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25 novembre 2024
International
LE TROPHÉE MYRIAM MAKEBA ATTRIBUÉ À OUSMANE SONKO
Le Premier ministre sera célébré le 18 mai à Paris pour son leadership. Lors d'une remise de trophée à Paris, l'Union Internationale des Journalistes Africains entend mettre en lumière le parcours de cet homme politique qui inspire les jeunes du continent
(SenePlus) - Le Premier ministre Ousmane Sonko se verra remettre le 18 mai prochain à Paris le Trophée Myriam Makeba de l'Union Internationale des Journalistes Africains (UIJA), a annoncé l'organisation dans un communiqué de presse.
Cette distinction vise à mettre en lumière l'engagement d'Ousmane Sonko «en faveur du développement économique, social et culturel de son pays, ainsi qu'à encourager les créateurs, les inventeurs, les penseurs et les bâtisseurs africains qui partagent sa vision et son dévouement», selon les termes du communiqué.
«Dans un contexte où l'évolution socio-politique de l'Afrique est marquée par l'émergence d'une nouvelle génération imprégnée de valeurs telles que le bon sens, le sérieux et une vision novatrice du développement économique, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, incarne parfaitement cette dynamique», souligne le texte.
Pour les membres du jury de l'UIJA, cité dans le communiqué de presse, «l'héritage et le message de Myriam MAkeba, icône panafncaniste et humaniste, résonnent de manière particulière dans ce paysage en mutation du continent africain. Ses idéaux de solidarité, d'unité et de progrès inspirer les jeunes leaders africains comme Ousmane SOnko, qui oeuvrent pour un avenir meilleur pour leur pays et pour l'Afrique dans son ensemble.»
C'est donc «avec conviction et reconnaissance» que le trophée portant le nom de la chanteuse et militante sud-africaine décédée en 2008 sera remis à Ousmane Sonko lors de cette cérémonie qui se tiendra le 18 mai prochain à Paris, selon l'UIJA. L'événement célébrera les réalisations du Premier ministre et soulignera l'importance de soutenir les talents émergents en Afrique.
GABON, L’ORGANISATION DES ÉLECTIONS SERA CONFIÉE AU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR
Selon le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du CTRI, cette décision est motivée par la volonté de se conformer aux normes observées dans les grandes démocraties mondiales.
Le Comité pour la Transition et la restauration des institutions (CTRI) annonce que l’organisation des élections au Gabon, auparavant sous la responsabilité du Centre gabonais des élections (CGE), sera désormais assurée par le ministère de l’Intérieur.
La décision du Comité pour la Transition et la restauration des institutions (CTRI) de confier l’organisation des élections au Gabon au ministère de l’Intérieur, en remplacement du Centre gabonais des élections (CGE), marque un tournant majeur dans le paysage politique gabonais.
Selon le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du CTRI, cette décision est motivée par la volonté de se conformer aux normes observées dans les grandes démocraties mondiales. Elle vise également à garantir la transparence, la liberté et la participation lors des futurs scrutins électoraux.
Cette transition vers une nouvelle entité organisatrice des élections découle en grande partie des propositions émises lors du Dialogue national inclusif, où les Gabonais ont exprimé leur préférence pour un retour du ministère de l’Intérieur à ce rôle crucial.
Cette évolution souligne l’importance accordée à la consolidation de la démocratie et à l’amélioration du processus électoral au Gabon, dans le but d’assurer des élections libres, justes et transparentes, en accord avec les aspirations de la population gabonaise.
HABIB BEYE, DE LA RÉVÉLATION À L'AMBITION DÉVORANTE
Du franc-parler à l'arrogance, il n'y a parfois qu'un pas que l'ex-international sénégalais semble prêt à franchir. Tout juste libéré de ses fonctions au Red Star, l'ancien capitaine de l'OM clame haut et fort se sentir "prêt pour la Ligue 1"
(SenePlus) - Dans un entretien avec le quotidien sportif L'Équipe vendredi 10 mai 2024, Habib Beye, tout juste libéré de ses fonctions d'entraîneur au Red Star après trois saisons réussies, s'est livré sans détour sur son avenir et ses ambitions. L'ancien consultant vedette de Canal+ entend bien poursuivre son ascension fulgurante dans les bancs de touche.
