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21 avril 2025
Société
25 CANDIDATS À LA MIGRATION IRRÉGULIÈRE INTERPELLÉS À NGUÉNIÈNE
Les forces de sécurité ont ouvert une enquête pour identifier et arrêter les organisateurs de ce voyage irrégulier. Les autorités appellent à une vigilance accrue et renforcent les efforts pour mettre fin à ce phénomène.
La brigade de gendarmerie de Joal a interpellé 25 candidats à la migration irrégulière, dont 23 Sénégalais et 2 Guinéens, dans une maison inhabitée à Mbodienne Plage, commune de Nguéniène. Cette opération relance le débat sur la lutte contre l’émigration clandestine à Mbour.
La lutte contre la migration irrégulière se poursuit à Mbour. Ce jeudi 16 janvier, la brigade de gendarmerie de Joal a mené une opération qui a conduit à l’interpellation de 25 candidats à l’émigration irrégulière. Parmi eux, 23 Sénégalais et 2 Guinéens ont été découverts dans une maison inhabitée située à Mbodienne Plage, dans la commune de Nguéniène.
Interrogés , les candidats ont révélé avoir déboursé entre 350 000 et 900 000 francs CFA au convoyeur pour tenter de rallier les îles Canaries, destination prisée des migrants. Ce coup de filet survient après une période d’accalmie, témoignant de la persistance des tentatives de départs vers l’Europe malgré les dangers encourus.
Les forces de sécurité ont ouvert une enquête pour identifier et arrêter les organisateurs de ce voyage irrégulier. Les autorités appellent à une vigilance accrue et renforcent les efforts pour mettre fin à ce phénomène.
Dans le cadre de ces actions, une rencontre a été organisée sous la direction du préfet du département de Mbour, Amadou Diop, qui a officiellement annoncé le démarrage des activités du comité départemental de lutte contre la migration irrégulière. Ce comité, créé le 5 octobre dernier par le ministre de l’Intérieur Jean Baptiste Tine, vise à intensifier la sensibilisation et les mesures préventives dans cette région devenue un point de départ stratégique pour les candidats à l’émigration irrégulière.
Le défi reste immense, mais les autorités réaffirment leur détermination à combattre ce fléau et à offrir des alternatives durables aux jeunes tentés par le voyage périlleux vers l'Europe.
VERS UNE UNITÉ DE FABRICATION DE SERVIETTES HYGIÉNIQUES AU SÉNÉGAL
Ce projet, porté par la Commissaire Fatou Sow Sarr, vise à améliorer l’accès aux produits d’hygiène féminine, soutenir les femmes en situation de vulnérabilité et renforcer l’autonomisation économique locale.
Des discussions sont en cours sur un projet de construction d’une unité de fabrication de serviettes hygiéniques au Sénégal. Selon un communiqué de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), il s’agit d’une initiative portée par la Commissaire Fatou Sow Sarr et d’autres officiels de la communauté.
Des responsables de la CEDEAO ont rencontré cette semaine la ministre sénégalaise de la Famille et des Solidarités à Dakar. D’après une note de l’organisation sous-régionale, rendue publique mercredi, il s’agissait d’une rencontre de concertation sur le projet de construction d’une unité de fabrication de serviettes hygiéniques et de couches culottes au Sénégal.
Profitant de cette audience, la Commissaire Fatou Sow Sarr a présenté la nouvelle démarche de son département, qui consiste à créer un écosystème global pour améliorer les programmes de la CEDEAO en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. « Elle a également mis l’accent sur le projet de construction de l’unité de fabrication de serviettes hygiéniques et de couches culottes au Sénégal, destiné aux filles en milieu scolaire, aux femmes affectées par la fistule obstétricale ainsi qu’aux personnes âgées », rapporte le document.
À la suite de cette audience, une réunion technique a permis de définir les orientations et d’identifier les priorités pour garantir la réussite de ce projet ambitieux, qui contribuera à améliorer l’accès aux produits d’hygiène féminine, mais également à renforcer l’entrepreneuriat local. Au cours de cette réunion, le ministère de la Famille et des Solidarités de la République du Sénégal a réaffirmé son engagement ferme à soutenir cette initiative essentielle pour le bien-être des femmes et des filles au Sénégal.
LA CHUTE ANNONCÉE D'UN PROCHE DE MACKY SALL
L'ascension de Farba Ngom intrigue. Sa réputation d'homme de l'ombre au train de vie fastueux n'a cessé de croître. Celui qui ne dort jamais, connu pour ses rendez-vous nocturnes, pourrait bientôt voir ses nuits perturbées par la justice
(SenePlus) - « Je n'ai pas peur d'Ousmane Sonko. Je ne capitulerai jamais et même si je dois aller en prison, ce sera avec dignité ». Ces mots de défi lancés par Farba Ngom lors d'une conférence de presse de l'APR ce 16 janvier 2024 pourraient être ses dernières bravades en tant qu'homme libre. L'homme d'affaires et député, surnommé le « griot de Macky Sall », est désormais dans le collimateur de la justice sénégalaise pour une affaire présumée de blanchiment de capitaux d'une ampleur vertigineuse : 125 milliards de francs CFA.
