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21 avril 2025
Société
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L'ARMÉE FANTÔME DE MACRON EN AFRIQUE
Derrière ses départs médiatisés du continent africain se cache une réalité plus complexe : dans des aéroports désaffectés, des écoles de cybersécurité et des missions de conseil, l'armée française réinvente sa présence
Du déploiement spectaculaire aux opérations furtives, l'armée française opère une mutation sans précédent sur le continent africain. Exit les bases militaires imposantes et les défilés de Mirage dans le ciel sahélien. Une nouvelle stratégie, plus discrète mais tout aussi stratégique, prend forme dans l'ombre.
Cette métamorphose s'illustre parfaitement au Bénin. Là où jadis les uniformes français s'affichaient ouvertement, des agents opèrent désormais sous couvert d'instructeurs. L'aéroport supposément désaffecté de Tourou s'est transformé en hub secret de surveillance, où drones et avions de reconnaissance scrutent silencieusement les frontières avec le Niger et le Mali.
En Côte d'Ivoire, la transformation est encore plus subtile. Le retrait très médiatisé du 43e BIMA masque une réinvention complète du dispositif militaire. Une école de cybersécurité a pris racine, pendant qu'un réseau discret de renseignement se déploie dans l'ombre des anciennes installations.
Le changement s'étend jusqu'aux méthodes d'influence. Les bataillons d'infanterie cèdent la place aux experts en guerre numérique. Les réseaux sociaux deviennent le nouveau champ de bataille, où des cellules spécialisées mènent des opérations d'influence sophistiquées.
Cette transformation forcée, née des expulsions successives du Mali, du Burkina Faso, du Niger, du Tchad et du Sénégal, dessine les contours d'une nouvelle ère. L'armée française, autrefois symbole de puissance visible, se réinvente en force invisible. Une révolution silencieuse qui marque la fin d'une époque et le début d'une autre, plus discrètement mais non moins présente.
DÉCÈS DE L'ANCIEN MINISTRE SOCIALISTE TIJANE SYLLA
Auteur d’un ouvrage marquant sur le leadership africain, il a consacré sa vie à la réforme des organisations, à la formation des leaders et à la valorisation de la culture africaine.
Chérif Cheikh Ahmed Tijane Sylla, ancien ministre du Tourisme et des Transports sous le régime d’Abdou Diouf, s’est éteint ce vendredi 10 janvier 2025 à Dakar.
Tijane Sylla, titulaire d'un MBA d'HEC-Montréal, était également diplômé en psychopathologie et en psychologie industrielle de l’Université René Descartes-Sorbonne. Il a débuté sa carrière comme conseiller en organisation au Bureau Organisation et Méthodes (BOM), avant de gravir les échelons pour occuper des postes stratégiques dans des entreprises publiques et différents portefeuilles ministériels. Il fut notamment ministre de la Réforme du secteur parapublic, du Tourisme et du Transport aérien, ainsi que secrétaire général de la présidence de la République du Sénégal.
Enseignant associé au CESAG et à l’IAM, Tijane Sylla a joué un rôle clé dans la formation des futures générations de leaders africains. Il était par ailleurs administrateur de Global Credit Rating West Africa (GCRWA) et président du Conseil d’administration de la Société Nouvelle des Salins du Sine Saloum (SNSS).
Une vision pour l’Afrique
Tijane Sylla était l’auteur de l’ouvrage "Culture africaine, organisation et leadership", une critique approfondie de l’analyse culturaliste de l’entreprise africaine. Ce livre explore la transformation des sociétés africaines face à l’ouverture culturelle et économique, et souligne le rôle actif des individus dans l’adaptation des techniques et des méthodes de gestion importées. L’ouvrage interroge également la possibilité de transformer une expérience personnelle de gestionnaire en savoirs scientifiques utiles à l’amélioration de la gestion en contexte africain.
Lors de sa dernière apparition publique en 2017, Tijane Sylla, fidèle à ses convictions socialistes, avait déploré la perte de confiance entre les acteurs politiques au sein du Parti Socialiste. « Ce que je regrette, comme beaucoup de Sénégalais, c’est le manque de confiance et la défiance qui se sont installés dans les rapports entre les acteurs politiques. Et comme dans les couples, la faute est toujours partagée », avait-il confié lors de l’émission "Grand Jury" de RFM.
Le décès de Tijane Sylla marque la disparition d’un intellectuel visionnaire et d’un homme d’action qui a consacré sa vie à la réforme des organisations, à la formation des leaders et à la promotion de la culture africaine. Son héritage restera gravé dans l’histoire du Sénégal et au-delà.
LE SÉNÉGAL SOUS L'ASSAUT DES CYBERATTAQUES
Des pirates informatiques s'attaquent aux piliers économiques du pays, paralysant services bancaires et réseaux de télécommunications. Les experts alertent sur une menace qui pourrait s'amplifier avec l'essor du secteur pétrolier et gazier
(SenePlus) - D'après un article de Jeune Afrique, le Sénégal fait face à une recrudescence inquiétante de cyberattaques visant ses institutions majeures, révélant des failles préoccupantes dans sa sécurité numérique.
La Banque de l'habitat du Sénégal (BHS) en a fait les frais pendant les fêtes de fin d'année. Selon JA, l'établissement, dont l'État détient 17,74% du capital, a dû suspendre ses services en ligne du 24 au 31 décembre 2024. Un document interne consulté par le magazine évoque des "tentatives malveillantes" ayant forcé la banque à interrompre ses services digitaux "par mesure de sécurité et pour garantir la sécurité des données des clients".
