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21 avril 2025
Société
LE DÉPART DE L’ARMÉE FRANÇAISE INQUIÈTE A DAKAR
"Ne pas être les agneaux du sacrifice." Tel est le cri du cœur des employés sénégalais de l'armée française. La nouvelle politique de souveraineté de Diomaye menace directement les moyens de subsistance de près de 500 familles
(SenePlus) - Le départ programmé de l'armée française du Sénégal cette année provoque de vives préoccupations chez les employés locaux. Selon l'AFP, plusieurs centaines de civils sénégalais se sont rassemblés mercredi à Dakar pour exprimer leurs inquiétudes et revendiquer des conditions équitables de licenciement et de reclassement.
Cette décision historique s'inscrit dans le contexte politique du nouveau président Bassirou Diomaye Faye, arrivé au pouvoir en 2024. Son programme prévoit la fin de toute présence militaire étrangère sur le territoire national, marquant une rupture significative dans les relations franco-sénégalaises.
L'impact social de ce retrait s'annonce considérable. D'après l'AFP, les installations militaires françaises à Dakar et ses environs emploient directement environ 170 personnes, avec un effectif total oscillant entre 400 et 500 personnes en incluant les sous-traitants. Le secrétaire général du syndicat du personnel des Éléments français au Sénégal (EFS), Djibril Ndiaye, a exprimé les attentes des travailleurs : soit une réintégration dans les services de l'État sénégalais, soit un accompagnement pour leur réinsertion professionnelle.
L'histoire semble se répéter pour ces employés. En 2011, rappelle l'AFP, une précédente réorganisation de l'armée française avait déjà entraîné des centaines de pertes d'emplois. Les syndicats, refusant d'être les "agneaux du sacrifice", réclament aujourd'hui "un plan social meilleur que celui d'alors".
Face à ces inquiétudes, le commandant des EFS, le général de brigade Yves Aunis, a tenu à rassurer le personnel. Selon ses déclarations à l'AFP, l'État français est "très conscient des enjeux humains et des impacts sur les familles sénégalaises". Il a promis le respect du droit du travail sénégalais et de "bonnes conditions de départ", assurant qu'"il y aura un plan de licenciement" et qu'"il n'y aura pas de mesquinerie".
Comme le souligne l'AFP, bien que le Sénégal ait été l'un des alliés africains les plus fidèles de la France depuis son indépendance en 1960, la nouvelle administration souhaite désormais placer la France sur un pied d'égalité avec les autres partenaires étrangers, revendiquant une souveraineté pleine et entière.
TAHIROU SARR, LA VALSE DES MILLIARDS
L’homme d’affaires Tahirou Sarr, originaire de Horéfondé, dans le département de Matam est cité dans une affaire impliquant des transactions financières suspectes d’un montant total de 125 milliards de FCfa.
L’homme d’affaires Tahirou Sarr, originaire de Horéfondé, dans le département de Matam est cité dans une affaire impliquant des transactions financières suspectes d’un montant total de 125 milliards de FCfa.
Ces opérations, considérées comme des mécanismes potentiels de blanchiment de capitaux, impliqueraient des sociétés écrans et des transferts de fonds injustifiés entre différents comptes bancaires. Bien que son implication directe ne soit pas encore établie, son nom apparaît dans les rapports d’enquête.
Son nom a été, en outre, associé à plusieurs controverses judiciaires. En février 2024, il a été jugé par défaut pour des accusations de faux et usage de faux, ainsi que d’escroquerie au jugement, liées à une affaire foncière à Dakar. Les plaignants lui réclamaient des dommages et intérêts s’élevant à 3,9 milliards de FCfa.
MAHMADANE SARR, DANS LES FILETS DU PARQUET FINANCIER
Il est accusé d’avoir perçu plus de 14 milliards de FCfa entre 2020 et 2023 dans le cadre de contrats de location de véhicules de luxe avec l’État sénégalais, facturant en moyenne 2 milliards de FCfa par an.
