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23 avril 2025
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L'IDEAL FEMINISME D'ANGELIQUE KIDJO
Peut-on se prévaloir d’un féminisme qui exclut ou déteste les hommes ? Pourquoi continuer à « marchandiser » les adolescentes du continent ? Cette myriade de distinctions ? Je n’y pense pas… A bâtons rompus avec Angelique Kidjo
En marge de la cérémonie de lancement de Batonga, sa fondation, Angelique Kidjo a accordé une entrevue à AfricaGlobe Tv. Au menu, l’histoire de Batonga, les raisons de son engagement en faveur des droits humains, ses différentes distinctions. suivez l'entretien
Depuis presque une vingtaine d’années, parallèlement, à sa carrière d’artiste internationale, elle parcourt le continent pour promouvoir l’éducation des jeunes filles et rompre la chaîne de la déscolarisation des adolescentes, assister des jeunes femmes pour les aider à se construire un meilleur avenir. Un rôle qu’Angélique Kidjo prend très à cœur et qu’elle semble remplir avec beaucoup d’amour et de générosité. Alors que l’antenne sénégalaise de la fondation a été officiellement installée récemment, son objectif est d’atteindre plus de 2500 à jeunes femmes de 18 à 30 ans dans la région de Kolda et Sedhiou ou les statistiques des jeunes filles déscolarisées et précocement mariées sont très élevées.
Tout a commencé quand ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef, des mamans tanzaniennes, une dizaine, porte la doléance à la chanteuse béninoise, la suppliant de les aider à maintenir leurs jeunes filles à l’école parce qu’après le primaire et le secondaire, elles sont exposées aux mariages forcés.
Requête bien reçue par la diva qui dit accéder toute requête de sa maman et par ricochet a une requête de toute autre mère. « Quand une maman demande, j’exécute, quand c’est dix l’exécution est totale », a indiqué l’artiste planétaire.
Ainsi à la faveur de cette demande expresse de ces mamans du continent, en 2006, qu'elle y a pris de nouveaux engagements, de nouvelles responsabilités. C’est ainsi qu'est née Batonga Foundation dont l'antenne sénégalaise est installée récemment à Dakar. De facto, le champ de ses actions s’est élargi au-delà du maintien des jeunes filles à l’école.
La Fondation «vise à doter les filles et les femmes les plus difficiles à atteindre des connaissances et des compétences nécessaires pour être des agentes de changement dans leurs propres vies et dans leurs communautés ». Ainsi, la Fondation propose des programmes innovants de haute qualité afin que chaque fille et chaque jeune femme avec qui la fondation travaillent pour qu’ elles puissent atteindre leur plein potentiel social, économique et personnel".
La cérémonie de lancement de Batonga Sénégal s’est déroulée en présence des partenaires comme les représentants de la Fondation MasterCard, des acteurs de la société civile comme Alioune Tine, président d'AfricaJom Center ou encore de la ministre conseiller Penda Mbow ainsi que des représentants de l’Unicef dont elle est ambassadrice de bonne volonté depuis des décennies.
Dans son allocution, la diva internationale de la musique a supplié les invités, notamment les mamans sénégalaises à l’aider à aider ces adolescentes du Sénégal afin qu'elles poursuivent leur scolarité sans avoir à être confrontées aux mariages précoces.
Au Benin ou la fondation a démarré ses activités, ce sont 3 400 adolescentes de 14 à qui sont soutenus et plus de jeunes femmes de 18 à 30 ans qui sont accompagnées des activités génératrices de revenus. Les programmes permettent aussi aux jeunes adolescentes de continuer leurs études. Aussi, 400 jeunes femmes leaders sont engagées dans plus de 22 pays d’Afrique francophone.
Sur un autre plan, des émissions radiophoniques hebdomadaires sont diffuses sur 9 radios communautaires et contribuent à toucher plus de 1 500 000 personnes.
La Fondation offrira pratiquement les mêmes posibilites aux filles et femmes senegalaises tout en engageant des hommes à leurs côtés pour faire avancer les choses.
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EMPLOIS ET CARRIERES : DÉPLAFONNER L’IMAGINAIRE
Auto-employeur ou fonctionnaire? Pourquoi des jeunes se bousculent-ils aux portes des ministères ? Pourquoi s’accroche-t-on vainement à sa formation au détriment des initiatives privées quelconque ? Réponses du Dr Odome ANGONE
Dans cet épisode 2 des «Conversations avec Odome », l’universitaire, consultante des questions sociales souligne la nécessité pour la jeunesse africaine de se mouvoir, se déployer vers d’autres secteurs plutôt que d’espérer de manière hypothétique un emploi de l’État. Encore qu'être fonctionnaire ne permet pas la pleine expression du potentiel d'un jeune diplômés ambitieux, pétri de talent et soucieux de le prouver.
