L’IGE DENONCE L’ENFER DANS LES PRISONS
Les conclusions des vérifications de l’IGE dans les établissements pénitentiaires sonnent comme un cri du cœur de ces ‘’damnés‘’ de l’administration.
Le rapport de l’IGE 2019 qui a été remis au président de la République lundi a mis en exergue la vétusté des établissements pénitentiaires. En effet, l’étude montre que les établissements pénitentiaires ne répondent plus aux normes de l’urbanisme.
Les conclusions des vérifications de l’IGE dans les établissements pénitentiaires sonnent comme un cri du cœur de ces ‘’damnés‘’ de l’administration. Ainsi, dans le rapport de l’IGE, les vérificateurs soutiennent : « Les visites effectuées dans les établissements contrôlés révèlent une inadéquation de leurs locaux par rapport aux objectifs d’une bonne pratique carcérale, ainsi que diverses violations de la règlementation en matière d’attribution et d’occupation des bâtiments administratifs. »
Constaté à la Maison d’Arrêt et de Correction de Thiès, à la Maison d’arrêt de Rebeuss ainsi qu’à la Maison d’Arrêt pour Femmes de Liberté 6, le rapport note la vétusté et l’exigüité des locaux. Les bureaux du personnel aussi, d’après l’IGE, ont subi l’usure du temps. «Dans leur ensemble, les établissements pénitentiaires ne répondent plus aux normes d’urbanisme. La vétusté, l’humidité et les problèmes d’étanchéité auxquels ils sont confrontés exposent les personnels et détenus à des risques sérieux en matière de santé et de sécurité», renseigne le rapport. Le rapport rappelle que Rebeuss qui a une capacité théorique de 880 détenus dépasse 2000 pensionnaires.
L’ENFER DES CHAMBRES 3, 4, 9, 10 DE REBEUSS
Par ailleurs, il est important de relever, note le rapport, qu’il n’existe ni de norme universelle, ni de norme nationale déterminant la surface dont un détenu devrait disposer. «Néanmoins, se fondant sur une expérience acquise, signale l’IGE, à la faveur des missions effectuées durant des décennies dans les lieux de détention d’un grand nombre de pays, le Comité International de la Croix Rouge (CICR) a défini des spécifications pour l’aménagement des prisons», renseigne le rapport qui ajoute que ces spécifications fixent l’espace vital minimal pour un détenu en cellule collective à 3, 4 m2. Déplorant la précarité qui se trouve à Rebeuss, le rapport a indiqué que les chambres 3, 4, 9 et 10 de cet établissement sont illustratives du sureffectif carcéral. Chacune d’elles accueille, s’alarme le rapport, plus de 200 détenus.»
En respectant les spécifications du CICR, une chambre devrait avoir une surface de 680 m2 alors qu’aucune n’atteint 100 m2, fulmine l’IGE. Le rapport note aussi qu’il y a deux camps pénaux au Sénégal : celui de Kouta et celui de Liberté 6. Alors que ces deux établissements ont dépassé leurs capacités d’accueil (250 pour Koutal et 978 pour Liberté 6), d’après le rapport d’activités du ministère de la Justice de 2017. «L’augmentation des capacités d’accueil des camps pénaux existants et la construction de nouveaux deviennent dès lors un impératif», préconise le rapport de l’IGE de 2019.