LES DELEGUES DU SUTTAAAS ALERTE LE PRESIDENT MACKY
Manque de logistique, risque d’incendie des aéronefs…Les conditions des travailleurs de la société d’assistance au sol à l’aéroport internationale Blaise Diagne préoccupent les délégués du personnel du syndicat unique des travailleurs du transport aérien
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Les conditions des travailleurs de la société d’assistance au sol à l’aéroport internationale Blaise Diagne préoccupent les délégués du personnel du syndicat unique des travailleurs du transport aérien et des activités annexes du Sénégal. Les syndicalistes ont adressé une lettre au président de la république pour alerter sur cette situation d’insécurité liée au manque de logistique et les «graves menaces qui pèsent sur l’avenir immédiat» de leur activité.
«Au moment où ces lignes sont écrites, il se déroule un désastre à la structure AIBD Assistance Services (2AS)». Cette alerte est des délégués du personnel du syndicat unique des travailleurs du transport aérien et des activités annexes du Sénégal. En effet, ils ont adressé une lettre au Président Macky Sall pour l’interpeller sur la situation qu’ils vivent depuis plusieurs mois. «Il y a exactement un an, nous vous faisions part d’une correspondance d’alerte. À quelques nuances près, l’exposé des motifs et la substance majeure de la problématique sont restés les mêmes», déplorent les syndicalistes. Ils précisent que cette grave perturbation du fonctionnement de ladite entreprise dépasse sa capacité en ressources humaines et matérielles. «Ce qui se passe pour les travailleurs, les usagers de l’aéroport, les compagnies aériennes, est un désastre de grande ampleur. Il pourrait raisonnablement s’appeler catastrophe», s’alarment les syndicalistes.
A les en croire, les travailleurs manquent de tout. Par conséquent, indiquent-ils, le personnel est dans une situation d’insécurité constante avec de multiples accidents de travail. «A cela s’ajoutent des incidents graves allant jusqu’à produire des risques d’incendie des aéronefs, des marchandises dangereuses (zone fret) et des retards imputables au manque et à la vétusté du matériel. L’obligation de sécurité pèse sur l’employeur conformément aux textes en vigueur», pestent les travailleurs de l’AIBD Assistance Services. Aussi, poursuivent-ils, les services d’assistance en escale sont les services rendus à un transporteur aérien sur un aérodrome ouvert au trafic commercial. «Pour cela, une licence ou un certificat d’exploitation est délivré par l’autorité compétente, pour la plupart annuel», soulignent les délégués du Suttaaas. Ils signalent également que le renouvellement de cette licence est passé d’un an à six mois pour finir à un simple trimestre.
«CHAQUE AVION QUI ARRIVE ET REPART EST UN MIRACLE»
D’après eux, cette disposition se faisant après inspection de l’autorité, vérification des équipements, des outillages, du matériel d’assistance, nécessaires à la fourniture des services pour lesquels il est agréé et sous réserve de l’acquittement de la redevance conformément à la réglementation en vigueur. «Chaque avion qui arrive et repart est un miracle. Le drame, c’est quand toute la chaîne de responsabilité qui entoure l’activité s’en accommode allègrement. Il n’y a plus de garantie absolue autour de la sécurité qui entoure le traitement d’un avion à l’aéroport de Diass», préviennent les syndicalistes. Au courant de l’année précédente, indiquent-ils, la tutelle leur a fait part d’une liste non exhaustive d’équipements commandés à l’étranger, à hauteur de 15 milliards de nos francs, devant arriver et être opérationnels à la fin de l’année qui vient de s’écouler. «Nous avons fini par comprendre que cette vérité n’est en réalité qu’une question de point de vue. Nous ne sommes d’ailleurs pas en mesure de savoir où elle a commencé et quand cela prendra fin», regrettent les syndicalistes. Ils sont d’avis que 2AS est un régime de responsabilités sans faute où ceux qui en ont la direction refusent toujours d’établir un lien de causalité entre les faits de l’administration présumée fautive et les préjudices subis.
D’après ces délégués, il est impératif d’y mettre un terme. «Au demeurant, si le court terme se faisait dans les conditions actuelles, ce serait sans nous et nous serions à l’arrêt car il ne nous est plus possible de travailler dans ces conditions au prix de notre santé et de nos vies. Nous sommes simplement mais assurément arrivés à saturation avec le management bon marché et les crises sans précédent de ces six dernières années», affirment les délégués du Suttaaas. Ils réitèrent leur volonté de contribuer grandement au projet de hub aérien tout en attirant l’attention du chef de l’État sur les graves menaces qui pèsent sur l’avenir immédiat de leur activité.