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24 avril 2025
Société
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MOUSTAPHA DIAKHATÉ EN OTAGE SELON AMADOU SALL
L'avocat dénonce une instrumentalisation de la justice contre son client, interpellé vendredi matin. Le crime de ce dernier ? Avoir rappelé les contradictions de Sonko. "La seule charge retenue contre lui est d'avoir insulté les électeurs de Pastef"
Me Amadou Sall n'y est pas allé par quatre chemins pour qualifier la garde à vue de Moustapha Diakhaté à la division de la cybercriminalité. "C'est une prise d'otage avec demande de rançon, et la rançon, c'est de l'obliger à fermer sa bouche", a déclaré l'avocat vendredi, à la sortie des locaux de la police.
Selon Me Sall, son client a été entendu depuis 11h du matin sur son analyse des résultats des élections législatives, notamment ses critiques envers Ousmane Sonko. Moustapha Diakhaté avait pointé du doigt ce qu'il qualifiait "d'arnaque", évoquant les revirements du Premier ministre sur plusieurs affaires.
L'avocat révèle que son client s'est dit convaincu que "c'est Ousmane Sonko en personne qui a actionné une police d'opinion pour porter atteinte à sa liberté". Une situation que Me Sall juge "inacceptable dans un pays comme le Sénégal", rappelant que "le Sénégal est un pays de liberté, de tolérance et de confrontation démocratique des idées".
La programmation de cette garde à vue un vendredi n'est pas anodine selon l'avocat, qui y voit une manœuvre pour faire taire son client pendant tout le week-end. "Quand on le garde à vue le vendredi, c'est pour le garder jusqu'à dimanche pour qu'il ne commente pas ces élections", affirme-t-il.
Me Sall a également souligné que Moustapha Diakhaté, qui se définit comme un "orfèvre de la citoyenneté", était préparé à cette éventualité. "Il a dit à sa famille, à son épouse, à ses enfants qu'il se peut qu'il ne revienne pas", a rapporté l'avocat, concluant que la seule charge retenue serait d'avoir "insulté les électeurs de Pastef ", ce qu'il conteste formellement.
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LA CHAMBRE-MÉMOIRE DE GERMAINE
Marraine du Dak’art 2024, Germaine Anta Gaye reconstitue l’art de vivre à la saint-louisienne à travers un univers familial qui ne laisse personne indifférent. Dans cette entrevue, celle qui est théoricienne et praticienne de l'art, explique son art
Un certain art de vivre peut-être attribué à Saint-Louis, première capitale du Sénégal, ville des Signares, ville du savoir et ville de culture. Germaine Anta Gaye, native de la ville se fait la porte-mémoire de cet art de vivre qu’elle a traduit dans cette exposition dans le cadre de la 15è édition de la Biennale de l’art africain contemporains de Dakar. Des installations en forme de rétrospective des différentes œuvres créées par cette artiste qui a rencontré pratiquement tous les présidents de la République du Sénégal pour son travail. Son installation à l’ancien palais de justice de Dakar ne laisse personne indifférent. Elle évoque dans cette entrevue son parcours, ses débuts et surtout son installation.
C’est un vrai cadre familial avec son salon bien orné - d’une myriade d’objets, ses chambres, ses couloirs et son jardin que Germaine Anta Gaye offre au visiteur à travers son installation, à l’ancien palais de justice de Dakar. La principale à attraction de cet univers familial reconstitué dans l’enceinte du palais de justice rappelle à bien des égards une certaine élégance des femmes saint-louisienne. À l’intérieur du salon, on trouve par exemple une machine à coudre à pédale ou encore à un casque colonial sur un porte-manteau… Ce magnifique salon qui ne laisse personne indifférent
Marraine de la 15e édition du Dak’art, Germaine Anta Gaye explore dans son installation une diversité de technique de peinture sous-verre ainsi que de cadrages (verre et bois). Artiste libre, détaché des techniques académique, elle est devenue une grande artiste alors qu’en vérité, était plutôt préparée à transmettre qu’à pratiquer l’art.