Mahmadane Sarr a été placé sous mandat de dépôt par le Parquet du Pool judiciaire financier (Pjf). Il est accusé d’avoir perçu plus de 14 milliards de FCfa entre 2020 et 2023 dans le cadre de contrats de location de véhicules de luxe avec l’État sénégalais, facturant en moyenne 2 milliards de FCfa par an.
Les véhicules fournis comprenaient des modèles prestigieux tels que Toyota, Mercedes, Bmw et Nissan Patrol, utilisés notamment lors de déplacements officiels et de campagnes électorales. Mahmadane Sarr est un entrepreneur sénégalais, fondateur et Président Directeur Général de Lansar Auto, une Société Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (Suarl) créée en 2017.
En effet, en application du décret 2021-03 du 06 Janvier 2021 relatif aux véhicules administratifs, l’Etat du Sénégal avait engagé une réforme en profondeur des modalités d’acquisition, d’utilisation et de gestion des véhicules administratifs.
Son principal objectif était de «réduire les dépenses budgétaires liées à l’acquisition, l’utilisation, la réparation et l’entretien des véhicules administratifs, tout en faisant participer le secteur privé à la prise en charge des besoins de déplacement des structures de l’Administration, en vue de rationaliser et d’optimiser son parc automobile», avait indiqué le communiqué d’alors daté du jeudi 13 octobre 2022.
Outre ces marchés de location annuelle avec la Présidence de la République, Mahmadane Sarr avait signé plusieurs contrats de location de véhicules avec les ministères et d’autres autorités du régime sortant de Macky Sall, ce qui lui rapportait beaucoup d’argent.
Fils de Mbaye Sarr, le patron de Senecartours, Dane Sarr est spécialisé dans le transport et la location de voitures. Son entreprise dispose d’un capital social de 25 millions de FCfa et offre une gamme diversifiée de véhicules, notamment des berlines, des 4×4, des voitures de luxe, ainsi que des bus et minibus.
Le chef de l'État, président du Conseil supérieur de la magistrature, va présider ce jeudi 16 janvier 2025 à la Cour suprême, sa première rentrée solennelle des Cours et Tribunaux
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye, président du Conseil supérieur de la magistrature, va présider ce jeudi 16 janvier 2025 à la Cour suprême, sa première rentrée solennelle des Cours et Tribunaux.
Ce rendez-vous annuel qui marque l’ouverture de l’année judiciaire, mettra en exergue le thème « Droit de grève et préservation de l’ordre public ».
Une rencontre des acteurs clés du système judiciaire
La cérémonie réunira l’ensemble des acteurs du système judiciaire sénégalais, parmi lesquels magistrats, avocats, représentants du ministère de la Justice et experts en droit. Cet événement solennel sera l’occasion de dresser un état des lieux de la justice, de débattre des défis auxquels les juridictions font face et d’identifier des solutions pour améliorer leur efficacité.
Un thème au cœur des enjeux sociaux
Le choix du thème « Droit de grève et préservation de l’ordre public » met en lumière une problématique sensible dans un contexte où les revendications sociales se multiplient. Il s’agira de réfléchir sur les moyens de garantir l’exercice du droit de grève, reconnu comme un droit fondamental, tout en veillant à préserver l’ordre public, indispensable à la stabilité sociale et économique. La réflexion portera sur les mécanismes juridiques et institutionnels nécessaires pour harmoniser ces deux impératifs, renforçant ainsi la confiance des citoyens dans la justice.
CE QUE DIT LE RAPPORT QUI ACCABLE L'AMNISTIE
Un recours effectif impossible, la vérité enterrée, l'impunité garantie. Tel est le triple constat dressé par le document publié ce mercredi 15 janvier par le Rule of Law Impact Lab de Stanford et l'Afrikajom Center
(SenePlus) - Dans un rapport publié ce mercredi 15 janvier 2025, le Rule of Law Impact Lab de la Stanford Law School et le think-tank Afrikajom Center livrent une analyse juridique approfondie de la loi d'amnistie adoptée en mars 2024. Leur conclusion est sans appel : cette législation contrevient aux obligations internationales du pays.