"Je me sens prêt à aller en Ligue 1", a lâché celui qui fut capitaine de l'OM par le passé, revendiquant une "ambition très élevée". Une déclaration forte qui en dit long sur les nouvelles aspirations de l'entraîneur de 46 ans.
Derrière le verbe haut se cache pourtant une véritable métamorphose chez Beye. "Je suis devenu un réel manager", avoue l'intéressé, qui se décrit comme "devenu autocentré" lors de sa carrière de joueur. "Quand tu deviens entraîneur, il faut te centrer sur les autres, prendre soin de 26 joueurs et de ton staff."
Un apprentissage que le technicien semble avoir parfaitement négocié, à en croire les "messages de remerciement" de ses anciens joueurs qui l'ont particulièrement touché. "Ma plus grande fierté, elle est là", lâche Beye avec une émotion à peine contenue.
Humilité et arrogance, un subtil équilibre
Pourtant, l'homme n'est pas du genre à se décrire comme un naïf débutant. Bien au contraire, son assurance et sa confiance en luitranchent avec les poncifs habituels des jeunes entraîneurs en devenir. "Beaucoup des nouveaux entraîneurs n'ont pas beaucoup d'expérience non plus. Mais bizarrement, j'ai l'impression que cette question-là, on se la pose beaucoup avec moi", relève-t-il avec une pointe d'agacement.
La raison ? Selon Beye, son image médiatique pèserait sur la perception de ses réelles capacités à diriger une équipe au plus haut niveau. "Parce que je suis consultant Canal+ et que les gens font toujours un rapport entre 'OK, c'était un homme de télé qui a pris une équipe de National et l'a fait monter. Mais il ferait mieux d'aller faire deux piges en L2 pour aller en L1'."
Une remise en cause que le principal intéressé balaie d'un revers de manche : "Aujourd'hui, je l'assume, je me sens prêt à aller en L1 et je l'ai démontré dans mon travail."
Un discours offensif pleinement assumé, qui détonne dans le milieu feutré du football français. "Mon métier m'a amené à prendre des positions, sur des sujets parfois très sensibles. Il est difficile aujourd'hui d'avoir un avis tranché sans être perçu comme un donneur de leçons", philosophe Beye.
Vers un choc des ambitions ?
Justement, ses prises de position assumées sur des sujets sociétaux comme le ramadan font debat. "Quand je m'exprime sur le ramadan ou le carême, c'est quelque chose de vécu. [...] Je ne parle pas de choses que je ne vis pas", se défend le Francilien.
Un engagement de tout instant que Beye assume pleinement, persuadé que cela ne devrait pas lui fermer de portes. "Il y a un dirigeant qui peut se dire aussi : 'Ce garçon a une intelligence sur ce sujet qui me plaît'", veut croire celui dont le verbe haut pourrait pourtant refroidir certains décideurs.
Qu'importe, l'ancien consultant affiche la couleur sans trembler : "Je n'ai pas dit à mes conseillers : 'Messieurs, en dessous du top 10, vous ne me parlez pas de ce qu'il se passe'. Ça n'aurait pas de sens." Seul un "vrai projet" de jeu constituerait un frein à ses ambitions pour le technicien qui se plaît à être "à contre-courant" des idées reçues.
Un petit pas pour sa carrière naissante d'entraîneur principal, mais un bond de géant pour ses rêves les plus fous ? Beye ne masque en tout cas pas son désir d'un jour rallier l'Olympique de Marseille, son club de cœur dont il fut le capitaine : "Si l'OM m'appelle, mais j'y vais en courant ! Je n'ai aucun problème à le dire."
Reste à savoir si les prétendants sauront convaincre ce ambitieux qui carbure à la remise en question permanente : "Ce ne serait pas un échec de ne jamais entraîner l'OM, ça voudrait dire que la rencontre n'a jamais eu lieu." Chez Beye, l'ambition ne connaît décidément aucune limite.
TENSIONS EXACERBÉES ENTRE LE NIGER ET LE BÉNIN
Niamey affirme disposer de "preuves" de la présence de bases militaires françaises au Bénin, abritant "des terroristes qui doivent venir déstabiliser son territoire". Une accusation qualifiée d'"infondée" par de nombreux experts sécuritaires de la région
(SenePlus) - Le Premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zeine a vivement accusé le Bénin et la France de chercher à déstabiliser son pays, lors d'une conférence de presse tenue ce samedi 11 mai, selon un compte rendu de RFI.