Formée pour être éducatrice en arts, Germaine Anta Gaye, l’air de dire que l’art est trop sérieux pour être laissé aux seules mains des artistes, a très vite fait de mettre la main à la pâte, pour ne pas dire mettre la main dans le pot de peinture.
Passion en bandoulière, elle s’est emparée elle-même du pinceau et a commencé la peinture depuis de longues années. Elle avait raison parce qu’elle a eu toute sa place dans le secteur artistique sénégalais et africain. La Saint-Louisienne a connu une carrière fulgurante et inspirante en tant qu’artiste cumulativement à sa vocation d’enseignante. Celle qui est attachée à sa ville natale de Saint-Louis et voyage partout dans le monde avec l’âme de Saint-Louis dans ses valises, s’est illustrée de fort belle manière dans la peinture sous-verre même si elle est dans une certaine mesure éclectique en tant que peintre. La 15è édition de l’art africain contemporain de Dakar fait bien d’honorer de son vivant.
Enseignante en arts de formation, elle est ainsi devenue aussi artiste confirmée par passion. Ce qui fait d’elle a la fois une praticienne qu’une théoricienne de l’art. Comme enseignante, Germaine Anta Gaye a contribué à la formation de centaines d’artistes dont elle est fière de ce qu’ils sont aujourd’hui devenus. Elle a su à travers son installation capte l’attention de tout visiteur à l’ancien à palais de justice. Qui que vous soyez, d’où que vous venez et quelle que soit votre foi, Germaine a un message pour vous. Elle vous parle quels que soient votre âge et votre sexe. Sa création transcende toutes les differences possibles et imaginables.
MOUSTAPHA DIAKHATÉ ET ADAMA GAYE PLACÉS EN GARDE À VUE
Le premier est interrogé pour ses analyses sur les élections législatives, tandis que le second fait face à des accusations liées à ses déclarations sur le décès de l’ancien ministre Mamadou Moustapha Ba.
iGFM - (Dakar) Moustapha Diakhaté, convoqué ce vendredi à la Division de lutte contre la cybercriminalité, a été placé en garde à vue.
Selon son avocat, Me Amadou Sall, son audition portait sur l’analyse qu’il a faite des résultats des dernières élections législatives.
« Pour l’essentiel, Moustapha Diakhaté a déclaré que ces élections ont été marquées par ce qu’il qualifie d’arnaque, ayant conduit à une société défaillante. Il affirme ne pas comprendre qu’Ousmane Sonko ait pu dire publiquement qu’il avait simulé lorsqu’il prétendait être dans le coma », explique Me Sall.
L’avocat assure que son client n’a été interrogé que sur ce sujet et a fourni des réponses précises et claires. « Le fait de poser une question sur son opinion et de le maintenir en garde à vue, je considère cela comme une prise d’otage assortie d’une demande de rançon, visant à le contraindre à se taire », dénonce-t-il.
Par ailleurs, le journaliste Adama Gaye a également été convoqué par la police ce vendredi.
Les faits qui lui sont reprochés concernent des déclarations faites à propos du décès de Mamadou Moustapha Ba, ancien ministre des Finances. Lors d’une intervention sur Sen TV, Adama Gaye avait affirmé : « Moi, je pense que Moustapha Bâ a été tué. Qui l’a tué ? Je ne sais pas, il faut creuser. Le procureur a ouvert une enquête, mais il doit aller jusqu’au bout. Parce que si cette histoire passe, personne ne sera en sécurité dans ce pays. Si des gens ont pu faire cela à un ancien ministre des Finances, imaginez ce qu’ils peuvent faire. »
Le journaliste avait également suggéré d’enquêter sur certaines personnes proches de l’ancien régime.
MOUSTAPHA DIAKHATÉ POURSUIVI POUR TROIS DÉLITS
Poursuivi pour insulte via un système informatique et atteinte à la sécurité publique, l’ancien président du groupe parlementaire BBY attend la décision du procureur après son audition.