L'opérateur Sonatel (Orange) n'a pas été épargné. D'après le journal sénégalais Libération cité par Jeune Afrique, deux individus auraient été arrêtés pour intrusion dans le réseau de l'entreprise. Le préjudice est conséquent : "96 millions 954 mille 646 francs CFA" entre mai 2023 et mai 2024. Une source anonyme au sein de Sonatel précise toutefois qu'il s'agirait plutôt d'un "détournement d'appels" que d'une cyberattaque classique.
Les experts interrogés par Jeune Afrique s'inquiètent de cette multiplication des incidents. Gérard J. F. Dacosta, ingénieur en sécurité informatique chez IT4Life, anticipe une aggravation de la situation : "Avec le pétrole et le gaz qui commencent à être exploités, il faut s'attendre à ce que ce phénomène prenne de l'ampleur et qu'il soit encore plus sophistiqué avec le recours à l'intelligence artificielle."
La situation est suffisamment préoccupante pour que le Premier ministre Ousmane Sonko s'en soit saisi personnellement. Lors de sa déclaration de politique générale du 6 janvier, il a reconnu une "insécurité numérique extraordinaire" dans le pays, révélant même que "pas plus tard qu'avant-hier, le ministre des Finances m'informait que notre système était encore attaqué".
Le diagnostic du chef du gouvernement, rapporté par Jeune Afrique, est sans appel : "Nous n'avons pas le contrôle sur la plupart des logiciels que nous utilisons. Aujourd'hui, si certains pays avancés dans ce domaine voulaient s'en prendre au Sénégal, il nous serait difficile de répondre." Face à ces vulnérabilités, Sonko assure que son gouvernement dispose d'un programme ambitieux pour renforcer la cybersécurité nationale.
Omar Wilane, responsable réseau chez Star Oil, pointe quant à lui "le manque de capacité de réaction rapide et efficace face aux incidents de sécurité", soulignant à la fois les dysfonctionnements dans les dispositifs de protection et la sophistication croissante des techniques employées par les cybercriminels.
LA RANÇON DE L’INHUMANITÉ
Entre le mois de décembre et début janvier, trois personnes ont perdu la vie en détention à Thiès, à Saint-Louis et à Mbacké. Un quatrième a rendu l’âme dans les locaux de la Dscos à Tambacounda. Retour sur ces cas.
Entre le mois de décembre et début janvier, trois personnes ont perdu la vie en détention à Thiès, à Saint-Louis et à Mbacké. Un quatrième a rendu l’âme dans les locaux de la Dscos à Tambacounda. Retour sur ces cas.
En moins d’un mois, les prisons du Sénégal ont connu plusieurs événements dramatiques. Entre la fin de l’année dernière et le début de ce mois de janvier, trois personnes détenues dans le cadre de mesures préventives y ont perdu la vie. Il s’agit des prisons de Thiès, Saint-Louis et Mbacké. A Tambacounda, un individu a perdu la vie dans les locaux de la DSCOS.
La première victime est le garde du corps de l’ex-maire de Dakar, Bassirou Diop, décédé à la prison de Saint-Louis, le 7 décembre. Ce dernier est mort alors qu’il était en détention à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Saint-Louis (Nord). Il a été arrêté avec plusieurs autres gardes du corps, à la suite de violents affrontements dans la langue de Barbarie, survenus lors de la campagne électorale pour les Législatives.
Selon l’Administration pénitentiaire, l'ancien militaire est mort à l'hôpital. Barthélemy Dias n’est pas convaincu. "Il faut qu'il nous dise où Bassirou Diop a perdu la vie", a-t-il déclaré récemment, lors d'un point de presse.
Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, s’est également exprimé sur cette affaire, en marge d'une visite au stand de la police nationale sis au pavillon brun du Cices, à l'occasion de la 32e édition de la Foire internationale de Dakar (Fidak). Le garde des Sceaux a laissé entendre qu’aucune enquête ne sera pas ouverte dans ce dossier, car "la mort n'est pas suspecte". "Pourquoi une enquête devrait-elle être ouverte ?", s’est-il interrogé.
En effet, il explique : ‘’Une enquête, c’est quand il y a une mort suspecte. Ce n’est pas le cas. Les conclusions de l’autopsie ne rendent nullement compte du caractère suspect du décès. On ouvre une enquête, quand il y a une mort suspecte."
Malgré cela, Me El Hadj Diouf, l’un des avocats des 80 éléments de la sécurité de Barthélemy Dias et de la coalition Sàmm Sa Kàddu, arrêtés à la suite de ces violents affrontements de Saint-Louis, n’en démord pas. Selon lui, le défunt Bassirou Diop a été victime de "mauvais traitements" en prison. "Aujourd’hui, je pense qu’on va faire l’autopsie, situer les responsabilités, mener une enquête exhaustive pour réellement sanctionner ceux qui sont fautifs et qui ont traité ces gardes du corps de Barthélemy Dias comme des animaux", avait prévenu la robe noire. Avant d’alerter sur un supposé mauvais traitement infligé à d’autres prévenus : ‘’Ils sont extrêmement fatigués et ils me disent qu’ils ne reçoivent que des piqûres. On ne les emmène pas à l’hôpital."
Entretemps, le procès a eu lieu pour des fortunes diverses pour tous ces prévenus.
Âgé de 83 ans, Mamadou Guèye est décédé le 13 décembre
Il y a aussi eu le cas du chef du village de Keur Mbaye Maty, dans la commune de Chérif Lo, décédé le 13 décembre 2024. Âgé de 83 ans, Mamadou Guèye est mort dans les liens de la détention, à la Maison d'arrêt et de correction de Thiès. Il a été emprisonné dans le cadre d’un litige foncier portant sur 153 ha opposant le défunt à un de ses demi-frères, le nommé Massamba Guèye.
