Jean-Pierre Corréa est une voix radiophonique unique, mais aussi une plume corrosive. Ses analyses fines sur la vie politique, sociale et culturelle du Sénégal font références. Sa revue de presse était une référence journalistique au début de la RFM. Son credo : le respect de ses lecteurs et auditeurs et ne jamais insulter leurs intelligences. Son choix editorial : toujours préférer être le dernier à dire la vérité...Plutôt que le premier à dire une connerie...et décider lorsque l'on vous montre l'évidence…de regarder ailleurs.
Jangat Abdoulaye Cissé : Macky Sall, 9 mois pour bien terminer le job!
VIDEO
DÉBAT AUTOUR DE LA NON-CANDIDATURE DE MACKY SALL
Les analystes politiques René Lake et Ibrahima Kane décryptent la décision du président de ne pas un briguer un nouveau mandat ainsi que ses implications dans un Sénégal en proie à une de ses plus grandes crises
L'émission Washington Forum sur VOA avec Abdourahmane Dia à propos de la décision du président sénégalais Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat.
Cette décision permettra-t-elle d’aller vers des élections crédibles et apaisées ? Qui sera le candidat de la majorité ? Quel sort pour l’opposant Ousmane Sonko ?
Élements de réponses avec les invités René Lake et Ibrahima Kane.
LE PROFESSEUR DAOUDA NDIAYE CANDIDAT À LA PRÉSIDENTIELLE
Le président du mouvement Actions, par ailleurs chef du service de parasitologie de l’université Cheikh Anta Diop, a annoncé sa candidature lors d’une conférence de presse ce jeudi
Le professeur Daouda Ndiaye, chef du département de parasitologie de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar et fondateur du mouvement social ‘’Actions, Seen Tawfeex Sunu Yitte’’, a annoncé, jeudi, à Dakar, avoir décidé de présenter sa candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
‘’Beaucoup de défis nous attendent, des défis que nous devons relever ensemble. C’est pourquoi je voudrais déclarer ma candidature à l’élection présidentielle de 2024’’, a lancé M. Ndiaye lors d’un point de presse.
Le spécialiste du paludisme de renommée internationale se satisfait du bilan de chacun des quatre chefs d’Etat du Sénégal depuis l’indépendance du pays et affirme vouloir s’appuyer sur leur legs pour ‘’asseoir un programme de développement durable’’.
‘’Nous comptons consolider les acquis démocratiques qui font du Sénégal une référence dans le monde’’, a promis Daouda Ndiaye.
‘’En toute humilité, nous savons que notre parcours, notre expertise et nos relations aux niveaux national et international constituent un atout pour mener notre très cher Sénégal vers le développement’’, a-t-il ajouté.
Le professeur Daouda Ndiaye dit avoir consacré plusieurs mois de travail au programme qu’il compte mettre en œuvre s’il est élu président de la République. ‘’Nous allons le partager prochainement’’, a-t-il promis.
M. Ndiaye, également chef du service de parasitologie de l’hôpital Aristide-Le-Dantec de Dakar, a reçu d’importantes distinctions pour ses travaux sur la parasitologie et la mycologie.
Il déclare avoir organisé en juin dernier le premier cours international sur l’éradication du paludisme en Afrique.
Le candidat à l’élection présidentielle dit par ailleurs saluer la décision prise par Macky Sall de ne pas être candidat en 2024.
‘’Nous exprimons notre compassion envers tous les Sénégalais, à la suite des événements qui se sont déroulés dans notre pays, qui est un havre de paix que nous devons tous préserver’’, a-t-il affirmé en parlant des violences à l’origine de la mort de 16 à 30 personnes, selon diverses sources, entre le 1er et le 3 juin.
D’autres personnalités, dont l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, les anciens ministres Mary Teuw Niane et Alioune Sarr, ont fait une déclaration de candidature à l’élection présidentielle prévue dans sept mois et demi.