Ce vendredi, l’ancien président du groupe parlementaire de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY), Moustapha Diakhaté, a été entendu par les autorités de la cybercriminalité.
L'ancien président groupe parlementaire de Benno Bokk Yakaar est poursuivi pour plusieurs délits, notamment « insulte commise par le biais d’un système informatique », ainsi que pour des « manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique » et des « troubles politiques graves », a-t-on appris de sources médiatiques.
Ces accusations font suite à des propos controversés qu’il aurait tenus lors d’une émission diffusée sur 7TV.
Pour l’instant, aucune décision n’a été prise concernant Moustapha Diakhaté. Va-t-il être autorisé à regagner son domicile ou sera-t-il maintenu en garde à vue ? La décision finale revient au procureur.
LA LEÇON DE DAKAR À L'AES
François Soudan oppose le panafricanisme authentique du Pastef au "néo-souverainisme belliqueux" des juntes. Pour le directeur de Jeune Afrique, le triomphe de Sonko-Faye démontre l'inanité des discours anti-démocratiques
(SenePlus) - Dans une analyse pour Jeune Afrique (JA), François Soudan décortique la signification du triomphe électoral du Pastef au Sénégal. Pour le directeur de la rédaction, cette victoire démocratique constitue un désaveu cinglant pour les régimes militaires de la région qui prétendent que les élections ne sont pas adaptées au continent africain.
"Contrairement aux militaires de Bamako, Niamey ou Ouagadougou, leur adhésion aux thèses panafricanistes ne relève pas de l'habillage opportuniste post-coup d'État", souligne François Soudan à propos des leaders du Pastef. Il rappelle que leur engagement a "été le carburant de luttes menées depuis des années au risque de leur liberté, avant de les conduire au pouvoir de la façon la plus difficile et la plus démocratique qui soit : portés par le suffrage populaire."
Le journaliste pointe le contraste saisissant avec les juntes de l'Alliance des États du Sahel qui, selon lui, "détournent à leur profit des notions et des convictions que nul ne leur connaissait auparavant, pour annihiler toute perspective électorale au nom d'un pseudo-culturalisme africain."
Pragmatisme versus populisme martial
L'éditorialiste met en lumière le pragmatisme du Pastef qui, malgré "une dose de populisme", comprend que les "immenses attentes soulevées par leur victoire seront impossibles à combler [...] sans le maintien d'une coopération équanime avec l'Europe." Une approche qui tranche avec ce qu'il qualifie de "néo-souverainisme belliqueux et communautariste" des juntes, caractérisé par un "culte viriliste de l'homme fort galonné" et "l'identification d'un bouc émissaire érigé en ennemi absolu : la France."
François Soudan dénonce particulièrement le rôle d'un "écosystème d'influenceurs en pâmoison" qui fait croire aux diasporas "qu'en soutenant le trio Goïta-Traoré-Tiani, elles rejouent les grands combats du siècle dernier contre le colonialisme et la ségrégation raciale."
Le directeur de la rédaction de JA souligne que "tant au Sénégal qu'au Mali, au Burkina Faso et au Niger, une grande partie de la jeunesse vit sa condition sur le mode d'un embargo décrété contre son avenir." Face à ce désarroi, il oppose deux réponses radicalement différentes : celle du Pastef qui "mise sur l'intelligence collective" et sur un "panafricanisme historique dont les trois piliers sont la démocratie, les droits humains et la justice pour tous", et celle des juntes qui propagent une "version toxique et frelatée" du panafricanisme, selon les termes d'Achille Mbembe qu'il cite.
Un nouveau leadership régional en perspective
Pour François Soudan, cette victoire démocratique représente "une bonne nouvelle pour une Cedeao en plein désarroi, au sein de laquelle le Sénégal est désormais en mesure d'assurer une forme de leadership politique débarrassé de tout soupçon d'influence extérieure." Il conclut son analyse par une comparaison cinglante, affirmant que les putschistes du Sahel sont "aux pères fondateurs du panafricanisme ce que les califes furent au Prophète : de pâles et parfois factices copies."