Déféré au tribunal de grande instance de Thiès, le vieil homme a été envoyé en prison pour occupation illégale de terrain appartenant à autrui, violences et voies de fait. La famille du défunt chef de village a fait face à la presse, dans la foulée, pour interpeller directement l'État du Sénégal et le ministre de la Justice, afin qu'ils interviennent dans cette affaire. Fama Guèye, la cadette du défunt Mamadou Guèye, renseignait que le litige foncier datait de plusieurs décennies. Cette affaire s’est envenimée, lorsque le maire de la commune, Ousmane Sarr, a attribué les terres familiales à Massamba Guèye. Son père ayant contesté cette décision, il a fait l’objet d’une plainte.
Âgé et en mauvaise santé, il avait été accusé de violence contre son demi-frère. Des allégations catégoriquement rejetées par la famille qui n’a pas compris que leur pater aussi âgé et déclinant physiquement soit envoyé en prison, dans des conditions presque inhumaines.
Le procureur s’étant opposé à sa libération, même provisoire, le vieux a perdu la vie en prison. Ses héritiers demandent une enquête approfondie pour comprendre les circonstances exactes de son décès.
A. Lo a perdu la vie le samedi 14 décembre à la prison de Mbacké
Le 14 décembre à la Maison d'arrêt et de correction de Mbacké (Mac), un détenu âgé de 59 ans a aussi rendu l’âme. A. Lo a perdu la vie au cours de son évacuation vers le centre de santé de cette localité, selon un agent de l'Administration pénitentiaire. Le quinquagénaire, domicilié à Touba, souffrait de douleurs épigastriques depuis trois jours, d'après un agent de la prison. Informé du drame vers 11 h, le chef de service du commissariat urbain de Mbacké a adressé une réquisition à l'hôpital Matlaboul Fawzaini de Touba pour déterminer les circonstances du décès.
Après examen, le médecin B. B. a conclu à une cause indéterminée avant de recommander une autopsie. À la suite de la réception du document médical, le commissaire Alioune Fall, chef de service du commissariat urbain de Mbacké, s’en est ouvert au délégué du procureur près le tribunal local de grande instance. Le rapport médical, transmis au commissaire Alioune Fall, atteste que le décès a été causé par une cardiomyopathie hypertrophique et ischémique décompensée.
Le médecin légiste, le docteur A. M. G., en service à l’hôpital Général Idrissa Pouye de Grand-Yoff (ex-CTO), a conclu à l’absence de signes traumatiques et de traces de violence.
Mort de Samba Sow le 6 janvier dans les locaux de la Dscos
Il y a quelques jours, le chef du quartier de Gourel Amath, à Tambacounda, Samba Sow, est décédé. C’était le lundi 6 janvier dans les locaux de la Direction de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol (Dscos) où il répondait à une convocation. Sa famille exige une enquête pour éclaircir cette affaire et faire toute la lumière sur les circonstances de son décès.
"C’est une nouvelle très triste avec le décès de notre grand frère, père et tout à la fois, Samba Sow, chef de quartier de Gourel Amath. Pourtant, ce matin, nous étions ensemble avant qu’il ne parte, car il voulait me montrer un terrain. Après cela, je suis allé à Biankotto. À ma grande surprise, vers 15 h, mon frère m’a appelé pour m’informer que le chef de quartier était décédé dans les locaux de la Dscos, où il avait été convoqué. Jusqu’à présent, nous ignorons ce qui s’est réellement passé. La famille réclame une autopsie pour connaître les véritables causes de sa mort", a déclaré Amadou Kassé, frère du défunt, sur la radio Sud FM, tout en précisant qu’il n’accuse personne.
Convoqué dans les locaux de la Dscos pour un litige foncier, le chef de quartier de Gourel Amath a subitement eu un malaise et est décédé sur place. Les faits se sont déroulés le lundi 6 janvier 2025 à Tambacounda. Cette disparition brutale a provoqué une vive émotion au quartier Gourel Amath, où l’homme était bien connu. Sa famille, profondément affectée par cet incident, exige la lumière.
Pointée du doigt dans cette affaire, la Dscos apporte sa version des faits. Sur une radio, le patron de ladite structure a parlé d’une mort naturelle. "Nous avons convoqué le défunt sur instruction du procureur de la République du tribunal de grande instance de Tambacounda et c’était relatif à une affaire de vente illégale de terrain. Il est venu et, à son arrivée, il nous a dit qu'il venait de l'hôpital pour des problèmes de tension et autres. L'adjoint du commandant de brigade était sur place et lui a demandé de partir et de revenir le lendemain. C'est au moment où il s'est levé pour partir qu'il est tombé", a déclaré le colonel Amadou Ousmane Ba, patron de la Dscos.
Le colonel Ba de poursuivre : "Malheureusement, quand les sapeurs-pompiers sont venus, il avait déjà rendu l'âme. Le corps a été transporté à la morgue de l'hôpital. L'autopsie est en cours et une enquête est ouverte. Mais je pense que c'est une mort naturelle. Toutes nos condoléances à la famille", a-t-il confié.
CHEIKH TIDIANE DIÈYE MOBILISE LES ACTEURS POUR LA DÉPOLLUTION DE LA BAIE DE HANN
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, a présidé une réunion pour accélérer le Projet de dépollution. Le Directeur Général de l’ONAS et des partenaires techniques et financiers ont pris part à cette rencontre.
Le 9 janvier 2025, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr. Cheikh Tidiane Dièye, a dirigé une réunion décisive pour la poursuite du Projet de dépollution de la baie de Hann. Cet événement a réuni le Directeur Général de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS), Séni Diène, ainsi que des partenaires techniques et financiers du projet.