L'ascension de Farba Ngom intrigue autant qu'elle fascine. Issu d'une famille de griots de Nguidjilone, le village natal de la mère de Macky Sall, cet homme qui n'a pas dépassé l'école primaire est devenu l'un des personnages les plus puissants et les plus redoutés du Sénégal. Comme le rapportait Jeune Afrique en 2022, sa réputation d'homme de l'ombre au train de vie fastueux n'a cessé de croître. « C'est l'homme à tout faire du président. Il est ses yeux et ses oreilles au sein de Benno Bokk Yakaar et à l'Assemblée nationale », confiait alors un membre de la coalition au pouvoir sous couvert d'anonymat.
L'affaire qui pourrait précipiter sa chute est d'une complexité rare. Selon le quotidien Libération, cité par Jeune Afrique, elle impliquerait des transactions en cascade entre les comptes bancaires d'une holding appartenant à l'homme d'affaires Tahirou Sarr et ceux de plusieurs sociétés civiles immobilières et professionnelles gérées par Farba Ngom. Plus troublant encore, une partie des fonds proviendrait directement des caisses de l'État sénégalais.
La fortune du député « apériste » avait déjà fait l'objet de vives controverses. En 2018, Moustapha Cissé Lô, alors premier vice-président de l'Assemblée nationale, s'interrogeait publiquement : « Farba Ngom doit apporter des réponses aux gens qui l'accusent de détenir plusieurs milliards, alors que personne ne lui connaît une entreprise qui lui permettrait de faire une telle richesse. »
Figure atypique de la politique sénégalaise, Farba Ngom est connu pour ses habitudes nocturnes. « Vous pouvez venir me voir à une heure ou deux heures du matin. Moi, je ne dors pas », confiait-il en 2022 à Jeune Afrique. Ces insomnies pourraient désormais prendre un autre sens : l'Assemblée nationale doit examiner ce vendredi 17 janvier la demande de levée de son immunité parlementaire, sollicitée par la justice. Une commission de onze membres sera chargée d'instruire cette requête.
Le député-maire des Agnams, qui a siégé sans discontinuer à l'Assemblée nationale depuis 2012, pourrait ainsi voir son parcours politique brutalement interrompu. Les infractions présumées sont lourdes : association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, escroquerie portant sur les deniers publics, corruption, trafic d'influence et abus de biens sociaux.
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LA SURVIE PERILLEUSE DES VENDEURS A LA SAUVETTE FACE A LA REPRESSION
Chaque jour, des dizaines de marchands ambulants s’installent aux abords du Service des Mines de Dakar, à Hann, dans l’espoir de proposer des pièces et accessoires destinés aux véhicules aux conducteurs de passage.
Cheikh NDIAYE et Serigne DIENG |
Publication 17/01/2025
Chaque jour, des dizaines de marchands ambulants s’installent aux abords du Service des Mines de Dakar, à Hann, dans l’espoir de proposer des pièces et accessoires destinés aux véhicules aux conducteurs de passage.
Mais entre la pression policière, les interventions des agents municipaux, l’absence de cadre légal et l’insécurité, leur activité devient de plus en plus difficile. Face à ces défis, ces vendeurs appellent à une reconnaissance et un encadrement de leur métier pour pouvoir subsister dignement.
Sur l’une des artères les plus animées de Dakar, près du Service des Mines et du rond-point Hann, une scène rythmée par le bruit des klaxons et le vrombissement des moteurs se déroule chaque jour. Ici, des dizaines de marchands ambulants bravent la chaleur accablante pour vendre des pièces automobiles et divers accessoires aux automobilistes en quête d’une solution rapide avant le contrôle technique de leur véhicule. Pourtant, cette activité, qui permet à beaucoup de subvenir aux besoins de leur famille, est de plus en plus menacée par des interventions policières répétées et une réglementation stricte.
Youga Tall, un jeune marchand originaire de Guédiawaye, trouvé avec un groupe de vendeurs à la sauvette près du rond-point à l’entrée de Mariste, tente tous les jours d’écouler ses produits. Comme lui, de nombreux jeunes parcourent plusieurs kilomètres chaque jour dans l’espoir de trouver des clients parmi les automobilistes qui se rendent aux visites techniques. « Nous ne sommes ni des voleurs ni des agresseurs, nous cherchons simplement à gagner notre vie honnêtement. Mais ces derniers temps, il nous est devenu très difficile de vendre à cause des interventions fréquentes de la police et des agents municipaux de la commune de Hann Bel-Air », confie-t-il avec amertume.
