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21 avril 2025
Société
LE PADC PREND SON ENVOL A ZIGUINCHOR
Comme il y’a quelques années avec le Projet Pôle pour le Développement de la Casamance (PPDC), c’est à la place Aline Sitoe Diatta que le Projet d’Accompagnement des Déplaces de Retour en Casamance a été officiellement lancé, samedi, à Ziguinchor
En errance depuis des années à l’intérieur de la région et même dans les pays voisins à cause du conflit en Casamance, les populations déplacées qui ont enclenché le processus de retour peuvent compter sur l’accompagnement du nouveau régime qui a mis en branle le Programme d’Accompagnement des Déplacés de Retour en Casamance (PADC). Avec son lancement à Ziguinchor, samedi, ce projet qui compte soulager les souffrances des populations déplacées prend son envol à Ziguinchor.
Comme il y’a quelques années avec le Projet Pôle pour le Développement de la Casamance (PPDC), c’est à la place Aline Sitoe Diatta que le Projet d’Accompagnement des Déplaces de Retour en Casamance a été officiellement lancé, samedi, à Ziguinchor. Des matériaux de construction, une ambulance visible sur place ; la phase concrète de ce projet a pris son envol à Ziguinchor en présence des gouverneurs des régions de Kolda, Sédhiou Ziguinchor, des élus locaux, des structures administratives.
Le ministre de la Famille et des Solidarités, Mme Maimouna Dièye, qui a procédé au lancement a réaffirmé l’engagement du gouvernement à consolider la paix et à restaurer la prospérité en Casamance. « Ensemble, faisons de ce retour des déplacés un véritable renouveau », a-t-elle déclaré avant d’ajouter : « Ce projet vise essentiellement à faciliter la réinstallation de nos compatriotes ressortissants de la Casamance qui ont été contraints par le conflit armé à quitter leurs terres, leurs maisons, et souvent une partie d’eux-mêmes pour préserver leurs familles», a laissé entendre la Ministre.
La phase pilote de ce projet prévue sur la période 2024-2025 estimée à 4,698 milliards de francs CFA est exécutée par le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires frontaliers (PUMA) dont la Coordonnatrice Docteur Ndeye Mareme Samb estime que le PADC intègre un volet ambitieux dédié à l’autonomisation économique des femmes et des jeunes grâce à des projets agricoles et de transformation des produits locaux. « Nous comptons dérouler ce projet avec des partenaires comme l’ANRAC, le comité régional de pilotage qui regroupe l’ensemble des administrations territoriales des trois régions Ziguinchor, Kolda, Sédhiou, les ONG, les communes concernées, l’ensemble des acteurs territoriaux … », a précisé Dr Ndèye Mareme Samb qui a indiqué que ce projet s’inscrit dans la rubrique Actions humanitaires et de secours du PUMA.
Pour l’année 2025, un total de 992 ménages des trois régions naturelles de la Casamance ont été ciblés, souligne le Ministre Maimouna Dieye qui a procédé à la réception de matériaux de construction d’habitat pour 113 ménages déplacés de retour dans leurs localités et la remise de trois ambulances médicalisées. Ce projet PADC s’inscrit dans le cadre du « Plan Diomaye pour la Casamance » adopté en 2024 avec un budget global de plus de 53 milliards de francs CFA.
SUR LA PISTE D'UN RÉSEAU CRIMINEL TENTACULAIRE
La CENTIF révèle un système de blanchiment sophistiqué impliquant 125 milliards FCFA. Le Pool judiciaire financier alerté par plusieurs rapports, prépare l'ouverture d'une information judiciaire
Dimanche 12 janvier 2025, un peu avant minuit, un communiqué de presse attribué au pool judiciaire financier inonde la toile.
Le document indique que le député « Farba ngom est impliqué dans des faits présumés graves. Et que les investigations menées jusqu’à présent révèlent des mécanismes sophistiqués de blanchiment de capitaux impliquant la création de sociétés écrans utilisées pour des transactions suspectes totalisant plus de 125 milliards de Francs CFA, des flux financiers injustifiés entre les comptes personnels de Mouhamadou Ngom dit Farba, ceux de ses proches, et des sociétés partenaires ».