La réunion a débuté par un point sur l’état d’avancement des travaux, présenté par le coordonnateur du projet, Alioune Niang, et le Directeur de l’Assainissement, Omar Sène, qui ont mis en lumière plusieurs difficultés. En réponse, Mathieu Boche de l’Agence Française de Développement (AFD), représentant les partenaires techniques et financiers, a proposé la mise en place d’une réunion mensuelle pour suivre de manière rigoureuse l’exécution des travaux. « Il est impératif de mettre en place des actions concrètes pour résoudre ces difficultés. C’est pourquoi il serait utile d’organiser une réunion mensuelle et de présenter un rapport trimestriel au ministre », a-t-il suggéré.
Face aux retards constatés, des ajustements sont nécessaires, incluant la révision des plannings, la définition de nouveaux délais pour lever les obstacles, ainsi qu’une responsabilisation accrue des acteurs impliqués. Ibrahima Diagne, conseiller technique du Premier ministre sur les questions liées à l’eau et à l’assainissement, a insisté sur la nécessité de passer à une planification stricte, afin d’éviter les retards successifs. « Nous devons opter pour une planification opérationnelle », a-t-il ajouté.
Ces propositions ont reçu l’adhésion du ministre Dièye, qui a souligné l’importance de réorganiser la gestion des projets au sein de son département. « Pour atteindre nos objectifs, il est essentiel de revoir notre manière de gérer les projets. Cela s’applique à tous les projets sous notre supervision », a-t-il déclaré. Le ministre a également pris des décisions concrètes : la tenue mensuelle des réunions, dont la première aura lieu avant le 20 janvier 2024, ainsi que la restitution immédiate des obstacles rencontrés et des solutions proposées pour les surmonter. « Chaque acteur doit s’engager à respecter les délais et à mettre en œuvre les actions qui lui incombent. Je recommande aussi que chaque délai soit accompagné de dates précises pour lever les contraintes », a précisé le ministre.
Parmi les défis identifiés, le retard dans le décaissement des décomptes a été un point majeur. Omar Sène, le Directeur de l’Assainissement, a exprimé sa préoccupation à ce sujet, rappelant que ce retard pourrait entraîner une démobilisation des entreprises en charge des travaux, malgré leur persévérance. « Ce projet est crucial, et il est nécessaire de lever rapidement les contraintes pour avancer », a-t-il insisté.
Concernant l’état d’avancement des travaux, Alpha Diagne, du Ministère de l’Economie et des Finances, a expliqué les causes des retards de 2024, tout en rassurant que la situation était en voie de résolution. « Nous sommes proches de la fin du tunnel et nous accélérerons le processus. À l’avenir, aucun projet ne devra dépasser une durée de vie de cinq ans », a-t-il souligné.
Sur le terrain, les progrès sont notables. Le coordonnateur du projet a indiqué que la station de traitement à Mbao était achevée à 78 %, le lot 1 relatif à la construction de l’intercepteur progressait à 58 %, et le réseau industriel était à 18 %. « Des efforts sont également en cours pour la signature des conventions pour les autres lots », a ajouté Alioune Niang.
par Fary Ndao
BIRAME SOULEYE DIOP, PROTÉGEZ VOS COLLABORATEURS
Il est inacceptable qu'un journal proche de Pastef se permette de catégoriser les DG entre fréquentables et infréquentables selon leur date de nomination avant ou après avril 2024, sans réaction ferme de votre part
M. le ministre, protégez vos collaborateurs et Directeurs
M. Le ministre,
Permettez-moi de rompre la chaîne hiérarchique pour m’adresser directement à vous afin de vous inviter, respectueusement, à marquer votre désaccord ferme face aux attaques ad hominem et nauséabondes du journal « Yoor-Yoor » envers les dirigeants administratifs et techniques du secteur énergétique sénégalais.
En effet, dans sa Une du jeudi 9 janvier 2025, ce quotidien cite 7 dirigeants dont votre Directeur de Cabinet et votre Secrétaire Général, comme étant des « figures du système Macky Sall qui contrôlent encore le secteur énergétique ».
Ma conviction est que nous ne pouvons pas nous permettre, dans cette aube pétrolière et gazière pour notre pays, où nous devons poursuivre la consolidation de nos rapports avec nos frères mauritaniens dans le cadre du gisement GTA, faire face à des multinationales rompues à la tâche, accélérer la venue du gaz domestique pour baisser le prix de l’électricité et faciliter l’industrialisation, de désigner des bons et des mauvais fonctionnaires. Il est inacceptable qu’un journal, réputé proche de votre parti PASTEF-Les patriotes, se permette de désigner des Directeurs généraux fréquentables parce qu’ils seraient nommés depuis avril 2024 et d’autres infréquentables parce qu’ils auraient été nommés avant, sans que cela n’entraine une réaction ferme de notre Ministère de tutelle. L’administration sénégalaise a toujours servi, malgré ses insuffisances, avec loyauté, voire même avec du zèle, les différents régimes qui se sont succédé. Elle ne saurait être scindée entre fonctionnaires et directeurs du « Projet » et d’autres qui ne le sont pas. Nous servons tous la seule et même République.