Entre insécurité et incertitude
Le regard fatigué mais déterminé, Mamadou Diallo, la cinquantaine révolue, coiffé d’un bonnet d’Hamical Cambral, explique : « Nous sommes épuisés par cette course-poursuite incessante avec la police et les agents municipaux, qui dure depuis plus d’un mois. On nous accuse d’être responsables des embouteillages, mais qu’on soit là ou non, la circulation restera toujours encombrée. Nous demandons simplement à être laissés tranquilles pour pouvoir travailler dignement. »
Les marchands ambulants ne sont pas seulement confrontés à la répression policière. Leur activité comporte également des risques considérables. Mor Faye, vêtu d’un maillot de Chelsea, illustre cette réalité : « Je vendais des plaques d’immatriculation, mais l’État a interdit cette activité. J’ai dû me reconvertir dans la vente de pompes et de triangles de signalisation pour subvenir à mes besoins. Pourtant, même dans cette nouvelle activité, les difficultés persistent. Parfois, lorsqu’un automobiliste s’arrête pour acheter un article, la police intervient immédiatement et nous ordonne de quitter les lieux. Il devient de plus en plus difficile d’exercer notre métier dans de telles conditions. »
La précarité dans laquelle ces vendeurs évoluent expose aussi certains à des risques d’accidents. Entre les va-et-vient des véhicules et la nécessité de capter rapidement l’attention des automobilistes, ils mettent souvent leur sécurité en péril. Il n’est pas rare d’assister à des chutes ou à des accidents causés par la précipitation et le manque d’espace sécurisé pour exercer leur commerce.
Un appel à l’aide des autorités
Face à cette situation, Atoumane Sow, un autre vendeur, lance un appel désespéré : « Nous aurions souhaité avoir des cantines afin de travailler en toute tranquillité. Nous sommes des soutiens de famille et nous n’avons pas d’autres moyens de subsistance. Notre seul souhait est de pouvoir exercer notre activité sans être constamment inquiétés. »
Les marchands ambulants demandent à l’État du Sénégal une régularisation de leur activité, avec la mise en place d’espaces dédiés qui leur permettraient d’exercer en toute légalité. En attendant, ils continuent de lutter chaque jour, dans une atmosphère aussi vibrante que précaire, pour leur survie et celle de leurs familles.
LA COUR SUPREME PLAIDE POUR UNE RELECTURE DE CERTAINS TEXTES JURIDIQUES
Parlant des Assises de la Justice et des principaux constats qui en ont découlés, Mahamadou Mansour Mbaye affirme qu’« elles ont été un grand moment pour les citoyens, dans leur diversité, d’apprécier le fonctionnement de l’institution judiciaire.
«Il nous plait de rappeler également qu’il est nécessaire de procéder à la relecture de plusieurs de nos textes afin de leur procurer une meilleure cohérence», a dit le Premier président de la Cour Suprême, Mahamadou Mansour Mbaye, dans son discours d’ouverture de l’année judiciaire 2025. Selon lui, « à en juger par les nombreuses demandes d’avis au Conseil constitutionnel, depuis l’année 2016, pour la précision de la pensée du Pouvoir constituant et du législateur électoral, ainsi que les efforts d’interprétation du juge judiciaire pour donner un sens à certains textes, on est en droit de se demander si nos lois sont bien pensées et si elles ont été énoncées clairement». Même s’il trouve qu’il revient au juge d’interpréter la loi, «il importe, cependant, notamment dans certaines matières qui, comme le droit électoral et le droit pénal, cristallisent l’attention des populations sur la justice lorsqu’elles impliquent des questions ou des personnalités politiques, que la loi soit suffisamment claire, tout au moins dans son esprit ». Pour cela, estime-t-il, «Il faut avoir une approche systémique et éviter les modifications partielles voire parcellaires qui n’ont d’autres effets que de rendre nos textes nébuleux voire contradictoires. Ces points soulevés constituent un des volets sur lesquels la doctrine est plutôt attendue».
Parlant des Assises de la Justice et des principaux constats qui en ont découlés, Mahamadou Mansour Mbaye affirme qu’« elles ont été un grand moment pour les citoyens, dans leur diversité, d’apprécier le fonctionnement de l’institution judiciaire. La haute hiérarchie judiciaire y a été appelée in extremis mais pas pour y jouer un rôle de premier plan, à juste titre peut-être. Il faudrait néanmoins admettre que certaines imperfections ne peuvent être perçues qu’à l’intérieur du système judiciaire, par les hommes du métier ». Il juge, toutefois, que «la haute hiérarchie aurait pu avouer, à ces Assises, son impuissance, lors des périodes troubles, à pallier les dysfonctionnements qui peuvent affecter fortement la marche régulière de la Justice ; son impuissance à redresser la barre». Mais, ajoute-t-il, «la hiérarchie judiciaire n’a, en effet, aucun pouvoir juridique de proposition de nomination aux emplois judiciaires établis par le Statut spécial des magistrats ; elle ne peut pas, en matière pénale, poursuivre un magistrat sans y être autorisée par le ministre de la Justice ; la saisine du Conseil de discipline des magistrats appartient exclusivement au ministre de la Justice».