Au cœur des vives tensions avec le voisin béninois se trouve le blocage des exportations d'hydrocarbures nigériens via le port de Cotonou. M. Lamine Zeine, entouré de membres de la junte et du ministre du Pétrole, a accusé le Bénin de chercher "à asphyxier économiquement le Niger" en violant une dizaine d'accords bilatéraux sur le transit pétrolier, impliquant également la Chine, co-propriétaire d'une compagnie pétrolière nigérienne.
"Ce sont des milliers d'emplois directs et des revenus fiscaux importants qui sont en péril", a martelé le Premier ministre, citant les propos rapportés par RFI. Début mai, le Bénin a effectivement interdit le chargement de pétrole nigérien tant que Niamey ne rouvrirait pas sa frontière, fermée pour des "raisons de sécurité" selon les autorités.
Dans des déclarations choc, M. Lamine Zeine a affirmé disposer de "preuves" de la présence de 5 bases militaires françaises au Bénin, abritant selon lui "des terroristes qui doivent venir déstabiliser notre pays". Une accusation qualifiée d'"infondée" par de nombreux experts sécuritaires de la région cités par RFI, qui rappellent la coopération militaire officielle entre Paris et Cotonou.
Malgré ces vives tensions, le Premier ministre nigérien a terminé sur une note d'ouverture, souhaitant trouver une solution avec l'aide de la médiation chinoise, toujours selon les informations de la radio française.
Cette nouvelle escalade verbale entre Niamey et Cotonou illustre les tensions exacerbées dans cette région sous très haute surveillance sécuritaire, sur fond de crise énergétique pour le Niger dépendant de ses exportations pétrolières.
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LA RUPTURE SE DESSINE
Le nouveau référentiel global de politiques publiques remplaçant le PSE sera finalisé d'ici septembre 2024. En attendant, le gouvernement poursuit le programme acté avec le FMI. Le Pastef est en pleine réorganisation - ENTRETIEN AVEC AYIB DAFFÉ
Ce dimanche 12 mai 2024, Ayib Daffé, député et secrétaire général par intérim du parti présidentiel Pastef, était l'invité de l'émission "Point de vue" sur la RTS. Il a détaillé les principales orientations du nouveau pouvoir à peine un mois après l'investiture du président Bassirou Diomfé.
Avec la victoire de l'opposition nouvelle aux dernières législatives, Daffé a souligné la nécessité du dialogue parlementaire pour faire adopter les lois, malgré l'apparente crispation actuelle. Il mise sur "l'élégance républicaine" des députés au-delà des clivages.
Le parti au pouvoir est en pleine réorganisation, avec un prochain congrès et une refonte des statuts. Objectif : s'adapter à l'exercice des responsabilités, tout en restant fidèle à son idéal panafricaniste et souverainiste.
Le nouveau référentiel global de politiques publiques remplaçant le PSE, déclinant le programme présidentiel, sera finalisé d'ici septembre 2024 pour une opérationnalisation en 2025. En attendant, le gouvernement poursuit le programme acté avec le FMI.
Un plan d'urgence sera dévoilé d'ici fin mai pour lutter contre la vie chère et rendre du pouvoir d'achat aux Sénégalais, l'une des priorités affichées avec la souveraineté économique.
Si la souveraineté, notamment économique, est réaffirmée comme principe cardinal, le nouveau pouvoir dit respecter les engagements internationaux. Une vaste opération de reddition des comptes est par ailleurs en cours pour la transparence.
En définitive, Daffé appelle à l'unité nationale pour la réussite de ce vaste chantier de "transformation systémique" du Sénégal.
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LES LAISSÉS-POUR-COMPTE DU RÊVE EUROPÉEN
Promesses non tenues, humiliations, précarité : voilà le lot des "maudits" à leur retour d'Europe. Partis au péril de leur vie pour échapper à la misère, ils sont maintenant regardés comme des parias
C'est un phénomène qui prend de l'ampleur en Côte d'Ivoire : les "maudits", ces migrants clandestins aux revenus bredouilles de leur dangereuse traversée vers l'Europe, doivent affronter la honte et l'opprobre de leurs proches.