THIAROYE 44, RETOUR SUR UNE TRAGÉDIE EMPREINTE DE DÉNI
Le 1er décembre 1944, des « tirailleurs sénégalais » démobilisés et renvoyés en Afrique après la seconde Guerre mondiale, sont tués par l’Armée française alors qu’ils réclamaient le paiement de leurs indemnités.
Le 1er décembre 1944, des « tirailleurs sénégalais » démobilisés et renvoyés en Afrique après la seconde Guerre mondiale, sont tués par l’Armée française alors qu’ils réclamaient le paiement de leurs indemnités et le versement du pécule qui leur était promis depuis des mois par les autorités politiques et militaire de la France.
En novembre 1944, 1 280 soldats – selon des chiffres officiels – issus de différents territoires de l’Afrique-Occidentale française — intégrés dans les « tirailleurs sénégalais » — sont regroupés dans le camp de Thiaroye, à une quinzaine de kilomètres du centre de Dakar.
Ces tirailleurs viennent des colonies de la Côte d’Ivoire, du Dahomey (actuel Bénin), du Gabon, de la Haute-Volta (actuel Burkina-Faso), de l’Oubangui-Chari (actuels Tchad et Centrafrique), du Sénégal, du Soudan français (actuel Mali), du Niger, et du Togo.
Pour accélérer leur retour en Afrique après la libération de la France, les autorités promettent de payer leurs soldes une fois arrivés à Dakar… Arrivés au Sénégal le 21 novembre 1944, ils sont installés en tant qu’anciens combattants dans un camp militaire, à Thiaroye, dans la banlieue de Dakar. Les soldats continuent la procédure pour se faire payer leurs indemnités et le versement du pécule, qui couvrent quatre ans (1940-44), correspondant à la période où ils sont restés prisonniers.
Sur leur insistance, le commandant leur donne rendez-vous sur la place des armes. Le 1er décembre 1944, à l’aube, ils sont réveillés au clairon. Le haut-commandement leur demande de se rassembler sur l’esplanade du camp. Là, ils s’aperçoivent que le camp est complètement encerclé par divers régiments. Le haut-commandement de l’Armée française fait alors ouvrir le feu sur des centaines de soldats démobilisés.
Encore aujourd’hui, il y a divergence sur le nombre de morts dans ce massacre. Si deux rapports officiels différents parlent respectivement de 35 et 70 morts, certains historiens considèrent que le bilan pourrait atteindre plusieurs centaines d’hommes tombés sous les balles de leurs collègues soldats. L’historien sénégalais Mbaye Gueye dénombre 191 tués. Aucune de ces hypothèses ne peut encore être étayée sérieusement, parce que les archives militaires françaises n’ont pas été ouvertes.
DÉMANTÈLEMENT D’UN SITE D’ORPAILLAGE CLANDESTIN À SÉGOTO
Lors de cette intervention, un matériel important a été saisi, notamment 64 groupes électrogènes. La DIRPA précise que les opérations de sécurisation se poursuivent avec un déploiement permanent des unités de la zone militaire n°4.
La Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA) a annoncé le démantèlement d’un site d’orpaillage clandestin ce 21 novembre à Ségoto. Cette opération a été menée par les éléments de la zone militaire n°4, basés à Sounkounkou, dans zone de la Falémé.
Lors de cette intervention, un matériel important a été saisi, notamment 64 groupes électrogènes. La DIRPA précise que les opérations de sécurisation dans cette région frontalière se poursuivent avec un déploiement permanent des unités de la zone militaire n°4.
Ce démantèlement s’inscrit dans une série d’actions récentes visant à lutter contre l’orpaillage illégal. Le 9 novembre dernier, les mêmes unités avaient déjà démantelé un autre site clandestin près de la Falémé. Elles avaient alors saisi *37 pompes, plusieurs groupes électrogènes, ainsi que des motos*.
