VIDEOLE RÉQUISITOIRE ANTICOLONIAL DE FOKA
"Critiquer la France ne fait pas de nous des anti-Français !" L'ancien journaliste de RFI répond aux accusations d'Anne Sophie Ave, ambassadrice pour la diplomatie publique de la France en Afrique devant la commission d’enquête du Sénat français
Dans une vidéo à la fois incisive et passionnée, le journaliste Alain Foka dresse un réquisitoire implacable contre la politique française en Afrique, qu'il accuse de perpétuer un « néo-colonialisme » indigne du 21ème siècle.
S'attaquant aux propositions tenues par Anne-Sophie Avé, ambassadrice française pour la diplomatie publique, qui a déclaré ce qu'elle qualifie de "propagande anti-française" de certains médias, Foka réfute catégoriquement cette accusation. Selon lui, critiquer l'ingérence de Paris et remettre en cause son influence ne fait pas des Africains des "anti-Français", mais des citoyens libres et conscients du lourd tribut payé par le continent à la traite négrière et à la colonisation.
"Critiquer une action, une mauvaise politique, une décision négative ne fait pas de l'auteur un anti-français", martèle le journaliste, ancienne figure emblématique de RFI. Il dénonce avec vigueur la propension des autorités françaises à vouloir imposer leurs vues, leur modèle, et même parfois leurs chefs d'États fantoches aux pays africains.
Au cœur de sa diatribe se trouve le rejet grandissant, notamment par la jeunesse africaine ultra-connectée, du système de la « Francafrique » - ce modèle d'influence économique, militaire et politique d'énoncé comme une forme moderne de colonialisme. Foka pointe du doigt la survie du Franc CFA, les interventions répétées dans les affaires intérieures, ou encore le maintien de bases militaires vues comme des "forces d'occupation".
"La jeunesse africaine n'a plus envie d'être dans tel ou tel camp, d'être obligée de servir la cause de telle ou telle puissance qui ne la concerne pas", lance-t-il, appelant à l'avènement d 'un partenariat enfin respectueux de la souveraineté africaine.
Dénonçant la "propagande" française, le journaliste exhorte Paris à reconnaître ses erreurs et à tourner la page d'un passé douloureux. Seul un dialogue réel d'égal à égal, sans conditionnalités ni ingérences, permettra selon lui de reconstruire une relation apaisée.