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28 novembre 2024
Développement
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AMATH DANSOKHO, UNE VIE À GAUCHE
Retour sur la trajectoire de cette figure marquante de la politique sénégalaise et africaine morte en 2019, à travers de nombreux témoignages d'ex-camarades de lutte et autres collaborateurs
Retour sur la trajectoire de cette figure marquante de la politique sénégalaise et africaine morte en 2019, à travers de nombreux témoignages d'ex-camarades de lutte et autres collaborateurs. Cette vidéo commémorative a été diffusée le 30 janvier 2020 au siège du PCF.
L'ÂME GÉNÉREUSE DU MAGAL
Des bénévoles s'activent autour de marmites géantes, préparant des repas copieux pour les pèlerins. Le "Berndé", cette tradition, enracinée dans les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba, transforme la ville sainte en un vaste espace de communion
Le Magal, commémorant le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mouridisme, est un grand moment de ferveur religieuse avec les prières et recueillements, mais également un moment de solidarité et de partage, illustré par le ‘’berndé’’, la préparation de repas copieux pour les nombreux pèlerins qui prennent d’assaut la ville de Touba à cette occasion.
Ce geste de générosité incarne l’esprit de partage au cœur de cet événement religieux commémorant le départ en exil au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927).
Le grand Magal de Touba célébré ce vendredi est une fête durant laquelle on doit rendre grâce à Dieu en lisant le Coran et les “Khassaïde” (les écrits de Cheikh Ahmadou Bamba) mais surtout préparer des repas copieux pour les pèlerins, selon le responsable moral du Hizbut Tarqiyyah.
Serigne Youssou Diop rappele que ‘’c’est une recommandation de Cheikh Ahmadou Bamba”.
Le jour du Magal, dès les premières heures de la matinée, des centaines de bénévoles s’affairent autour de grandes marmites fumantes pour la préparation des repas succulents et en quantité offerts aux pèlerins, un aspect non négligeable de l’évènement.
Le même décor est visible dans toutes les grandes familles des dignitaires mourides jouxtant la grande mosquée de Touba. Comme à la résidence du Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Mbacké, située à Darou Miname.
Les gestes des bénévoles chargés de préparer les ‘’berndé’’ sont précis, fruit de plusieurs années d’expérience et un profond dévouement à la tâche.
‘’Nous commençons les préparatifs bien avant le Magal’’, explique Yaye Dieynaba Diagne, coordinatrice de l’une des grandes cuisines installées dans le quartier de Darou Miname.
‘’Chaque année, nous accueillons de plus en plus de pèlerins, et notre mission est de veiller à ce que personne ne reparte sans avoir mangé’’, fait-elle savoir.
Les cuisines géantes de Touba, souvent montées spécialement pour l’événement, rivalisent en taille et en efficacité.
Des milliers de sacs de riz, accompagnés de viande de bœufs immolés pour l’occasion, sont cuisinés pendant la période du Magal et sont offerts aux milliers de fidèles qui rallient la ville sainte pour commémorer cet événement religieux.
Les repas sont préparés dans de grandes marmites placées sur des foyers alimentés par du bois de chauffe, dégageant une odeur qui se répand dans les rues environnantes.
Des bénévoles dévoués à la tâche
Les bénévoles, pour la plupart des jeunes, hommes et femmes de la communauté mouride, travaillent en équipes. Pendant que certains s’occupent de la préparation des ingrédients, d’autres s’affairent à la cuisson, à la distribution des repas.
‘’Ce n’est pas seulement un travail, c’est une bénédiction de pouvoir servir les pèlerins en cette période de Magal’’, confie Ndèye Fatou Mbodj, étudiante de 21 ans qui participe à la préparation des repas.
Logée non loin de la résidence du Khalife général, elle souligne que ‘’cela fait partie de notre devoir en tant que mouride’’.
Chaque jour, des centaines de repas sont servis par les différents dahiras (regroupements religieux) et les foyers de Touba.
Les plats comme le thiébou dieune (riz au poisson) et le lakh (bouillie de mil), sont préparés en grande quantité, confie l’étudiante.
La distribution des repas est rapide et efficace ; les pèlerins, dont la plupart sont des jeunes, sont servis par groupe ou par rang.
Khadim Gueye, un autre bénévole parle d’une ‘’récompense en soi’’ en lisant la joie sur le visage des pèlerins après avoir distribué des repas, des fruits et des canettes de boisson.
