VIDEOLE SUMMUM DU RENONCEMENT À L'ÉTAT DE DROIT
Il y a une banalisation de la mort au Sénégal. Le dialogue ne saurait se substituer à la marche de la démocratie. Le régime refuse de jouer le jeu démocratique. La classe politique n'est pas à la hauteur de la société - ENTRETIEN AVEC FELWINE SARR
Le philosophe et économiste Felwine Sarr tire la sonnette d'alarme. Invité de l'émission d'ITV Sénégal, il a livré une analyse sans concession de la crise politique que traverse le pays depuis le report des élections présidentielles par le président Macky Sall.
Pour Felwine Sarr, la décision du chef de l'État est clairement "anticonstitutionnelle". "C'est un coup d'État institutionnel, il n'avait pas le droit de prendre un tel décret", assène-t-il. En réaction, une large mobilisation de la société civile s'est levée pour défendre l'État de droit.
Mais Sarr déplore également "l'alliance conjoncturelle" entre le pouvoir et l'opposition du PDS, qui a permis l'adoption de la loi repoussant les élections. "Des choix anti-patriotiques qui vont à l'encontre des intérêts de la nation", fustige-t-il.
Désormais, tous les regards se tournent vers le Conseil constitutionnel, qui doit trancher sur la validité de cette loi controversée. Selon Felwine Sarr, les "juges constitutionnels" ont "la responsabilité historique de rétablir l'ordre constitutionnel".
L'intellectuel lance donc un vibrant "cri d'alarme" et espère "un retour à la raison" du pouvoir. Faute de quoi, le Sénégal s'enfoncerait dans une crise encore plus profonde.