Il s’avère, selon Mahamadou Mansour Mbaye, «qu’aucun le vier important, ni aucune initiative permettant de mettre fin à un dysfonctionnement du système judiciaire n’est confié au pouvoir judiciaire, aux magistrats. Dans ces conditions, en cas de difficultés majeures, les regards doivent se tourner vers le ou les maîtres du jeu pour situer les responsabilités. En tout état de cause, il mérite d’être précisé qu’en toute circonstance, le magistrat ne doit obéir qu’à la loi et à sa conscience, en conformité avec les termes de son serment».
Pour le Procureur général près de la Cour Suprême, Jean Paul Toupane, «certaines critiques ou remarques adressées à la justice peuvent apparaître fondées. Mais le plus souvent, elles procèdent de simples perceptions non étayées ou de la méconnaissance de certaines procédures».
LA JUSTICE EST À LA FOIS UNE VERTU ET UNE ADMINISTRATION
C'est la déclaration de Mamadou Seck, bâtonnier de l’ordre des avocats à l’audience de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux
«Crédibiliser la justice, c’est une volonté politique qui consacrera une conscience effective des gouvernants à refuser toute immixtion dans le rendu de la justice et à créer les conditions adéquates à l’égalité de tous les Sénégalais devant la loi»
«Je fais partie de ceux qui pensent que la justice est à la fois une vertu et une administration et qu’elle ne peut être crédible sans une politique cohérente de bonnes pratiques fondées sur ses principes et ses règles», a dit le Bâtonnier de l’Ordre des avocats, Mamadou Seck, dans son discours d’hier, jeudi 16 janvier 2025, à l’audience de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux. Crédibiliser la justice, c’est d’abord, dit-il, « une volonté politique qui consacrera une conscience effective des gouvernants à refuser toute immixtion dans le rendu de la justice et à créer les conditions adéquates à l’égalité de tous les sénégalais devant la loi ». Mamadou Seck est ainsi convaincu que, «la justice est dans l’Etat, mais subit l’Etat, quand ce dernier n’a pas comme crédo de tout faire pour participer à asseoir et préserver son indépendance et créer les conditions matérielles de son exercice».
Rappelant que les participants aux Assises ont tous déploré que dans diverses situations, la justice a été ébranlée par l’Etat et le pouvoir politique, le bâtonnier affirme que «la perception de la réalité étant aussi importante, voire parfois plus importante, que la réalité elle-même, le chantier de la justice est à l’image de la mission de justice, sa perfection est souhaitable et sa prise en charge, nécessaire ». Mamadou Seck a rappelé au président Bassirou Diomaye Faye qu’en l’élisant, « les Sénégalais attendent de vous que le pouvoir politique soit le vecteur et le garant d’une justice indépendante, rendue exclusivement au nom du peuple et dans le respect des lois qu’ils ont choisis ».
Par ailleurs, crédibiliser la justice revient, selon Mamadou Seck, « à replacer ses acteurs (avocats, magistrats…) dans leurs véritables rôles, avec comme base la conscience effective de la vertu de justice, de l’éthique professionnelle et du haut niveau d’excellence morale ». Ces principes, dit-il, « devraient guider tous critères d’appréciation, d’évaluation ou de sanction de l’œuvre individuelle de justice à l’aune de la mission collective de justice ». Pour le Bâtonnier, «il ressort des serments prêtés par les acteurs de la justice de puissantes sujétions d’indépendance, de dignité, de loyauté et d’intégrité qui renvoient à une dimension personnelle pour exercer leurs missions ». A son avis, «cette dimension personnelle doit impérativement l’obliger à ne jamais sacrifier ce qui fonde et justifie son action, la vertu de justice».
UNE JUSTICE AU-DESSUS DES PLANS DE CARRIÈRE
S’adressant à ses collègues, Mamadou Seck trouve que «les plans de carrières, les relations politiques, les relations sociales, les rapports douteux entre eux, l’incompétence ou l’absence de conscience professionnelle, la corruption, ne doivent pas résister, un instant, au respect des exigences du serment prêté, pour une bonne qualité de la justice, la protection des intérêts de la société et celle de la démocratie». Mieux, « les acteurs doivent aussi rompre avec une sorte de culture collective tendant à observer une attitude plutôt pudique à l’égard des comportements individuels inadaptés, déviants ou non conformes aux règles car l’institution judiciaire pâtit dans son ensemble de la mauvaise image que certains acteurs donnent de la justice».