Le secteur énergétique sénégalais, sans être parfait, a connu des progrès notables ces dernières années. Notre capacité électrique installée a triplé entre 2012 et 2023, pas moins de quatre nouvelles lois et plus d’une dizaine de décrets associés ont vu le jour pour encadrer le fonctionnement de l’industrie pétrolière (Code pétrolier, Code gazier, Loi sur le Contenu local, Loi encadrant les revenus issus de l’exploitation du pétrole et du gaz), la Commission de régulation du secteur de l’énergie a été réformée, près d’une centaine d’ingénieurs, sur la base d’un concours au mérite, ont été formés par l’Institut National du Pétrole et du Gaz (INPG) depuis 2018. Ces résultats sont le fait, pour partie, de ces fonctionnaires aujourd’hui livrés à la vindicte des radicaux et des journaux qui leur fournissent des cibles à abattre. Nous savons tous que travailler pour l’Etat est ingrat mais il est inacceptable que la moralité, la réputation professionnelle et le patriotisme au service des Sénégalais de hauts fonctionnaires dont l’extrême majorité est non encartée politiquement soient continuellement attaqués par des individus dont la maîtrise des enjeux de ce secteur plus que crucial, comme l’a rappelé le Premier ministre lors de sa Déclaration de politique générale, est au mieux limitée, voire inexistante.
La nécessaire reddition des comptes, exercice indispensable dans une démocratie où des alternances surviennent, ne saurait être un prétexte pour procéder à une « chasse aux sorciers » - car on ne parle ici que d’hommes - au sein de notre administration. Vous le savez bien mieux que quiconque, ministre est un poste politique, et pour vous avoir entendu le dire lors d’un atelier public, vous êtes conscients de la qualité des ressources humaines de ce secteur où la réserve est de mise au vu des enjeux de confidentialité et la dimension stratégique du travail effectué. Je m’autorise donc à sortir de la mienne pour vous inviter à exercer cette prérogative politique qui est la vôtre et à défendre ceux qui vous épaulent au quotidien dans votre travail. Ces hauts fonctionnaires, tous compétents, et cela je peux en témoigner sur l’honneur, permettent aux Sénégalais de ne plus vivre sous le joug des coupures d’électricité, mais aussi de bénéficier d’un approvisionnement continu en produits pétroliers pour leur transport et, contribueront, à n’en pas douter, à faire sentir les bénéfices de l’exploitation de leurs ressources naturelles aux Sénégalais.
Avec respect et considération,
Fary Ndao est Responsable Projets et Prospective
PETROSEN Trading & Services.
LES CONDUCTEURS DE MOTOS S’INSURGENT CONTRE L’IMMATRICULATION OBLIGATOIRE
Ils ont manifesté massivement dans les rues de Kaolack et Ziguinchor pour protester contre les nouvelles exigences d’immatriculation. Ils appellent à un dialogue avec les autorités pour des mesures adaptées à leur réalité économique.
Les rues de Kaolack et Ziguinchor ont été le théâtre de manifestations à grande échelle orchestrées par les conducteurs de motos Jakarta, communément appelés « Jakartamen », pour exprimer leur opposition aux nouvelles mesures gouvernementales d’immatriculation des deux-roues. Ces manifestations illustrent un malaise profond face à des régulations jugées étrangères à leur réalité socio-économique.
Le mercredi 8 janvier 2024, Kaolack a été secouée par une manifestation des Jakartamen, qui ont brûlé des pneus et sillonné les rues, klaxons à fond, pour dénoncer l’immatriculation obligatoire des motos de plus de 49 centimètres cubes d’ici le 13 mars 2025. Les conducteurs ont rejeté ces nouvelles mesures et ont critiqué leur exclusion du processus de prise de décision. Ils ont interpellé le Premier ministre Ousmane Sonko et leur ministre de tutelle, Yankhoba Diémé, les exhortant à réexaminer ces règles.
Avant cela, à Ziguinchor, les Jakartamen ont également manifesté pour protester contre les exigences d’immatriculation, le port obligatoire du casque et l’assurance. Ils ont parcouru les artères principales, incluant des points stratégiques comme le service des mines et le rond-point Aline Sitoé Diatta, pour exprimer leur ras-le-bol. Ansoumana Badji, président de l’Association des conducteurs de motos Jakarta de Ziguinchor, a critiqué les coûts exorbitants de la régularisation et appelé à un dialogue avec les autorités locales pour trouver des solutions adaptées à leur situation.
En réponse aux protestations, le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens (MITTA) a cherché à clarifier les malentendus entourant le processus d’immatriculation. Dans une lettre aux gouverneurs des régions, le ministre a souligné l’importance de cette mesure pour renforcer la sécurité routière et a détaillé les étapes d’une approche concertée. Une campagne d’immatriculation gratuite a été lancée à partir de la semaine du 6 janvier 2025, avec une période transitoire de trois mois accordée pour la conformité.
Le ministre a également précisé que les associations de conducteurs avaient été consultées pour assurer une mise en œuvre adaptée des nouvelles règles. Parmi les ajustements prévus figurent l’augmentation des sites de vérification technique et la simplification des démarches administratives.
Les Jakartamen appellent à une rencontre avec les responsables municipaux et les gouverneurs pour un dialogue inclusif. Ils insistent sur l’adaptation des mesures de formalisation à leur réalité économique afin d’éviter des impacts négatifs sur leur activité. Le MITTA, de son côté, se montre déterminé à maintenir un équilibre entre sécurité publique et préservation des moyens de subsistance des conducteurs de motos.
SANTÉ MENTALE ET VIOLENCES SEXUELLES, GIROUX TIRE LA SONNETTE D’ALARME
Dans une intervention sur Radio Sénégal, l'enseignant chercheur en psychologie cognitive, a mis en lumière les liens entre l’éducation familiale défaillante et la recrudescence des violences
Dans une récente intervention sur Radio Sénégal, Dr Ibrahima Giroux, enseignant chercheur en psychologie cognitive responsable de l’unité santé mentale à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, a dressé un tableau inquiétant de la recrudescence des viols suivis de grossesse ou de meurtre au Sénégal. Selon lui, ce phénomène résulte de multiples facteurs sociaux, économiques, et psychologiques, mettant en lumière des insuffisances dans l’éducation familiale et l’accompagnement des jeunes.
