LE CONCEPT MASCULINITE POSITIVE MIS EN PLACE
Les violences exercées sur les femmes et les filles ont pris des proportions inquiétantes en Afrique, plus particulièrement au Sénégal
Les violences exercées sur les femmes et les filles ont pris des proportions inquiétantes en Afrique, plus particulièrement au Sénégal. Pour éradiquer ce phénomène, le Fonds des Nations Unies pour la Population (Unfpa) et l’Union Africaine (UA), en partenariat avec le gouvernement du Sénégal, ont organisé hier la consultation des jeunes de l’UA sur la masculinité positive. Ce concept va permettre d’inclure les hommes dans la lutte contre les violences faites sur les femmes et les filles.
Déconstruire les stéréotypes, promouvoir les femmes, laisser tomber les idées sexistes, les pesanteurs sociales, les normes du patriarcat revues et prises en compte... Ces éléments constituent le concept de masculinité positive mis en place par l’Unfpa, l’UA et l’Etat du Sénégal lors d’une rencontre présidée hier par le ministre de la Femme, Fatou Diané Guèye. «Nous disposons en Afrique et dans nos Etats respectifs d’un cadre juridique protecteur des femmes et des filles qui vient s’adosser à nos valeurs culturelles ancestrales qui accordent une place de choix à la femme et à la jeune fille, future épouse, mère et grand-mère. Malheureusement, la réalité quotidienne est encore marquée par des violences basées sur le genre avec des conséquences néfastes, souvent dramatiques pour les femmes et les filles. Nous devons alors, aujourd’hui plus que jamais, agir et réagir davantage pour éradiquer ces violences en Afrique, avec surtout l’implication des hommes, des jeunes garçons du continent, que vous avez l’honneur de représenter ici, à Dakar», indique la remplaçante de Ndèye Saly Diop Dieng.
Poursuivant, elle indique que le Sénégal se reconnaît parfaitement «dans cette démarche protectrice pour avoir reconnu la violence comme un obstacle majeur à l’épanouissement de la femme, et érigé l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes en objectifs prioritaires et transversaux du Plan Sénégal Émergent». Recommandant contre la masculinité toxique, Fatou Diané Guèye trouve que le changement des mentalités et des comportements est nécessaire.
Embouchant la même trompette, le ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour soutient que le fait de faire subir une quelconque violence à la femme et aux enfants, de quelque nature qu’elle puisse être, constitue une atteinte grave à la société. «Quand on part du postulat que la famille est la cellule de base de toute société, ce concept de masculinité positive m’inspire beaucoup, car il promeut l’engagement des garçons ou des hommes dans ce combat pour l’éradication des violences basées sur le genre, qui était jusque-là exclusivement porté par les femmes elles-mêmes ou les organisations féministes chargées de la défense et de la protection des droits des femmes et des jeunes filles», affirme-t-il. Selon Pape Malick Ndour, les hommes ont un rôle capital à jouer dans ce combat afin de façonner à termes des attitudes et comportements respectueux et soucieux de l’égalité entre les sexes. «Je prends comme prétexte cette journée pour décrier et dénoncer toute cette violence dont sont victimes les femmes et les jeunes filles, tous âges confondus».