Le document revient d'abord sur le contexte troublé ayant conduit à cette loi. Entre février 2021 et février 2024, le Sénégal a traversé une période de fortes tensions politiques. Selon Amnesty International, cité dans le rdocument, plus de 60 personnes ont été tuées lors de manifestations durant cette période. Human Rights Watch, également cité, fait état d'environ un millier d'arrestations, dont beaucoup auraient été accompagnées de détentions arbitraires et de mauvais traitements.
Le rapport documente plusieurs cas précis. Ainsi, lors des manifestations des 9 et 10 février 2024 contre le report des élections, "les forces de sécurité sénégalaises ont tué trois personnes, dont un garçon de 16 ans", selon Amnesty International. Les 1er et 2 juin 2023, "au moins 23 personnes dont trois enfants auraient été tuées et 390 autres auraient été blessées à Dakar et à Ziguinchor", rapporte le texte.
C'est dans ce contexte que le parlement sénégalais a adopté, le 6 mars 2024, une loi d'amnistie couvrant l'ensemble des faits liés aux manifestations politiques survenus entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024. Le texte, promulgué le 13 mars, s'applique tant aux manifestants qu'aux forces de l'ordre.
Les auteurs du rapport identifient quatre violations majeures du droit international :
Premièrement, la loi ne garantit pas aux victimes un recours effectif. Si l'article 3 précise que "l'amnistie ne préjudicie pas aux droits des tiers", les juristes soulignent qu'en interdisant les enquêtes pénales, le texte prive en pratique les victimes des moyens d'établir les responsabilités, même dans le cadre de procédures civiles.
"En procédure civile, la charge de la preuve incombe au plaignant", explique le rapport. "En l'absence d'une enquête pénale visant à recueillir des preuves [...] une victime de violations des droits de l'homme perpétrées par des agents de l'État sénégalais aurait du mal à fournir des preuves suffisantes."
Deuxièmement, selon l'analyse, la loi viole le droit à la vérité, tant pour les victimes que pour la société sénégalaise dans son ensemble. Le rapport s'appuie notamment sur la jurisprudence de la Cour de justice de la CEDEAO, qui a établi que "les lois d'amnistie ne sauraient constituer un voilage forcené du passé".
Troisièmement, le texte contrevient à l'obligation du Sénégal d'enquêter et de poursuivre les auteurs de violations flagrantes des droits humains. Les analystes citent l'Observation générale n°36 du Comité des droits de l'homme de l'ONU, selon laquelle "les immunités et amnisties accordées aux auteurs d'homicides intentionnels [...] sont, en règle générale, incompatibles avec l'obligation de respecter et de garantir le droit à la vie".
Enfin, les juristes critiquent le caractère général et inconditionnel de l'amnistie, qui n'exige aucune contrepartie des bénéficiaires, notamment en termes de divulgation de la vérité.
Le rapport conclut par trois recommandations principales à l'État sénégalais : garantir un recours effectif aux victimes, assurer le droit à la vérité, et permettre des poursuites pénales contre les auteurs de violations graves.
Une évolution pourrait être en vue : le 27 décembre 2024, comme le relève le document, le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé qu'un projet de loi visant à rapporter cette amnistie serait soumis à l'Assemblée nationale. Il a également évoqué l'inscription au budget de crédits destinés à l'indemnisation des victimes.
CAP SUR 2026 POUR LA LIVRAISON COMPLÈTE DES 1 700 VILLAS DE LA CITÉ DES AKYS
Ce projet pharaonique, qui a déjà livré 1 250 villas, transforme le quotidien des familles modestes sénégalaises. À Bambilor, chaque nouvelle maison représente un espoir pour l'avenir et un moteur pour l'économie locale
Avec déjà 1 250 villas livrées, la Cité des Akys se rapproche de son objectif final de 1 700 villas, prévu pour 2026. Ce projet est plus qu’un simple programme immobilier, il représente une solution durable à la crise du logement qui affecte particulièrement les ménages à revenus modestes au Sénégal.
