VIDEOLA DERNIÈRE CONFÉRENCE DE PRESSE DE BLINKEN VIRE AU CHAOS
Le Secrétaire d'État américain a été pris à partie par des journalistes qui l'ont accusé d'être un "criminel" pour sa gestion du conflit à Gaza, avant d'être évacués de la salle par les services de sécurité

(SenePlus) - Selon Reuters, la dernière conférence de presse d'Antony Blinken, Secrétaire d'État américain sortant, a été marquée par des incidents au Département d'État.
L'agence de presse rapporte que plusieurs journalistes critiques de la position américaine sur le conflit à Gaza ont violemment interpellé le chef de la diplomatie américaine. "Criminel ! Pourquoi n'êtes-vous pas à La Haye ?", a notamment lancé Sam Husseini, journaliste indépendant connu pour ses critiques de la politique étrangère de Washington, selon Reuters. L'incident a atteint son paroxysme lorsque les services de sécurité ont dû physiquement évacuer le journaliste qui continuait ses invectives.
La confrontation s'est poursuivie avec Max Blumenthal, rédacteur en chef du Grayzone, qui a interpellé Blinken sur la continuité des livraisons d'armes : "Pourquoi avez-vous maintenu le flux d'armements alors que nous avions un accord en mai ?", avant d'être lui aussi escorté hors de la salle, précise l'agence.
Reuters souligne que ces tensions interviennent dans un contexte particulièrement lourd : depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, qui a fait 1 200 morts et environ 250 otages selon les chiffres israéliens, la riposte israélienne a causé la mort de plus de 46 000 Palestiniens, selon le ministère local de la Santé. L'offensive a également provoqué le déplacement de presque toute la population de Gaza, soit 2,3 millions de personnes.
Face à ces interruptions, Blinken, qui quittera ses fonctions lundi pour l'administration Trump, est resté calme, sollicitant le silence pour poursuivre son intervention, rapporte l'agence. Interrogé sur d'éventuels regrets concernant sa gestion du dossier israélien, le Secrétaire d'État a défendu sa position en expliquant que le gouvernement israélien avait mené des politiques "fondamentalement soutenues par une écrasante majorité d'Israéliens après le traumatisme du 7 octobre".
Reuters note que l'administration Biden n'a pas pu établir de conclusions définitives sur des incidents particuliers qui pourraient constituer des violations du droit international, Blinken invoquant l'imbrication du Hamas dans la population civile. "Je soulignerais également qu'en Israël même, des centaines de cas font l'objet d'enquêtes", a-t-il ajouté, "Ils ont un processus, des procédures, un État de droit... C'est la marque de toute démocratie."
Selon l'agence, cette dernière conférence mouvementée s'inscrit dans un contexte plus large de contestation, avec des manifestants campant depuis des mois devant le domicile de Blinken en Virginie, allant jusqu'à jeter de la peinture rouge - symbolisant le sang - sur les véhicules transportant le Secrétaire d'État et sa famille.
La guerre à Gaza risque de définir l'héritage de politique étrangère de l'administration Biden sortante, conclut Reuters, malgré l'accord conclu mercredi avec le Hamas sur un cessez-le-feu en échange de la libération d'otages.