VIDEO
MACKY SALL A ABDIQUÉ FACE À LA PRESSION POPULAIRE
Ousmane Sonko a accordé un entretien à France 24, depuis son domicile, à Dakar. Le leader de Pastef assure que le président "a dit à certains qu'il empêchera vaille que vaille sa candidature". Il se dit "prêt à pardonner", et même à "oublier"
France 24 |
Marc Pellerman |
Publication 06/07/2023
L’opposant sénégalais Ousmane Sonko a accordé un entretien exclusif à France 24, depuis son domicile, à Dakar. Il estime qu'en renonçant à briguer un troisième mandat, Macky Sall n'a fait qu'"abdiquer face à la pression populaire" et internationale. Il assure être "totalement éligible", et se dit convaincu de pouvoir être élu président du Sénégal en 2024, "dès le premier tour".
L’opposant sénégalais et président du parti Pastef Ousmane Sonko a accordé un entretien exclusif à France 24, depuis son domicile à Dakar, où il est assigné depuis sa condamnation début juin à deux ans de prison pour "corruption de la jeunesse".
"Je ne suis pas assigné à résidence", mais arbitrairement détenu, estime Ousmane Sonko, pour qui aucune décision de justice ou administrative ne l'oblige à rester chez lui.
Dans son discours à la Nation lundi 3 juillet, le président Macky Sall a mis fin à un long suspense en renonçant à se représenter pour un nouveau mandat. Pour Ousmane Sonko, Macky Sall n'a pas pris cette décision parce qu’il est un démocrate, mais du fait de la pression de son peuple, et de la pression internationale.
"Un président sortant s’est vu féliciter par une partie du monde simplement pour avoir respecté la Constitution de son pays", souligne Ousmane Sonko, regrettant une '"infantilisation de l'Afrique".
"Dictature"
Ousmane Sonko compare les années Macky Sall à une "dictature". Comment appeler un pays où le président "recrute des milices privées et leur permet d’ouvrir le feu sur des manifestants non armés ?", interroge I'opposant.
"Jusqu’à présent, les Sénégalais ne s’étaient pas soulevés contre le troisième mandat de Macky Sall, mais contre la persécution d’un opposant qui s’appelle Ousmane Sonko", affirme le président du parti Pastef.
L'annonce par Macky Sall de sa non-candidature a d'ailleurs laissé les Sénégalais "presque indifférents", ajoute-t-il.
Ousmane Sonko apparaît plus que jamais menacé par sa condamnation dans une affaire de mœurs. "Je suis encore totalement éligible", affirme-t-il toutefois.
"Prêt à pardonner"
L'opposant assure à France 24 que Macky Sall "a dit à certains qu'il empêchera vaille que vaille sa candidature". La violence dont il est la victime "ne s'est jamais exercée avant", ajoute-t-il.
Même s’il affirme n’avoir aucun contact officiel ou officieux avec le président, il affirme "être prêt à pardonner", et même à "oublier". Il souhaite à Macky Sall de "terminer ce mandat en beauté" et de "partir dans la sérénité".
La majorité des 17 millions de Sénégalais veut sa candidature, estime-t-il. Et "si on va aux élections, je serai déclaré vainqueur au premier tour", conclut le président du Pastef.
LE RÔLE DE LA MAGISTRATURE SÉNÉGALAISE DANS LA CONSTRUCTION D'UNE SOCIÉTÉ DÉMOCRATIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Selon l'expert en droit privé Aziz Diouf, le système judiciaire sénégalais, influencé par son héritage colonial, n'est pas au service de la population mais plutôt connecté directement à l'appareil politique
Dans le dernier épisode des Chroniques d'un Temps Politique, Felwine Sarr a entrepris une discussion profonde avec le professeur Aziz Diouf sur le rôle de la magistrature sénégalaise dans la construction d'une société démocratique. Diouf, un universitaire renommé, enseigne le droit privé à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar et son expertise dans le droit international privé, le droit des personnes et de la famille ainsi que la philosophie du droit est incontestable.
La conversation a exploré la manière dont le système judiciaire sénégalais, l'un des piliers de la démocratie, reste fortement influencé par son héritage colonial. Aziz Diouf a insisté sur le fait que le système judiciaire sénégalais, dans son organisation actuelle, n'est pas vraiment au service de la population, mais plutôt connecté directement à l'appareil politique, un héritage persistant de la période coloniale.