Soleil Check a automatiquement contacté le ministère de la justice qui nous a fourni le bon communiqué de presse, indiquant que l’autre document était un faux.
Ce qu’il en est officiellement…
Ainsi, le Parquet du Pool judiciaire financier a récemment été saisi de plusieurs rapports transmis par la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF), dans le cadre d’une vaste enquête sur des activités suspectes de blanchiment de capitaux. Ces rapports, actuellement en cours d’analyse, mettent en lumière des faits graves impliquant plusieurs individus.
L’examen approfondi de l’un des rapports a révélé des mécanismes particulièrement élaborés, impliquant l’utilisation de sociétés écrans pour effectuer des transactions suspectes. Ces opérations, dont la valeur provisoire est estimée à plus de 125 milliards de Francs CFA, soulèvent des doutes sérieux quant à leur légalité. Ces pratiques semblent être orchestrées dans le but de dissimuler l’origine illicite des fonds concernés.
En vertu de l’article 66 de la loi n° 2024-08 relative au blanchiment de capitaux, au financement du terrorisme et à la prolifération des armes de destruction massive, le Parquet financier a décidé d’envisager l’ouverture d’une information judiciaire. Cette démarche vise à approfondir les investigations et à établir les responsabilités pénales des personnes impliquées.
Les infractions présumées, particulièrement graves, incluent :
• Association de malfaiteurs,
• Blanchiment de capitaux,
• Escroquerie portant sur les deniers publics,
• Corruption,
• Trafic d’influence,
• Abus de biens sociaux.
L’ouverture d’une information judiciaire permettra de mobiliser tous les moyens nécessaires pour démanteler ce réseau criminel. Les investigations viseront notamment à identifier l’ensemble des responsables et à tracer les flux financiers pour en déterminer l’origine exacte.
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DIAKHER SENGHOR, L'ARTISTE DU VISIBLE ET DE L'INVISIBLE
Remettre la spiritualité au cœur de la vie de l’Africain : tel est le message de Mariane Diakher Senghor, une plasticienne au talent indiscutable, qui a proposé une prodigieuse exposition autour de l’art et de la spiritualité à la galerie nationale.
La plasticienne Mariane Diakher Senghor expose 16 années de travail réalisées avec maestria autour de l’art et de la spiritualité à la Galerie nationale d’art. À travers cette production réalisée de main de maître, la jeune artiste invite les Africains à remettre la spiritualité au cœur de leur vie. Et cela pourrait être la voie vers le décollage du continent.
Le vernissage de ce projet ambitieux s’est déroulé le 7 janvier dernier, en présence d’artistes de renom, d’universitaires et de plusieurs personnalités, dont le secrétaire d’État à la Culture et l’ancien ministre de la Culture Abdou Latif Coulibaly.
Dans ce projet, Mariane Diakher Senghor réintègre la spiritualité dans l’art et invite les Africains à renouer avec la spiritualité africaine, estimant que cela permettrait de relever de nombreux défis auxquels le continent est confronté.
Au cœur de sa production se trouvent des coiffures, des chapeaux, et des animaux totémiques comme des éléphants, les guides (appelés anges gardiens dans certaines religions révélées, etc.). Pour Mariane Senghor, Dieu parle et a toujours parlé à l’homme, à l’Africain, et ce bien avant l’avènement des religions révélées.
De ce fait, nous pouvons encore prêter attention pour écouter la voie de Dieu, brouillée, selon elle, par le matériel et nos obsessions. C’est ce qui fait que nous avons du mal à entendre Dieu.
Nous devons non seulement entendre Dieu, mais aussi lui parler à travers nos guides. L’Africain devrait également apprendre à connaître les animaux, car ceux-ci peuvent aussi nous montrer le chemin à suivre et nous aider à guérir de certains de nos maux.
Au-delà des enjeux nationaux, la spiritualité africaine vise également à résoudre des problèmes individuels dans nos vies.