Dans un pays qui se veut démocratique, l’État n’a pas vocation à donner de l’emploi à tous, mais l'obligation de créer les conditions pour permettre aux privés d’entreprendre et créer des emplois. De même un pays qui aspire à atteindre le plein-emploi sans des initiatives privées, sans des entrepreneurs qui mettent en œuvre des idées, cela reste impossible.
Toutefois, force est de constater que dans les anciennes colonies françaises d’Afrique, les jeunes sont formatés à penser qu’une fois diplômés, l’État peut ou devrait leur donner de l’emploi. Beaucoup pensent qu’ils sont tous appelés à être fonctionnaires, des bureaucrates à col blanc, etc.
A contrario, dans les pays anglophones, il n’est pas rare de voir que l’étudiant à un pied à l’université et un autre dans les affaires. En d’autres termes, il est à cheval entre les deux occupations : l'une le préparant au futur et l'autre, lui générant des ressources pouvant plus tard soutenir ses projets en plus de régler les urgences actuelles.
Les réseaux sociaux constituent une belle opportunité d’entrepreneuriat, mais certains jeunes se donnent à cœur à joie à la distraction. In fine, au lieu de faire de ces outils d'opportunités, ils sont pour beaucoup un instrument de distraction massive. Ce que regrette Odome Angone dans cette vidéo
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LE GOUVERNEMENT FACE À LA PRESSE
Le Premier ministre Amadou Ba et ses homologues Antoine Diome, Sidiki Kaba, Ismaïla Madior Fall et Abdou Karim Fofana évoquent l'actualité sociopolitique nationale
Amadou Ba s'exprime sur les récentes émeutes au Sénégal : Promesse de justice et appel au dialogue national. Le premier ministre Amadou Ba a tenu une conférence de presse à Dakar ce jeudi 15 juin 2023 pour évoquer les récentes émeutes au Sénégal. L'événement avait pour but d'informer l'opinion publique nationale et internationale sur ces événements tragiques et leur contexte. A ses côtés, ses homologues Antoine Diome, Sidiki Kaba, Ismaïla Madior Fall et Abdou Karim Fofana.
Amadou Ba a commencé par exprimer sa gratitude à tous ceux qui ont assisté à la conférence, soulignant l'importance de leur intérêt pour les affaires gouvernementales. Il a ensuite fait une déclaration sur les émeutes, qu'il a qualifiées de "moments tragiques", suite au verdict du procès pour viol et menace de mort contre Ousmane Sonko. Ces émeutes ont vu une destruction massive de biens publics et privés et ont entraîné des pertes de vies humaines.
Ba a présenté les condoléances du gouvernement aux familles qui ont perdu des êtres chers et a exprimé sa solidarité avec les blessés. Il a ajouté que des enquêtes ont été ouvertes pour déterminer les causes des décès et situer les responsabilités. Le Premier ministre a également souligné que ces émeutes ont un coût considérable et mettent en danger l'activité économique du pays, y compris les emplois et les entreprises locales.
Il a condamné fermement toutes les formes de violence, de vandalisme et de destruction, en précisant que ces actes ne font qu'aggraver les tensions et creuser des divisions au sein de la société sénégalaise. Il a dénoncé une entreprise d'isolement qui aurait commencé avec une cyberattaque et s'est manifestée par des tentatives de destruction et de sabotage d'infrastructures vitales pour le pays.
Le Premier ministre a également évoqué l'existence d’indices « graves et concordants" suggérant une stratégie de manipulation visant à commettre des infractions contre l'autorité de l'État et l'intégrité du territoire national. Il a mis en garde contre une érosion des principes de démocratie et de liberté sous l'effet de cette stratégie de manipulation.
Ba a affirmé que le gouvernement est déterminé à faire toute la lumière sur ces événements et à traduire en justice tous ceux qui ont commis des actes répréhensibles. Dans cette optique, des arrestations ont déjà été effectuées, tandis que des personnes fortement suspectées sont maintenues en détention pour les besoins de l'enquête.
Il a insisté sur le fait que le Sénégal est un pays fondé sur les principes de démocratie, de l'État de droit et du respect des droits de l'homme. Il a invité la société civile, les associations de droits de l'homme et la presse à travailler en collaboration avec les services compétents du gouvernement pour un traitement juste et équilibré de l'information basée sur des faits avérés.