Partir pour réussir, tel était le rêve de milliers de jeunes Ivoiriens, prêts à tout risquer pour tenter leur chance dans l'eldorado européen. Mais à leur retour contraint, c'est le verre qui sonne. Rejetés, montrés du doigt comme des "ratés", ces "maudits" peinent à se réinsérer.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) les accueille pourtant à bras ouverts, en leur promettant une aide financière à la réinsertion. Mais sur le terrain, les attentes sont bien souvent déçues. "On nous avait dit qu'on aurait 160.000 francs, on n'a reçu que 32.000...", témoigne un migrant amer.
Pis encore que la précarité, c'est l'humiliation du regard des autres qui les accable. "Lorsque tu n'as rien, qu'est-ce que tu peux apporter à la famille ?", leur lance-t-on crûment. L'échec est vécu comme une trahison des espoirs familiaux.
Pourtant, la réalité est bien plus complexe qu’un simple mirage économique. C'est une quête désespérée de reconnaissance sociale qui pousse le nombre de ces jeunes sur les routes de la migration clandestine. Un phénomène alimenté par les déguerpissements des massifs de quartiers précaires à Abidjan, au nom de projets urbains pharaoniques.
Face à ce défi, des voix s'élèvent pour réclamer des solutions pérennes. Pendant que certains "maudits" persistants dans leur envie de repartir, d'autres créent des associations pour venir en aide aux plus vulnérables et dénoncer les dangers des "convoyages".
Un reportage glaçant, qui souligne l'urgence d'apporter une réponse à ce drame humain, au-delà des seuls enjeux migratoires.
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LE PARI DE L'AUTONOMIE ALIMENTAIRE
Alors que 280.000 Sénégalais vivent actuellement en situation de crise alimentaire selon les dernières analyses, Jean-Pierre Senghor appelle à la mobilisation générale derrière les stratégies du Conseil national de sécurité alimentaire
Ce dimanche, l'émission phare de Sud FM "Objection" recevait un invité de marque en la personne de Jean-Pierre Senghor. L'agroéconomiste n'est autre que le Secrétaire exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire (CNSA), organisme stratégique dans la lutte contre l'insécurité alimentaire au Sénégal.
Les chiffres sont alarmants mais l'heure est à l'action résolue. Selon la dernière analyse du Cadre harmonisé, pas moins de 2% de la population sénégalaise, soit près de 280.000 personnes, est actuellement en situation de crise alimentaire. Un pourcentage qui pourrait grimper à 3% durant la période de soudure.
Mais Jean-Pierre Senghor affiche la détermination d'un stratège : "Il n'est pas acceptable que l'État tende la main en permanence." La riposte immédiate est déjà enclenchée avec le prochain déploiement du Fonds national de solidarité et du Programme alimentaire mondial dans les zones les plus à risque comme Salmata et Goudiri.
Cependant, l'invité de Baye Omar Gueye ne se cantonne pas à l'urgence. "Il faut s'attaquer aux causes profondes", plaide-t-il. C'est pourquoi le CNSA promeut les "nouveaux terroirs résilients" : des exploitations familiales de près d'un hectare, entièrement équipées de serres, bergeries, poulaillers et étangs piscicoles.
L'objectif ? Permettre aux ménages vulnérables de produire, transformer et consommer leurs propres denrées agricoles. Un pas vers l'autonomisation, déjà soutenu par l'UE et l'UEMOA, dans la quête de la souveraineté alimentaire.
Jean-Pierre Senghor appelle ainsi à la mobilisation de tous les leviers du développement agricole national : des ressources hydriques aux avancées de la recherche agronomique en passant par la maîtrise des technologies et pratiques résilientes.
Au-delà du plaidoyer technique, c'est un message d'espoir qu'a véritable fait passer l'invité d'Objection. "L'Eldorado est chez nous" a-t-il lancé aux jeunes auditeurs, les exhortant à investir le secteur agricole, porte potentielle de sortie de la dépendance alimentaire.
La ton résolue de Senghor fait d'ailleurs fait écho aux 23 recommandations exprimées récemment par le Premier ministre sur la souveraineté alimentaire. L'agroéconomiste se félicite de la « clairvoyance » affichée, à l'image de l'implication de l'armée pour sécuriser l'acheminement des entrants.