Le Bâtonnier trouve qu’«il est impérieux de rendre au serment le respect et la sanction qui s’attachent à sa dimension morale et légale ainsi qu’à la confiance qu’il suggère auprès du citoyen et du justiciable dont les écarts de certains conduisent à douter de l’intégrité et de la dignité de tous». Le bâtonnier préconise, dès lors, des sanctions dans la justice. «La mise en place d’un système de contrôle et de sanctions des divers manquements perpétrés à tous les niveaux doit être de mise pour enrayer un sentiment d’impunité des acteurs de la justice». Pour lui, «le sentiment d’injustice naît du constat de l’impunité dont jouissent certains et qui peut être dû à la pudeur, à l’entre-soi ou au corporatisme par lesquels nos corps respectifs « oublient » de sanctionner leurs membres, parfois à juste titre mais aussi, malheureusement et souvent, envers et contre les règles, les principes, les valeurs».
Le bâtonnier Me Mamadou Seck pense qu’«il est nécessaire, aujourd’hui, de mettre en place au sein des juridictions un espace cathartique pour anticiper et prendre en charge les problèmes et, pour certains, mettre un terme à leur récurrence». Et «les acteurs doivent impérativement avoir un cadre pour compléter leurs missions habituelles dans tous les domaines, sans écarter les sujets les plus sensibles, par une interaction constructive, permettant ainsi de mettre en œuvre les mesures à prendre à la suite de ces Assises sur la justice».
DIOMAYE REDEFINIT LES RÈGLES DE L'ASSISTANCE JUDICIAIRE ET DE L'ACCES À LA PROFESSION D’AVOCAT
Ll’assistance judiciaire fonctionne jusqu’ici provisoirement, sur le fondement d’un protocole d’accord du 7 avril 2005 entre le barreau et les ministères en charge de la Justice et du Budget. Il est nécessaire de la formaliser »
Répondant aux interpellations du Bâtonnier de l’Ordre des avocats, Mamadou Seck, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a déclaré que «l’assistance judiciaire fonctionne jusqu’ici provisoirement, sur le fondement d’un protocole d’accord du 7 avril 2005 entre le barreau et les ministères en charge de la Justice et du Budget. Il est nécessaire de la formaliser ». A cet égard, «un projet de loi et un projet de décret ont déjà été élaborés pour une réglementation des modalités de l’assistance judiciaire qui, il faut le rappeler, doit bénéficier aussi bien aux victimes qu’aux mises en cause en matière pénale ainsi qu’aux demandeurs et défendeurs en matière civile».
Pour le président de la République, le constat est «qu’elle n’est appliquée qu’en matière pénale et au seul bénéfice des personnes poursuivies alors que des victimes ont souvent besoin de l’aide juridictionnelle, particulièrement en matière civile où la procédure est généralement plus coûteuse qu’en matière pénale». Bassirou Diomaye Faye est aussi revenu sur l’exercice de la profession d’avocat. «En ce qui concerne l’accès à la profession d’avocat, je voudrais rappeler les exigences des nouvelles normes communautaires, notamment le Règlement d’exécution numéro 001-2019 de l’UEMOA, qui prévoit la mise en place dans chaque Etat de l’union d’un Centre de formation professionnelle des avocats. Le délai de 2 ans prévu pour la mise en place de ces dispositifs est arrivé à terme depuis le 21 février 2021. Pendant ce temps et ce depuis près de 4 ans, des jeunes diplômés attendent de réaliser le rêve d’embrasser la profession d’avocat ».
Dans le suite de sa réponse au bâtonnier, il ajoute, «pourtant, l’article 8 dudit Règlement permet, en l’absence d’un Centre de formation, de recourir à une structure d’enseignement supérieur en droit reconnue par le Conseil africain et malgache de l’enseignement supérieur, CAMES, ou à une structure nationale de formation judiciaire pour la tenue des cours préparatoires que doit suivre chaque candidat avant de se présenter à l’examen d’aptitude à la profession d’avocat»
Au demeurant, note le chef de l’Etat, «il résulte de l’article 3 du Règlement que les barreaux, en relation avec le ministère en charge de la Justice, sont responsables de l’organisation du Certificat d’aptitude à la profession d’avocat ». Sur ce, le président Bassirou Diomaye Faye invite le bâtonnier « à prendre contact, dans les meilleurs délais, avec le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, afin de définir avec lui les modalités d’organisation de ses cours préparatoires préalables à l’examen d’aptitude à la profession d’avocat.
Pour conclure, je salue les efforts du Garde des Sceaux, ministre de la Justice et de ses équipes, ainsi que de tous les acteurs du monde judiciaire pour la préparation et la parfaite organisation de cette rentrée solennelle des Cours et Tribunaux. Je réaffirme mon engagement à œuvrer pour la réforme et la modernisation de la justice afin de consolider l’Etat de droit et la cohésion nationale».
