DEUX ANS APRES LA DISPARITION DIDIER BADJI ET FULBERT SAMBOU, L’ONDE DE CHOC ENCORE VIVE À NIOMOUNE
Pour ces insulaires d’où sont originaires Didier Badji et Fulbert Sambou, il est hors de question que cette affaire reste impunie dans cette République où l’État de droit occupe une place centrale. La vérité, disent-ils, doit jaillir en plein jour

Inadmissible ! Impardonnable ! L’heure de vérité a enfin sonné… Ces qualificatifs aux relents de pleurs ont rythmé, dimanche dernier, la communication des populations des îles Bliss Kassa qui ont organisé un grand rassemblement à Niomoune, pour exiger que la lumière soit faite sur la disparition de Didier Badji et Fulbert Sambou.
Plus de deux ans après la disparition mystérieuse et la mort de ses fils, Niomoune et toutes les îles Bliss Kassa, composées de cinq villages, continuent de réclamer la lumière sur cette affaire. Dimanche 26 janvier 2025, la communauté de ces villages a organisé un grand rassemblement pour demander aux nouvelles autorités de leur venir en aide, afin que cette question soit élucidée. Pour ces insulaires d’où sont originaires Didier Badji et Fulbert Sambou, il est hors de question que cette affaire reste impunie dans cette République où l’État de droit occupe une place centrale. La vérité, disent-ils, doit jaillir en plein jour. « Cela fait deux ans que nous souffrons à cause de la tragédie qu’on nous a fait subir.
Celle-ci est liée à la disparition de nos frères. Deux années se sont écoulées et nous continuons à endurer la tragique perte de nos frères. À la suite de cet événement, les parents de feu Fulbert ainsi que Mme Badji les ont rejoints dans l’au-delà à cause du traitement indigne que les autorités de l’époque leur ont fait subir », a regretté Alphonse Tabar, enseignant en poste à Niomoune. La douleur est toujours vive. Cela fait plus de 700 jours que les parents et toutes les îles Bliss Kassa pleurent leurs enfants. Ils ne sont plus là. Ils sont partis à jamais. Du côté de Niomoune, les habitants ne veulent qu’une seule chose : que justice soit rendue et que tous les commanditaires puissent payer pour leur acte ignoble. « En ce jour mémorable, nous pensons à eux.
Nous pensons à leur mort comme si celle-ci se déroulait à l’instant même. Nous pensons qu’une attitude responsable des nouvelles autorités permettra de mettre la lumière sur cette affaire dans un délai raisonnable pour apaiser le chagrin que vivent leurs familles. Nous croyons que l’heure de vérité a enfin sonné. Pour cela, nous demandons également à l’État du Sénégal de s’occuper des enfants de nos frères disparus », a martelé M. Tabar. À la suite d’Alphonse Tabar, Jean-Marie Diémé a nié en bloc la thèse du décès par noyade avancée par les uns et les autres pour justifier la mort des enfants de Niomoune. Pour lui, ces hommes de tenue ont tout simplement été tués.
« Ils ont tué Fulbert Sambou et Didier Badji. Qu’on nous dise qui a ordonné l’arrestation et la mise à mort de ces vaillants soldats. Le ministre de la Justice a bel et bien dit que les commanditaires allaient payer pour leur crime. Nous attendons que cette volonté se concrétise. Nous pleurons depuis deux ans. Maintenant, nous voulons que justice soit faite », a insisté M. Diémé, invitant les nouvelles autorités à œuvrer pour la manifestation de la vérité.