mandat a été donné aux responsables d’établir des contacts avec les forces politiques. Déjà, les verts font partie de ceux qui composent l’alliance pour la transparence des élections (Atel).
Une question s’imposait pour le parti socialiste après avoir tranché celle portant sur sa participation aux législatives anticipées convoquées le 17 novembre prochain. Il s’agissait de répondre à la question du : Comment. Puisque la coalition Benno Bokk Yaakaar dans laquelle il était engagé depuis 2012 a été dissoute par son président Macky Sall après la perte du pouvoir. Ainsi, lors d’une réunion de son Secrétariat exécutif national, tenu le 18 septembre, soit à pile 2 mois avant le scrutin du 17 novembre, les verts ont décidé de s'engager avec l’opposition pour des élections libres, transparentes et inclusives.
Mieux, Aminata Mbengue Ndiaye et ses camarades se sont engagés à constituer avec l’opposition une large coalition en perspective des Législatives anticipées 2024. A cet effet, le parti socialiste dit tendre la main à toutes les forces politiques. «Notre ouverture en direction de toutes les forces socialistes, de toutes les forces de gauche, républicaines et démocratiques, sera sans défaut et sans fausseté », avait déclaré, le porte-parole du parti, Abdoulaye Wilane, lors de la réunion du 18 septembre qui parle d’un «engagement sincère pour sauver le Sénégal». «Nous ferons tout pour une coalition qui rassure, motive et mobilise les Sénégalais», a-t-il ajouté.
Les Socialistes veulent une coalition avec tous ceux avec qui ils ont déjà eu à échanger avec «respect et dignité». Ainsi, le parti socialiste a décidé de la mise en place, au sein de ses instances, d’un comité national de réflexion, de pilotage et de gestion des opérations électorales pour l’aboutissement dans les meilleurs délais d’une coalition pour sauver le Sénégal. A cet effet, le PS a engagé sa Secrétaire générale et ses responsables à s’ouvrir à toutes les forces politiques, socialistes et de gauche, républicaines et démocratiques, sociales et syndicales pour l’avènement de la coalition.
D’ailleurs, en marge de la réunion, il a été donné un mandat aux responsables préposés à la tâche d’établir des contacts avec les acteurs politiques. Peu importe, selon le porte-parole du parti socialiste, l’essentiel, c’est de se mettre ensemble sans exclusive pour le Sénégal. En outre, il a été aussi recommandé aux militants du parti socialiste de s’engager dans cette nouvelle dynamique. Il leur a été aussi demandé de privilégier tous ceux qui ont cheminé avec eux dans le passé, qu’ils aient été au parti socialiste, avoir été engagés dans une campagne avec le parti socialiste ou militants de la gauche.
Sans attendre, les mandataires du parti socialiste ont pris contact avec l’Alliance pour la transparence des élections (Atel). Selon toujours nos informations, les verts sont membres de cette nouvelle initiative de l’opposition sous la houlette de leur ancien camarade et ancien maire de Dakar, Khalifa Sall. Dans cette nouvelle dynamique, le PS va se retrouver avec ses anciens camarades de l’Alliance pour la république avec qui il partageait la défunte coalition Benno Bokk Yaakaar.
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LE MARABOUT ET L'ÉTAT, UNE DANSE SÉNÉGALAISE MILLÉNAIRE
Il y a l'exécutif, le législatif, le judiciaire... et puis il y a eux. Les marabouts, gardiens d'une spiritualité ancestrale, sont devenus les arbitres officieux de la politique nationale. Ils ont su tisser une toile d'influence aussi discrète qu'efficace
Dans la symphonie du pouvoir sénégalais, un instrument résonne plus fort que les autres : le chapelet du marabout. Loin d'être une simple relique du passé, le pouvoir maraboutique s'est imposé comme le quatrième pilier d'un État en perpétuelle négociation avec ses racines.
De l'ombre des mosquées aux salons feutrés du palais présidentiel, les marabouts ont su tisser une toile d'influence aussi discrète qu'efficace. Leur force ? Une patience millénaire et un pragmatisme à toute épreuve. Là où d'autres auraient brandi le sabre, ils ont choisi la plume et la parole, sculptant l'âme du peuple à petits coups de sermons et de bénédictions.
Aujourd'hui, alors que le vent du changement souffle sur le Sénégal, certains prédisaient la fin de cette alliance tacite entre turban et cravate. Erreur ! Le pouvoir réaffirme son attachement à cette force tranquille qui a traversé les siècles.
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L'OPPOSITION LANCE SON BOUCLIER ANTI-FRAUDE
La création de l'Alliance pour la transparence des élections, annoncée jeudi à Dakar, marque un tournant dans le cadre des législatives. Fort d'une centaine de personnalités politiques, cette plateforme entend lutter pour un processus électoral équitable
Une plateforme dénommée Alliance pour la transparence des élections (ATEL) regroupant des personnalités se réclamant de l’opposition a été officiellement mise sur pied, jeudi, à Dakar.
Une centaine de personnalités politiques ont signé la charte fondatrice de cette structure dont l’objectif est de lutter pour une processus électoral transparent et équitable.
L’Alliance pour la transparence des élections (ATEL) est une structure de concertation et de réflexion qui compte mener la bataille sur le terrain pour que les élections législatives du 17 novembre prochain, a expliqué Khalifa Sall, candidat malheureux à l’élection présidentielle du 24 mars dernier.