JUSTICE, DROIT DE GRÈVE ET PRÉSERVATION DE L'ORDRE PUBLIC
L’audience de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux de cette année 2025, une première sous la présidence du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, s’est tenue à la Cour Suprême hier, jeudi 16 janvier
L’audience de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux de cette année 2025, une première sous la présidence du chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, s’est tenue à la Cour Suprême hier, jeudi 16 janvier. Le président de la République, a annoncé la mise en place d’un Comité de rédaction des recommandations des Assises de la Justice. Il est aussi revenu sur les requêtes des avocats relatives à l’aide juridictionnelle, en réponse à une interpellation du Bâtonnier de l’Ordre des avocats, Mamadou Seck. Le Premier président de la Cour Suprême, Mahamadou Mansour Mbaye, a, quant à lui, plaidé pour une relecture des textes juridiques et la préservation du patrimoine immobilier de l’institution judiciaire. Le thème retenu cette année est : « Le droit de grève et la préservation de l’ordre public».
ASSISES DE LA JUSTICE Un Comité de rédaction des recommandations mis en place
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a présidé hier, jeudi 16 janvier 2025, l’audience de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux à la Cours Suprême. Il a rappelé, à l’occasion, l’importance de la justice dans la consolidation des principes fondamentaux de la République. «Elle est le régulateur des relations entre les différents pouvoirs et les institutions, la gardienne des libertés individuelles et collectives. Le bouclier qui protège chaque citoyen de l’arbitraire. Sous ces rapports, les justiciables doivent sentir que la justice est un rempart contre l’arbitraire et non un instrument d’arbitraire»
Il a réitéré l’importance qu’il accorde à la bonne marche de l’institution judiciaire, annonçant la mise en place d’un Comité de rédaction des recommandations consensuelles issues des Assises de la Justice. «Ce comité a pour mission de matérialiser les réformes nécessaires afin, entre autres, que les exigences de l’État de droit soient mieux prises en charge par les acteurs du monde de la justice. En effet, il faut le rappeler, il faut rapprocher la justice du peuple au nom duquel elle est rendue».
Une justice performante c’est aussi, une institution ouverte aux autres. «Le monde judiciaire a des défis immenses à relever et doit s’ouvrir au questionnement, à la remise en cause, au changement et à la modernisation. Il doit nécessairement s’ouvrir, à l’instar de tous les corps de la République, au monde extérieur, car l’exigence d’un contrat social repensé nous interpelle tous. Un système clôturé à lui-même ne permet pas de faire peuple », a dit le président Bassirou Diomaye Faye qui a invité, par ailleurs, les acteurs « à se garder de la tentation de l’entre-soi et du repli ».
Evoquant toujours le système judiciaire, le président de la République a estimé que «chaque juge, dans l’intimité de sa conscience, doit toujours interroger son propre rapport à l’éthique et à la vérité et dire le droit sans céder à l’injustice. La justice doit participer à cet effort d’introspection pour fortifier notre cohésion nationale pour que, plus jamais, la récente histoire qui a traversé la période 2021-2024 ne se reproduise». M. Bassirou Diomaye Faye a exhorté la justice «à s’entrainer dans cette démarche avec impartialité et rigueur, en veillant toujours à promouvoir la paix sociale dans notre pays. Les employeurs et l’Etat doivent, quant à eux, accorder une attention bienveillante aux revendications légitimes des travailleurs».
BASSIROU DIOMAYE FAYE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE «Le droit de grève ne doit pas s’exercer dans l’anarchie»
Le thème de l’audience de rentrée solennelle des Cours et Tribunaux 2025, « Le droit de grève et la préservation de l’ordre public», constitue une invite aux acteurs judiciaires «à réfléchir sur l’équilibre délicat mais essentiel entre le respect des droits et le bon ordre communautaire», a dit le président de la République. Bassirou Diomaye Faye a ainsi défendu que « le droit de grève ne s’exerce pas dans l’anarchie ». Pour autant, ajoute-t-il, «il doit s’affirmer dans le respect des conditions posées par le constituant à l’article 25 de notre loi fondamentale, à savoir ne pas porter atteinte à la liberté de travail ni mettre en péril l’entreprise ou les services publics essentiels». Cela signifie, pour lui, que «le droit de grève doit s’accommoder, dans sa mise en œuvre, du respect de l’ordre public».
Ainsi, le droit de grève est aménagé pour assurer la préservation de la sécurité publique, de la salubrité, de la santé ou encore de la tranquillité publique. Composante essentielle de notre démocratie, le droit de grève donne voie aux revendications légitimes des travailleurs. Il ne doit pas être un prétexte pour compromettre la liberté de travail et la continuité du service public. Bassirou Diomaye Faye croit qu’il « y a un équilibre à rechercher et à promouvoir entre, d’une part, l’intérêt général et les intérêts particuliers des professionnels, d’autre part. Il en résulte que son exercice s’effectue dans le respect des droits collectifs, notamment dans des secteurs cruciaux tels que la santé, l’éducation et la sécurité publique ». Dans ce sens, le Code du travail et le Statut général de la fonction publique ont prévu les conditions requises pour un exercice licite du droit de grève. « La loi n°61.33 du 15 juin 1961, portant Statut général des fonctionnaires, prévoit, en effet, des obligations telles que le prix à vie et le respect des services minimums qui garantissent la continuité des fonctions vitales de l’État. Le respect du bon ordre justifiera ainsi des réquisitions qui sont une limite importante mais nécessaire au droit de grève. Encadré par des textes tels que l’article L. 276 du Code du travail, ces mesures administratives permettent d’assurer la continuité des services publics essentiels dans des circonstances exceptionnelles ». Ces secteurs incluent, dit-il, « non seulement les services publics administratifs, mais aussi des entreprises à vocation d’intérêt public, comme celles fournissant l’eau, l’électricité ou les transports en commun ».