Enfin, Ba a rappelé l'importance du dialogue national proposé par le président Macky Sall, un espace de discussion entre les acteurs de la société civile, les partis politiques et les autres acteurs clés pour échanger des idées et proposer des solutions constructives face aux défis auxquels le pays est confronté. Il a réaffirmé l'engagement du gouvernement à rechercher la paix et la concorde nationale.
Le ministre de la Justice sénégalais, Ismaël Madior Fall, s'exprime sur le cas d'Ousmane Sonko et Adji Sarr
Le ministre de la Justice, Ismaël Madior Fall, a tenu à clarifier certains points concernant l'affaire judiciaire impliquant Ousmane Sonko et la jeune femme Adji Sarr. Il a tout d'abord rappelé que malgré les menaces et les intimidations, la justice a suivi son cours et l'État est resté debout. Il a salué le courage des juges qui ont pris une décision en conformité avec le droit.
Concernant la décision rendue le 1er juin, il a précisé que le jugement complet n'est pas encore disponible. Les juges ont prononcé le verdict et se donnent le temps de rédiger l'intégralité de la décision. Il a toutefois souligné que le jugement prononcé n'acquitte pas Ousmane Sonko de viol, mais disqualifie l'accusation de viol en corruption de la jeunesse, une infraction prévue par le code pénal du Sénégal.
Il a également précisé que ces chefs d'accusation, y compris la corruption de la jeunesse, étaient bien spécifiés dans l'ordonnance qui a saisi la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar.
Enfin, en ce qui concerne l'exécution de la décision de justice, le ministre Fall a expliqué que la décision doit d'abord être notifiée à Sonko. Une fois que la décision lui est notifiée, il a deux options : se constituer prisonnier ou être arrêté par le parquet qui a la charge d'exécuter la décision de justice. Il a ensuite 10 jours pour accepter ou contester la décision. S'il conteste, il peut être rejugé par la même juridiction.
Ismaël Madior Fall a donc insisté sur le fait que les procédures judiciaires étaient en cours et qu'il ne fallait pas se précipiter pour exécuter la décision, rappelant l'indépendance de la justice.
Le ministre de l'Intérieur Antoine Diome revient sur les violences des trois premiers jours du mois de juin
Le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, a apporté des précisions sur la situation concernant les manifestations publiques et les actes de violence qui en ont découlé. Il a rappelé que les fondements de ces troubles proviennent d'un différend privé entre deux citoyens sénégalais, qui a été politisé, menant à des protestations de masse.
M. Diome a insisté sur le fait que le Sénégal est un état de droit, où le gouvernement et les citoyens sont soumis aux lois. Il a déploré les actions de ceux qui choisissent d'ignorer ces lois en organisant des manifestations violentes et destructrices.
Il a condamné les attaques injustifiées contre des infrastructures essentielles et a exprimé ses préoccupations quant au fait que les divergences d'opinions politiques soient devenues prétexte à l'intimidation et à la violence, y compris à l'endroit de la presse.
Concernant les événements récents de juin 2023, M. Diome a critiqué l'organisation d'une "Caravane de la liberté" sans déclaration préalable, en violation de la loi. Il a déploré le décès survenu lors de cette manifestation et a souligné que le gouvernement ne peut pas permettre des rassemblements illégaux qui mettent en danger la vie des citoyens et leurs biens.
Le ministre a énuméré les quatre principes de maintien de l'ordre : légalité, nécessité, proportionnalité et réversibilité. Il a déclaré que le gouvernement doit agir conformément à ces principes, et que des restrictions peuvent être imposées pour maintenir l'ordre, mais ces restrictions sont réversibles et peuvent être levées si la situation s'améliore.
Il a conclu en disant que le gouvernement est prêt à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les citoyens et maintenir l'ordre public, y compris en limitant l'accès à certaines zones si nécessaire.
Le ministre de l'Intérieur a été questionné sur les manipulations sur les réseaux sociaux concernant la police. Il a reconnu que les réseaux sociaux peuvent être un outil puissant pour la diffusion de l'information, mais a également souligné que, mal utilisés, ils peuvent devenir un fléau de notre époque.
Il a fait référence à une vidéo controversée qui a été largement diffusée et a provoqué un débat public. Selon lui, en cas de controverse de ce genre, le rôle de l'État n'est pas d'être passif, mais d'ouvrir une enquête. Il a confirmé qu'une telle enquête a été lancée lors de sa récente visite avec le Premier ministre.