Une logistique impressionnante
La coordination de la distribution des repas lors du Magal repose sur une logistique bien huilée.
Des camions chargés de provisions arrivent en grand nombre à la grande mosquée de Touba pour offrir des repas aux pèlerins.
Les responsables de chaque dahira planifient soigneusement les quantités nécessaires en fonction du nombre de pèlerins qu’ils accueillent à bras ouvert.
Des entreprises locales, des commerçants et des membres de la diaspora sénégalaise font aussi des dons pour contribuer la préparation des repas.
‘’La recommandation de Serigne Touba n’est pas seulement d’offrir des repas copieux aux pèlerins, c’est un acte de foi et de solidarité’’, a déclaré Mbagnick Diop, cofondateur d’une entreprise de distribution alimentaire qui offre chaque année des tonnes de riz et de sucre pour appuyer le comité d’organisation du grand Magal.
Un acte de foi et de partage
Pour de nombreux pèlerins, le ‘’berndé’’ est bien plus qu’une simple distribution de repas. Il incarne l’esprit de partage et de fraternité recommandé par Cheikh Ahmadou Bamba.
Assis sous un arbre après avoir fini de prendre son déjeuner, Ibrahima Sy, la trentaine révolue, venu de Sédhiou, exprime sa gratitude.
‘’Ici, à Touba, personne n’est laissé en rade. Tout le monde reçoit, tout le monde partage. C’est ce qui rend cet événement si spécial‘’, se réjouit ce pèlerin.
Pour Papa Alioune Thiam, étudiant en quatrième année d’Histoire, en cette journée de Magal, Touba offre au monde une leçon sur l’importance de la solidarité et du don de soi.
‘’Le berndé, en tant que symbole de cette générosité, continue de rappeler à chacun l’essence même de la foi mouride, notamment servir et partager‘’, soutient Thiam.
SUR LES RAILS DE LA FOI
Le Magal de Touba voit le grand retour du train, devenu le moyen de transport préféré de nombreux pèlerins. De Diamniadio à Thiès, les gares s'animent au rythme des départs vers la ville sainte, offrant une alternative sûre et confortable aux routes
À l’occasion du Magal de Touba 2024, le transport ferroviaire est de nouveau au cœur des déplacements des pèlerins. Comme l’année précédente, de nombreux fidèles ont opté pour ce moyen de transport de masse, privilégiant la sécurité et le confort qu’il offre. Chaque jour, trois rames de 240 places sont mises à disposition des voyageurs au départ de Diamniadio et Thiès, une opération qui s’avère déjà un succès.
À la gare de Thiès, le sifflement du train résonne encore, rappelant l’épopée glorieuse de cette ville emblématique. Les pèlerins, impatients de rejoindre la ville sainte de Touba, se pressent sur les quais. Cette année, ces fidèles se considèrent chanceux d’avoir une place à bord du train, un moyen de transport qui combine sécurité, confort et convivialité.
Le départ est donné après les vérifications d’usage par les agents de sécurité. Pour beaucoup, comme Bineta Niang, le voyage en train est une tradition qu’ils souhaitent perpétuer.
« L’année dernière, j’ai voyagé à bord du train pour Touba et cette année, je fais de même. Je me sens plus à l’aise en train qu’en voiture », confie-t-elle.
Pour d’autres, comme Ndéné Hann, l’expérience est familiale. Accompagné de son épouse, de ses nièces et de ses enfants, il explique : « Nous sommes de fervents mourides, et quand nous allons à Touba, nous préférons emmener toute la famille. Le voyage se fait dans une bonne ambiance, et les conditions sont très agréables. »
Le chef de gare de Touba, Abdoulaye Sène, confirme l’affluence record sur la ligne ferroviaire Diamniadio-Thiès-Diourbel. En seulement 48 heures, 4 728 voyageurs ont été transportés. Face à cette forte demande, les billets retour ont été rapidement épuisés, notamment à la gare de Thiès. Pour répondre à cette situation, deux trains supplémentaires ont été ajoutés aux huit trajets quotidiens habituels, portant à 20 le nombre de trajets aller-retour pour la journée.