Diouf a rappelé l'histoire de la formation de la magistrature sénégalaise, expliquant que ses racines remontent à la période coloniale, en particulier à un décret du 22 août 1928. Il a noté que la magistrature de cette époque avait pour objectif principal de contrôler les populations colonisées, et que ce schéma de contrôle persiste malgré les nombreuses réformes entreprises après l'indépendance en 1960.
La crise politique actuelle au Sénégal, a expliqué Diouf, est en grande partie due à l'inféodation du pouvoir judiciaire au pouvoir exécutif. Il a fait valoir que le pouvoir exécutif manipule le système judiciaire à des fins politiques, entraînant une crise de la démocratie et des institutions républicaines.
Abordant la question de l'indépendance du pouvoir judiciaire, Diouf a affirmé que, en principe, rien ne s'oppose à ce que la magistrature soit complètement indépendante du pouvoir politique. Cependant, en pratique, les magistrats sont plus enclins à répondre aux injonctions du pouvoir politique. Il a souligné que le Conseil supérieur de la magistrature, en tant qu'outil d'instrumentalisation du pouvoir politique, constitue une des principales causes de cette situation.
En fin de compte, Diouf a suggéré que la transformation du système judiciaire est essentielle pour construire une société démocratique durable au Sénégal. Les valeurs démocratiques, selon lui, doivent être intégrées non seulement dans les lois et les institutions, mais aussi dans les pratiques et les mentalités de tous les acteurs sociaux. La capacité du système judiciaire à se défaire de ses racines coloniales et à se rendre réellement au service des citoyens sera un signe crucial de l'avancement de cette transformation.
Le professeur Aziz Diouf estime que la réforme des deux institutions, le Conseil supérieur de la magistrature et le Conseil constitutionnel, est cruciale pour la démocratie sénégalaise. Voici quelques suggestions de réformes qui pourraient être envisagées pour ces deux institutions :
Pour le Conseil supérieur de la magistrature :
Le président de la République et le ministre de la Justice ne devraient plus être membres du Conseil supérieur de la magistrature pour assurer l'indépendance du pouvoir judiciaire.
Intégration d'un plus grand nombre de représentants de la société civile dans le Conseil pour garantir une plus grande diversité de perspectives et d'expériences.
Mise en place d'un processus de nomination transparent et basé sur le mérite pour les membres du Conseil.
Pour le Conseil constitutionnel :
La composition du Conseil constitutionnel doit être révisée pour réduire la prédominance du président de la République dans la nomination de ses membres. Cela pourrait impliquer l'élargissement du nombre de membres, avec des nominations par différents organes de l'État et la société civile, pour assurer une représentation plus équilibrée.
Il faut également envisager l'inclusion de membres issus de la société civile, des universitaires et des experts en droit constitutionnel pour élargir la diversité de l'expertise au sein du Conseil.
Il serait bénéfique d'introduire un processus plus transparent et participatif pour le choix des membres du Conseil constitutionnel. Cela pourrait impliquer des audiences publiques pour les candidats ou la publication des critères de sélection.
Pour ces deux institutions, il est également essentiel d'améliorer la transparence et la responsabilité dans leur fonctionnement. Cela pourrait impliquer la publication régulière de rapports d'activités, la mise à disposition du public des décisions et des avis, et l'établissement de canaux de communication clairs avec le public pour permettre une participation plus large à la prise de décision.
Il est également crucial de renforcer la formation des membres de ces institutions sur les principes démocratiques, les droits de l'homme et l'importance de l'indépendance du pouvoir judiciaire.
Enfin, il est important de souligner que ces réformes doivent s'inscrire dans un processus plus large de réforme de la justice et de la gouvernance pour garantir le respect des principes démocratiques et des droits de l'homme.
Ce dernier épisode des Chroniques d'un Temps Politique avec le professeur Aziz Diouf a donc offert une occasion précieuse de comprendre les défis complexes et interconnectés auxquels est confrontée la démocratie sénégalaise, et a mis en évidence le rôle crucial de la magistrature dans la navigation de ces défis.
