L'AÏD-EL-FITR EXPLIQUÉE
Prières, dons aux plus pauvres, nouveaux vêtements et repas festifs : l'Aïd-el-Fitr, qui conclut le mois de Ramadan ce 30 mars, constitue un moment essentiel de la spiritualité et du vivre-ensemble pour la communauté musulmane

(SenePlus) - Ce dimanche 30 mars 2025, les musulmans de France célèbrent l'Aïd-el-Fitr, marquant la fin du mois sacré du Ramadan. Cette journée festive, caractérisée par des prières collectives, des échanges de vœux et de cadeaux, représente un moment important du calendrier islamique, comme le rapporte le journal Le Monde.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a annoncé dans un communiqué du 25 mars que, « conformément aux données scientifiques », la date de l'Aïd-el-Fitr était fixée au dimanche 30 mars 2025.
La Grande Mosquée de Paris a confirmé cette date après la traditionnelle "Nuit du doute", durant laquelle a lieu l'observation de la Lune. Le recteur de l'institution avait d'ailleurs souligné sur X l'importance de cette tradition en déclarant qu'« ignorer cette nuit sous prétexte que la technologie moderne nous permet des calculs précis serait comme négliger l'appel à la prière simplement parce que nous avons des montres ou des appareils connectés ».
Le Monde précise également que "l'Arabie saoudite, terre des lieux saints de l'islam, a également annoncé lundi que l'Aïd-el-Fitr débuterait mercredi, de même que le Qatar et les Emirats arabes unis", illustrant ainsi les différences d'observation selon les pays.
Le journal explique que la date de l'Aïd-el-Fitr recule d'environ dix jours chaque année dans notre calendrier grégorien, car elle est déterminée selon le calendrier de l'hégire, qui ne compte que 354 ou 355 jours par an. Selon ce calendrier, qui débute avec le départ du prophète Mahomet de La Mecque en 622 de l'ère chrétienne, nous sommes actuellement en l'an 1446.
Cette fête marque la fin du mois de Ramadan qui avait commencé le 28 février 2025. Comme le détaille Le Monde, la journée est "marquée par une prière à la mosquée, mais aussi des échanges de vœux, de pâtisseries, de thé et de petits cadeaux".
Le quotidien ajoute que "traditionnellement, les croyants revêtent de nouveaux vêtements, s'offrent des présents et s'acquittent d'une aumône, la zakat al-fitr, destinée aux pauvres". Cette aumône obligatoire varie selon les instances religieuses : la Grande Mosquée la fixe à 7 euros par personne, tandis que le CFCM recommande 9 euros. Le média Saphir News, cité par Le Monde, rappelle que "le Ditib, instance qui représente les musulmans turcs, a réévalué le montant de la zakat de 10 à 15 euros en 2024".
Le Monde précise également la distinction importante entre l'Aïd-el-Fitr et l'Aïd-el-Kébir. L'Aïd-el-Fitr est également appelée Aïd-el-Séghir, signifiant "petite fête", par opposition à l'Aïd-el-Kébir (ou Aïd-el-Adha), la "grande fête".
Cette dernière commémore le sacrifice relaté dans le Coran et l'Ancien Testament, où Abraham, sur le point de sacrifier son fils par obéissance divine, voit l'enfant remplacé par un bélier grâce à l'intervention d'un ange. Pour marquer cet événement, les musulmans pratiquent un abattage rituel de mouton, contrairement à l'Aïd-el-Fitr où cette pratique n'a pas lieu.
Seules la prière et la formule de vœux ("Aïd Moubarak", ou "joyeuse fête") sont communes aux deux célébrations.
En France, contrairement à d'autres pays à majorité musulmane, cette journée n'est pas fériée, rappelle Le Monde, bien qu'elle constitue l'une des fêtes les plus importantes pour les fidèles de l'islam.