Miss Afrique du Sud, Rolene Strauss, une étudiante en médecine de 22 ans, a été désignée dimanche 14 décembre à Londres Miss Monde 2014, parmi 121 jeunes femmes venues des quatre coins du globe.
BALOTELLI PLAIDE COUPABLE DANS L'AFFAIRE DU MESSAGE RACISTE
L'attaquant italien de Liverpool Mario Balotelli a plaidé coupable dans l'affaire du message taxé de racisme et d'antisémitisme publié sur un réseau social, ont rapporté vendredi les médias britanniques.
Balotelli avait posté sur Instagram il y a dix jours une image du personnage de jeu vidéo Super Mario accompagnée du texte suivant: "Ne soyez pas raciste, soyez comme Mario. C'est un plombier italien, créé par des Japonais, qui parle anglais et ressemble à un Mexicain, saute comme un Noir et attrape des pièces comme un Juif".
La Fédération anglaise de football (FA) avait ouvert une procédure disciplinaire pour publication d'"un message agressif, insultant ou incorrect" avec la circonstance aggravante d'une "référence à l'origine ethnique, la race, la nationalité, la religion ou la croyance".
Balotelli, 24 ans, n'a pas demandé à être entendu par la FA mais lui a écrit une lettre dans l'espoir de recevoir une simple amende au lieu d'une suspension.
La sanction minimale pour un acte raciste est de cinq matches de suspension s'il est commis sur le terrain, ce qui ne s'applique pas au cas de l'Italien.
Balotelli, lui-même d'origine ghanéenne, avait d'abord répondu aux critiques en affirmant dans un tweet: "Ma mère est juive, donc vous devriez tous la fermer", avant de présenter des excuses. "Mon intention était d'être antiraciste avec humour mais hors de son contexte, je comprends que cela ait pu avoir l'effet inverse", avait-il expliqué.
Transféré à Liverpool cet été pour 20 millions d'euros, l'attaquant n'a pas encore marqué un seul but en Premier League pour les Reds.
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TOUMANI DIABATÉ, SON FILS SIDIKI, ET ANGÉLIQUE KIDJO NOMINÉS AUX GRAMMY AWARDS 2015
Dakar, 11 déc (APS) – Les Maliens Toumani et Sidiki Diabaté et la Béninoise Angélique Kidjo sont sur la liste des nominés de la 57-ème cérémonie des Grammy Awards prévue le 8 février prochain au Staples Center de Los Angeles (Etats-Unis), indique le site Internet de la manifestation visité jeudi à l’APS.
Toumani Diabaté et son fils Sidiki, pour leur album ‘’Toumani & Sidiki’’ (World Circuit) et Angélique Kidjo, pour ‘’Eve’’ (429 Records), sont nominés dans la catégorie ‘’Meilleur album de musique du monde’’, précise la même source.
Leurs concurrents dans cette catégorie sont Wu Man, Luis Conte & Daniel Ho, pour ‘’Our World In Song’’ (Daniel Ho Creations & Wind Music), Sérgio Mendes, pour Magic (OKeh) et Anoushka Shankar, pour ‘’Traces Of You’’ (Deutsche Grammophon).
Né de la vision de musiciens professionnels et de labels à Los Angeles, qui ont senti le besoin de créer une structure pour représenter les créateurs, le Grammy est devenu la plus prestigieuse reconnaissance dans le monde de la musique. Il est remis par l’Académie américaine de l’enregistrement créée en 1957 par la ‘’National Academy of Recording Arts and Sciences’’.
En février 2014, les Sud-Africains de Ladysmith Black Mambazo avaient remporté – pour leur disque "Live : Singing For Peace Around The World’’ (Ladysmith Black Mambazo) - le Grammy du ‘’Meilleur album de musique du monde’’, ex-aequo avec les Gipsy Kings.
C’était la quatrième fois (record pour un groupe ou artiste du continent) que Ladysmith Black Mambazo inscrivait son nom au palmarès de cette prestigieuse récompense musicale, après 1988 (‘’Meilleur enregistrement folk traditionnel’’), 2005 et 2009 (‘’Meilleur album de musique traditionnelle’’).
Le chanteur Youssou Ndour est à ce jour le seul Sénégalais à avoir remporté une récompense aux Grammy. Son album ‘’Egypt’’ (Nonesuch, 2004) a été récompensé du trophée de ’’Meilleur album de musique du monde’’ en février 2005.