LA QUÊTE INACHEVÉE D'OMAR BLONDIN DIOP
Cinquante et un ans après sa mort dramatique dans les geôles du régime autoritaire de Léopold Sédar Senghor, une nouvelle biographie retrace le parcours épique du militant révolutionnaire sénégalais, sous la plume du chercheur Florian Bobin
(SenePlus) - Cinquante et un ans après sa mort dramatique dans les geôles du régime autoritaire de Léopold Sédar Senghor, une nouvelle biographie retrace le parcours épique du militant révolutionnaire sénégalais Omar Blondin Diop. Publiée le 11 mai 2022 chez Jimsaan, à l'occasion de l'anniversaire de sa disparition, "Cette si longue quête - Vie et mort d’Omar Blondin Diop" du chercheur Florian Bobin relève, à en croire le compte rendu du journal Le Monde, le défi de reconstituer avec minutie le destin hors du commun de cette icône de la lutte anti-impérialiste en Afrique.
Comme le souligne le préfacier Boubacar Boris Diop dans son hommage émouvant, Blondin Diop incarnait cette jeunesse africaine avide de changement social. Fils de médecins formés dans les prestigieuses Écoles normales coloniales, le brillant étudiant devient en 1965 le premier Sénégalais diplômé de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, en France. C'est là qu'il noue des amitiés avec des intellectuels de renom comme Jean-Paul Sartre et fait la rencontre de Jean-Luc Godard qui le fait tourner dans son film "La Chinoise". Mais loin de la rendre conformiste, cette ascension sociale ne fait que conforter ses convictions marxistes-léninistes, comme le rapporte un ami inquiet de le voir s'opposer ouvertement au président Senghor.
En effet, Blondin Diop révèle au grand jour son militantisme radical lors des événements de Mai 68, pendant lesquels il se livre corps et âme aux côtés d'étudiants parisiens et dakarois réclamant plus de libertés politiques. Au Sénégal, la révolte étudiante est violemment matée par la police de Senghor. Dès lors, l'intellectuel ne cessera de dénoncer le caractère néo-colonial du régime, osant même affirmer à l'ULB que "l'indépendance de l'Afrique n'a jamais existé". Très documenté, le livre de Bobin restitue avec force détails les discours passionnés de Blondin Diop auxquels aucun auditoire ne résistait.
Mais l'engagement total du jeune homme ne s'arrête pas à la tribune. Comme le rapporte l'auteur après des années d'enquête, Blondin Diop part se former au combat armé auprès du Fatah et des Black Panthers, dans l'espoir de libérer des camarades emprisonnés. Une décision fatale, puisque le Mali l'extrade vers Dakar en 1971. Malgré un procès expéditif, il demeure droit et digne dans sa cellule, refusant de renier ses idées. Mais sa santé décline et il trouve tragiquement la mort à 26 ans seulement, sur l'île de Gorée.
Si le régime de Senghor prétend alors qu'il s'est suicidé, c'est bien le portrait du martyr révolutionnaire qui s’impose dans les mémoires. Ainsi, cette biographie rend hommage à la détermination d'Omar Blondin Diop, qui restera à jamais une figure emblématique de la lutte anti-impérialiste en Afrique. Cinquante ans plus tard, son héritage intellectuel et politique continue d'inspirer les nouvelles générations.
L'ALLIANCE INATTENDUE DES FRONDEURS
"Faut-il y voir les prémices d'une nouvelle approche des autorités sénégalaises avec la France ?", s'interroge le dessinateur et éditorialiste Damien Glez au sujet de la visite prochaine de Jean-Luc Mélenchon à Dakar sur invitation du Pastef
(SenePlus) - La visite annoncée de Jean-Luc Mélenchon à Dakar du 14 au 18 mai prochain, sur invitation du nouveau pouvoir sénégalais emmené par Ousmane Sonko, soulève des interrogations sur une éventuelle nouvelle donne dans les relations entre le Sénégal et la France. Comme le souligne Damien Glez, éditorialiste à Jeune Afrique, "Désormais au pouvoir au Sénégal, le parti Pastef exprime sa proximité avec La France insoumise, en invitant à Dakar son timonier, Jean-Luc Mélenchon. Faut-il y voir les prémices d'une nouvelle approche des autorités sénégalaises avec la France ?"