Dr Giroux déplore une dichotomie dans le Sénégal actuel, où certains parents se consacrent pleinement à l’éducation de leurs enfants, tandis que d’autres, accablés par des contraintes socio-économiques, semblent les abandonner. Il souligne que l’éducation des enfants ne repose pas uniquement sur la quantité de temps passé avec eux, mais sur la qualité des interactions et le soutien émotionnel apporté. L’isolement familial, exacerbée par la vie en appartement, empêche une compensation communautaire des carences éducatives.
Le spécialiste a également mis en exergue le manque criant de psychologues et de psychiatres au Sénégal, illustrant un système de santé mentale sous-équipé pour faire face aux besoins de la population. « Avec moins de 200 psychologues et seulement 35 psychiatres pour près de 20 millions d’habitants, le pays n’est pas bien loti en matière de santé mentale », a-t-il déclaré. Ce déficit, selon lui, expose davantage les enfants aux risques de violences et de négligences.
Pour lui « si les autorités ne prennent pas les devants avec un vrai programme notamment au niveau du ministère de la famille il y a aucun moyen d’avoir des prévisions optimistes. C’est-à-dire que le pire risque d’arriver d’ici quelques années. »
Dr Giroux plaide pour des investissements ciblés dans les familles, affirmant que le parent est le premier partenaire de l’État dans l’éducation des enfants. Il propose un programme national d’éducation à la parentalité, destiné à préparer les adolescents à leur futur rôle de parents. Selon lui, une véritable rupture consisterait à réengager les communautés dans les programmes éducatifs, en les impliquant dans l’élaboration des valeurs et des normes transmises aux jeunes.
Face aux viols suivis de meurtre, Dr Giroux alerte sur la présence de psychopathes au sein de la société, des individus apparemment normaux mais capables d’actes monstrueux. Il insiste sur la nécessité de ne pas limiter la santé mentale à une question médicale, mais de l’aborder de manière holistique, en intégrant des travailleurs sociaux et des éducateurs pour une prévention efficace.
Dr Giroux appelle les autorités à prendre des mesures urgentes et préventives. Il prévient que sans une intervention rapide et structurée, le pays risque de faire face à des conséquences encore plus graves dans les années à venir. Son discours est un cri d’alarme pour un investissement accru dans la santé mentale et l’éducation familiale, afin de protéger les générations futures et de prévenir la montée des violences sexuelles.
LE SÉNÉGAL MET LES INVESTISSEURS EN ALERTE
Le gouvernement promet le rapport de la Cour des comptes dans les prochaines semaines, avec une application de toutes les recommandations et une réorganisation de la gestion de la dette afin de contenter le FMI
(SenePlus) - D'après les informations de Bloomberg, le gouvernement a annoncé mardi aux investisseurs internationaux qu'un audit approfondi des finances du pays sera disponible "dans les prochaines semaines". Cette annonce cruciale a été faite lors d'une réunion virtuelle organisée par Bank of America, selon plusieurs sources proches du dossier citées par l'agence de presse.
Cette vérification des comptes publics constitue une étape déterminante pour le Sénégal qui cherche à négocier un nouveau prêt avec le Fonds Monétaire International (FMI). En effet, comme le rappelle Bloomberg, un précédent programme de 1,8 milliard de dollars approuvé en 2023 est actuellement suspendu. Cette suspension fait suite à une demande du président Bassirou Diomaye Faye, arrivé au pouvoir en avril dernier, de vérifier les finances de l'État - un examen qui a révélé que le gouvernement précédent avait présenté des données économiques erronées.
Selon les sources de Bloomberg, les représentants du ministère des Finances ont assuré lors de la réunion que le gouvernement s'engage à mettre en œuvre toutes les recommandations que formulera la Cour des comptes sur les conclusions de l'enquête. Cette dernière doit certifier les conclusions préliminaires de l'Inspection Générale des Finances concernant la gestion des finances publiques entre 2019 et début 2024.
L'impact de cette situation sur la crédibilité financière du pays est déjà tangible. Bloomberg souligne que l'agence Moody's a récemment dégradé la note de crédit en devises étrangères à long terme du Sénégal à B1, soit quatre niveaux en dessous de la catégorie "investissement". Les obligations sénégalaises en dollars ont également chuté dans le sillage de cette controverse sur les données, les titres à échéance 2048 s'échangeant autour de 68 cents pour un dollar mercredi.
D'après l'agence américaine, le conseil d'administration du FMI devait initialement examiner les révisions des données du Sénégal ce mois-ci. Toutefois, cette réunion pourrait être reportée en raison de l'audit toujours en cours. Le FMI considère les chiffres de la dette publique et du déficit, plus élevés que précédemment rapportés, comme un cas de "déclaration erronée".
Un point positif émerge néanmoins : selon les sources de Bloomberg, les responsables sénégalais ont indiqué lors de la réunion de mardi que le pays est déjà en discussion avec le FMI pour mettre en place des mesures correctives visant à prévenir de tels problèmes à l'avenir, notamment l'unification de l'unité de gestion de la dette du pays.
Un porte-parole du FMI, cité par Bloomberg, a confirmé que "les discussions avec les autorités sénégalaises sont en cours" tout en précisant qu'il est "prématuré de déterminer les mesures correctives" avant le rapport de la Cour des comptes. De son côté, un porte-parole du ministère des Finances a indiqué que les conclusions de l'audit seront partagées dès qu'il sera prêt, sans toutefois commenter le calendrier.