Toutefois, «il est essentiel que les réquisitions soient prises avec discernement et appliquées avec rigueur. Elles doivent respecter le principe fondamental de la proportionnalité dans le but de préserver l’intérêt général sans compromettre la liberté syndicale ou vider le droit de grève de sa substance ». Dès lors, Bassirou Diomaye Faye dit « encourager les inspecteurs du travail et de la sécurité sociale et les magistrats compétents à promouvoir la conciliation qui est un levier important du dialogue social, car l’ordre public dépasse les seules prérogatives de l’État ». Mieux, relève le chef de l’Etat, le gouvernement s’est engagé à renforcer les cadres de dialogue entre les différentes parties prenantes que sont les travailleurs, les employeurs et les autorités publiques. Par ailleurs, insiste-til, « des mécanismes alternatifs de règlement des conflits collectifs de travail, à savoir l’arbitrage et la médiation, seront consacrés par ces réformes. Je saisis donc cette occasion pour appeler à un exercice responsable du droit de grève. La défense des intérêts professionnels ne doit jamais se faire au détriment de l’appui social et de la stabilité de notre nation».
par Birane Diop
« LE LAMBEAU » DE PHILIPPE LANÇON EST UNE ŒUVRE MAJEURE
Il incarne une conscience universelle dans un monde sous tension, marqué par le terrorisme et les menaces fascistes. De sa "gueule cassée" à sa renaissance, son récit est un monument de dignité et de résilience
Le 7 janvier 2025, la France a commémoré le dixième anniversaire des attentats contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo. Cette date, gravée dans la mémoire collective de la République, ravive des souvenirs douloureux et des cicatrices toujours béantes dans le corps social. Des vies ont été fauchées au nom d’une idéologie meurtrière. Cette barbarie inqualifiable, perpétrée par les frères Kouachi, deux ennemis des joies simples et du bonheur fugace, a coûté la vie à douze personnes et en a blessé plusieurs autres.
Parmi les survivants de ce drame figure Philippe Lançon. J’ai beaucoup pensé à lui le jour de la cérémonie d’hommage aux victimes. Depuis que j’ai lu son livre Le Lambeau, d’une traite, un après-midi d’été 2018 sur les berges du Rhône, son récit me hante et me bouleverse.
Né en 1963 à Vanves, Philippe Lançon est à la fois journaliste et romancier. Il exerce son métier au quotidien Libération et en tant que chroniqueur à Charlie Hebdo. Il a été grièvement blessé lors de cet attentat, tout comme Coco et Riss. C’est cette histoire tragique que Philippe Lançon raconte dans son roman autobiographique Le Lambeau. Un ouvrage dans lequel chaque mot célèbre la liberté, l’intimité, l’universalité, la fraternité, mais aussi la fragilité de la vie. Cette vie qui ne tient parfois qu’à un fil, le tout bercé par la musique de Bach et les textes de Proust.
Philippe Lançon retrace, à cœur ouvert et avec une grande dignité, les quelques minutes qui ont bouleversé sa vie et celle de ses collègues, ainsi que les deux années de convalescence médicale qui ont suivi l’attentat, marquées par des opérations chirurgicales de six à huit heures. Pourtant, la veille de l’attentat, il s’était rendu au théâtre avec Nina. Le lendemain, Philippe Lançon se réveille de mauvaise humeur, fait des exercices tout en écoutant l’interview de Michel Houellebecq sur France 2. Partagé entre Libération et Charlie Hebdo, il décide de se rendre à la réunion de rédaction de Charlie. Était-ce un signe du destin ?
Philippe Lançon dresse un panorama dont il est le centre, à la fois acteur et metteur en scène de son propre drame. Avec son visage défiguré et sous l’emprise des hallucinations provoquées par la morphine, Lançon mène un combat acharné. Il va réapprendre à affronter sa « gueule cassée » dans le miroir, de sa nouvelle maison, à la Salpêtrière. Il écrit : « Mon corps entier devenait ma mâchoire, cette inconnue qui m’écartelait et semblait parcourue par des courts-circuits. »
Cet événement lui fera cependant comprendre l’importance de la famille. Pendant ces moments extrêmement douloureux, c’est son frère qui resta à son chevet, l’aidant et répondant à ses moindres besoins. En une phrase : Le Lambeau est une ode à la famille et à l'amitié sans faux-semblants.