Ce renforcement du dispositif ferroviaire vise à désengorger les routes souvent saturées lors du Magal et à offrir une alternative de transport fiable et confortable aux pèlerins. Le succès de cette initiative témoigne de la coordination efficace entre les différentes parties prenantes et de l’engagement des autorités à assurer un déplacement serein vers Touba.
Ainsi, le train s’impose, une fois de plus, comme un choix privilégié pour les fidèles en route vers la ville sainte, alliant tradition et modernité dans un voyage empreint de spiritualité et de convivialité.
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LA MÉTAMORPHOSE DE TOUBA
La ville est devenue le nouveau moteur économique du Sénégal. Entre supermarchés géants et zones industrielles, la cité du grand Magal se réinvente. Mais ce boom économique soulève aussi de nouveaux défis pour cette cité en pleine mutation
Au cœur du Sénégal, Touba se transforme en un véritable phénomène économique. Cette cité religieuse, autrefois connue uniquement pour son pèlerinage annuel, le grand Magal, devient aujourd'hui un pôle d'attraction pour les investisseurs audacieux.
L'ouverture récente d'un supermarché géant de 4000 m² symbolise cette métamorphose. Avec 70 % de produits locaux, ce temple de la consommation incarne la renaissance économique de la région. Un investissement colossal de 4 milliards de francs CFA qui parie sur l'avenir.
Mais Touba ne s'arrête pas là. La ville, devenue le département le plus peuplé du Sénégal, rêve grand. Une autoroute la relie désormais à Dakar, et une zone économique spéciale promet de faire d'elle le nouveau centre industriel du pays.
Cependant, ce boom économique ne va pas sans défis. Assainissement, accès à l'eau : la ville sacrée doit urgemment moderniser ses infrastructures pour soutenir sa croissance fulgurante.
Le Grand Magal, loin d'être un simple événement religieux, devient ainsi le catalyseur d'une transformation profonde. Touba, à la croisée de la tradition et de la modernité, s'affirme comme le nouveau visage d'un Sénégal en pleine mutation.
LA GRANDE MOSQUÉE DE TOUBA, CREUSET DU MAGAL
La prière du vendredi, dirigée par l'imam Serigne Modou Mamoune Bousso, marque l'apogée de l'événement. Pour les fidèles comme Pape Ibrahima Faye, c'est l'occasion de renouveler leur allégeance à l'enseignement de Cheikh Ahmadou Bamba
De nombreux fidèles ont pris part à la prière de vendredi à la grande mosquée de Touba coïncidant avec la célébration de la 130ème édition du grand Magal. La prière, qui s’est tenue vers 14 heures, a été dirigée par l’imam de la grande mosquée, Serigne Modou Mamoune Bousso, a constaté l’APS.
Le lieu de culte, d’habitude rempli de monde à midi en pareilles circonstances a été pris d’assaut dès les premières heures de la matinée par les pèlerins. Déjà vers 12 heures, une foule de pèlerins venus célébrer le grand Magal, un événement religieux commémorant le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké (1853-1927), avait fini de prendre place dans l’édifice religieux plein à craquer.
Comme à l’accoutumée, des membres du ‘’Dahira’’ Mouhadimatul Khidma, en charge de la gestion de la grande mosquée, régulent l’accès, en collaboration avec des agents de la police nationale. Juste après la prière, des pèlerins en ont profité pour effectuer leur ziarra (visite pieuse) dans les différents mausolées, notamment celui de Cheikh Ahmadou Bamba.
Pour Pape Ibrahima Faye, c’était important, en tant que talibé mouride, de prendre part à cette prière du vendredi qui a coïncidé avec le 18 safar du mois lunaire. “Nous rendons grâce à Dieu qui nous a permis d’assister au Magal mais aussi de pouvoir prier dans la grande mosquée de Serigne Touba notre guide”, a-t-il martelé.
Même son de cloche chez Aliou Gning, ce fidèle mouride qui a déjà effectué son ziarra au mausolée de Serigne Fallou Mbacké, deuxième khalife général des mourides. Ce pèlerin venu de Kaolack ne cache pas sa joie d’avoir eu le privilège d’assister à cette commémoration. Selon lui, ce jour est un moment de grâce, prières et de recueillement pour rendre grâce à Dieu comme le veut le fondateur du mouridisme. Il dit avoir prié pour un Sénégal de paix, concorde et de prospérité.
