VIDEOLA FRANCE REND HOMMAGE À LA FRANCE
Johnny Hallyday c'est la France autant que ne l'est De Gaulle - Sur les Champs-Elysées se dit le dernier au revoir - VIDÉO SUR LA MUSIQUE DU PÉNITENCIER
Samedi 9 décembre, à Paris, le cortège funéraire de Johnny Hallyday descend les Champs-Élysées. SenePlus vous propose de regarder cette vidéo de l'hommage que lui rendent les français sous l'air en background du "Pénitencier".
Du rock, des bikers, des larmes et une ferveur immense ont accompagné l’émouvant «hommage populaire» rendu à Johnny Hallyday, samedi à Paris, en présence de sa famille, ses amis, du président de la République et de centaines de milliers de fans venus de toute la France.
Au terme de la cérémonie religieuse en l’église de la Madeleine, le cercueil blanc de la rock-star de 74 ans, décédée mercredi des suites d’un cancer des poumons, s’en est allé sous les applaudissements d’une foule compacte, qui n’a jamais cessé de scander son nom, dans le froid mais sous un ciel bleu éclatant.
Pour accompagner cet ultime départ, avant son inhumation dans l’intimité lundi sur l’île de Saint-Barth, son groupe, mené par le guitariste Yarol Poupaud, avec pour invités -M- ou encore Jean-Louis Aubert, a joué ses plus grands morceaux à la guitare. Comme il l’avait fait en attendant que le cortège funéraire descende les Champs-Elysées en direction de la place de la Madeleine trois heures plus tôt.
Sur la petite scène installée devant l’église, trônait le micro, désormais orphelin de la plus belle et puissante voix que le rock français ait compté. Ces paroles connues de tous, celles de «La Musique que j’aime», «Le pénitencier», «Gabrielle», «Ma gueule», «Marie», étaient reprises en choeur et à pleins poumons par les fans, massés sur la place.
C’est en musique mais aussi en moto, les deux passions de sa vie, que ses admirateurs ont pu dire adieu à Johnny, comme il le souhaitait.
Une de ses anciennes Harley-Davidson était garée devant le parvis de la Madeleine et, quelques heures plus tôt, des bikers portant des brassards noirs ont bruyamment escorté le cortège funéraire à partir de l’Etoile. Si quelque 700 motards avaient été annoncés, ils semblaient bien être plus nombreux.
- «Une part de la France» -
Au passage du cortège, des «Johnny! Johnny! Johnny!» n’ont cessé de se faire entendre de la part d’admirateurs venus de tout l’Hexagone, en autocar, en voiture, en train et bien évidemment en moto.
Immense et bienveillant, l’hommage à «l’idole des jeunes» est devenu particulièrement émouvant quand il a fallu monter les marches de l’église de la Madeleine.
«Ce samedi de décembre est triste, mais il fallait que vous soyez là pour Johnny, car Johnny était là pour vous», a lancé le président Emmanuel Macron à la foule rassemblée devant l’église.
Johnny était «une part de nous-mêmes, une part de la France», a déclaré le chef de l’Etat, lors de son éloge funèbre, s’exprimant près du cercueil entouré par la famille.
Emmanuel Macron, qui était accompagné de son épouse Brigitte, a rendu hommage à Laeticia Hallyday - toute de noir vêtue et qui portait le pendentif en forme de croix de son mari - et aux enfants du rocker: les deux petites Joy et Jade, Laura Smet et David Hallyday.
«Entre dans la lumière, Johnny Hallyday, une lumière, un feu qui ne s’éteint jamais !», a ensuite dit Mgr Benoist de Sinety, vicaire général du diocèse de Paris, dans son homélie.
Dans l’église, les proches de Johnny ont rappelé la mémoire de la star. Des interventions souvent touchantes, rythmées par quelques-uns de ses tubes.
«Il règne sur le podium des mythologies françaises entre de Gaulle et Tintin», a déclaré l’écrivain Daniel Rondeau.
«Je t’ai aimé comme un grand frère (...) Tu vas faire le voyage avec Jean d’Ormesson, vous allez bien vous marrer», a plaisanté Patrick Bruel, d’une voix cassée.
Jean Reno a déclamé un poème «L’escargot», qu’il a eu du mal à finir, la gorge nouée.
Au premier rang, Laeticia peinait à retenir ses larmes, entourée de ses deux filles. De l’autre côté de l’allée centrale, également au premier rang, l’émotion est aussi visible chez la première femme de Johnny, Sylvie Vartan, son fils David Hallyday, son ancienne compagne Nathalie Baye et sa fille Laura Smet.
- Johnny, «c’est toute ma vie» -
De nombreux amis de Johnny étaient présents: «son frère» Eddy Mitchell, Marion Cotillard, Line Renaud, Jean Dujardin, Dick Rivers, Michel Drucker, Hélène Darroze, Alain Souchon ou encore Claude Lelouch, qui avait filmé avec son téléphone le rassemblement devant le cercueil devant l’église.
Côté politique : la ministre de la Culture Françoise Nyssen, Nicolas Sarkozy, qui a essuyé une larme juste avant la cérémonie, son épouse Carla Bruni, François Hollande et Julie Gayet, et le Premier ministre Edouard Philippe.
L’office religieux a été retransmis sur de grands écrans et à la télévision, tout comme la descente des Champs-Elysées.
Pour être placés au mieux pour cette journée hors normes, certains fans étaient arrivés dans la nuit et avaient dormi sur place.
«On veut rendre hommage à Johnny. C’est toute ma vie, je l’écoute matin, midi et soir», a confié à l’AFP Claude Broos, un Belge de 55 ans, venu en voiture de Jodoigne, dans le Brabant.
Non loin, Johnny et Laetitia Bernard, 36 et 34 ans, arrivés du Pas-de-Calais avec leur fille de 11 ans, Aline, n’avaient pas dormi de la nuit. «C’était important de lui rendre un dernier hommage, avec tout ce qu’il nous a apporté. De la joie, du bonheur», a témoigné Johnny.
Son idole sera enterrée lundi à l’île antillaise de Saint-Barthélémy, où sa dépouille partira dimanche matin par un vol direct.
Présente parmi la foule, Linda Isaac, originaire de Saint-Barth, s’estimait «contente». «Je pourrai aller voir sa tombe quand j’irai voir ma famille. Ça me fait plaisir qu’il ait fait de notre île sa dernière demeure».