Il intervenait lors de la conférence de presse de lancement de la plateforme en présence de signataires de la charte fondatrice de l’ATEL.
Les membres de cette nouvelle alliance ont déploré, lors de cette rencontre avec les journalistes, l’absence de concertations sur le choix de la date de la tenue des élections législatives anticipées.
Depuis l’adoption du code électoral consensuel de 1992, le Sénégal a acquis une précieuse expérience dans l’organisation d’élections paisibles avec des résultats acceptés par les parties prenantes, ont souligné les membres de cette plateforme dans une déclaration lue devant les journalistes.
Ils estiment que rien ne peut justifier une atteinte à cette longue tradition de concertation et de consensus en insistant sur le fait que l’organisation d’un scrutin n’est pas l’apanage du seul parti ou de la coalition au pouvoir.
‘’La Constitution exige l’implication de toutes les parties prenantes’’, ont-ils rappelé.
La quasi-totalité des personnalités politique se réclamant de l’opposition ont signé l’acte fondateur de Alliance pour la transparence des élections.
L’ATEL a ainsi été lancée alors que la Direction générale des élections (DGE) a annoncé que les opérations en vue des élections législatives du 17 novembre vont démarrer le lundi 23 septembre.
UN EX-GARDE DU CORPS DE MACKY SALL DANS LE VISEUR DE LA JUSTICE
Jérôme Bandiaky, pilier de la sécurité de l'ancien régime, a été interpellé dans des circonstances encore floues. Son parcours, de garde du corps à responsable sécuritaire de l'APR, en fait un témoin clé de la dernière décennie politique sénégalaise
(SenePlus) - Jérôme Bandiaky, une figure clé de la sécurité sous l'ancien président Macky Sall, a été arrêté dans la nuit du 18 septembre 2024. Celui qui occupait le poste de chargé de sécurité du parti de l'ex-président, l'Alliance pour la République (APR), a été placé en garde à vue à la division des investigations criminelles.
L'arrestation s'est déroulée vers 22h au domicile de Bandiaky en centre-ville, d'après plusieurs sources citées par RFI. Un porte-parole de la police a confirmé que Bandiaky est actuellement en cours d'interrogatoire, bien que les raisons précises de son arrestation n'aient pas été divulguées.
Le parcours de Bandiaky est étroitement lié à celui de Macky Sall. RFI rapporte qu'il a été "tour-à-tour garde du corps de Macky Sall quand ce dernier était encore dans l'opposition puis président, tout comme de différents ministres et personnalités du parti de l'ex-président, l'APR." Cette proximité en faisait "une figure centrale dans la gestion de la sécurité sous Macky Sall."
Cependant, le nom de Bandiaky aurait également été associé à des événements plus controversés. Selon RFI, il "aurait été cité à plusieurs reprises dans les témoignages de victimes de la répression des manifestations de l'opposition entre mars 2021 et février 2024."
De plus, la presse locae évoque une possible connexion avec une affaire non résolue datant de novembre 2021 : la disparition de deux sous-officiers de l'armée, Didier Badji et Fulbert Sambou. RFI précise que Bandiaky "pourrait être interrogé" à ce sujet, bien qu'aucune information officielle n'ait été communiquée.
LA STRATÉGIE À DOUBLE TRANCHANT DE DIOMAYE
"On ne peut pas exclure la possibilité que le pays se retrouve à nouveau dans la configuration actuelle, avec la moitié de l'Assemblée nationale votant pour le gouvernement, et l'autre moitié soutenant l'opposition", analyse Elgas
(SenePlus) - Selon une récente analyse de Semafor, la décision du président Bassirou Diomaye Faye de dissoudre le Parlement et d'appeler à des élections législatives anticipées le 17 novembre prochain pourrait avoir des conséquences inattendues sur le paysage politique du pays.
Bien que cette décision vise à renforcer le pouvoir du président à l'Assemblée, l'émergence d'un nouveau mouvement d'opposition et l'incertitude quant à la solidité de ses alliances rendent l'issue de cette manœuvre incertaine.
Souleymane Gassama, essayiste politique connu sous le nom d'Elgas, met en garde contre un possible retour de flamme : "Le mécontentement n'est pas encore général, mais l'état de grâce s'essouffle", a-t-il déclaré à Semafor Africa.
La décision de Faye intervient après plusieurs affrontements avec le Parlement sur des projets de loi. Le président a critiqué "le refus" des législateurs de tenir le débat budgétaire obligatoire prévu le 29 juin, ainsi que le blocage par l'hémicycle le 29 août des tentatives de la coalition présidentielle de dissoudre le HCCT et le CESE jugés inutiles.
Cependant, la situation électorale reste complexe. Comme l'explique Elgas : "On ne peut pas exclure la possibilité que le pays se retrouve à nouveau dans la configuration actuelle, avec la moitié de l'Assemblée nationale votant pour le gouvernement, et l'autre moitié soutenant l'opposition."
Malgré ces incertitudes, Maurice Soudieck Dione, professeur de science politique à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis, souligne la nécessité de cette décision : "Il faut une certaine cohérence entre les majorités présidentielle et parlementaire pour que le chef de l'État puisse concrètement mettre en œuvre le programme pour lequel il a été élu", a-t-il déclaré à RFI.
Balla Dièye, un activiste politique basé à Dakar, voit dans cette dissolution le début d'une transition claire dans la manière dont le pays est dirigé : "Le pays passe d'une situation plutôt grotesque à un semblant de normalité", a-t-il confié à Semafor Africa.