LE MAGAL, UNE AFFAIRE DE STYLE
Ceintures, bracelets, chaussettes : chaque objet raconte l'histoire du mouridisme. Pour les millions de pèlerins, ces articles sont bien plus que de simples décorations. Ils sont le symbole d'un lien tangible avec les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba
Les accessoires constitués principalement de ceintures, bracelets, chaussettes, sacoches, chapelets et colliers à l’effigie des guides de la confrérie sont les objets les plus prisés des milliers de fidèles mourides qui prennent part au grand Magal de Touba.
Un tour chez des vendeurs installés aux abords de la grande mosquée de Touba suffit pour s’en convaincre.
Installés dans leurs stands ou à même le sol, les vendeurs d’accessoires exposent à l’intention des milliers de pèlerins venus célébrer la 130e édition du grand Magal de Touba, évènement religieux commémorant le départ en exil du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba Khadimou Rassoul, dit Serigne Touba.
Debout derrière le comptoir, en pleine discussion avec des clients, Moussa Niane, la soixantaine, est un commerçant spécialisé depuis plusieurs décennies dans la vente de ces accessoires.
Son magasin, situé à quelques mètres de la grande mosquée de Touba, inaugurée le 7 juin 1963 par Mouhammadou Fallilou Mbacké, le deuxième khalife général des mourides, ne désemplit pas. Il propose aux fidèles tous les articles qui permettent visuellement d’identifier le mouride, de par son accoutrement et les accessoires qui vont avec.
”Cela fait 22 ans que je pratique ce métier qui a fait ma réputation et qui m’a tout donné’’, déclare Moussa, sourire aux lèvres, tout en se caressant la tête à la dense chevelure poivre et sel.
Il propose à sa clientèle, entre autres, des chaussettes, bracelets, colliers, sacoches et ceintures en cuir, entièrement fabriqués au Sénégal, ainsi que des chapelets en bois d’ébène, provenant principalement du Burkina Faso. Des accessoires ‘’typiquement mourides’’, selon lui.
Trouvé sur place, Malick Ba, un jeune pèlerin en provenance de Saint-Louis, vient d’acquérir, à 7 000 francs CFA, une sacoche en cuir en forme de collier communément appelé ‘’Makhtoumé.’’
‘’Si je l’ai achetée c’est pour d’une part garder mon argent, mais également pour montrer mon appartenance à la famille mouride”, confie le fidèle, portant une grosse ceinture, à la taille, de même qu’un collier à l’effigie de Serigne Modou Kara Mbacké.
‘’Cet accoutrement, c’est pour me rappeler qui je suis à chaque fois que je serais tenté de commettre le mal ou quelque chose qui irait à l’encontre des recommandations de Dieu, de son prophète, Mouhamed (PSL) ainsi que celles formulés par Serigne Touba’’, soutient Cheikh Gningue, un autre pèlerin.
Venue de la Gambie, Fatou Dieng a jeté son dévolu sur les chaussettes pour, dit-elle, ”mieux circuler avec aisance dans les lieux de cultes et de recueillement’’ où le port de chaussures est strictement interdit.
‘’Ces accessoires étaient à l’origine portés par les Baye Fall, des disciples mourides ayant prêté allégeance à Cheikh Ibra Fall, lui-même disciple de Cheikh Ahmadou Bamba’’, a fait savoir Makhtar Diop Baye Fall, un autre vendeur installé devant la mosquée.
Vêtu d’un ”njaxas”, c’est-à-dire ces tissus en patchwork, porté par les Baye Fall, il explique que si ces objets résistent aujourd’hui au temps et traversent ainsi les générations, c’est parce qu’ils sont ”indémodables et peuvent s’adapter à tout type d’accoutrement”.
TOUBA, CAPITALE D'UN JOUR DU SÉNÉGAL
Malgré les intempéries, les pèlerins affluent nombreux pour prier et se recueillir. Cette 130ème édition s'annonce encore riche en émotions et en enseignements sous le thème de l'éducation
Des dizaines de milliers de fidèles convergent depuis vendredi tôt le matin vers la grande mosquée de Touba pour prier et se recueillir à l’occasion de la célébration la 130e édition du grand Magal, en souvenir du départ en exil au Gabon de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), le fondateur du mouridisme, l’une des principales confréries musulmanes du Sénégal.
L’évènement religieux se tient cette année encore en plein hivernage, ce qui a rendu difficiles les déplacements dans la cité religieuse en proie à des inondations en dépit de l’important dispositif de pompage des eaux mis en place par les autorités.