« C’est une grande fierté pour nous de voir autant de familles s’installer dans leurs nouvelles maisons », déclare le responsable du service client. « Nous nous efforçons de respecter nos engagements afin que d’ici 2026, toutes les villas soient livrées et pleinement opérationnelles, offrant un cadre de vie agréable et sécurisé. »
Un impact social et économique
Au-delà de la simple construction de logements, la Cité des Akys joue un rôle clé dans le développement économique de la région de Bambilor. En générant des emplois locaux et en améliorant les infrastructures, ce projet contribue à dynamiser l’économie régionale tout en répondant à un besoin crucial en logements.
Une vision pour l'avenir
Avec des objectifs ambitieux et une approche résiliente face aux obstacles, le promoteur de la Cité des Akys est bien placé pour devenir un acteur clé de la réduction du déficit de logement au Sénégal. Alors que le projet avance vers sa phase finale, il représente un symbole d’espoir pour de nombreuses familles qui rêvent d’accéder à la propriété.
En 2026, lorsque les 1 700 villas auront toutes été livrées, la Cité des Akys aura marqué un tournant dans l’histoire du logement sénégalais, tout en contribuant à améliorer les conditions de vie de milliers de citoyens.
LE CARNET DE CHÈQUES AFRICAIN DE KADHAFI
Le guide libyen s'était fait le banquier des puissants comme des rebelles. Un système bien rodé qui éclaire les accusations de financement illégal de la campagne de Nicolas Sarkozy actuellement débattues en procès en France
(SenePlus) - Alors que se poursuit le procès Sarkozy-Kadhafi à Paris, où l'ancien président français est jugé pour un présumé "pacte de corruption" avec le dirigeant libyen, une plongée dans les méthodes du guide libyen révèle un système bien rodé de distribution de largesses à travers l'Afrique. Selon Le Monde, cette pratique était une constante de sa politique d'influence pendant ses quatre décennies au pouvoir.
Fort des immenses réserves pétrolières de son pays - estimées à 48,4 milliards de barils, les plus importantes d'Afrique - Mouammar Kadhafi avait fait des cadeaux et investissements massifs sa marque de fabrique diplomatique. "Il ne se déplaçait jamais sans des valises d'argent liquide lors de ses visites à l'étranger", confie au qu quotidien français, un proche de plusieurs présidents africains de l'époque.
Une générosité calculée qui s'illustre jusque dans les moindres détails : en janvier 2009 à Conakry, rapporte Le Monde, le guide offrait un Toyota Land Cruiser blindé au capitaine Moussa Dadis Camara, alors nouvel homme fort de la Guinée, lors d'une visite éclair de trois heures à l'aéroport. Mais ce n'était qu'une goutte d'eau dans l'océan des largesses libyennes.
L'ampleur des sommes en jeu donne le vertige : en 2018, selon le journal, le gouvernement libyen évoquait 67 milliards de dollars de prêts et d'investissements à récupérer à travers l'Afrique et le monde arabe. Des fonds notamment dirigés vers l'Afrique du Sud, la Tanzanie, la Zambie, la Côte d'Ivoire, le Niger ou l'Ouganda.
Cette manne servait aussi à financer des mouvements rebelles, comme l'ANC de Nelson Mandela en Afrique du Sud. D'après Le Monde, lors d'une tournée de remerciements en 1990, Mandela obtint "plusieurs millions de dollars" de Kadhafi. "Les responsables de tous crins venaient à Tripoli parce qu'il y avait de l'argent à prendre", explique une source citée par le journal.
L'activisme financier libyen était tel que, selon Patrick Haimzadeh, ancien diplomate français en poste à Tripoli cité par Le Monde, "le nombre de visites de chefs d'États africains à Tripoli s'élevait à trois ou quatre par semaine en moyenne". Le journaliste Vincent Hugeux note dans sa biographie que "entre 1976 et 1983, la main de la Libye laisse ses empreintes sur une dizaine d'aventures putschistes".
