VIDEOLA FACE CACHÉE DE LA SOCIÉTÉ ESPAGNOLE
Invisibilisés, les Afrodescendants imposent leur visibilité à l’Espagne, à travers la photographie et changent leur narratif, longtemps fait par les Blancs de manière biaisée. C’est ce que montre l'expo CODOBAYANGUE de l'artiste Agnès Essonti
Dans l’un des trois projets d’exposition de l’Espagne dans cette 14è édition du Dak’Art, on note l' exposition d’artistes afrodescendants espagnols. C’est le cas d’Agnès Essonti et de ses 6 collègues photographes. Nous l’avons interrogée dans cette vidéo, elle répond aux questions d’AfricaGlobe Info et AfricaGlobe Tv.
Photographe engagée, la jeune artiste hispano-camerounaise présente une expo intitulée CORDOBAYANGUE au Centre culturel espagnol de Dakar, sis à Fann Résidence. Agnès est le fruit et la synthèse d’un père camerounais Bayangue et d’une mère espagnole de Cordoba. D’où elle a forgé le néologisme cordobayangue.
Étant grandie dans une société espagnole où les minorités sont volontairement invisibilisées par la majorité blanche, la photographie permet désormais à Agnès et ses collègues de la jeune génération d’inverser cette tendance en exhumant ce/ceux que la société espagnole « cachent», c'est à dire les Noirs.
Pourtant, selon elle, les Noirs étaient très anciennement installés dans la péninsule ibérique indépendamment de l'immigration plus ou moins récente. En assumant pleinement sa double culture, elle entend les mettre toutes les deux sur le même piédestal, à travers m’objectif de son appareil et un art qu’elle a découvert presque accidentellement.
Tout a commencé à l’âge de 12 ans quand, la jeune adolescente reçoit un appareil photo comme cadeau. Elle se met à photographier ses amis, son entourage et autres, comme passe-temps. Mais le temps passant, la passion va naître, croître au point que la formation s’en suive et croise l’engagement suite à une prise de conscience de la nécessité de changer le narratif sur les Noirs d’Espagne.
Aujourd’hui Agnès utilise l’art photographique pour remettre l’histoire à l’endroit, pour redonner la fierté au noir d’Espagne et surtout montrer que les Noirs ont longtemps cohabité en Espagne avec les Blancs et que la blancheur ne fait pas l’hispanité. Cordobayangue illustre avec éloquence sa double culture à la fois espagnole d’Andalousie et Camerounaise de Bayangue.
Agnès Essonti Luque a l’air de dire tout « Blancs que sont nos compatriotes de souche, ils sont ce que nous sommes, Espagnols. Tout simplement. Selon elles jeunes photographe afrodescendants même s’ils ont pris conscience du devoir de raconter eux-mêmes leur histoire de manière authentique, ils ont encore du mal à trouver des espaces d’expression pour exposer leurs œuvres.
A travers son art, Agnès veut aussi loger presque à la même enseigne la politique, l’art , la culture et la gastronomie. Ou alors elle veut faire de l’art et de la culture la voie royale pour influencer la politique, une politique de justice et d’inclusion de tous.