Avant le vernissage, la soirée a été précédée d’un panel autour de la spiritualité et de l’art, animé notamment par Charles Katy, spécialiste des savoirs endogènes, et le célèbre artiste Viyé Diba, modéré par le Pr Pape Massène Sène.
par Aziz Fall
L’HISTOIRE EST D’ABORD LE PRÉSENT
Le pays de Macron n'a pas le choix que de procéder à une lecture actualisée de l'Histoire qui n'a jamais été une proposition statique mais plutôt le maelstrom de l'évolution des êtres, des peuples, des Nations...
Je suis toujours à la recherche de la formule la plus conforme à notre identité culturelle, à notre héritage de peuple soucieux du respect et de la considération à l’égard des autres. Cette sensibilité aigue à ces valeurs se manifeste aussi bien dans l’interaction que dans l’évocation.
C’est pour cette raison et cette raison seulement que je ne dirais rien de la sottise historique du président français qui, lors d’une récente sortie sur les relations entre la France et certains pays du continent africain, est entré dans le trou noir réservé aux bannis de l’Histoire.
Parfois, cette dernière nous offre des scénarii qui nous enseignent plus que toute autre œuvre ou entreprise humaine sur nous-mêmes et sur les autres pour nous laisser entrevoir la relation dialectique et rarement magnifiée entre le présent le passé et le futur. C’est sous cette lumière qu’il est difficile de trouver meilleure coïncidence dans ce moment précis de l’Histoire que le couple France Macron en marche cadencée vers l’abîme ; car tout laisse à croire qu’il y a comme le glas qui sonne dans ce pays après les présidences de Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande et maintenant le marcheur en panne. Évidemment, il s’accroche autant qu’il peut pour sauver sa peau affectée. Il le fait sur la corde pourrie de l’histoire d’un pays qui se délite et se déshabille pour dévoiler un visage meurtri par la réalisation de l’imposture de sa soi-disant grandeur. Une grandeur qui reposait sur une construction de l’esprit, certes sophistiquée, mais vouée à la fermentation comme son emblématique fromage
La belle France ; qui est belle parce que la nature y est belle et cette portion de notre planète habitée des Français a aussi une belle culture parce qu'elle s'est auréolée de trophées à la dérobée, tirant profit des offrandes de l'histoire où le vide de ces temps lui donnait une occasion de s'imposer, priant que les choses ne changeassent jamais.
Mais dans leur subconscient, les dirigeants soupçonnaient que la position de la France comme puissance ne perdure que parce que les autres étaient dans un sommeil anesthésique. Seulement, l’on se réveille toujours d’un sommeil même s’il peut durer ou paraître interminable.
Dans son ouvrage, « Saara et les vagues de l’Atlantique », l’auteur partage avec nous son point de vue sur les sentiments d’un nombre grandissant de jeunes Africains dont l’histoire était pendant longtemps liée à la France jusque dans la quête identitaire, dans ce passage où le narrateur donne l’estocade : « La France, en rétrospective, a juste été une escale plus dans l’espace que dans le temps, car j’y ai passé mon séjour à me projeter en dehors d’elle. Elle n’a jamais représenté une station référentielle pour moi, ni constitué un élément organisateur de ma vision du monde. Je savais que je pouvais me faire, me former ; apprendre à lier le bois au bois pour faire des édifices de bois sans m’en remettre à la France. D’ailleurs, c’est durant mes jours dans l’Hexagone que j’ai commencé à parler anglais ».
Ce sentiment révélateur d’un profond changement mental à l’égard de la France va continuer de prévaloir en Afrique. Il est désormais question dans ce continent d’une jeunesse qui assume fièrement sa volonté de reprendre possession de sa destinée d’affranchissement par rapport à un héritage qu’elle travaille à déconstruire à travers l’affirmation sans compromis de soi.
Pour ma fille, qui suit l’actualité, ce gars est déraisonnable. Comment ose-t-il proférer ces énormités devant l’Histoire, devant les témoins, devant les héritiers enfin devant ceux qui, désormais, refusent de se taire et de se terrer, s’interroge-t-elle ?