Cette surveillance accrue de la région répond à la multiplication des activités clandestines et reflète la détermination des autorités à faire appliquer le décret interdisant les activités minières à proximité de la rivière Falémé. Cette mesure vise à protéger l’environnement et à préserver les ressources naturelles de la zone.
par l'éditorialiste de seneplus, tidiane sow
UNE BELLE CAMPAGNE
EXCLUSIF SENEPLUS - Pendant quelques temps, on espère entendre le silence de ceux que l’opinion n’écoute pas. Éternels opposants au Projet qu’ils sont, ils n’auront de cesse de vouloir revenir à l’ancien monde. Au Pastef de rendre ce retour impossible
Les élections sont terminées. Pastef a gagné haut la main cette dernière épreuve. Pendant quelques temps, on espère entendre le silence de ceux que l’opinion n’écoute pas.
Le président a fixé le cap : un redressement, une accélération et un calendrier d’abord quinquennal, ensuite décennal et enfin générationnel. Il fait le pari du temps long pour changer définitivement la trajectoire de ce pays. C’est cela, la rupture. Ceux qui parlaient d’attentisme, d’incertitude dans la direction à suivre sont à présent édifiés.
Après cette victoire éclatante qui ne souffre d’aucune contestation, un grand pas vers la réalisation des objectifs si chers au parti et au président de la République est enfin accompli. Le gouvernement a enfin les coudées franches pour dérouler l’Agenda Sénégal 2050 dont la finalité est d’atteindre la souveraineté dans tous ses aspects.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a une conscience aiguë de la difficulté des situations que le pays traverse. Nous devrions tous accompagner cette acuité intellectuelle pour résoudre nos problèmes. Je suis surpris d’entendre çà et là, des opposants dont l’objectif électoral était pourtant de résoudre les problèmes des citoyens, dire que le Pastef ayant tout raflé, il lui revient la lourde tâche d’agir et d’aplanir les difficultés. Le but du jeu n’est pas d’observer, du bord du chemin, les autres travailler, mais de venir apporter soi-même sa pierre à l’édifice. Le pays ne se fera pas par les uns sans les autres, mais avec le concours de tous. Le temps des uns contre les autres est passé. Le peuple a définitivement tranché.
La campagne de Pastef fut belle. Une campagne belle est celle qui conduit à un succès. Ce fut le cas. Tout son long, son président Sonko fut pédagogue ; avec son bâton de pèlerin, il parcourut l’ensemble du pays expliquant patiemment la méthode. L’originalité de sa campagne explique en grande partie son succès. Il fut retentissant !
Hier puissant, Macky aura beaucoup perdu dans cette épreuve. Sa descente aux enfers se poursuit inexorablement. Son humiliation ne s’arrêtera pas là. Elle se poursuivra jusqu’à ce qu’il assiste de son vivant à la prise du dernier bastion du Fouta. Comme Alexandre qui pleura, non pas de voir Achille dans le tombeau, mais de se voir lui-même si peu connu dans le monde en comparaison d’Achille. Macky, Barthélémy, et consorts vivront le reste de leurs jours souffrant des vivats célébrant la renommée d’Ousmane Sonko.
Cette victoire, pour large qu’elle soit, ne voudra surtout pas dire que les adversaires auront compris le message du peuple. Non, comme toujours ils capitulent mais ne se convertissent pas. Éternels opposants au Projet qu’ils sont, ils se rebifferont et n’auront de cesse de vouloir revenir à l’ancien monde. Au Pastef de rendre ce retour impossible.
Amadou Ba sait maintenant ce qu’il représente. Une grosse certitude est, ce qui doit lui mettre du baume au cœur, sa victoire sur son vieux rival ADD dans le fief de ce dernier, le département de Podor. Mais, comme son acolyte Macky, il poursuit sa pente en …descendant. Leur déclin commun pathétique et sans fin semble inéluctable. Malgré la conquête de Podor, Amadou Bâ doit avoir le triomphe modeste. Ses mirifiques 35% de la présidentielle dont il se gargarisait et pensait être le dépositaire ont fondu comme neige au soleil. Il se retrouve encalminé dans les eaux troubles qui correspondent plus à ce qu’il vaut. Comme à l’accoutumée, il perd dans son propre bureau de vote. Il est difficile de prétendre diriger un pays quand on n’arrive pas à gagner son propre bureau de vote ! Il partage cette prouesse avec Barthelemy Diaz dont visiblement l’ambition dépasse de loin la représentativité. Leur prétendue intelligence de nouer des inter-coalitions dans certains départements, Amadou s’effaçant au profit de Barthélémy dans Dakar, les aura plus perdus qu’autre chose. Avec cette fuite en avant, ils ont rendu leur objectif plus illisible dans cette campagne.