La justice doit être réappropriée par le peuple et se défaire de son lien politique. Le droit positif sénégalais est un héritage du modèle de colonisation française. Comment rendre la magistrature en accord avec les valeurs démocratiques
Dans ce nouvel épisode des Chroniques d'un temps politique, Aziz Diouf discute du rôle de la magistrature sénégalaise dans la construction d'une société démocratique. Il souligne l'influence persistante de l'héritage colonial sur le système judiciaire et son lien étroit avec le pouvoir politique.
RENÉ LAKE RÉAGIT À LA NON-CANDIDATURE DE MACKY SUR LA VOIX DE L'AMÉRIQUE TV
POINT DE MIRE SENEPLUS - Les trois principales raisons qui ont justifié la décision du président Sall - L'élimination de Sonko - Les chances de l'opposition et celles de Benno
Qu'est-ce qui a bien pu motiver cette décision de Macky Sall ? Quid de l'alliance présidentielle Benno ? L'opposition peut-elle féderer au-delà d'Ousmane Sonko ? L'analyste politique basé à Washington, René Lake, décrypte la situation au micro de VOA dans le journal l'Amérique et vous.
Dans une entrevue hier, 4 juillet 2023, avec la Voix de l'Amérique TV, l'analyste politique René Lake a réagi à la décision du président sénégalais Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat à l'élection présidentielle de février 2024.
Macky Sall n’avait pas le choix
"Macky Sall n’avait pas vraiment le choix," a commenté Lake, qui a affirmé avoir prédit ce scénario depuis des mois. Il a énuméré trois raisons principales pour ce choix : le risque politique élevé d'une défaite électorale, le dilemme de se présenter et dans le même temps empêcher son principal rival Ousmane Sonko d’être dans la course, et le souci d'éviter l'instabilité nationale qui pourrait mener à toutes les aventures.
Possible implosion de BBY
En ce qui concerne l'alliance Benno Bokk Yakaar (BBY), qui a soutenu le président et son parti, l’Alliance Pour la République (APR), Lake prédit une implosion possible. Il a mentionné trois figures importantes de l’APR, dont le Premier ministre Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye, ancien ministre de l'Intérieur, et Douada Diallo, confidant proche du président. Cependant, Lake estime qu'Amadou Ba pourrait être le "dauphin naturel" en raison du peu de temps disponible pour préparer une autre figure.
Le sort d’Oumsane Sonko
Sur la question de l'opposant politique Ousmane Sonko, Lake a suggéré que les ennuis judiciaires de Sonko pourraient le mettre hors course, ouvrant la voie à d'autres opposants tels que Khalifa Sall, Mimi Touré et Idrissa Seck. "La bataille électorale est ouverte", a déclaré Lake, soulignant que la décision tardive du président Sall n'est pas à l'avantage de son camp et du coup, l'opposition est en bonne position pour capitaliser sur la situation.
Lake a conclu en soulignant que malgré la satisfaction générale face à la décision de Sall, sa popularité politique reste très basse, ce qui offre un avantage certain à l'opposition dans la course vers les élections de février 2024. Le départ de Sall de la scène politique sénégalaise marquera certainement une période d'intense compétition politique et de potentielles surprises.
Dans sa première réaction à la décision du président sénégalais Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat à la présidentielle de février prochain, l’opposant Khalifa Sall ne boude pas son plaisir.
« En annonçant sa non-candidature, le président a délivré tout le pays », déclare l’ancien maire de Dakar, qui dirige aujourd’hui la coalition Taxawu Sénégal. Quelle est la cause de cette « très belle surprise » de la part de Macky Sall ? « La mobilisation sociale, la pression internationale et la parole donnée ».
L’opposant sénégalais se félicite aussi, grâce à une modification de la loi électorale, de pouvoir être éligible en février prochain. « Je serai candidat inch’allah », déclare-t-il à RFI et France 24.
N’est-ce pas le fruit d’un « deal d’un autre âge » avec Macky Sall, comme dit l’opposant Ousmane Sonko ? « Je ne réagis jamais aux accusations infondées », répond l’ancien maire de Dakar, qui, dans cet entretien, ne cite pas une seule fois le nom d'un autre opposant, Ousmane Sonko, mais espère une prochaine élection présidentielle « inclusive », où tous les citoyens qui veulent concourir pourront se présenter.