Elle parle, bien entendu, du président français à moins, ajoute-t-elle que ce soit une vidéo fake générée par les plateformes intelligentes qui pullulent maintenant dans le monde virtuel. Non, lui rétorquai-je, il s’agit bel et bien de l’élève de Brigitte, président de la France qui parle ; c’est bien lui sur scène, comme à l’accoutumée, résolu à vouloir impressionner ses professeurs de ses capacités performatives et sa conviction qu’avec des contorsions discursives, il serait à nouveau colinéaire avec le reste du monde. Que nenni ; il est désaxé depuis un long moment sans s'en rendre compte ; ses fausses notes récentes sur la gamme de l'histoire l'illustrent à suffisance. Nul besoin d’aller loin pour réaliser l’ampleur de ses dérapages à l’autel de la nation française, à commencer par la déconvenue de l'élection Européenne suivie du yoyo institutionnel qui donne le tournis aux populations de France, celles d’Outre-mer désemparées et aux partenaires. On ne sait plus où va la France, en dépit de son leader qui persiste à croire qu’il peut indiquer aux autres ce qu’il faut faire ou la direction à prendre dans la marche de leur existence ; qu’il s’agisse d’Etats ou de communautés. En définitive, l’on est témoin en temps réel d’un être dans le besoin d’une prise en charge clinique ou plus précisément psychiatrique ; car il souffrirait dans ce cas d'espèce du complexe de Gribouille.
Il donne l'impression d'être conscient de l'inéluctable et dans sa précipitation ontologique, démontrée à souhait par son parcours d'homme pressé, il s'attèle à accélérer l'échéance de sa déchéance et celle de ce qui reste de son pays face à l'Histoire et devant les hommes. Il a perdu la maitrise. Il n'est plus calme, il est aux abois ; face à ce constat, nous avons presque une obligation morale de le comprendre et de lui proposer de l'eau fraiche.
Oui, dans une perspective de relations internationales la France reste un partenaire privilégié du Sénégal, eu égard au volume de nos échanges commerciaux, de la diversité et la pluralité de nos accords et Conventions supposés apporter des avantages appréciés de part et d’autre. Elle contribue, en outre, de manière décisive dans le financement d'un grand nombre de programmes et de projets prioritaires de notre pays. Il faut, cependant, rappeler que cette situation est loin d'être motivée par une inclinaison naturelle de la France à être généreuse avec notre pays ; les enjeux stratégiques le justifient autant que la longévité des relations entre nos pays.
Seulement, les pays africains n’ont rien à craindre de la France, ni ses menaces enveloppées ni ses pressions voilées. Les pays de l’AES, pour leur part, ont déjà tourné le dos à ce qu’ils considèrent comme un facteur bloquant à leur aspiration légitime de souveraineté inconditionnelle.
Aujourd'hui, le pays de Macron n'a pas le choix que de procéder à une lecture actualisée de l'Histoire qui n'a jamais été une proposition statique mais plutôt le maelstrom de l'évolution des êtres, des peuples, des Nations avec son corollaire d'ajustements et de réajustements perpétuels. Dans son ouvrage " People count", James Rosenau fait état du caractère inévitable du réveil des peuples, qui relève d'un impératif épistémologique autant qu'historique. La France de Macron vient de comprendre qu'on ne peut s'asseoir sur le dos d'un homme debout.
Car l’homme debout ne se couche que pour mourir.
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HALTE AU RETOUR DU PARTI-ÉTAT
Elimane Haby Kane démonte la logique d'appropriation partisane qui menace l'idéal démocratique. Son intervention rappelle que le pouvoir, dans une démocratie moderne, appartient à tous, pas seulement aux militants du parti victorieux
Dans une intervention remarquée lors de l'émission "Objection" de Sud FM ce dimanche 12 janvier 2025, Élimane Haby Kane, président du Think tank Legs Africa, a vivement critiqué les controverses suscitées par les récentes nominations au sein du Conseil National de Régulation de l'Audiovisuel (CNRA), y voyant les signes inquiétants d'un retour aux pratiques du "parti-État".