Ce qui a marché pour Sonko – les inter-coalitions de Yeewi Askan Wi – ne marche pas forcément pour les autres. Il rappelle un peu les Chinois, adeptes de la pâle reproduction copiant les armes à feu, mais ignorant tout du principe de la percussion !
Et Barthélémy qui ne cessait de fanfaronner devant les écrans, se traitant de « ndaanan », poussant le bouchon jusqu’à dire que sa défaite était impossible tant c’était lui (sic), a été laminé dans la capitale. Ses habitants lui ont montré qui il était - c’est-à-dire rien! Les Dakarois sont visiblement plus intelligents qu’il ne le croit. Son esprit sommaire – ma femme est américaine, l’ambassade des États-Unis abrite des marines – et ses airs fonceur et baroudeur – je suis au balcon, holster bien en vue - ne les ont nullement impressionnés. Lui aussi son avenir s’assombrit. Il aura emporté dans sa chute le pauvre Khalifa toujours dans les mauvais coups, car ne prenant jamais son destin en main.
Et au Nord, Farba N. de distribuer de l’argent pour garder auprès de lui une population démunie et loyale. Là-bas, la politique se fait avec de l’argent, comme partout ailleurs, à la différence notoire que les « Sénégalais des villes » prennent l’argent et votent comme ils veulent alors que les « Sénégalais des champs » prennent l’argent et votent selon les prescriptions du donneur d’argent. Dans le Fouta rural, les comportements collectifs sont simples à reproduire. On repère les personnages influents dans le groupe et on achète leurs votes. Ce faisant, on achète le vote de la totalité du groupe. L’isoloir n’y change rien. Sonko leur aura pourtant gratifié de deux visites en l’espace de deux mois : un « set settal » en septembre et une caravane haut en couleurs en novembre avec en apothéose un grand rassemblement au stade de Matam. Il leur a promis de changer le paysage miséreux de leur vie en offrant des emplois à la jeunesse de cette région. Cela n’a pas suffi.
La dernière semaine de campagne fut une folle semaine de confrontation et d’acrimonie entre Sonko et Barth. Ce dernier essayant par tous les moyens de ravir la vedette d’opposant notoire d’Ousmane Sonko à Amadou Ba et à Bougane Guèye Dany tous deux, forts impétueux à l’ouverture de la campagne. Barthélémy aura en partie réussi son opération, Amadou Ba devenant de plus en plus inaudible chemin faisant et, Bougane recouvrant plus de raison après ses quelques jours de prison bien sentis. Avec le maire de Dakar, les échanges furent secs, les mots roboratifs et les menaces fusèrent. Il réussit même à faire sortir le président du Pastef de ses gongs pendant quelques instants.
Les trahisons dont fut victime Ousmane Sonko par la plupart des personnalités qu’il avait lui-même fabriquées, ne générèrent point de ressentiments en lui qui eurent été légitimes. Il prit juste la décision d’aller seul sous la bannière Pastef aux élections, après avoir surement ressassé cette phrase de Mark Twain : « Si vous ramassez un chien affamé et que vous lui donnez à manger et que vous le soignez, il ne vous mordra pas. C’est la principale différence entre un chien et un homme ».
D’autres coalitions fleurirent avec comme seul critère une sourde haine contre Ousmane Sonko. Rien n’y fit, ni les tambouilles politiciennes, ni les débauchages individuels, ni les ententes contre nature et réunions WhatsApp, ne donnèrent les résultats escomptés. Le Pastef les écrasa presque partout sur le territoire. Son triomphe fut total.