La Police a déployé 4 331 agents et 144 véhicules pour assurer la sécurité des personnes.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a mis en place un ”important dispositif” de surveillance épidémiologique de la variole du singe, assure le directeur régional de la santé de Diourbel.
Conformément à la tradition, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, élu le 24 mars 2024, était à Touba, lundi, pour sa visite de courtoisie au Khalife général des mourides. Le chef de l’État s’est entretenu avec le guide religieux Serigne Mountakha Bassirou Mbacké.
Bassirou Diomaye Faye lui a réitéré sa volonté de régler les problèmes liés à l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement à Touba.
‘’Mon premier projet pour les cinq ans à venir sera de régler les problèmes liés à l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement de la cité religieuse de Touba”, a-t-il déclaré.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a lui aussi rendu, mardi, une visite de courtoisie auprès du Khalife général.
Les conférences et plateaux inscrits au menu de la 130ème édition du grand Magal de Touba portent sur le thème général ‘’L’éducation à l’ère de la mondialisation”, a indiqué le président de la Commission culture et communication du comité d’organisation, Cheikh Abdou Lahat Mbacké Gaïndé Fatma.
”Le Magal n’a jamais de thème. Mais chaque année, il y en a un qui est choisi pour les conférences et plateaux où on peut impacter sur le vécu des fidèles. Et pour cette année, c’est +l’éducation à l’ère de la mondialisation+, qui est retenu comme thème ”, a-t-il déclaré lors d’un entretien avec des journalistes de l’APS en déplacement à Touba en perspective de l’évènement religieux.
Ce thème sera développé lors des différents plateaux et conférences organisés le jour-J par d’éminents savants et cheikhs soufis du Sénégal et de la quinzaine de pays invités, a précisé Cheikh Abdou Lahat Mbacké Gaïndé Fatma.
‘’On recevra 15 nationalités à Touba, cette année, pour le Magal […] et à peu près une quarantaine de personnalités”, a dit Cheikh Abdoul Ahad Mbacké Gaïndé Fatma.
Une quinzaine de pays dont l’Égypte, le Maroc, l’Algérie, le Burkina Faso, le Nigéria, le Ghana, la Guinée-Bissau, les Etats-Unis, la France, les Émirats arabes unis seront présents avec des délégations composées pratiquement que de ‘’soufis’’, un critère important pour le comité d’organisation.
De plus, ‘’une centaine de délégations religieuses avec plus de 400 personnalités vont assister au Magal’’, a-t-il indiqué.
‘’Beaucoup sont des universitaires, des personnes qui ont une certaine crédibilité, qui sont bien connues dans leur pays’’ et au retour elles ‘’vont faire un peu la promotion de l’islam tel qu’il est vécu au Sénégal’’, a-t-il avancé.
Selon lui, de nombreux pays arabes notamment ne connaissent pas l’islam confrérique tel que pratiqué au Sénégal.
Le Grand Magal de Touba, organisé sous sa forme actuelle depuis 1928, est un évènement religieux annuel commémorant le départ en exil au Gabon (1895-1902) de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mouridisme, l’une des principales confréries musulmanes du Sénégal.
Né vers 1854, Cheikh Ahmadou Bamba s’est attribué le titre de Khadimou Rassoul, “serviteur du prophète”.
Il est le fils de Mouhamad Ibn Abiballah, plus connu sous le nom de Mor Anta Saly, un serviteur de l’aristocratie princière, juriste-conseiller, un imam très respecté des musulmans et des rois. La mère de Bamba, Mame Diarra Bousso, surnommée “Diarratoullahi” ou “proche d’Allah”, était reconnue pour sa piété.
Ahmadou Bamba qui préféra rester loin des palais dira : “si mon défaut est la renonciation aux vanités des princes, c’est là un précieux vice qui ne me déshonore point”.
Il assimila le Coran et certaines sciences religieuses telles que la théologie, la prière et le droit musulman etc. Jusqu’en 1882, Ahmadou Bamba s’occupa de l’enseignement de son père tout en écrivant des ouvrages dans le domaine de la jurisprudence, de la théologie et le perfectionnement.
Après la mort de son père, Ahmadou Bamba devient un guide et fonda la voie mouride dans un contexte de domination coloniale française. Ce qui était d’ailleurs vu d’un très mauvais œil par l’administration coloniale.