"Nous sommes en train de vivre un retard de 60 ans", a déclaré l'analyste politique, faisant référence aux premières années post-indépendance marquées par la primauté du parti sur l'État. Selon lui, les pratiques actuelles rappellent dangereusement la période des relations entre Senghor et Mamadou Dia, où le parti devait d'abord se réunir avant toute décision étatique.
Le président de Legs Africa a particulièrement insisté sur l'inadéquation de ces méthodes avec les aspirations démocratiques modernes. "Dans une démocratie moderne comme celle à laquelle nous aspirons, il est inacceptable de dire que ce projet c'est mon projet, c'est moi qui l'applique au détriment de tout le reste", a-t-il souligné, rappelant que le président de la République est élu par l'ensemble des citoyens et non uniquement par les membres de son parti.
Cette dérive vers des pratiques partisanes dans la gestion de l'État constitue, selon Elimane Kane, une menace pour la construction d'institutions véritablement républicaines et impersonnelles. Il a appelé à un retour rapide aux principes fondamentaux de la République, où chaque Sénégalais doit être "considéré au même pied d'égalité".
L'expert a également mis en garde contre les conséquences de cette situation sur le débat public, notant une montée inquiétante de la violence verbale sur les réseaux sociaux et un risque d'ingouvernabilité si ces pratiques persistent.
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LE MBALAX EST EN DÉCLIN ET C'EST BIEN AINSI
Faute d’industries culturelles, les musiques sénégalaises peinent à s’exporter hors du pays. Youssou Ndour grâce à son intelligence musicale a réussi à sortir le mballax du Sénégal, mais cette musique est en «en fin de cycle» d’après l’artiste Cheikh Sow-
Anthropologue et artiste multidimensionnel, Cheikh Tidiane Sow est récemment rentré de Bordeaux, où il est établi, pour participer à Dakar à la première édition du festival Africa Diaspora. En marge de cet événement, l’artiste a répondu aux questions d’Africa Globe TV, mettant l’accent sur le manque d’industries culturelles en Afrique et soulignant que la musique traditionnelle sénégalaise est en perte de vitesse face à d’autres styles émergents dans le pays.
Très peu de pays africains disposent de véritables industries culturelles capables de promouvoir leurs créations hors du continent, à l’exception notable du Nigeria. Au Sénégal, pendant des décennies, grâce au génie de Youssou N'Dour, un modèle économique s’est construit autour du « mbalax ».
Cependant, selon Cheikh Tidiane Sow, cette musique sénégalaise est aujourd’hui en fin de cycle. Il estime néanmoins que ce déclin du « mbalax » pourrait être une bonne chose, car il ouvre la voie à l’émergence d’autres styles musicaux. Malgré tout, Youssou N'Dour a su continuer à faire vivre sa musique en l’adaptant au public étranger. Il revient désormais aux autres artistes de marcher dans les pas du « roi du mbalax »æ
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IL FAUT DIVISER LE PANAFRICANISME
Tous les panafricanismes ne sont pas logés à la même enseigne. Il y aurait de bons et de mauvais, selon le président de la Ligue panafricaine Umoja, M. Sidibé, qui a pris soin de classer Macky Sall, Diomaye Faye et Ouattara dans ces catégories.
Généraliser au Sénégal l’enseignement de l’anglais, langue stratégique dans le monde d’aujourd’hui, est une initiative fort louable des nouvelles autorités sénégalaises. Cependant, pour la Ligue panafricaine Umoja, il est tout aussi important d’inculquer dès le plus jeune âge les valeurs et principes du panafricanisme dans l’esprit des enfants. C’est l’avis exprimé par le coordonnateur de cette organisation panafricaine, Hamidou Sidibé.