Ce texte de 512 pages dégage une profonde humanité. C’est un ouvrage dont la plume a été trempée dans l’encre de l’humanisme et de la vulnérabilité. Malgré tout ce qu’il a vécu, Philippe Lançon n’a exprimé ni haine, ni désir de vengeance. Il distille de l’amour et de l’empathie dans toute sa complexité humaine et avec ses failles assumées. Le Lambeau nous interroge, nous bouleverse et, par moments, nous réduit au silence. Tous les mots de ce récit de vie sont d’une justesse incroyable.
J’ai été terriblement frappé par le bel hommage qu’il a adressé au personnel soignant qui était à son chevet, pendant cette longue et douloureuse période de réparation. Passer trois mois, alité à hôpital est une épreuve considérable. Je n’ai jamais lu une page de Charlie, mais jamais je ne cautionnerai la mort d’un journaliste ou d’un dessinateur pour ses écrits ou ses dessins. Écrivain de talent, Philippe Lançon incarne une grande conscience universelle dans un monde sous tension, marqué par le terrorisme et les menaces fascistes. Il fait partie de ces grands écrivains qui occupent une place spéciale dans mon panthéon personnel, celui de la littérature et de l’humanisme. Le livre de Philippe Lançon nous montre encore magnifiquement cette vérité implacable : Quand tout sera perdu, ou presque, il ne restera que la littérature, la musique, l'art, le cinéma et les liens tissés avec ceux que nous aimons d'un amour pur et désintéressé.
Post-scriptum : voici les mots que j’avais écrits sur ma page Facebook le jour où il a reçu le prix Femina, le 5 novembre 2018 : « Le prix est amplement mérité. Félicitations à Philippe Lançon pour ce récit bouleversant et poignant, écrit avec une grande dignité et un courage admirable. Je suis vraiment heureux pour lui. »
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LA DERNIÈRE CONFÉRENCE DE PRESSE DE BLINKEN VIRE AU CHAOS
Le Secrétaire d'État américain a été pris à partie par des journalistes qui l'ont accusé d'être un "criminel" pour sa gestion du conflit à Gaza, avant d'être évacués de la salle par les services de sécurité
(SenePlus) - Selon Reuters, la dernière conférence de presse d'Antony Blinken, Secrétaire d'État américain sortant, a été marquée par des incidents au Département d'État.
L'agence de presse rapporte que plusieurs journalistes critiques de la position américaine sur le conflit à Gaza ont violemment interpellé le chef de la diplomatie américaine. "Criminel ! Pourquoi n'êtes-vous pas à La Haye ?", a notamment lancé Sam Husseini, journaliste indépendant connu pour ses critiques de la politique étrangère de Washington, selon Reuters. L'incident a atteint son paroxysme lorsque les services de sécurité ont dû physiquement évacuer le journaliste qui continuait ses invectives.
La confrontation s'est poursuivie avec Max Blumenthal, rédacteur en chef du Grayzone, qui a interpellé Blinken sur la continuité des livraisons d'armes : "Pourquoi avez-vous maintenu le flux d'armements alors que nous avions un accord en mai ?", avant d'être lui aussi escorté hors de la salle, précise l'agence.
Reuters souligne que ces tensions interviennent dans un contexte particulièrement lourd : depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a fait 1 200 morts et environ 250 otages selon les chiffres israéliens, la riposte israélienne a causé la mort de plus de 46 000 Palestiniens, selon le ministère local de la Santé. L'offensive a également provoqué le déplacement de presque toute la population de Gaza, soit 2,3 millions de personnes.
Face à ces interruptions, Blinken, qui quittera ses fonctions lundi pour l'administration Trump, est resté calme, sollicitant le silence pour poursuivre son intervention, rapporte l'agence. Interrogé sur d'éventuels regrets concernant sa gestion du dossier israélien, le Secrétaire d'État a défendu sa position en expliquant que le gouvernement israélien avait mené des politiques "fondamentalement soutenues par une écrasante majorité d'Israéliens après le traumatisme du 7 octobre".
Reuters note que l'administration Biden n'a pas pu établir de conclusions définitives sur des incidents particuliers qui pourraient constituer des violations du droit international, Blinken invoquant l'imbrication du Hamas dans la population civile. "Je soulignerais également qu'en Israël même, des centaines de cas font l'objet d'enquêtes", a-t-il ajouté, "Ils ont un processus, des procédures, un État de droit... C'est la marque de toute démocratie."
Selon l'agence, cette dernière conférence mouvementée s'inscrit dans un contexte plus large de contestation, avec des manifestants campant depuis des mois devant le domicile de Blinken en Virginie, allant jusqu'à jeter de la peinture rouge - symbolisant le sang - sur les véhicules transportant le Secrétaire d'État et sa famille.
La guerre à Gaza risque de définir l'héritage de politique étrangère de l'administration Biden sortante, conclut Reuters, malgré l'accord conclu mercredi avec le Hamas sur un cessez-le-feu en échange de la libération d'otages.