Le colon français, craignant que les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba, résistant anti-colonial, ne suscitent un soulèvement populaire, décide de l’exiler au Gabon entre 1895 et 1902.
‘’Le motif de mon départ en exil est la volonté que Dieu a eue d’élever mon rang jusqu’auprès de Lui, de faire de moi l’intercesseur des miens et le serviteur du Prophète Mohamed (PSL)’’, avait, selon la tradition, indiqué Cheikh Ahmadou Bamba.
Khadimou Rassoul (serviteur du prophète Mohamed) est resté sept ans au Gabon, sur l’île inhospitalière de Mayombé, bravant toute sorte de dangers.
Il y a supporté plusieurs brimades de la part du colonisateur français engagé dans une croisade contre l’islam au Sénégal. Des années de surveillance, de privation, de solitude et de persécutions, relatent des historiens.
Ahmadou Bamba est mort en 1927 à Diourbel. Mais son héritage est perpétué par ses fils : Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké (1927-1945), El Hadj Falilou Mbacké (1945-1968), Serigne Abdoul Lahat Mbacké (1968-1989), Serigne Abdou Khadr Mbacké (1989-1990), Serigne Saliou Mbacké (1990-2007).
La disparition en 2007 de Serigne Saliou Mbacké a ouvert l’accession des petits-fils au khalifat : Serigne Mouhamadou Bara Mbacké (2007-2010), Serigne Sidy Moctar Mbacké (2010-2018) et Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, qui est le Khalife général des mourides depuis 2018.
Le Magal, terme wolof voulant dire rendre hommage, célébrer, magnifier, est commémoré en souvenir de cet exil qui marque le début d’une somme d’épreuves supportées en conscience par le Cheikh, suivant un pacte contracté avec son créateur.
Chaque année, des dizaines de milliers de pèlerins prennent d’assaut la ville de Touba pour se recueillir et prier à l’occasion du Magal, qui est également un moment de convivialité et d’hospitalité à travers les ‘’berndé’’, ces copieux repas servis aux pèlerins.
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FADEL BARRO SONNE LE TOCSIN POUR DIOMAYE FAYE
"Un début poussif", voilà comment l'ancien coordonnateur de "Y'en a marre" qualifie les premiers mois de la présidence de Diomaye. Il déplore la lenteur des réformes promises et s'inquiète de voir ressurgir les fantômes du népotisme
Dans une interview accordée à TV5 Monde, Fadel Barro, figure emblématique du mouvement citoyen "Y'en a marre", dresse un bilan sans concession des premiers mois du président Bassirou Diomaye Faye. L'ancien coordonnateur, aujourd'hui à la tête de l'organisation "Jammi Gox Yi", ne mâche pas ses mots.
"Un début poussif", c'est ainsi que Barro qualifie les actions du nouveau gouvernement. Il pointe du doigt des promesses non tenues, notamment en matière d'indépendance de la justice et de lutte contre l'impunité. Le militant s'inquiète particulièrement de la persistance du népotisme dans les nominations aux postes clés, une pratique qu'il assimile à celle du régime précédent.
Barro fustige également l'amnistie votée pour les événements ayant conduit à la mort de nombreux jeunes manifestants, et voyant un "complot sur le dos du peuple". Il appelle les Sénégalais à maintenir la pression sur leurs dirigeants, estimant que le changement ne peut venir que d'une exigence citoyenne.
L'activiste reste néanmoins prudent, reconnaissant qu'il est encore tôt pour un jugement définitif. Il lance un appel au président Faye et à son Premier ministre, Ousmane Sonko, les exhortant à intégrer le changement dans leurs pratiques quotidiennes.
POURQUOI CENT JOURNÉES SANS PRESSE RISQUENT DE NE POINT PESER
EXCLUSIF SENEPLUS - Chers patrons de la presse, "gagner le cœur du public" reste plutôt la solution, la seule voie. C'est en ce moment-là d'ailleurs et seulement en ce moment que votre absence ou disparition lui ferait de la peine
Je crois qu'il est bon de préciser avant tout que je ne suis d'aucun parti. Cette réflexion reste juste l'opinion d'un professionnel qui évolue dans les secteurs du cinéma et de l'audiovisuel depuis plus d'une vingtaine d'années maintenant.