M. Sidibé a récemment exprimé cette position devant la caméra d’AfricaGlobe Tv en marge d’un panel organisé dans le cadre de la première édition d’Africa Diaspora Festival. Dans cette entrevue, il a plaidé pour une redéfinition du véritable panafricanisme, car, selon lui, il existe aujourd’hui de faux panafricanistes qui dénaturent le concept par leur manière de faire qui ne sert pas les peuples d’Afrique, mais les intérêts exogènes.
Ainsi, d’après Hamidou Sidibé, parmi ceux qui se revendiquent panafricanistes sur le continent, il y a une distinction claire à faire entre la bonne graine à préserver et l’ivraie à écarter, qu’il considère comme nuisible au progrès panafricain. L’invité d’AfricaGlobe Tv estime qu’il est urgent de trier ces deux catégories et de reléguer l’ivraie dans la poubelle de l’histoire.
Dans sa classification, Hamidou Sidibé place des figures politiques comme Ousmane Sonko et Diomaye Faye ainsi que les dirigeants de l’Alliance des États du Sahel (AES) dans un camp, puis Macky Sall et Alassane Ouattara et Cie dans un autre.
Découvrez son analyse complète sur Africa Globe TV.
Africa Diaspora Festival est un événement initié par le journaliste et critique d’art Alassane Cissé. La première édition s’est tenue les 28 et 29 décembre 2024 à la Maison de la Culture Douta Seck.
Le festival a permis de rassembler de grands artistes africains et ceux de sa diaspora, ainsi que des acteurs de la société civile, du développement, et des chercheurs, afin de discuter et d’apporter leur soutien à l’unité africaine et au renforcement du panafricanisme grâce à la culture.
Pour l’initiateur du festival, « la souveraineté n’est pas seulement économique et alimentaire, mais aussi éditoriale et culturelle ». De nombreuses prestations ont été offertes au public lors de la nuit du 28 décembre par différents artistes.
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PLUS DE CULTURE, ENGENDRE MOINS DE CONFLITS
Si les régions sont moins servies, à Dakar, les événements culturels s'enchaînent non-stop. Pour le journaliste Alassane Cissé, c'est une bonne chose, car on ne se lasse jamais de culture. A contrario, cela apaise et garantit, peu ou prou, la paix sociale
Du 28 au 29 décembre 2024 s'est tenue à la Maison Douta Seck de Dakar la première édition de l'Africa Diaspora Festival. Un événement initié par le journaliste et critique d'art Alassane Cissé, par ailleurs promoteur du journal Patrimoine, qui se consacre à la culture. Interviewé en marge du festival, Alassane Cissé a expliqué que ce festival a pour objectif de mobiliser des artistes et intellectuels d'Afrique et de sa diaspora, la société civile et des acteurs du développement autour d'une même plateforme afin de contribuer à l'unité africaine par la culture.
Alors que la souveraineté est devenue le maître mot du nouveau régime en place à Dakar et dans certains pays de la sous-région, comme ceux de l’AES, Alassane Cissé a soutenu que la souveraineté n’est pas seulement alimentaire et économique, mais aussi culturelle et éditoriale. Donc ce rendez-vous culturel s’inscrit aussi dans cet élan de souveraineté retrouvée par certains pays de la région à travers un nouveau leadership a la tête des États.
Ainsi, des participants sont venus des cinq continents pour prendre part à cette première édition de ce festival tenu à la Maison de la Culture Douta Seck de Dakar. Des Africains, artistes et universitaires ont répondu présents.
Le 28 décembre, premier jour du festival, le public a eu droit à un concert de différents artistes présentant des rythmes musicaux variés, agrémenté du spectacle de Laye Ananas en hommage aux militaires victimes du Camp Thiaroye. Ce spectacle époustouflant a été ponctué par des acrobates des The Lions, qui ont donné des frissons aux spectateurs.
Pour Alassane Cissé, il s'agit aussi d'amener sa génération à accomplir sa mission dans le sillage de ce que le panafricaniste guadeloupéen Frantz Fanon avait indiqué.