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QUAND LES SERVIETTES HYGIENIQUES DÉRÈGLENT LES FEMMES
Les serviettes hygiéniques sont souvent utilisées comme solutions pour gérer ce flux et permettre aux femmes de traverser cette période plus sereinement. Cependant, leur usage n’est pas sans risque pour l’hygiène menstruelle
Les règles, ou menstrues, s’accompagnent d’un écoulement mensuel de sang chez les femmes. Les serviettes hygiéniques sont souvent utilisées comme solutions pour gérer ce flux et permettre aux femmes de traverser cette période plus sereinement. Cependant, leur usage n’est pas sans risque pour l’hygiène menstruelle.
Chaque mois, Fama Ndao accueille ce qu’elle appelle des « invités particuliers ». Habituée à leur arrivée, elle sait « comment les gérer depuis leur première apparition ». Les serviettes hygiéniques se sont imposées comme ses alliées. Avec la candeur d’une enfant, cette juriste d’une trentaine d’années avoue les utiliser sans trop y réfléchir. Elle admet néanmoins stresser davantage à l’idée d’avoir ses règles qu’au sujet des protections qu’elle utilise. « Je ne me pose pas de questions sur les serviettes hygiéniques car je suis obligée de les utiliser », confie-t-elle. Le manque d’informations sur ces produits la pousse à les employer en toute confiance. Elle précise que sa protection périodique est de qualité et absorbante, ce qui suffit à la rassurer. « Je me sens en sécurité et je préfère éviter les doutes », dit-elle, bien que son ton laisse percevoir un manque de conviction.
C’est également le cas de Coumba Diop. Cette jeune femme avoue ne pas porter une attention particulière aux protections qu’elle utilise. Elle affirme se sentir « bien » et ne nourrit aucun doute à leur sujet.
Khady Gueye, quant à elle, privilégie les achats de serviettes hygiéniques dans les supermarchés, estimant que cela est plus sûr que dans les boutiques de quartier. « Je les utilise depuis l’adolescence, et cela ne m’a jamais posé problème », affirme cette jeune femme au teint ébène et de taille moyenne.
De son côté, Safietou Cissé achète ses serviettes hygiéniques chaque 15 du mois chez le boutiquier du coin. L’arrivée de ses règles s’accompagne de maux de ventre et de courbatures, qu’elle soulage à l’aide de calmants. Cependant, ses protections périodiques restent incontournables pour gérer cette période. Elle avoue ne pas prêter attention à leur composition ou à leurs caractéristiques. « Je ne regarde pas trop, je me base juste sur l’avis des gens », reconnaît-elle. Pourtant, la jeune femme de 20 ans confie ressentir des irritations et un certain inconfort durant les dix premières minutes d’utilisation. « C’est des choses qui m’arrivent souvent, mais j’ai appris à m’adapter avec le temps », explique-t-elle avec détachement.
Protections périodiques : des risques sanitaires à ne pas négliger
Les protections périodiques, bien qu’essentielles pour le confort et l’hygiène des femmes, ne sont pas sans risques, selon Dr Aliou Cissé, gynécologue au Centre de santé Mame Abdou des Parcelles Assainies. Il souligne que la question de la propreté est cruciale, car une mauvaise utilisation peut entraîner des infections génitales.
« Il est important de changer les serviettes hygiéniques toutes les 4 à 6 heures afin d’éviter les irritations et d’utiliser des protections propres et bien absorbantes », recommande le spécialiste.
Dr Abdoulaye Diop, également gynécologue, abonde dans le même sens : « Les risques sanitaires liés aux serviettes hygiéniques dépendent de leur utilisation. Il n’est pas recommandé de les porter pendant de longues heures. »
Concernant les serviettes hygiéniques lavables, Dr Diop met en garde contre les dangers liés à leur propreté. « Si elles ne sont pas correctement nettoyées, elles peuvent devenir des vecteurs d’infections ou provoquer un choc toxique. Ce dernier est causé par une bactérie appelée staphylocoque, bien que ce soit un phénomène très rare », précise-t-il.
Entre irritations, démangeaisons et inconfort
« Je n’utilise pas n’importe quelle serviette hygiénique car j’ai souffert de démangeaisons et d’irritations », affirme Bineta Ba. Elle avoue ressentir une gêne et se méfier des protections périodiques. Les appréhensions sont similaires pour Mamy Leye, une ménagère qui déclare ne pas se sentir à l’aise avec ces produits. « J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de produits chimiques dans les serviettes hygiéniques », dénonce-t-elle.
Maimouna Gningue, une jeune femme de 23 ans, souffre également d’irritations, ce qui l’amène à choisir soigneusement ses protections. « Je me demande toujours si c’est sûr », confie-t-elle, tout en exprimant des doutes sur le processus de fabrication de ces produits.
Ndeye Bineta Gaye, quant à elle, se montre particulièrement exigeante. « Je vérifie toujours la longueur, la capacité d’absorption et la qualité de la serviette hygiénique », explique-t-elle. Comptable de profession, elle raconte avoir vécu des expériences désagréables avec certaines protections, qui lui ont causé des démangeaisons. Depuis, elle se montre méfiante à leur égard.
Serviettes hygiéniques : quelles alternatives ?
Fabienne Faye a longtemps souffert d’irritations dues à l’utilisation de serviettes hygiéniques jetables, allant jusqu’à développer des éruptions cutanées en fin de règles. Ces désagréments l’ont poussée à rechercher la cause de ses irritations. De fil en aiguille, elle s’est intéressée aux protections menstruelles alternatives. Avec le soutien de sa mère, elles ont décidé de promouvoir un retour aux sources.
« À l’époque, nos grands-mères utilisaient des morceaux de tissu durant leurs règles, et elles n’ont jamais eu de problèmes d’irritations ou d’autres soucis liés aux perturbateurs endocriniens », explique Fabienne. C’est ainsi qu’en 2020, elles ont lancé un projet pour répondre aux besoins des femmes modernes tout en valorisant des pratiques plus saines et écologiques.