Le ministre a reconnu que l'enquête est essentielle pour déterminer la vérité, car sans elle, chaque partie présente sa propre version des faits. Bien qu'il ait connaissance du contenu de la vidéo en question et soit convaincu que la police a agi correctement, il reconnaît que son opinion peut être perçue comme partiale.
En conclusion, il a réaffirmé la nécessité d'une enquête impartiale pour déterminer la vérité et faire la lumière sur la situation, indépendamment des déclarations individuelles de chaque partie impliquée.
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POURQUOI SONKO N'A PAS ENCORE ÉTÉ ARRÊTÉ
Prenant part à une conférence de presse du gouvernement présidée par le Premier ministre Amadou Ba, Ismaïla Madior Fall a indiqué jeudi que l’arrestation du maire de Ziguinchor doit suivre une procédure en trois temps
Condamné, le 1er juin dernier, à deux ans de prison ferme, par la Chambre criminelle de Dakar qui l’a jugé par contumace, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, est toujours chez lui. Beaucoup se demandent pourquoi la décision n’est pas exécutée. Mais cette situation exceptionnelle s’explique, selon le ministre de la Justice, par le fait que le jugement « n’est pas encore disponible ».
Prenant part à une conférence de presse du gouvernement présidée par le Premier ministre Amadou Ba, Ismaïla Madior Fall a indiqué jeudi que l’arrestation du maire de Ziguinchor doit suivre une procédure en trois temps. « Il faut d’abord que la décision soit disponible et la rédaction est toujours en cours. Après cela, la décision lui sera notifiée », explique le ministre.
Après la notification, Ismaïla Madior Fall informe que le leader de Pastef « peut se constituer prisonnier ». Dans ce cas, la décision de contumace tombe. Ousmane Sonko aura alors « 10 jours pour acquiescer ou contester » la décision. S’il conteste, le maire de Ziguinchor « peut être rejugé par la même juridiction voire la même constitution », poursuit le ministre.
La deuxième situation est que le Parquet prenne l’engagement d’exécuter la décision judiciaire.
Le Garde des Sceaux a, par ailleurs, tenu à préciser que dans l’affaire opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr, “il n’y a pas eu d’acquittement de viol, mais une disqualification des faits en délit de corruption de la jeunesse.”
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LE PRÉJUDICE SUBIT PAR LA NATION EST INESTIMABLE
Le Premier ministre, Amadou Ba informe que des enquêtes sont ouvertes, pour déterminer les causes des décès et situer les responsabilités, suite aux manifestations violentes intervenues, après le verdict dans l’affaire Sonko-Adji Sarr
Le Premier ministre, Amadou Ba informe que des enquêtes sont ouvertes, pour déterminer les causes des décès et situer les responsabilités, suite aux manifestations violentes intervenues, après le verdict dans l’affaire qui opposait le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko et une masseuse nommée Adji Sarr.
Le Premier ministre, Amadou Ba, prenait part, ce 15 juin, à une conférence de presse conjointe, avec d’autres ministres du gouvernement. Il informe entre autres, de l’ouverture d’enquêtes, pour déterminer les causes des décès et situer les responsabilités, suite aux dernières manifestations enregistrées au Sénégal. «Les violences notées, les destructions de biens publics et privés ont des répercussions négatives et un coût considérable, qui mettent en péril les emplois, les entreprises locales, tout comme les partenaires de pays amis et l’activité économique en général », a-t-il dit.
Selon le chef du gouvernement, le préjudice économique, financier, émotionnel subi par la nation est inestimable. «Il existe plusieurs éléments factuels qui suggèrent des indices graves et concordants de l’existence d’une stratégie de manipulation, visant à commettre des infractions, contre l’autorité de l’État et l’intégrité du territoire national », a-t-il dit.
Poursuivant son propos, M. Ba relève qu’en effet, «de façon graduellement préméditée et pour brouiller les repères informationnels, sont supprimées ou discréditées dans certains médias et dans les réseaux sociaux, les informations pouvant créer un système de référence authentique, et permettre la comparaison et l’expression du sens critique».
Amadou Ba est d’avis que toutes les questions de sécurité publique ne peuvent être débattues, sur la place publique. Si chacun est libre de se faire son opinion, sur toute question, il n’en demeure pas moins que beaucoup de données échappent à celles et ceux qui s’épanchent sur les réseaux sociaux, en réfléchissant à la place des citoyens, pour les manipuler au lieu de les informer», affirme-t-il.
La conférence de presse a enregistré la présence du ministre de l’Intérieur, Antoine Felix Diome, le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, le ministre des Forces Armées, Sidiki Kaba et le ministre Abdou Karim Fofana, porte-parole du gouvernement.