Cette visite intervient dans un contexte particulier. Glez rappelle que "Jean-Luc Mélenchon écrivait dès 2021 : 'Le Sénégal nous parle. Sachons l'entendre.'" Et en février dernier, le leader de LFI appelait déjà à "ne pas museler l'opposant Ousmane Sonko" lors d'un rassemblement parisien de solidarité avec le Sénégal.
Un échange de bons procédés semble se dessiner. Pour Mélenchon, comme l'analyse Glez, "Controversé dans le chaudron qu'est devenue la France depuis l'importation du conflit Israël-Hamas, le fondateur de La France insoumise (LFI) prendra un peu d'air marin." Quant à Sonko et son Premier ministre Bassirou Diomaye Faye, "il s'agit d'éviter la traditionnelle 'présentation de lettres de créances' informelles à laquelle avaient habitué les précédents chefs de l'État qui se rendaient rapidement en voyage chez l'ancien colon."
Au-delà des intérêts de communication réciproques, Glez note une "compatibilité idéologique" entre les trois hommes : "Diomaye, Sonko et Mélenchon sont plutôt idéologico-compatibles." Une rencontre qui pourrait ainsi préfigurer un "front anti-Macron" selon les mots mêmes de l'éditorialiste.
Si elle se concrétise, cette alliance inattendue entre la nouvelle garde au pouvoir à Dakar et l'opposant radical français à Emmanuel Macron marquerait un tournant inédit dans les relations franco-sénégalaises traditionnellement empreintes d'une certaine continuité postcoloniale.
LE CAS DE LA PALESTINE
L’Assemblée générale des Nations unies a adopté à une large majorité, vendredi 10 mai, à New York, une résolution exhortant le Conseil de sécurité de ladite organisation internationale de ‘’réexaminer favorablement’’ la demande d’adhésion de la Palestine
Dakar, 10 mai (APS) – L’Assemblée générale des Nations unies a adopté à une large majorité, vendredi 10 mai, à New York, une résolution exhortant le Conseil de sécurité de ladite organisation internationale de ‘’réexaminer favorablement’’ la demande d’adhésion de la Palestine en lui accordant le statut de membre à part entière.
Le projet de résolution parrainé par plusieurs pays a reçu 143 votes favorables, selon ONU Info, le site d’information des Nations unies.
Neuf États s’y sont opposés, et 25 abstentions ont été dénombrées, selon la même source.
Le texte adopté par l’Assemblée générale composée de 193 membres recommande notamment au Conseil de sécurité de réexaminer ‘’favorablement’’ la question de l’adhésion de la Palestine, conformément à l’article 4 de la Charte des Nations unies et à l’avis consultatif émis par la Cour internationale de justice en 1948.
Cette nouvelle résolution a été votée après que les États-Unis d’Amérique ont mis un veto, le 18 avril dernier, devant le Conseil de sécurité, à une admission de la Palestine au statut d’État membre à part entière de l’Organisation des Nations unies.
La résolution adoptée vendredi 10 mai comprend une annexe ‘’à titre exceptionnel et sans créer de précédent’’, qui énumère les changements importants apportés au statut de l’État de Palestine lors des réunions et conférences de l’Assemblée générale. Y compris son ordre sur la liste des orateurs et la disposition des sièges.
Ces mesures, en plus de leur caractère symbolique, renforcent le poids diplomatique de la Palestine au sein des Nations unies, selon ONU Info.
Le texte précise que la Palestine, en tant qu’État observateur, n’a pas le droit de voter à l’Assemblée générale.
Elle n’a pas non plus le droit de présenter sa candidature aux organes de l’ONU, tels que le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social de l’organisation.
Le soutien massif à l’adhésion de la Palestine comme État membre à part entière des Nations unies survient après que l’armée israélienne a lancé des attaques sur la ville de Rafah, dans la bande de Gaza, une offensive qui s’annonce meurtrière en raison de la forte concentration humaine dans cette partie de l’enclave palestinienne (1,5 million de personnes, selon les estimations).
Sept mois après le début de l’intervention israélienne dans la bande de Gaza, près de 40.000 personnes, des femmes et des enfants pour la plupart, ont été tuées, selon le ministère de la Santé du Hamas.
De nombreux témoignages d’agents d’organisations non gouvernementales et d’institutions spécialisées des Nations unies font état de la destruction de la quasi-totalité des infrastructures sanitaires du territoire palestinien.
Des écoles et des universités ont également été endommagées, selon les mêmes sources.