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"COMBATTANTS D’ÉBOLA"
LES HÉROS DE LA LUTTE CONTRE L'ÉPIDÉMIE DÉSIGNÉS "PERSONNALITÉ DE L’ANNÉE" PAR LE MAGAZINE "TIME"
Le magazine Time a désigné les "combattants d’Ébola" "personnalité de l’année 2014". "Pour d’infatigables actes de courage et de compassion, pour donner le temps au monde de renforcer ses défenses, pour avoir pris des risques, avoir persisté, avoir fait des sacrifices et sauvé", a déclaré la rédactrice de la revue américaine, Nancy Gibbs, citée par de nombreux sites internet.
Le prix va ainsi aux médecins, infirmiers, organismes et particuliers, dans les pays touchés ou ailleurs, ayant contribué, de quelque manière que ce soit, au combat contre l’épidémie qui a fait 6388 morts, selon un dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (Oms).
La Sierra Leone (1768 décès), le Liberia (3177) et la Guinée (1428) sont les pays les plus touchés par Ébola. Des pays comme le Mali, le Sénégal et le Nigeria ont enregistré des cas avant de vaincre la maladie.
Les lauréats 2014 du magazine Time succèdent au palmarès le pape François, personnalité de l’année en 2013. En 2012, Barack Obama avait été sacré.
LE SORT D’IDRISSA DIOP SUSPENDU À UNE MÉDIATION PÉNALE
Après deux jours de garde-à- vue, le chanteur Idrissa Diop a été déféré au parquet hier pour escroquerie au visa. Toutefois, l’artiste a fait l’objet d’un retour de parquet. Parce que tout simplement une solution à l’amiable est en train d’être trouvée.
A en croire nos sources, les parties ont consenti à procéder à une médiation pénale. Idrissa Diop devra rembourser un peu plus de 400 000 francs à l’une des victimes, s’il veut recouvrer la liberté aujourd’hui. Si l’on en croit nos sources, l’auteur de la chanson “Nobel” s’est retrouvé dans les filets de la justice à la place du véritable escroc.
Car, de l’avis de ses proches, Idrissa Diop a servi d’intermédiaire entre des jeunes désireux d’émigrer et un démarcheur. Seulement, après avoir empoché l’argent, celui-ci s’est fondu dans la nature. C’est sur ces entrefaites que les candidats malheureux au voyage s’en sont pris à Idrissa Diop, samedi dernier, à l’aéroport Léopold Sédar Senghor.
Et c’est en voyant l’attroupement et la dispute que les gendarmes se sont approchés pour s’enquérir de la situation. C’est ainsi que le chanteur a fait savoir aux pandores qu’il avait servi d’intermédiaire aux jeunes.
Et pour y voir clair, les gendarmes l’ont conduit à leur poste avant de le placer en garde-à-vue.
A l’annonce de son départ de la 2STV, l’année dernière, nombreux étaient ceux qui la suppléaient de rester pour l’immense plaisir immense, dont elle seule avait le secret. Awa Traoré de son vrai nom devenue Éva Tra Diagne a su convaincre en image et en verbe un audimat très critique et suiveur. Son absence de l’écran pour un "moment" aura été bien remarquée sur la 2STV, la chaîne qui l’aura fait découvrir aux sénégalais. En effet, c’est le grand retour pour la "grande royale" qui compte apporter du sang vraiment chaud et très neuf à l’écran. Des concepts d’émission, Éva en à la pelle et compte les mettre au plaisir de ses admirateurs et admiratrices. Entre deux murs, elle s’est livrée au tutoiement de GRAND-PLACE. Echanges agréables.
GRAND-PLACE : Éva, qu’es-tu devenue, après ton départ de la télé ?
ÉVA TRA : Je suis restée moi même dans le style, dans l’esprit et le comportement. Le tout fait ÉVATRA. Cette Éva Tra, cette jeune dame qui vit sa vie, tranquille, entre la mode et la télé ; qui est née à Dakar, a grandi entre Fass, Gueule-Tapée et la Médina. Cette jeune fille qui a étudié entre Baudelaire pour sa préscolaire, Maurice Delafosse et Lamine Guèye, pour un cursus très simple. J’ai dû arrêter mes études en première pour faire une formation en stylisme chez "Maman" Collé Ardo Sow.