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JANGAT ABDOUALYE CISSE : LE GRAND BAVARDAGE DU GOUVERNEMENT
Jangat Abdoualye Cissé : Le grand bavardage du gouvernement
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AU SÉNÉGAL, L'AFFRONTEMENT DEVIENT INÉVITABLE
Pour Mamadou Diouf, historien et professeur à Columbia, à New York, les affrontements récents entre partisans d'Ousmane Sonko et le pouvoir sont un signe de la fin de l'exception démocratique sénégalaise - ENTRETIEN
Pour Mamadou Diouf, historien et professeur à Columbia, à New York, les affrontements récents entre partisans d'Ousmane Sonko et le pouvoir sont un signe de la fin de l'exception démocratique sénégalaise. Entretien.
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ENQUÊTE SUR LES NERVIS DU POUVOIR
Des images analysées par « Le Monde Afrique » et des conversations audio exclusives lèvent le voile sur l’organisation de ces hommes de main, proches du pouvoir
Au Sénégal, après les troubles qui ont suivi la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko le 1er juin, des vidéos et des témoignages montrant des hommes en civil armés, à bord de pick-up, chassant des manifestants, se sont multipliés sur les réseaux sociaux. Certains les qualifient de « nervis », les soupçonnant d’être des hommes de main payés par le pouvoir.
La polémique avait déjà éclaté en mars 2021, lors des heurts qui avaient suivi la brève interpellation d’Ousmane Sonko. Le gouvernement avait alors promis de faire la lumière sur l’identité des personnes impliquées. A l’époque, des hommes casqués avaient été filmés roulant sur des pick-up dans différentes artères de Dakar, armés principalement de gourdins et de battes de baseball, affrontant des manifestants en colère après la mise en détention d’Ousmane Sonko.
Le Monde Afrique a comparé ces deux épisodes de troubles, rencontré un lutteur embauché par des proches du pouvoir et documenté la présence de ces civils armés, agissant clairement de concert avec les forces de l’ordre.
Enquête réalisée en partenariat avec la Maison des reporters.
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L'AFRIQUE EST DEVENUE UN CONTINENT PORTEUR D'AVENIR
Souleymane Bachir Diagner evient sur son enfance, qu'il a passée entouré des livres de son père, et raconte ses années d’études, de Dakar à Paris, où il fut le premier Sénégalais à intégrer l’École normale supérieure
Aziza Nait Sibaha reçoit le philosophe et professeur sénégalais Souleymane Bachir Diagne. Il revient sur son enfance, qu'il a passée entouré des livres de son père, et raconte ses années d’études, de Dakar à Paris, où il fut le premier Sénégalais à intégrer l’École normale supérieure.
Pour le philosophe, qui a aussi connu l’Amérique des années 1970-80, l'Afrique porte aujourd'hui la promesse d'une grande énergie humaine.
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LA JEUNESSE DOIT ABANDONNER LE MYTHE DE PARIS DÉCISIONNAIRE SUR LES DESTINS AFRICAINS
Las des surenchères identitaires et du recours perpétuel au fait colonial dans le débat intellectuel entre l'Afrique et la France, Elgas dénonce une époque qui cultive le ressentiment et entérine ainsi auprès des africains un statut de victime éternelle
Yves Thréard reçoit Elgas, journaliste et écrivain sénégalais, auteur de l'ouvrage « Les bons ressentiments. Essai sur le malaise post-colonial ».
Las des surenchères identitaires et du recours perpétuel au fait colonial dans le débat intellectuel entre l'Afrique et la France, Elgas dénonce dans cet entretien une époque qui cultive le ressentiment comme une vertu et entérine ainsi auprès des africains un statut de victime éternelle, freinant, dès lors, la création de ressources et le développement de l'esprit d'initiative sur le continent. Selon lui, ce dévoiement du processus de décolonisation séduit une jeunesse africaine désoeuvrée dont le réflexe de la réaction plaintive l'empêche de se détacher de son bourreau et d'abandonner le mythe selon lequel Paris est encore décisionnaire sur les destins africains. S'il considère qu'il est essentiel de traquer les survivances de la colonisation, Elgas regrette l'absence de paradigme émancipateur réel pour le continent et invite à réhabiliter la nuance et la complexité, pour l'instant écrasées par les débats actuels.
Soixante ans après la vague des indépendances, l'Afrique, berceau de l'humanité, est présentée aujourd'hui comme celui de l'avenir, le continent du XXIème siècle. Pourquoi cet engouement soudain, souvent motivé par des motifs économiques ?