DE TERRIBLES RÉVÉLATIONS SUR LA MORT DE FRANÇOIS MANCABOU
Torture, tabassage, colonne vertébrale brisée, 4 jours de coma.. Interpellé dans l’affaire de complot présumé contre l’autorité de l’Etat, François Mancabou est finalement décédé, le mercredi soir avant 23 heures
Depuis l’annonce de sa mort, les réactions et commentaires d’indignation fusent de partout. Interpellé dans l’affaire de complot présumé contre l’autorité de l’Etat, François Mancabou est finalement décédé, le mercredi soir avant 23 heures. Mais si le certificat de genre de mort établi par l’hôpital Principal de Dakar dans un langage « diplomatique » parle de « mort accidentelle », une source très proche du défunt et de sa famille nous livre en exclusivité des infos renversantes qui font état d’actes de torture, de tabassage, d’une colonne vertébrale brisée, de quatre jours de coma… Une mort suspecte qui mouille profondément la police nationale.
Selon le certificat de genre de mort établi par l’hôpital Principal de Dakar et signé le mercredi 13 juillet par le médecin-capitaine François Ndiaye, François Mancabou a succombé suite à une « mort accidentelle » survenue le mercredi à 22 h 40 mn. « François Mancabou né le 05 février 1971, a été hospitalisé le 25 juin et est décédé hier nuit à 22 heures 40 minutes », précise le document Né en 1971, François Mankabou, accusé de complot terroriste, est un ex-soldat et ancien garde-du-corps de l’ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Cheikh Tidiane Gadio qu’il a servi pendant 10 ans avant de le quitter..
Ces terribles révélations sur ses six derniers jours…
Dans cette affaire de présumé complot visant à déstabiliser le pays, il a été cueilli le 17 juin (jour de la manifestation massive de l’inter coalition Yewwi/Wallou), vers 8 heures et accusé d’être impliqué dans ce fameux complot « terroriste ». Pour rappel, d’autres personnes avaient été interpellées le 19 juin vers 16 heures sur la « plage de la BCEAO » à Yoff dans le cadre de la même affaire. Elles étaient accusées de préparer des attentats contre des cibles stratégiques comme la Senelec voire de s’en prendre à des intérêts et des ressortissants français. Sur sa mort et ces graves révélations d’actes de torture, tabassage, colonne vertébrale brisée, notre source, très proche du défunt et de sa famille, indique que François Mankabou est décédé après quatre jours de coma. « Il a été arrêté le 16 juin 2022 et gardé à vue à la Sûreté urbaine chez le fameux commissaire Bara Sangharé. C’est là-bas qu’ils l’ont tabassé et l’un de ses tortionnaires jouait même aux ciseaux, mais ne savait qu’il (François) avait pratiqué les arts martiaux. Résultat des courses, ils lui ont même cassé la colonne vertébrale. C’est cette nouvelle qui m’a douché ! », ajoute notre interlocuteur qui n’a pu s’empêcher de verser des larmes.
Amnesty Sénégal dénoncé et exige une autopsie
Amnesty Sénégal, dès l’annonce de la mort du défunt, a déclaré qu’« il faut une autopsie et une enquête sur la mort de François Mancabou survenue à l’hôpital Principal après une garde à vue à la police. Les autorités ont agi pour empêcher au médecin mandaté par sa famille d’avoir accès au malade et à son dossier médical ».
Un crime d’Etat commis par un régime assassin, aux abois, selon Seybani Sougou
« Hélas, le sang d’un Sénégalais vient de couler, une nouvelle fois. Une victime de plus est tombée sous le régime sanguinaire de Macky Sall : une victime de trop. L’ignoble assassinat de François Mancabou suite à d’horribles actes de torture constitue un homicide volontaire d’une extrême gravité. Aucune justification ne saurait être apportée à ce crime d’Etat abominable commis contre un citoyen, qui, et quel que soit les accusations portées à son encontre (dont il faut d’ailleurs apporter la preuve), jouit de la présomption d’innocence jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie par un tribunal », a, de son côté, réagi Seybani Sougou. Pour ce juriste, toute tentative visant à maquiller ce crime est vaine. La thèse de la mort accidentelle ou consécutive ne convainc personne et constitue une insulte à l’intelligence des citoyens et à la mémoire du disparu. « Lorsqu’il a été arrêté le 17 juin 2022, François Mancabou était bien portant physiquement, et ne présentait aucun signe de fragilité. Il ne faut pas tourner autour du pot : Français Mancabou est mort après avoir été torturé d’une manière violente et atroce par la police nationale agissant sous les ordres du régime assassin de Macky Sall. » Dénonçant les dérives du régime, le juriste vivant en France et très présent sur les réseau sociaux souligne que « François Mancabou est une victime qui vient s’ajouter à la longue liste des Sénégalais tués lâchement sous le magistère liberticide de Macky où les libertés individuelles et collectives sont piétinées. Des citoyens sont cueillis en plein jour, des domiciles d’opposants sont encerclés sans aucune base légale et des arrestations préventives (kidnapping) opérées dans l’illégalité la plus totale par des policiers agissant comme de vulgaires malfrats dans ce qui relève désormais du banditisme d’Etat ». « Il faut le dire clairement : l’uniforme du policier ne peut être en aucun cas un paravent ou un prétexte pour faire tout et n’importe quoi. Dans un Etat de droit, les policiers ne sont pas au-dessus des lois et sont soumis à la loi. C’est une réalité implacable et irréfutable : il y a au sein de la police sénégalaise des voyous qui torturent, violent les droits élémentaires des citoyens, et parfois, tuent impunément. Une enquête circonstanciée doit être diligentée. Un rapport doit être établi par les organisations de société civile », exige Seybani Sougou. Car selon lui, dans cette affaire, la responsabilité directe de l’Etat (ministre de l’Intérieur) est engagée…
Version à dormir debout du procureur : « Il a violemment cogné le mur et les grilles de détention sans que l’on ne sache pourquoi… »
Amady Diouf, le Procureur de Dakar, est revenu sur les diligences requises et accomplies suite au décès de François Mancabou. Face à la presse, après présentation de ses condoléances au nom de l’autorité judiciaire, il est revenu sur l’interpellation de Mancabou suite à l’enquête diligentée sur des présumés actes terroristes et atteinte à la sureté de l’Etat. « Et sur les premiers éléments de l’enquête, son rôle serait de développer des stratégies d’attaques et de harcèlements des forces de sécurité et des autorités lors des manifestations Il était sans autorisation de port d’armes », a-t-il dit à l’entame de sa communication. Selon le procureur, après son arrestation, « contrairement aux autres détenus qui avaient gardé le calme et la sérénité, il a violemment cogné le mur et les grilles de détentions sans que l’on ne sache réellement les motivations profondes. Les enquêteurs disposent d’images vidéos de 13 minutes qui seront versées dans la procédure de l’enquête » « Aussitôt informé de la mort de François Mancabou, j’ai donné des instructions à la Division des investigations criminelles pour une enquête, afin de déterminer les causes et circonstances du décès » a-t-il ajouté avant d’indiquer qu’une autopsie avait été instamment ordonnée par le ministère public, dès l’annonce de ce décès… Un service de police chargé d’enquêter sur des accusations de meurtre par actes de torture portées contre un autre service de police : Une garantie d’impartialité et d’enquête indépendante, assurément !