T’as eu une base solide apparemment et t’as choisi d’arrêter tes études ? Pourquoi ? T’as dû faire face à tes parents. Non ?
J’ai dû arrêter mes études parce que j’étais très passionnée par la mode, la coiffure, les tissus, les épingles et les chiffons. D’ailleurs, une anecdote. Mon père m’a dit au final : "j’aurais préféré avoir une fille juriste, écrivaine, mais puisque ton choix est porté sur le chiffon, bon vent" (Rire). Grande fut sa surprise quand il a vu ma première création, il n’en revenait pas et m’a tout de suite accordé sa bénédiction. Du tout alors… entre un père enseignant, littéraire, "senghorien" bon teint, une mère traditionnelle, mais très ouverte, qui tenait à l’avenir de ses enfants, ce n’était pas facile.
Ton départ de la télévision a surpris plus d’un. Comment tu as vécu cette situation et qu’en ont pensé tes proches, ton mari, ta famille ?
C’était juste une simple suspension d’activité le temps de favoriser, de consolider d’autres projets qui étaient déjà en cours. Et présentement j’ose dire que cela s’est avéré salutaire. Alhamdoulilah… Quant à ma famille, il faut dire que les avis étaient partagés. Mais tout est bien qui fini bien. Ce break, j’en avais besoin.
Aujourd’hui, on parle de ton probable retour à la télé. Est-ce vrai? Et si tu reprends service, ce sera toujours pour la 2STV ou pour une nouvelle chaîne ?
J’irai là où le vent m’emportera ; le vent…(rires). J’irais à la télé qui voudra de mes prestations. Là où je serai tranquille, là ou j’aimerais être. Comme le dit l’adage, la direction du vent pas celui qui ne sait pas où il va. Par contre, par rapport à moi, à ma nature, je saurai dans mon choix intégrer les critères favorisant mon évolution dans la boîte que j’aurai á choisir.
Quels sont les mets que tu nous prépare pour ta reprise ?
Aaah ! Affaire à suivre "lepnako bamu feegn" (je garde le secret).
Il est dit que les célébrités femmes ne restent pas longtemps dans leur ménage. Que dis-tu de cela? Et quels conseils donnerais-tu pour résister à cette tendance ?
Grand, tu sais, il ne faut pas oublier que ces célébrités, hommes comme femmes sont tout d’abord des personnes capables d’avoir des "chichis", des "bobos", des ennuis et qui mènent la vie comme tous, assujettis aux facettes tantôt "nekh" agréable), tantôt "nakhari" (désagréable) et qui sont inhérentes à notre quotidien. Quand on est convaincu de son choix, on l’assume et assumer son choix, c’est tout faire pour le rendre agréable, vivant, etc. Et tout faire pour l’éloigner de toute connotation matérielle parce que d’aucuns pensent déjà que célébrité rime avec narcissisme, chiffre, calcul et folie. C’est tout faux. Quant à cette tendance, je préfère noter constat à la place : comme nous sommes éducateurs, pour nous, tendance s’inscrit dans le parfait.
Éva Tra, est-ce une marque ?
Les 2 mots collés constituent la marque. Ce qui nous conduit à parler de Bamanan Style qui est ma maison de création. Bamanan, c’est un mot bambara qui signifie bambara (quelqu’un qui refuse). Le style Bamanan existe, on a même des masques qui portent ce nom, avec des antiquaires qui te le diront. Raison pour laquelle, il m’arrive de travailler avec les signes Bamanan, très différents des écritures chinoises qu’on a tendance à mettre sur nos habits, ne connaissant pas la signification. Les signes Bamanan (les Dogons) existent et parlent. Pour ceux qui sont curieux, ils peuvent faire des recherches sur la culture des Dogons.
Ta création semble s’ouvrir à l’extérieur ?
Ma création est ouverte à toutes les cultures africaines, car moi je crois au panafricanisme et au respect de toutes les cultures. Je suis à chÉval entre trois cultures : un père guinéen, une mère malienne, moi sénégalaise, enfin africaine. Tu vois un peu l’Afrique que je symbolise. À travers l’habillement qui est un langage à lui tout seul, qui démontre son appartenance ethnique ou religieuse et parfois, transmet un message. L’Afrique étant toujours à la mode – c’est ma conviction – c’est ma façon à moi d’assumer mon africanité.