Moony Africa : une révolution locale des protections menstruelles
Créée en décembre 2020, Moony Africa s’est donné pour mission d’accompagner les femmes à chaque étape de leur vie, de l’adolescence à la ménopause. « Nous proposons des protections réutilisables, saines et économiques : une excellente alternative aux protections jetables, non biodégradables et toxiques », explique Fabienne Faye, fondatrice de l’entreprise.
Moony Africa propose des culottes menstruelles fabriquées au Sénégal et des cups menstruelles. Les culottes, vendues entre 12 500 FCFA et 13 500 FCFA, offrent une solution pratique, durable et confortable. En partenariat avec Apiafrique, l’entreprise propose également des serviettes menstruelles lavables, qui constituent une autre option écologique pour les femmes.
Apiafrique : le textile au service de l’hygiène
Basée à Ngaparou, Apiafrique se spécialise dans la conception, la fabrication et la distribution de produits d’hygiène textile réutilisables. « Nos serviettes sont écologiques, absorbantes et sans produits chimiques », précise Fatima Aidara Gueye, responsable commerciale.
Elle souligne qu’une femme utilise environ 8 000 protections périodiques au cours de sa vie, ce qui représente une tonne de déchets non biodégradables. « Ces déchets mettent 450 ans à se décomposer et contiennent jusqu’à 50 produits chimiques différents », alerte-t-elle.
Les serviettes hygiéniques lavables d’Apiafrique, proposées entre 1 500 FCFA et 3 500 FCFA, peuvent être utilisées jusqu’à 400 fois et ont une durée de vie de 2 à 5 ans.
Les tissus d’un autre temps
Avant l’apparition des serviettes hygiéniques jetables, les tissus étaient la seule solution pour gérer les règles. Mounass Gueye, 54 ans, se souvient bien de cette époque. Elle utilisait de vieux pagnes qu’elle lavait, découpait en morceaux et pliait pour les utiliser tout au long de la période.
« Après le bain, je lavais ces morceaux et je les faisais sécher au soleil », se remémore-t-elle. La couturière veillait à changer ses tissus fréquemment pour garantir une hygiène irréprochable. « J’avais pris l’habitude d’en faire usage, et cela ne me dérangeait aucunement », raconte-t-elle.
L’arrivée des protections modernes a néanmoins facilité la vie de Mounass et de nombreuses femmes de sa génération. « J’ai appris à les utiliser et j’ai montré à mes filles comment surmonter cette période en toute discrétion », conclut-elle avec satisfaction.
Protections périodiques : une diversité au service des femmes
Les protections périodiques évoluent et se diversifient avec l’arrivée de nouveaux produits sur le marché, tels que les coupes menstruelles, les tampons ou encore les culottes menstruelles, pour le plus grand bonheur des usagères.
La coupe menstruelle : pratique et économique
La coupe menstruelle, ou cup, est un dispositif de protection hygiénique féminine en forme de petit entonnoir aux bords arrondis, souvent terminé par une tige. Placée à l’intérieur du vagin, elle permet de recueillir le flux menstruel. Une fois insérée, la coupe peut être conservée jusqu’à quatre heures avant d’être vidée, rincée et réutilisée. Elle peut contenir entre 10 et 30 ml de fluides.
Marième Soda Sarr, mère de famille, utilise la coupe menstruelle depuis plusieurs années et en vante les bienfaits. Elle explique avoir adopté ce type de protection après l’avoir reçue en cadeau d’une amie. « Les serviettes m’irritent, mais la coupe est top. Tu oublies même que tu es en période », confie-t-elle. Marième, responsable dans une petite entreprise, se dit particulièrement à l’aise avec la coupe menstruelle, notamment parce qu’elle se remplit lentement et offre une grande autonomie. Elle a acheté sa coupe entre 13 000 FCFA et 16 000 FCFA.
Les tampons : une discrétion appréciée
Le tampon hygiénique est une protection intime insérée pour absorber le flux menstruel. Il est composé d’une partie centrale absorbante, d’une fine couche extérieure facilitant l’insertion et le retrait, et d’une cordelette pour le retirer. Les tampons doivent être changés toutes les quatre heures pour éviter tout risque d’infection.
Aldiouma Diop utilise des tampons depuis 2005, après avoir abandonné les serviettes hygiéniques qui lui provoquaient des irritations et des petits boutons. « Après les règles, j’avais toujours des petits boutons dans mes parties intimes », raconte-t-elle. Assistante de direction, Aldiouma trouve les tampons efficaces et confortables, en plus d’être discrets.
Les culottes menstruelles : une solution innovante
« J’ai découvert le concept de la culotte menstruelle en 2018, et j’ai trouvé cela génial », déclare Marie Pauline, fondatrice de la marque sénégalaise Melanin Secrets. Convaincue par le potentiel de ce produit, elle a vu dans les culottes menstruelles une réponse aux nombreux tracas associés aux règles, comme le stress lié aux fuites.
Après près de deux ans de recherches, Marie Pauline a lancé sa propre marque, offrant une solution réutilisable avec une durée de vie comprise entre 3 et 5 ans. Ces culottes sont pensées pour combiner confort, absorption et durabilité.
Dieynaba Diop, utilisatrice convaincue, a découvert les culottes menstruelles sur les conseils d’une amie vivant à l’étranger. Depuis, elle ne peut plus s’en passer. « C’est une aubaine pour moi : elles sont confortables et hyper absorbantes », affirme-t-elle. Dieynaba a acheté ces protections pour 15 000 FCFA l’unité et se dit entièrement satisfaite.