Les temps ont bien changé. Celui qu’on qualifiait, naguère de technocrate solitaire à l’Assemblée nationale en 2017 a bien grandi. Ousmane Sonko est devenu une bête politique hors normes. Il se trouve aujourd’hui à la tête de quelques 130 députés sur les 165 que compte l’hémicycle. Que de chemin parcouru ! Il lui reste à savoir que les moyens qui ont permis de gagner ne sont pas forcément ceux indispensables pour gouverner. Il faudra se changer soi-même pour résoudre les problèmes collectifs qui se posent. Et ça, Il saura faire !
Dr Tidiane Sow est Coach en Communication politique.
par Jean Pierre Corréa
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SELLY RABY KANE, PASSEUSE DE MERVEILLES
EXCLUSIF SENEPLUS - SRK, c’est la marque qui se distingue par une fusion originale entre le patrimoine culturel sénégalais et une approche résolument innovante, redéfinissant ainsi le paysage de la mode au Sénégal
« Les Fruits ne tombent jamais loin des Arbres ». Dicton fraternel et confidentiel.
Selly Raby Kane est créatrice et cinéaste. Son travail se caractérise par l'utilisation de techniques de collage, des visuels surréalistes et des références à l'héritage immatériel riche du Sénégal et ses créations avant-gardistes, sont influencées par le cinéma fantastique et l’art expérimental, lui conférant une reconnaissance internationale et le privilège d’être exposées dans des lieux prestigieux tels que le Museum of North Carolina, le Louisiana Museum, MoMA PS1 et le Guggenheim.
SRK, c’est la marque qui se distingue par une fusion originale entre le patrimoine culturel sénégalais et une approche résolument innovante, redéfinissant ainsi le paysage de la mode au Sénégal.
C’est l’histoire d’une fille qui « est née étonnée » et qui a en elle le turbulent désir d’émerveiller le monde en disposant le pays et la ville qui l’inspirent, dans « le Temps du Monde ».
Moteur…
Il est bon de savoir que l’enfant naît dans un monde qui sait ce qu’élégance, curiosité, culture et urbanités signifient… Toute petite déjà, les étoffes et leurs vives couleurs font pétiller son regard de malices, et dessinent ses rêves vers la mode et le design… Son horizon sera créatif, et empreint d’une exigeante liberté qui lui donne le goût de la responsabilité qui va de pair avec elle.
Cette responsabilité, Selly Raby Kane l’exerce avec talent en étant une des figures et une des voix d’un espace d’expression novateur s’il en est, que fut Radio Guneyi, faite par et pour les enfants, où elle se coltine adolescente, des problématiques de développement à hauteur d’enfant, lui donnant l’aisance des prises de paroles dans un pays où l’enfant est souvent appelé à se taire, et le culot de pouvoir à cet âge rencontrer et interviewer Koffi Annan aux Nations Unies. Pour apprivoiser l’aisance et l’intrépidité, c’est de première !
Le baccalauréat en poche, son appétence pour les rythmes du Monde lui donne envie de faire Sciences Po, mais ses frissons de mode en elle l’en éloignent, et en Hypokhâgne elle glisse avec ses certitudes déjà en place vers l’administration et la gestion, et durant des vacances rêveuses, en 2007, Selly Raby, imprégnée de la transmission paternelle pour le dessin, sort de sa tête et de ses envies de beauté singulière, des esquisses et des croquis qui vont finir par offrir au monde sa première idée de collection.
Ecriture, Surréalisme et intérêt pour l’inattendu
Son premier défilé émerveille, et elle exprime son talent autour du jeans, du bogolan et du pagne tissé, s’inspire du Pop’art, de culture urbaine et de l’air de la ville, Dakar évidemment, découvre et sublime le « Graph’ » cet art de la ville célébré par Basquiat, et plonge ses créations dans un univers urbain, vibrant de sons et de mouvements qui répondent à ses désirs, ses envies et ses intérêts pour le vivant auquel elle est connectée, se servant des différences comme un moyen de fédérer les âmes et les cœurs de tous ces hommes et femmes qui « font et sont » La Ville.