Quels ont été les moments les plus forts de tes débuts dans le stylisme ?
Mon défilé avec Promo Import. Mais, aussi, quand une amie m’a invité à présenter une collection au Méridien, pour son agence de voyage. C’était la première fois. C’était inoubliable et c’est à partir de ce moment que j’ai compris que seul le travail paye. Et j’y crois. Instruit ou non instruit, riche ou pauvre, il faut travailler. Et chaque jour est important dans notre vie. Alors, les temps forts, finalement, c’est chaque jour que Dieu nous donne. Al hamdulillah.
Éva, tu es à mi-chemin entre ton boulot de styliste et la télévision. Comment lies-tu les deux ?
Très difficile. Mais, quand on aime ce que l’on fait, avec un peu de courage et d’abnégation, on y arrive : je crois profondément au travail. Je te le répète, il faut toujours bosser. Figure-toi, il m’arrive de quitter les ateliers à minuit ou à des heures plus tardives, parce que simplement, tout le monde sait et les femmes ne me démentiront pas, le marché est saturé. Donc, il faut beaucoup créer, avoir un style différent, original, être compétitif, avoir sa propre griffe, pour mieux maintenir sa place. C’est après mon travail que je fonce à la maison, pour m’occuper de ma famille.
Tu sembles bien organisée. C’est une nature chez toi, la méthode ?
Je suis sûre que sans organisation et méthode, on ne s’en sortira jamais ; mais, il faut dire que je suis bien entourée par ma famille, mon mari qui me soutient à merveil ; mes amis qui me soutiennent sans limite et qui n’hésitent pas à même venir me prendre mes outils de travail pour me demander de rentrer (elle rigole).
Tu disais qu’elles étaient toutes belles, les femmes. Qu’est-ce qui fait la beauté d’une femme, selon toi ?
C’est un tout. Ce sont, d’abord, les valeurs et vertus, parce qu’on ne peut pas parler de beauté sans parler d’éducation. Une femme doit être naturelle, bien éduquée, rester elle-même, assumer sa féminité de A à Z. C’est cela le comportement de tous les instants avant la beauté physique. Sans cela, on ne peut pas parler de beauté. La beauté d’une femme, c’est un ensemble.
Éva, est-ce que les Sénégalais s’habillent bien ?
Oui ! Les Sénégalais ont beaucoup de goût. Ils sont raffinés.
Comment doit-on s’habiller selon toi ?
Il faut s’habiller selon sa stature, son physique et ses goûts. Cependant, il est important de tenir en compte la sensibilité des valeurs et des codes sociaux des gens autour de nous. C’est important. Se faire rejeter à cause d’un style vestimentaire, c’est moche. Il faut souvent penser aux autres, car même si l’habit ne fait pas le moine, on reconnaît toujours le moine par son habit.
Éva, on taquine nos autorités. Est-ce qu’ils sont à la mode ?
Tout d’abord, elles n’ont pas à suivre la mode ; car la mode peut ne pas être de leur temps. Je précise déjà que je n’ai pas de leçon à leur donner. Mais, je sais simplement qu’une autorité n’est pas une star… qui est censée faire rêver ; alors que l’autorité doit être en phase avec l’image de son pays. Cela ne voudrait pas dire casser son style, parce que le style est aussi important.
Les costumes portés par nos ministres et autres célébrités... Tu trouves qu’ils sont "in" ?
"In" ou "out" (rires aux éclats !), l’essentiel, c’est d’avoir un style. Je les regarde rarement. Mais, ils doivent rester sobres, sans être fantaisistes ; surtout pas d’extravagance.
Éva, c’est qui ta clientèle ?
Ma clientèle, ce sont les gens de culture, les femmes classiques et sobres.
Un mot sur la télé… qui t’a montré au monde entier, la 2STV ?
La 2Stv m’a beaucoup apporté… Chaque week-end, par le biais de l’émission "Elle sont toutes belles", j’avais une nouvelle amie, des gens m’aiment, me côtoient, les belles dames, les grands-mères, les jeunes, les grands-pères, tout le monde me témoigne sa sympathie. Je leur dois beaucoup.
