À THIÈS, LA FAMILLE LIBERALE FACE À SON DESTIN
Le retour du PDS dans l'équation et les divisions au sein de l'APR ajoutent du piquant à une élection déjà cruciale. Pendant ce temps, le camp présidentiel élargit ses bases, galvanisé par ses récentes victoires
Les élections législatives du 17 novembre 2024 seront à coup sûr un baromètre pertinent pour la famille libérale de Thiès, qui sera ainsi face à son destin. En effet le Rewmi, le parti Démocratique sénégalais (PDS), l’Alliance pour la république (Apr) ont une bonne carte à jouer pour faire valoir leur ancrage à Thiès, après l’échec électoral cuisà deux reprises du «mburook soow».
Les retrouvailles électorales entre le Rewmi et l’Alliance pour la République (APR), deux entités importantes de la famille libérale à Thiès, lors des dernières élections locales et législatives, à travers le «mburook soow», n’avaient pas donné les résultats escomptés. Et pour cause, la coalition Yewwi Askan Wi avait largement gagné ces élections, avec des victoires qui sonnaient comme un plébiscite.
Mais avec les prochaines élections législatives du 17 novembre 2024, avec l’arrivée du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) dans la coalition dénommée «Takku Wallu Sénégal), la famille libérale a une belle carte à jouer pour redorer son blason électoral. Force est cependant de constater que l’enjeu est de taille et la partie ne sera pas une promenade de santé. Après la survenue de la première alternance politique en 2000, cette famille libérale, sous l’impulsion du Pape du Sopi Me Abdoulaye Wade, s’était fixé l’objectif de rester au pouvoir pendant au moins 50 ans. Mais des démêlées entre le Secrétaire Général National et son ancien numéro 2 d’alors, le président Idrissa Seck, ont vite changé les donnes en cours de premier mandat.
Ces démêlées se traduiront finalement par un divorce politique et un pan important du parti a choisi de poursuivre son aventure politique avec Idrissa Seck, qui a finalement créé son propre parti. Le PDS, cheville ouvrière de la famille libérale, connaîtra une autre crise en 2008, l’opposant au remplaçant du président Idrissa Seck à la tête du gouvernement, en l’occurrence Macky Sall, qui finira aussi par claquer la porte du parti, pour se frayer un autre chemin politique, embarquant également un pan du parti dans sa nouvelle trajectoire.
Il s’agit maintenant, avec les nouvelles retrouvailles, de remettre les pendules à l’heure, pour permettre à la famille libérale de se repositionner sur l’échiquier politique, même si certains redoutent encore le scénario des élections locales et législatives. En tout cas, si des sons de cloche discordants ne se sont pas fait entendre au sein du PDS et de Rewmi, tel est loin d’être le cas à l’APR qui s’est éclatée en plusieurs morceaux.
Le Pastef n’a pas dit son dernier mot
Si la famille libérale porte le combat de la survie politique à travers ces élections législatives, force est aussi de dire que le camp présidentiel, incarné par la liste Pastef, est encore loin d’avoir dit son dernier mot et s’inscrit dans la dynamique d’une victoire de la confirmation. C’est dans ce cadre qu’à l’aune de la construction des alliances politiques en direction de ces échéances, ses bases sont en train de s’élargir. C’est dans cette veine que le Dr Djibril Sarr, président du Mouvement de l’Alliance pour une Nouvelle Direction (ANDE), s’est engagé à « donner à notre nation, une nouvelle dynamique, en assurant à la liste Pastef une majorité à l'Assemblée nationale ».
« Portés par les valeurs de démocratie, de justice sociale et de solidarité qui nous sont communes, nous réaffirmons notre soutien indéfectible à la coalition Diomaye Président. Ensemble, nous avons œuvré pour un Sénégal où chaque citoyen compte, et où les opportunités sont équitablement réparties. Forts de nos succès passés, nous nous engageons à poursuivre notre combat pour un pays plus juste et plus prospère, où chacun peut réaliser son plein potentiel. Face aux urgences, telles que la Santé, l’éducation, le transport, la gestion des ressources naturelles et l'emploi des jeunes, nous devons poursuivre notre engagement pour répondre efficacement aux défis précités » a-t-il indiqué.
Wallu Askan Wi (Awa) roule pour Amadou Ba
Connu pour son engagement politique dans la coalition Benno Bokk Yaakaar lors des dernières échéances électorales, sous la bannière de son mouvement l’Alliance Wallu Askan Wi (AWA), Ousmane Diop a été le premier responsable à investir le président Macky Sall, comme candidat à un troisième mandat. Quand le jeu s’est éclairci sur cette question, avec le retrait de la course de ce dernier, il a transféré son engagement sur la candidature du Premier Ministre Amadou Bâ, qu’il a défendu jusqu’au bout. Avec ces législatives anticipées, il resté dans sa logique politique, en mobilisant hier ses militants et sympathisants, autour de la liste d’Amadou Bâ.
Selon lui, le Sénégal va franchir le 17 novembre prochain, un pas important dans la marche de la démocratie, mais aussi vers le mieux-être économique. Si la coalition d’Amadou Ba décroche la majorité parlementaire, le pays changera de cap et de visage dans tous les domaines. Il ne sera plus un Sénégal de Bassirou Diomaye Faye encore moins du Premier ministre Ousmane Sonko, mais un Sénégal de paix. « Le mouvement Alliance Wallu Askan Wi, après de larges concertations à la base, a décidé de rester dans la logique de la présidentielle, en apportant son soutien total à la liste de l’ancien Premier ministre Amadou Bâ, dans la coalition Jamm Ak Njariñ», a-t-il expliqué. Il a par ailleurs ajouté que la confiance à Amadou Bâ permettrait de sceller en même temps la confiance des bailleurs de fonds et la valorisation de la signature du pays.