En évaluant la "journée sans presse" du mardi 13 août 2024, le patronat de la presse au Sénégal s'est beaucoup glorifié du fait que le mot d'ordre a été largement suivi. Soit ! Mais, il serait tout aussi intéressant, pertinent, de ne pas occulter l'impact de cette initiative chez les lecteurs, auditeurs, téléspectateurs ou internautes ? Ces derniers l'ont-ils vraiment ressentie ? Ont-ils applaudi ou accompagné significativement ce mouvement ? Des questions, à mon avis, qui méritent d'être posées pour mieux apprécier la réussite ou le succès de cette journée ?
Sans risque de me tromper et en attendant de voir un document scientifique me prouvant le contraire, je considère que les conséquences de cette initiative chez les populations demeurent très négligeables. Ce qui démontre et prouve à suffisance qu'il y a énormément de travail à faire encore. J'ai même envie de dire à ces patrons ou à la presse en général, que le véritable combat, en réalité celui qui mérite d'être gagné se situe ailleurs. Et le gagner vous affranchira éventuellement de vos déboires fiscaux et de toute dépendance financière.
Nous le savons et ne cesserons de le soutenir: ce qui est attendu d'abord et fondamentalement des médias, c'est essentiellement du (des) contenu(s) répondant aux besoins ou aspirations des populations et suivant la marche par essence dynamique de la société.
Or que remarque-t-on aujourd'hui dans nos presses écrite, parlée, télévisuelle et digitale ? C'est regrettable de le dire, mais le vide est total. On note une absence effarante de créativité, un manque sérieux d'imagination, d'inspiration. Survolons très brièvement ce qui se fait actuellement secteur par secteur :
- Au niveau des radios (aussi bien thématiques que généralistes), non seulement les soi-disant grilles sont identiques mais les programmes constitués de diffusion de musiques, d'infos, de pub et de communiqués restent les mêmes et passent généralement les mêmes jours aux mêmes heures.
- Idem au niveau des chaînes de TV où les programmes sont extrêmement dominés par du flux. Les contenus de stock sont quasi inexistants. Du matin au soir désormais les gens sont là autour d'une table ou dans un salon en train de palabrer comme à la radio. Soyons d'accord au moins sur ce plan, le propre de la télé est plus de proposer à voir, à découvrir. Ceci est d'autant plus vrai que quand on assiste aujourd'hui au développement de ce que certains nomment "radio vision" (émissions radio filmées dans des studios équipés de caméras), réinventer sa manière de faire de la télévision s'impose.
- Ces observations restent valables pour le secteur de la presse écrite. Parcourons les journaux chaque jour que Dieu fait. A quelques exceptions près, ils sont tous dans le même registre : "actualités et faits divers"! Tous parlent presque de la même manière, de la même chose qui tourne généralement et ..... malheureusement autour de la matière politique.
- Au niveau du Digital qui se développe de plus en plus, les concepts y perdent tout leur sens. On y voit du tout et du n'importe quoi. Certains par exemple, parce qu'ils manipulent de la vidéo, considèrent qu'ils font aussi de la télé en disant "WebTv" qui n'est en réalité que de "grand-places" filmées ou du "Waax sa xalat". Là je n'ai pas besoin de m'arrêter sur les aspects technico-artistiques, les profils des présentateurs ou pseudo chroniqueurs qui pullulent et sortent d'on ne sait où ?
Tout ceci m'amène à insister encore une fois sur le fait que le challenge, chers patrons de presse, va au-delà d'une simple imposition, réduite ou effacée, que vous continuerez de payer quel que soit alpha à toute époque. Il s'agit d'ores et déjà de se départir de cette fausse idée qui est de considérer que ce que vous faites du matin et soir, constitue une demande du public. "Li la sénégalais yi beug" entend-on en général.
Du respect quand même ! les Sénégalais, comme ils le sont du reste avec les politiques, ont une bonne longueur d'avance sur leur presse en général. Et là pour s'en rendre davantage compte, suffit juste d'analyser dans le champs audiovisuel comment Canal+ est entré dans les cœurs ou habitudes des populations, comment les choix des IPTV à Dakar ou des antennes paraboles dans les villages les plus lointains du pays se développent maintenant voire comment les ciels de nos quartiers sont couverts de "toiles d'araignée" avec les fils des câblodistributeurs (informels). En voilà des matières qui renseignent sur l'énormité du gap, ou plutôt du chantier.