"J’AI COMME L’IMPRESSION QUE LES GENS FUIENT YÉKINI"
Face à la presse, vendredi dernier, en marge de la cérémonie de présentation de la BD "Yékini, roi des arènes", Mamadou Niang, le manager de Yahya Diop, s’est prononcé sur les perspectives qui s'annoncent pour son poulain qui a du mal à trouver un adversaire.
Actuellement, y a-t-il un combat en vue pour Yékini ?
Actuellement, tous ses adversaires potentiels ont des combats, à part Bombardier ; encore qu’il soit question qu’il rencontre Modou Lô. Les gens s’intéresseront à lui (Yékini) après les combats qui sont déjà ficelés. Ses deux vrais adversaires sont Eumeu Sène, avec qui il n’a jamais lutté, et Balla Gaye qui lui doit une revanche. Bombardier également est un de ses adversaires, même s’il l’a terrassé plusieurs fois. Il reste quand même le roi des arènes. S’il veut rencontrer Yékini, il ne pourra pas dire non.
N’avez-vous pas le sentiment que Yékini revit la même chose que lors des années 2000, quand il avait du mal à avoir des combats ? C’est comme si les autres lutteurs le fuient ?
C’est très possible, parce que c’est un sentiment bien partagé actuellement. J’ai comme l’impression que les gens le fuient. Et à raison.
C’est-à-dire ?
Yékini n’est pas n’importe quel lutteur. S’il était encore roi des arènes, tout le monde aimerait se frotter à lui. Comme il a perdu la couronne, c’est un risque de le rencontrer. Je comprends que les gens hésitent avant de s’engager. Jusqu’à présent, il ne parle pas de proposition de combat. Je ne pense pas qu’on lui ait proposé un combat. Si c’était le cas, il l’aurait dit. Je sais que ça viendra, disons vers le mois d’avril. Il y a Tyson qui doit rencontrer Gris Bordeaux. Ce sont des adversaires.
Pensez-vous que Tyson soit un adversaire de taille pour Yékini à l’heure actuelle ?
C’est vrai qu’il a déjà terrassé Tyson à deux reprises. Mais aujourd’hui, Yékini n’est plus roi des arènes. C’est des adversaires. Il y a également des jeunes lutteurs qui demandent à l’affronter. J’ai lu dans la presse qu’Abdou Diouf et Gouye Gui. Pourquoi pas ? Mais je ne dis pas qu’il va accepter. (Rire)
Mais Yékini n’est plus si jeune que ça. Ne craignez-vous pas que le poids de l’âge vienne plomber ses performances ?
Il s’entraine tous les jours. C’est éprouvant de s’entraîner sans avoir de combat. Mais il est comme ça. C’est quelqu’un qui a une hygiène de vie assez particulière. Il ne sort jamais la nuit, depuis plus de quinze ans que je m’occupe de lui. Il se lève très tôt le matin, il fait sa prière et lit le Coran, puis il part aux entraînements. Au retour, il dort jusqu’à 15h. S’il ne retourne pas aux entraînements, il reste chez lui ou il va rendre visite à ses proches. Son hygiène de vie lui permet de combattre encore pendant un ou deux ans, s’il a des adversaires. Au cas contraire, je crois qu’il a fait dans la lutte sénégalaise ce que personne d’autre n’a encore fait. Et personne ne le fera jamais.
Pourquoi ?
D’abord, parce que Yékini est le seul lutteur à avoir été désigné meilleur sportif de l’année devant des footballeurs et autres, en 2005. C’était la première fois, et je crois que c’est la dernière fois : c’est le seul sportif sénégalais ou africain non intellectuel à avoir était choisi par LEAD AFRICA comme parrain d’une promotion. Avant lui, les parrains étaient feu Kéba Mbaye, la ministre malienne Aminata Traoré, Joseph Kizerbo, Cheikh Hamidou Kane. Son comportement dans l’arène et son discours lui ont valu toutes ces distinctions. C’est un modèle pour la jeunesse. Il a été désigné lutteur du cinquantenaire lors de la célébration des 50 ans du Sénégal. C’est peut-être dans cinquante ans qu’on parlera de lutteur du cinquantenaire. C’est le seul lutteur qui est resté plus de quinze ans sans défaite. Il a tout gagné. En plus, c’est un quelqu’un qui a réussi sa vie. Il a des immeubles à Dakar, chez lui à Joal. Il n’est pas dans le besoin. Il a su gérer sa carrière et investir. Il ne veut pas encore raccrocher parce qu’il a ça dans le sang. C’est un compétiteur. S’il n’a pas de combats, ce ne sera pas la fin du monde.