Au-delà du soutien aux rébellions, Kadhafi investissait massivement dans l'économie africaine via le fonds Libya Africa Portfolio. Le professeur Etienne Damome, évoqué par Le Monde, détaille ces investissements : centres islamiques universitaires, mosquées, écoles coraniques, fermes agricoles, banques et infrastructures diverses.
Cette stratégie visait un objectif ambitieux : devenir le "raïs de l'Afrique". Si Kadhafi réussit à faire remplacer l'Organisation de l'union africaine par l'Union africaine en 1999, son influence réelle resta limitée. Comme le confie au Monde un médiateur l'ayant bien connu : "Certes, des dirigeants africains continuaient de prendre son argent, mais plus personne ne prenait au sérieux celui qui s'était autoproclamé 'roi des rois d'Afrique'".
DES CLIENTS APPROUVENT LA MESURE D'IMMATRICULATION DES MOTOTAXIS
La décision du gouvernement de procéder à la régulation du transport par mototaxis, communément appelés « tiak-tiak », dont la cylindrée est supérieure à plus de 49 centimètres cubes (cc) d’ici le 13 mars prochain, recueille l’adhésion d’usagers
La décision du gouvernement de procéder à la régulation du transport par mototaxis, communément appelés « tiak-tiak », dont la cylindrée est supérieure à plus de 49 centimètres cubes (cc) d’ici le 13 mars prochain, recueille l’adhésion d’usagers interrogés par l’APS.
Ces Dakarois, habitués à ce moyen de transport et de livraison rapide dans une ville confrontée à des embouteillages gigantesques sur plusieurs artères de la capitale sénégalaise, évoquent tous la raison sécuritaire pour justifier leur avis.
Rencontrés à différents endroits de Dakar, ils saluent la mesure du gouvernement qui vise à doter chaque moto d’une immatriculation. Une sorte de carte d’identité du deux-roues motorisé, qui permet d’avoir, par exemple, des informations sur le propriétaire ou le conducteur au cas où un accident ou une infraction impliquant l’un ou l’autre surviendrait.
Les usagers, en tout cas, apprécient la mesure de régulation de ce type de transport apparu dans nos villes, durant les cinq dernières années. Ils la jugent même ‘’nécessaire’’ pour améliorer la sécurité routière et renforcer le contrôle de ce moyen de transport devenu l’outil de travail à la mode auprès d’une jeunesse en quête d’emploi.
« Une moto doit être immatriculée, avoir une police d’assurance et son conducteur détenir un permis de conduire valide », lance Mamadou, un client régulier des ‘’tiak-tiak’’, qui se dirige d’ailleurs ce jour-là vers le rond-point ‘’Khaïma’’, non loin des allées Cheikh Sidaty Aidara, à Niary Tally, lieu de convergence des ‘’jakartamen’’ et autres livreurs en moto.
Les ronds-points, justement, l’angle des rues, là où les fameux cars rapides stationnent temporairement le temps de prendre des passagers, les trottoirs jouxtant les feux de signalisation, sont devenus des lieux de stationnement improvisées de deux-roues motorisés.
Pour Mamadou, la police d’assurance est essentielle pour protéger à la fois les conducteurs et les passagers en cas d’accident.
Vingt accidents mortels impliquant des motos contre 8 pour les véhicules en un an
Selon les données de la section des accidents du commissariat central de Dakar, en un an, de janvier 2024 à janvier 2025, 20 personnes sont mortes dans des accidents de motos contre seulement 8 pour les véhicules. Le nombre d’accidents corporels (blessures et séquelles post-traumatiques), quant à eux, font le double de celui enregistré dans les accidents de voitures, qui s’élève à 447 durant la même période.
