LE CAMBRIOLEUR DE ABY NDOUR RISQUE 10 ANS DE TRAVAUX FORCÉ
Association de malfaiteur,violence et voies de faits

Boubacar Diallo a fait face aux juges du Tribunal de la chambre criminelle de Dakar pour association de malfaiteurs, violences et voies de faits, vols multiples et coups et blessures volontaires ayant entraîné une Itt de 12, 15 et 18 jours. Il est accusé d’avoir cambriolé la maison de la chanteuse Aby Ndour et en court 10 ans de travaux forcés. La chambre criminelle rendra sa décision le 5 mars prochain.
Boubacar Diallo est dépeint comme le chef de gang des voleurs qui écumaient les quartiers Sacré-Cœur, la Foire et les Libertés. Ce jeune homme qui habite Hlm Grand Yoff, faisait régner la terreur dans ces zones. La dernière victime de sa bande est la chanteuse Aby Ndour. Les gardiens de Sacré-Cœur ont monté une brigade pour enfin mettre hors d’état de nuire cette bande de malfaiteurs. Dans la nuit du 27 au 28avril 2014, quatre vigiles qui patrouillaient à bord d’une voiture de couleur noire ont aperçu, à hauteur de l’immeuble Ferdinand Coly, trois personnes avant de foncer sur elles. Les deux ont pris la clé des champs tandis que Boubacar Diallo s’est arrêté comme s’il ne fait pas partie de la bande de malfaiteurs. Attaqué par les vigiles, il a brandi les armes qu’il détenait par devers lui pour résister. Il avait une machette, un couteau et une bombe à gaz.
C’est ainsi qu’il a asséné à l’un des vigiles des coups de couteau à la jambe et dans la paume de la main. Malgré tout, il ne s’en est sorti pas vainqueur. Les vigiles ont réussi à le tenir en respect avant de le conduire à la police. Devant les enquêteurs, il a soutenu qu’il a été interpellé par les vigiles au moment où il se rendait à Dakar. C’est ainsi, dit-il, qu’une querelle a éclaté entre eux. Il s’agit des vigiles nommés Mamadou Diagne, Moustapha Diop et Souleymane Sy. Ils se sont retrouvés avec des blessures ayant entraîné respectivement des itt de 12, 15 et 18 jours.
A la barre de la chambre criminelle de Dakar, l’accusé a retourné sa veste en niant les faits qui lui sont reprochés. Il explique que ce jour-là, il revenait d’un «Thiant» et cherchait un taxi pour rentrer chez lui. «Tout d’un coup, une voiture noire s’est arrêtée devant moi à Liberté 6 Extension. Les occupants m’ont intimidé l’ordre de les suivre. J’ai dit niet et ils m’ont frappé. L’un d’eux détenait un couteau qu’il a voulu m’asséner, mais je l’ai esquivé et il a poignardé son ami. A la suite de cela, ils m’ont conduit à la police pour m’accuser d’avoir asséné un coup à l’un d’eux», argue-t-il avant d’ajouter que les limiers ont corsé le dossier. «Je ne peux pas me battre contre 3 personnes alors que je n’étais pas armé. Ils avaient une voiture et étaient au nombre de quatre. La machette appartenait aux vigiles», s’est-il dédouané encore.
N’empêche, le juge lui a fait savoir que les vigiles ont déclaré dans l’ordonnance de renvoi qu’il est le chef des agresseurs dans la zone de Sacré-Cœur et Liberté, 1,2,3,4,5 et 6. «Même votre mère a dit que vous avez pris le mauvais chemin. Vous avez même commis un vol dans la maison de Aby Ndour», lui rappelle le président de la chambre criminelle. Mais l’accusé campe sur sa position et dément.
Selon le maître des poursuites, plusieurs vols ont été commis par l’accusé et sa bande dans le courant de l’année 2014, sans qu’ils ne soient arrêtés. Pour lui, la tentative de vol ne souffre d’aucune contestation. Aussi, a-t-il de- mandé la requalification des faits en tentative de vol en réunion ayant entraîné des blessures et de retenir aussi le délit d’association de malfaiteurs. «Il n’y a pas eu de blessure à son encontre, c’est la raison pour laquelle, je requiers 10 ans de travaux forcés», dit-il. Me Abdoulaye Tall, conseil de la défense, soutient qu’il ne se retrouve pas dans le réquisitoire du parquet. Selon lui, il y a des incohérences qui militent en faveur de l’acquittement de l’accusé. «Les multiples vols ne peuvent pas être imputés à mon client. Mieux, il n’a jamais nié la bagarre. On ne l’a pas surpris en train de voler, donc cette thèse ne peut en aucun cas être retenue», a déclaré la robe noire qui plaide l’acquittement. Délibéré le 5 mars prochain.