Sous les feux de l’actualité grâce à la sortie d’un double album, Sidy Samb s’est entretenu avec EnQuête pour présenter son projet. Une production qui nous fait découvrir l’artiste sous un nouveau jour. En vrai panafricain, tel qu’il se réclame, le fils de Daro Mbaye fait voyager les mélomanes du Congo au Mali, en passant par le Sénégal et la Guinée.
Vous venez de sortir un nouvel album et vous vous apprêtez à en sortir un autre au courant de ce mois. Pouvez-vous nous parler de ces deux productions ?
Ce sont deux productions inédites. La première, je l’ai appelée "sunu". C’est un voyage à travers l’Afrique que j’y effectue musicalement. Je suis retourné aux sources même du continent noir. Je propose des sonorités du Congo, du Mali, de la Guinée, du Sénégal à travers des rythmes du sud et du nord. Revisiter quelques musiques africaines est la base de cet album mis actuellement en vente. L’autre qui doit sortir, c’est du mbalax pur et dur et il est intitulé "adaa yi". C’est un retour à ma tradition griotte sénégalaise. Les gens vont me découvrir avec cet opus dans un nouveau registre.
Qu’est ce qui explique tous ces changements dans vos compositions musicales ?
Cela s’explique par le fait que ma carrière est fondée sur des concepts. Chacun de mes albums est un projet musical. C’est ainsi que je travaille depuis le début de ma carrière. Ce projet là me tient à cœur. Je suis un Panafricain et je pense que tout ce que je fais doit avoir une touche africaine. C’est ce que je revendique d’ailleurs partout où j’ai pu me rendre. Je suis un Noir et un Sénégalais, c’est un drapeau que je porte et que je compte représenter dignement. Pour le deuxième album, je suis né dans une famille griotte. Chez nous, soit on est danseur, soit batteur de tam-tam, soit chanteur. La tradition griotte est dans mon sang. La revendiquer est mon droit.
Est-ce la rupture d’avec le flamenco ?
Vous savez, même quand mes albums étaient colorés flamenco, c’était quand même très varié. C’était parfois du flamenco celte, parfois fusion, etc. Alors changer les couleurs aujourd’hui ne signifie par une rupture avec ce genre musical. Ce que je fais là représente une étape de ma carrière. Un artiste se doit de diversifier son répertoire. On ne doit pas se cantonner à un seul genre. Je ne suis pas de ceux qui disent que tel est un mbalaxman, tel autre un rappeur, etc. Quand on se dit artiste on doit faire des recherches et explorer des horizons nouveaux pour enrichir sa musique. Comme je le dis souvent, je ne me considère pas comme un musicien sénégalais mais comme un Sénégalais qui fait de la musique. Cette philosophie me permet d’être plus ouvert. Je ne me fixe pas de limites. Je fais de la musique, c’est ce que je me dis.
Une partie du public sénégalais n’est pas très ouvert aux musiques africaines, est ce pour leur faire plaisir que vous avez, en partie, penser sortir un produit purement mbalax ?
Qui connait Sidy Samb sait qu’il est partagé entre deux mondes. J’ai un public au niveau international. Alors ce n’est pas parce que j’ai décidé de m’installer au Sénégal que je vais l’abandonner. Aussi, ces deux albums peuvent se vendre partout. C’est vrai qu’il est difficile de vendre la musique mbalax à l’étranger, mais il existe quand même un petit circuit exploitable. Et pour l’album "sunu", les premiers retours sont rassurants. On retrouve beaucoup de sonorités dans cet album, et celles mandingues y sont dominantes. On a mélangé des instruments modernes comme la guitare basse, la batterie, la guitare électrique à des instruments traditionnels tels que le "ngoni", le xalam, etc. Des instrumentistes étrangers ont été mis à contribution. Parce que pour la justesse de certaines notes, il me fallait cela. Et il y a de grands instrumentistes comme Mao Otayeck, l’Ivoirien Djibril Diabaté ou encore Numukunda Cissokho, qui ont participé à la conception de cet album.