L’Institut culturel italien a accueilli une exposition off dans le cadre du Dak’Art 2024, qui s’inscrit également dans le Parcours. Le projet, intitulé « Souvenirs d’Italie », met en lumière trois jeunes artistes prometteurs ayant la particularité d’être Italiens tout en étant d’origine africaine : Binta Diaw, Adji Dieye et Delio Jasse.
Leurs créations, présentées de manière collective, explorent des thématiques telles que la mémoire, la post-colonialité et l’émigration. La sélection des artistes a été réalisée par Eugenio Viola, l’un des commissaires d’exposition italiens les plus influents à l’international, actuellement basé en Colombie.
Selon la directrice de l’Institut, Serena Cinquegrana, « grâce à la culture et à l’art, Italiens et Sénégalais peuvent mieux se connaître et se rapprocher ».
LA CAPITALE INTROUVABLE DE L'EMPIRE MALIEN
De la Guinée au Sénégal en passant par le Mali actuel, chaque pays d'Afrique de l'Ouest revendique avoir abrité cette cité mythique. Pourtant, malgré des décennies de recherches, son emplacement exact reste aujourd'hui un mystère
(SenePlus) - Dans un article fouillé, Le Monde revient sur l'une des plus grandes énigmes de l'histoire médiévale africaine : la localisation de la capitale de l'empire du Mali, cette puissance qui rayonna du XIIIe au XVIIe siècle sur une grande partie de l'Afrique de l'Ouest.
La description qu'en fait le célèbre voyageur Ibn Battuta évoque une cité médiévale prospère, dotée d'une mosquée, d'un palais, d'entrepôts et d'un quartier réservé aux étrangers. Les échanges commerciaux y étaient florissants, reliant la ville à Sijilmassa au Maroc et au Caire, mais aussi au sud du Sahel. On y négociait or, sel, cauris et céramiques dans des fours à poterie actifs.
Pourtant, comme le confirme l'archéologue malien Mamadou Cissé cité par Le Monde, "au stade actuel des connaissances, je ne peux pas déterminer l'emplacement de la capitale de l'empire du Mali". Cette disparition s'explique en partie par les matériaux de construction utilisés : le banco, un mélange de terre et de paille particulièrement vulnérable à l'érosion.
L'empire malien continue de fasciner les chercheurs, notamment pour sa richesse légendaire incarnée par Mansa Moussa, son dirigeant du XIVe siècle, dont la fortune est aujourd'hui comparée sur les réseaux sociaux à celle des milliardaires contemporains.
La quête de cette capitale perdue a donné lieu à de multiples théories. L'historien français Hadrien Collet parle même d'"obsession". Si l'anthropologue Claude Meillassoux a proposé l'est du Sénégal, c'est la ville de Niani en Guinée qui s'est longtemps imposée comme hypothèse privilégiée.
L'historien malien Doulaye Konaté rappelle le contexte politique de ces recherches : "À l'indépendance, les Républiques malienne et guinéenne ont voulu établir un lien avec la mémoire prestigieuse du sultanat". Modibo Keïta, premier président du Mali, revendiquait ainsi une filiation avec Soundiata Keïta, le fondateur de l'empire.
Une nouvelle piste a été proposée en 2021 par l'historien François-Xavier Fauvelle, qui identifie une zone au nord-est de Ségou, au Mali, décrite comme un "seuil" entre mondes islamique et païen, désertique et fluvial. Malheureusement, l'insécurité dans la région empêche toute fouille archéologique.
Cette recherche a néanmoins fait progresser la connaissance historique. Elle a notamment permis de remettre en question certaines idées reçues. Ainsi, comme le souligne Doulaye Konaté, "il semblerait que 'l'empire mandingue' était en fait très multiculturel, tant à son époque que dans ses héritages". Les chercheurs ont également découvert que la prospérité de l'empire reposait autant sur l'agriculture et l'artisanat que sur le commerce transsaharien.
La capitale pourrait même n'avoir jamais existé sous la forme imaginée, certains chercheurs évoquant la possibilité d'une cour itinérante, remettant ainsi en question une vision peut-être trop européenne du pouvoir médiéval africain.