La décision du gouvernement portant immatriculation des mototaxis s’inscrit dans une volonté de renforcer le contrôle de la circulation des motocycles de plus de 49 centimètres cubes, d’améliorer la sécurité routière et des populations. En effet, plusieurs cas d’agression et de vols à l’arraché impliquant des cyclomoteurs ont été notés. Certains devenant d’ailleurs viraux sur les réseaux sociaux.
Bathie, un usager trouvé au rond-point « Jet d’eau », dans le quartier de la SICAP, pense savoir que ‘’cette mesure permettra de lutter contre les infractions routières fréquentes commises par les motocyclistes, comme le vol ou le délit de fuite, et de faciliter l’identification de leurs auteurs’’.
Pour toutes ces raisons, le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens a promis, dans un communiqué en date du 2 janvier 2025, de rendre obligatoire l’immatriculation de toutes les motos, sous peine d’être mises en fourrière à partir du 13 mars.
Cette décision gouvernementale faisant suite à la circulaire de la Primature, datée du 13 décembre 2024 et portant sur des mesures strictes destinées à améliorer la sécurité routière dans tout le pays, a été transmise aux ministères des Forces armées, de l’Intérieur, des Finances et des Transports, en vue d’une application immédiate.
L’État a, dans le même temps, pris des mesures d’accompagnement rendant gratuite l’obtention des pièces administratives à fournir pour l’acquisition de la plaque d’immatriculation.
Ainsi, les propriétaires des cylindrées doivent fournir divers documents, tels que les déclarations de douane et le certificat de mise à la consommation. Une fois ces documents vérifiés, l’État prend en charge les frais de traitement jusqu’à l’obtention de la carte grise. Les propriétaires devront ensuite payer pour faire inscrire le numéro d’immatriculation sur leur moto.
Le paiement des frais d’immatriculation : la pomme de discorde
Le coût de l’immatriculation, qui s’élève à 30 000 francs CFA constitue justement la pomme de discorde entre les autorités et ces derniers, qui ont dernièrement manifesté leur colère dans des villes du pays comme Kaolack et Ziguinchor.
Or, se défend le gouvernement, l’immatriculation d’une moto est une activité dévolue à des concessionnaires privés. ‘’Après l’obtention gratuite de la carte grise, le propriétaire de la moto doit en trouver un, qui se chargera de la confection de la plaque avec le numéro d’immatriculation’’, indique Moustapha Gueye, conseiller technique en sécurité routière au ministère des Transports terrestres et aériens, interrogé par la télévision publique, RTS.
Par ailleurs, souffle un amateur de grosse cylindrée, qui préfère garder l’anonymat, si des conducteurs rechignent à faire immatriculer leurs motos Jakarta, prétextant le refus des services de police de leur faire des copies de leurs documents en vue de la régularisation, c’est que ‘’l’origine de leurs motocycles est douteuse’’. ‘’Il est clair que le vendeur d’une moto volée ne va pas procurer un acte de vente à l’acheteur’’, dit-il. D’où l’impossibilité pour ce dernier de se faire délivrer un Certificat de mise à la consommation (CMC), qui est un document obligatoire pour l’immatriculation des mototaxis de plus de 49 cc.
A Matam, région du nord du pays, par exemple, l’obtention de ce précieux sésame constitue la principale difficulté des propriétaires de deux-roues motorisés, à en croire le chef de la Division régionale des transports routiers.
‘’Le CMC reste le principal problème auquel sont confrontés plusieurs conducteurs de motos de la région de Matam, qui ont du mal à présenter un acte de vente’’ en bonne et due forme, signale Abdoulaye Sarr, au correspondant de l’APS.
Toujours est-il que le gouvernement reste inflexible sur la régularisation de la circulation des motocycles, tout en facilitant le processus de l’immatriculation par la délocalisation des centres de dépôt des documents et en dématérialisant la prise de rendez-vous.
Toutes choses qui participent à ‘’rendre ce moyen de transport et de livraison plus sûr’’, selon Yacine, une jeune fille, qui aime être supportée sur une moto, les cheveux au vent.