Faire cet album a requis combien de temps et avez-vous vraiment été dans ces pays dont vous avez emprunté la musique ?
J’ai pris cinq années pour réaliser cet album. J’avoue que je n’y ai pas travaillé tous les jours pendant toute cette période. Mais je peux quand même dire que c’est le temps que cela m’a pris. Je suis aussi allé dans différents pays à la recherche de nouvelles sonorités. Et cela a été très enrichissant pour moi.
Vous sortez un double album à un moment où l’on dit que le marché du disque est en crise. Pensez-vous recouvrer ce que vous avez dépensé ?
En ce moment, la musique n’est pas un investissement gagnant ici au Sénégal. La musique est morte maintenant. Comme je le dis tout le temps, la musique est commerciale. Il n’y a plus de producteurs. Il n’y a plus de distributeurs. C’est l’artiste lui-même qui finance sa propre production, va vers le public pour la vendre et le convaincre d’acheter. C’est dommage que cela se passe ainsi.
Mais d’où tirez-vous alors les ressources pour la production, le montage d’un studio etc ?
Cet argent vient de la musique. Je suis un artiste international. Je me bats et j’y crois. Ce sont mes ventes à l’étranger qui me permettent de m’en sortir. Je me suis battu pour m’imposer et les gens me connaissent. C’est cela ma chance. J’ai aujourd’hui un studio je le dois à la musique. Tout ce que j’ai, c’est grâce à la musique. On a plus d’opportunités en Europe quand on est musicien. Les cachets sont plus élevés. Mais, après 20 ans passés là bas, je me suis dit qu’il fallait rentrer et faire partie de ceux qui bâtissent ce pays. Donc, j’aurais du être soutenu rien que pour ça. On est Sénégalais et fier de l’être. Quand on rentre pour investir dans son pays, on doit être soutenu.
Revenir au Sénégal n’a pas été bénéfique pour vous ?
Je suis aujourd’hui auprès de ma maman, ma famille, mes amis et rien ne vaut cela. Sur le plan professionnel, musicalement ce n’est pas bénéfique pour moi. En Europe, on a la possibilité d’échanger et d’enrichir sa musique. Je peux dire juste que m’installer au Sénégal m’a permis de conquérir un public sénégalais.
Où en êtes-vous avec l’organisation du festival afro-flamenco ?
C’est un projet qu’on avait initié avec plaisir et enthousiasme. On l’a arrêté actuellement. Cependant, on compte le relancer avec d’autres projets. Il est vrai que cela fait bientôt cinq ans que je m’étais un tout petit retiré de la scène musicale nationale pour me consacrer sur l’international. L’évolution du show-business ne me rassurait pas. Là j’ai envie de relancer les projets. Je pense à pas mal de choses qui pourraient faire revivre la musique. Au moment opportun j’en parlerai. Je veux d’abord rencontrer les autorités avant d’en faire étalage.
Votre mère, Adja Daro Mbaye a beaucoup participé au rayonnement de la culture au Sénégal. Pensez-vous qu’aujourd’hui l’Etat lui a rendu la monnaie de sa pièce ?
Que cela soit ma mère ou les autres cantatrices de Sorano, elles sont des bibliothèques. On ne doit pas attendre leur mort pour leur rendre hommage. Chaque année au moins on doit leur rendre hommage. Elles sont les gardiennes de la culture sénégalaise. Et pourtant, personne ne parle d’elles. Avec la Francophonie, on les a regroupées pour faire une chanson. Mais ce n’est pas cela qu’il faut faire. Il ne faut pas attendre qu’il y ait des rencontres de cette envergure pour se souvenir d’elles.
Quels sont vos projets immédiats mise à part la sortie de l’album "aada yi" ?
On prépare des concerts. La présentation de l’album se fera à Louga, ma ville natale. Il y a d’ailleurs un titre en hommage à cette région et intitulée "ndiambour". Il est prévu également une caravane pour présenter l’album. "Aada yi" va sortir avant le magal de Touba ou après. On est en train de voir. Mais le projet qui me tient le plus à cœur est un projet humanitaire. L’artiste doit œuvrer dans le social et aider son prochain. On doit user de notre carnet d’adresses pour aider. J’ai toujours fait cela en douce, mais là on veut ratisser large et chercher des partenaires pour mieux soutenir nos compatriotes en difficulté.