L’EFFET EL MALICK NDIAYE
Dakar étouffe. Mais Dakar commence à respirer à quelques heures du Magal. Bus, véhicules personnels, cars «Ndiaga Ndiaye» sont pris d’assaut par les fidèles mourides.Entre Keur Massar et Pikine, les prix ont connu une hausse, mais jugée « raisonnable »
Dakar étouffe. Mais Dakar commence à respirer à quelques heures du Magal. Bus, véhicules personnels, cars «Ndiaga Ndiaye» sont pris d’assaut par les fidèles mourides. Queues serpentées et bousculades sont observées dans certains points de départ. Entre Keur Massar et Pikine, les prix ont connu une hausse, mais jugée «raisonnable» du fait de la détermination du ministre des Transports à ne pas laisser le diktat des transporteurs prospérer. Reportage.
Dakar se vide de sa population ! À quelques heures du Magal, des vagues de fidèles veulent regagner la ville de Touba. La route nationale, les stations d’essence, les garages clandestins et les points de départ des véhicules sont pris d’assaut par les fidèles. Au croisement de Keur Massar, une demoiselle tient à peine sur ses deux jambes. Cela fait plus de 6 heures de temps que Aïssata Diaw est debout dans l’espoir de trouver un bus. La voilée n’a jamais vécu une telle situation. Elle tire son sac de voyage et s’assoit dessus. Les jeunes filles attendent désespérément un bus. «Depuis 6 heures du matin nous sommes là à attendre un bus ou un véhicule particulier. Malheureusement, tous les bus sont remplis.
Nous sommes quatre, mais jusqu’à présent nous n’arrivons pas à trouver une voiture. Franchement, je ne m’attendais pas à une telle situation», a dit Aïssata Diaw, originaire de Podor.
À la station de Diamaguene, le même décor est planté. Une marée de clients occupe la station- service et les arrêts bus qui longent la route nationale. Des sacs de voyage, des valises et autres matériels sont déposés à même le sol. Des bus et véhicules passent à toute vitesse sans s’arrêter. Debout sur son grand boubou qui traîne au sol, Modou Fall, un jeune père de famille, retient ses nerfs sous un ciel ensoleillé. «Tu vois toute cette foule, nous attendons tous des bus. Hélas, la situation est désespérante. Physiquement, mon jeune garçon ne tient plus, c’est insupportable. Mais Serigne Touba en vaut le prix», s’accroche-t-il.
Effet El Malick Ndiaye, les prix varient entre 5 000 à 8 000 francs
Un car «Ndiaga Ndiaye» stationne et klaxonne. Dans le long vrombissement du moteur, un jeune apprenti, debout sur le marchepied, toque fortement sur la porte du car et lance aux clients : «Touba, direct 5 000 F Cfa. Il ne reste que deux places». Subitement, des fidèles font la course et se bousculent. Certains se donnent même des coups d’épaule.
Au niveau de Poste Thiaroye, un bus est sur le point de partir. Les bagagistes sont en train de ranger les sacs. Le prix est fixé à 7000 francs. Ici, les tickets s’arrachent comme des petits pains. Ils veulent tous rejoindre Touba. «Mon frère, certes les prix ont connu une hausse. En temps normal le ticket est à 4000 francs. C’est cher, mais que faire ? Il parait qu’à Baux maraichers, les gens font la queue et c’est compliqué. Donc, pour toutes ces raisons, nous acceptons de payer les 7000», assume Pape Samba Ndour.
À l’entrée de Pikine, des garçons hèlent les voyageurs. «Nous avons des minibus et le billet est à 8 000 FCfa. Vos bagages ne sont pas taxés», informe un jeune à la coiffure dégradée. Certains clients trouvent le prix raisonnable. À quelques pas d’ici, se trouve la gare routière Baux maraîchers. L’ambiance est électrique, des voitures klaxonnent, des queues se forment. Apparemment, les mesures fortes qui ont été prises par le ministre des Transports, El Malick Ndiaye, lors de la Tabaski ont laissé des traces. «Force reste au ministre. Ils savent que les autorités sont à l’écoute. Raison pour laquelle les chauffeurs n’osent plus exagérer les prix qui varient entre 5000 et 8000 francs, c’est compréhensible. Tu vois, les bus font 7000, les mini- bus 8000 et les car ‘’Ndiaga Ndiaye’’ 5000, c’est raisonnable», magnifie un chef de garage qui préfère garder l’anonymat.