Elle espère qu’avec la mesure obligatoire d’immatriculation, ‘’les conducteurs de motos respecteront davantage le code de la route et les feux de signalisation, et qu’ils ne prendraient pas la fuite sans conséquence dès lors qu’ils seront impliqués dans des accidents et autres infractions’’.
LA SOLUTION DU CAS PAR CAS POUR L'AMNISTIE
Alors qu'un rapport conjoint Stanford-Afrikajom Center pointe les dérives de la loi d'amnistie, Alioune Tine suggère un compromis : une abrogation partielle qui épargnerait les manifestants mais permettrait de poursuivre les auteurs de crimes
(SenePlus) - Une solution médiane pourrait émerger dans le débat sur la controversée loi d'amnistie de mars 2024. Dans un entretien accordé à RFI ce 15 janvier 2025, Alioune Tine, fondateur du think tank Afrikajom Center, propose une "abrogation partielle" de cette législation qui couvre actuellement tous les actes liés aux manifestations politiques entre février 2021 et février 2024.
Cette approche nuancée permettrait de maintenir l'amnistie pour les manifestants tout en autorisant les poursuites contre les auteurs de violations graves des droits humains. "Les gens qui ont été arrêtés pour avoir manifesté [resteraient amnistiés], mais toutes les personnes qui ont été auteurs de tortures, auteurs d'exécutions extra-judiciaires, ces gens doivent être jugés parce que les victimes en ont besoin", explique l'expert des droits humains.
Cette proposition intervient dans un contexte particulier. Un rapport conjoint de l'Université de Stanford et d'Afrikajom Center, publié lce même jour, qualifie la loi actuelle de violation du droit international. Selon Alioune Tine, si cette loi a initialement servi de "remède" pour sortir d'une impasse politique, elle constitue aujourd'hui un "poison" en garantissant l'impunité pour des crimes imprescriptibles.
Les enjeux sont considérables pour les familles des victimes. Les proches "des Didier Badji, des Fulbert Sambou, des Mankabou, décédés en détention" réclament la vérité sur ces drames. "Ils ont ce droit, le droit à la vérité, ils ont le droit à la justice", insiste le fondateur d'Afrikajom Center.
La configuration politique actuelle pourrait favoriser cette évolution législative. La majorité parlementaire détenue par les forces de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko permettrait techniquement une modification de la loi. Pour Alioune Tine, cette abrogation partielle constituerait une étape nécessaire vers une véritable réconciliation nationale. "La réconciliation nationale ne peut arriver qu'après effectivement que les gens soient jugés, reconnaissent leur tort et s'amendent auprès de la société", souligne-t-il.
Cette proposition d'abrogation partielle pourrait ainsi offrir un équilibre entre la nécessité de maintenir la paix sociale et l'impératif de justice pour les victimes de violations graves des droits humains.
par Mamadou Adje
PLAIDOYER CONTRE UNE DETTE SANS PROVISION PAR UNE PIQÛRE DE RAPPEL À PANAME
EXCLUSIF SENEPLUS - Vous ne ferez pas moins que l'Amérique, qui a libéré la France, soutenue par le sang des Africains, versé aux son des canons, en acceptant de bonne foi, notre choix de souveraineté clairement exprimé par nos dirigeants
Monsieur le président, les Africains ne vous ont pas remercié ou pas suffisamment, pour avoir débarrassé le continent du "terrorisme".
Je ne sais si j'en ai l'envergure, ce dont je doute fort, mais je voudrais, au nom de tous les "Africains libérés" par la France des griffes du terrorisme et offerts en victimes expiatoires à la gueule des "djiadhistes", vous dire merci d'avoir plié bagages, ou d'être en train de le faire, en vous rappelant toutefois, quelques formules de politesse que vous avez oublié de rendre à l'Afrique.
Vous avez oublié de dire merci aux "tirailleurs" pour avoir participé à sauver la France du "Lieber Straume" que lui promettait un homme à la moustache légendaire.