Selly Raby Kane vous invite à faire un tour dans le Dakar invisible, persuadée que les villes sont construites par des artistes, qu’elle ne cesse de questionner à travers ses créations. « Puissions-nous tous en tant que créatifs de Dakar contribuer à la renaissance de l'espace passé par les aînés. Un questionnement sur notre identité en tant que ville créative héritière de transgresseurs, d’esprits fertiles décomplexés. » Pour cette femme aujourd’hui que seul le bonheur étonne et qui est avide d’émerveillements, les anciens nous ont laissé un avantage précieux : le goût de la transgression et l'affranchissement. Qu’en faisons-nous ? Vers quoi nous projetons-nous ?
Dakkarians Fashion Show 2024 collection de la maturité
Selly Raby Kane qui a eu en toute humilité distinguée, comme si cela relevait de l’évidence à habiller l’icône planétaire Beyonce, puisant une forte inspiration dans Dakar, tant pour ses créations que pour ses films, explore dans sa manière de proposer aux femmes et hommes de se vêtir, l'énergie vibrante de la ville, capturant, pour la leur offrir sa culture underground unique.
Ce samedi, dans le cadre de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, SRK vous émerveillera dans ce mariage turbulent et scintillant entre humains et peuples des eaux, dans un moment unique où l’Histoire et la mythologie de notre singulière urbanité se déploieront dans Dakar. Unique et à ne pas manquer… On manque tant d’émerveillements… Pour une fois qu’une telle merveille vous fait ce clin d’œil et vous invite… Moi, je m’abandonne…
LA JUSTICE FRANÇAISE S'EMPARE D'UN DOCUMENTAIRE SUR L'URANIUM AU NIGER
De Narbonne à Arlit, le documentaire "L'Uranium de la colère" diffusé sur France 5 avait levé le voile sur des niveaux de radioactivité alarmants autour des sites d'Orano
(SenePlus) - Selon les informations de Télérama publiées le 21 novembre 2024, la justice française vient de requérir comme pièce à conviction le documentaire "L'Uranium de la colère", issu de l'émission "Vert de rage" diffusée sur France 5.
D'après le magazine culturel, la division d'investigations de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp) a adressé une commission rogatoire à France Télévisions le 8 novembre pour obtenir une copie de ce reportage diffusé initialement le 7 mars 2022.
Le documentaire mettait en lumière ce que Télérama qualifie de "double écocide" concernant les activités d'Orano (ex-Areva) : d'une part à Narbonne, où "la plus grande usine de conversion d'uranium en Europe, située à 3 kilomètres du centre-ville, dégage des vapeurs ultra toxiques et rejette des dizaines de milliers de tonnes de déchets" ; d'autre part à Arlit au Niger, où "les habitants sont exposés à une radioactivité qui dépasse celle de la zone critique de Tchernobyl."
Ces révélations ont eu des répercussions judiciaires importantes. Comme le rapporte Télérama, "vingt-sept citoyens nigériens, bientôt rejoints par cinq Français et plusieurs associations (trente-neuf plaignants au total)" ont déposé une plainte contre X en septembre 2020 pour "homicide involontaire, blessures involontaires avec interruption temporaire de travail supérieure à trois mois, mise en danger d'autrui, par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence."
Me Élise Le Gall, avocate au barreau de Paris citée par Télérama, souligne que "le travail de Vert de rage, qui a notamment délivré des éléments scientifiques probants, a apporté une impulsion importante à l'instruction."
Paradoxalement, note le magazine, cette reconnaissance judiciaire intervient alors que France Télévisions a décidé de mettre fin à l'émission, malgré trois sélections pour le prix Albert-Londres et une implication dans "sept enquêtes en cours." Une décision qui avait "suscité l'incompréhension et la colère de plusieurs associations de défense du climat", selon Télérama.