VIDEODES VICTIMES DÉNONCENT UN DOUBLE JEU SUR L'AMNISTIE
Les victimes des manifestations (2021-2024) apportent leur soutien à la proposition de loi interprétative d'amnistie, tout en dénonçant les revirements constants de l'opposition et la duplicité de certaines ONG

Lors d'une conférence de presse tenue ce vendredi à Dakar, les victimes des événements politiques survenus entre 2021 et 2024 ont vivement critiqué l'opposition et certaines organisations de la société civile pour leur position jugée incohérente sur la loi d'amnistie.
"N'écoutez pas cette opposition qui est en perte de vitesse. Le matin, ils nous disent que personne ne peut abroger cette loi, à midi ils proposent une abrogation totale, et le soir ils viennent réclamer une annulation", ont dénoncé les représentants des victimes dans leur déclaration commune.
Les victimes ont particulièrement ciblé les organisations de la société civile qu'elles qualifient de "politiciens encagoulés animés de mauvaise foi" qui auraient, selon elles, "raté le train de l'histoire" des événements survenus depuis mars 2021.
Ces anciens détenus politiques, familles de martyrs et blessés lors des manifestations apportent leur soutien à la proposition de loi interprétative déposée par le député Amadou Ba du Pastef. Cette initiative vise à clarifier la loi adoptée par l'ancien président Macky Sall en mars 2024, en excluant de son champ d'application les crimes graves comme les meurtres et les tortures.
"Nous ne sommes pas favorables à une abrogation totale de la loi d'amnistie, une telle démarche risquerait de raviver les tensions", ont précisé les victimes, estimant que l'interprétation proposée par le député du parti au pouvoir constitue "la voie la plus appropriée pour équilibrer les impératifs de justice et de paix sociale".
Les intervenants ont également rappelé que deux procédures permettraient aux victimes d'obtenir réparation : l'une devant l'agence judiciaire de l'État, l'autre devant une commission juridictionnelle de la Cour suprême.
Cette conférence de presse survient dans un contexte de débat national sur le traitement judiciaire des violences politiques qui ont secoué le Sénégal entre 2021 et 2024, période marquée par des arrestations arbitraires et des pertes humaines lors de manifestations.
"En soutenant l'interprétation de la loi d'amnistie, nous faisons un pas significatif vers la justice, la vérité et la réconciliation nationale", ont conclu les victimes, appelant à un "Sénégal juste, souverain et prospère".