Le constat est partagé. On note dans tous les secteurs de la presse aujourd'hui, peu ou pas de contenus portant sur l'Économie, la Culture (qu'elle résume à la musique), la Santé, la Technologie (qui est devenue partie intégrante de nos vies), l'environnement, la Société, l'Éducation......qui connaissent des mutations impressionnantes au Sénégal et dans le monde. Vu sous cet angle, on se rend compte qu'aujourd'hui donc, cette presse qui pourrait effectuer une "journée sans presse" très réussie serait celle-là justement qui se détachera du lot, celle-là qui prendrait le soin d'accompagner les populations, de marcher avec elles, les écouter, les comprendre en vue de mieux traduire ses préoccupations (qui ne se limitent naturellement pas qu'à la politique). D'ailleurs, pourquoi doit-on faire de la presse et ignorer tous ces secteurs névralgiques qui rythment la vie des citoyens, les domaines dans lesquels évoluent même la majorité de la population ?
Chers patrons de la presse, "gagner le cœur du public" reste plutôt la solution, la seule voie ! Celle qui pourrait d'ailleurs vous faire gagner en même temps beaucoup d'argent car existent ici et ailleurs des entités publiques comme privées crédibles qui n'attendent que des opportunités à travers vos propositions pour vous accompagner, nouer des partenariats juteux en vue d'atteindre leurs cibles. C'est clair, vous n'entreprenez point par philanthropie contrairement à ce que prétend l'un d'entre vous. Faire des bénéfices vous intéresse au plus haut point.
Or, c'est possible car la demande est bien là. L'exemple tout près de Canal+ dans le domaine télévisuel nous le prouve. Ce ne sont certes pas les mêmes histoires, les mêmes dimensions mais au moins on comprend à travers cela que le Sénégalais intelligent qu'il est, sait ce qu'il veut et où le trouver. Même s'il vous arrive de coder, crypter, élever vos prix, il peut être prêt à payer le coût qu'il faut tant que vous participez à la satisfaction de ses besoins en la matière. C'est en ce moment-là d'ailleurs et seulement en ce moment que votre absence ou disparition lui ferait de la peine.
Mamadou Ndiaye est Scénariste - Monteur - Réalisateur
Formateur - Prix meilleure série FESPACO 2011.
LES RACINES NOIRES OUBLIÉES DE L'ANGLETERRE
Dans une enquête fouillée, Mediapart révèle les racines noires méconnues de l'Angleterre. Un récit qui remet en question des siècles d'amnésie collective et interroge l'identité même du Royaume-Uni
(SenePlus) - Dans une enquête approfondie publiée le 22 août 2024, Mediapart lève le voile sur un pan méconnu de l'histoire : la présence ancienne et significative de personnes noires en Angleterre, bien avant l'immigration d'après-guerre.
Contrairement à l'idée reçue, l'Angleterre n'a pas attendu le XXe siècle pour voir arriver sa population noire. Dès 1509, John Blanke, trompettiste noir, jouait à la cour d'Henri VIII. Ce n'était pas un cas isolé : à l'époque des Tudor, des Africains libres réussissaient déjà en Angleterre, s'intégrant dans une société qui les jugeait davantage sur leur religion et leur classe sociale que sur leur couleur de peau.
Mediapart révèle qu'au XVIIIe siècle, Londres comptait entre 15 000 et 30 000 habitants noirs. Parmi eux, des figures marquantes comme Ignatius Sancho, né sur un navire négrier, devenu le premier homme noir à voter en 1774 et militant contre l'esclavage.
L'article de Mediapart met en lumière le travail d'historiens comme Gretchen Gerzina, auteure de "Black England". Son livre, initialement ignoré en 1995, connaît un regain d'intérêt depuis le mouvement Black Lives Matter, soulignant l'évolution de la société dans sa perception de cette histoire longtemps occultée.
Cette redécouverte des racines noires de l'Angleterre, rapportée par Mediapart, ne se contente pas de corriger le récit historique. Elle invite à repenser l'identité britannique contemporaine, révélant une histoire plus riche et diverse que celle longtemps enseignée. Elle questionne les notions de britannité et d'appartenance nationale, offrant un nouveau prisme pour comprendre le Royaume-Uni d'aujourd'hui.