Vous avez oublié pendant longtemps, de faire amende honorable pour vos grands-pères, quand ils ont "blanchi" les combattants à la lisière de Paris, trop noirs à leur goût pour l'ultime parade et massacré leurs frères d'armes à Thiaroye pour une poignée de francs.
Vous avez oublié de dire merci à l'Afrique équatoriale, d'avoir ouvert les bras à la "France libre" à Brazzaville quand, sans domicile fixe, elle écumait les océans à la recherche d'un pied à terre.
Vous avez aussi oublié de dire merci au Niger pour avoir éclairé la France depuis Arlit, elle-même plongée dans le noir.
Vous avez oublié de dire merci aux 2400 soldats de "l'opération Fatim" (Forces Armées Tchadiennes au Mali) quand les combattants tchadiens, ayant attaqué les djiadhistes retranchés dans la vallée d'Amatetai, difficile d'accès, à Kidal et Gao, pour reduire les résistances dans la profondeur ont facilité les opérations de ratissage de "Serval".
C'est une foultitude de remerciements, dont je n'ai cité que les plus flagrants, que vous avez oublié de présenter à l'Afrique qui a tout donné à la France, au prix de sa propre survie et de celle de ses fils, qu'il me plait, si besoin était, de vous rappeler.
Au demeurant la nécessité de sécurité, ne peut racheter cette impératif de souveraineté, qui souffle sur votre ancienne chasse gardée. Celle-ci a été à bonne école, pour apprendre de vous, que l'on pouvait éconduire son libérateur au nom de la souveraineté.
En effet, n'avez -ous pas demandé, dès 1958, aux libérateurs Américains ayant débarqué en Normandie et en Provence, de plier bagages, malgré la nécessité de faire face au spectre de la destruction nucléaire grondant depuis l'Est ?
Ainsi paré de votre souveraineté, comme d'une armure d'airain, vous avez su faire face aux risques inhérents à la "guerre froide".
Ce faisant vous avez su réorganiser votre défense autour de la "suffisance nucléaire" par une "dissuasion" portée par la Triade, Sous Marins Nucléaires Lanceurs d'Engins (SNLE), Force Océanique Stratégique (Fost) et Forces Aérienne Stratégique (Fas).
Ainsi aujourd'hui, la France est la seule puissance nucléaire de l'Union européenne, car "ne voulant dépendre de personne dès lors que sa survie pourrait être mise en cause par un adversaire".
Au nom de cette souveraineté, vous vous êtes aussi retiré du Commandement Allié Intégré de l'OTAN, pour conserver votre liberté d'action et votre indépendance dans le choix de l'emploi de vos capacités militaires.
Les Américains vous ont ils exigé des remerciements et des courbettes ? J'en doute fort puisque dès 1961, le président Kennedy a fait une visite officielle historique en France avec Jacqueline, ayant mis Paris à ses pieds, accueillis en grandes pompes par le "souverainiste" De gaulle, avant même de lancer son fameux "Ich bin ein Berliner" en 1963 dans l'ancienne capitale du 3eme Reich divisée.
Ce fairplay américain face à De gaulle, aurait dû vous inspirer face aux Africains ne réclamant que le droit de "dissoudre les liens politiques qui l'ont attaché à un autre, et de prendre parmi les puissances de la terre, la place séparée et égale à laquelle les lois de la nature et du Dieu de la nature lui donnent droit", dixit Thomas Jefferson (La Déclaration d'indépendance).
Ainsi après ce plaidoyer, j'ose espérer que vous nous accepterez ce droit, sans réclamer outre mesure des remerciements "sans provision", tout en acceptant de faire amende honorable pour tout ce que votre pays a fait subir au continent.
En définitive, vous ne ferez pas moins que l'Amérique, qui a libéré la France, soutenue par le sang des Africains, versé aux son des canons, en acceptant de bonne foi, notre choix de souveraineté clairement exprimé par nos dirigeants.
Nous pourrons peut être ainsi un jour, dans le respect mutuel, faire le choix souverain, de danser ou pas, ensemble, aux sons des violons !