SUR LA GESTION DES INONDATIONS, LE TRAVAIL SCIENTIFIQUE EST MIS DE COTE
Ingénieur en Hydraulique, Boubacar Barry, qui faisait face aux Rédactions du Groupe E-media, ce vendredi, s’est livré à un diagnostique profond de la problématique des inondations.
Ingénieur en Hydraulique, Boubacar Barry, qui faisait face aux Rédactions du Groupe E-media, ce vendredi, s’est livré à un diagnostique profond de la problématique des inondations. Sur l’échec des pouvoirs publics à éradiquer ce phénomène devenu un fléau urbain, l’expert l’a justifié par la politisation du secteur de l’assainissement.
«Les inondations sont amplifiées par l’effet du changement climatique. Mais il faut reconnaitre qu’elles découlent aussi, en grande partie, de nos pratiques, comme notre modèle d’habitation. Et sur la gestion de ces inondations, c’est l’émotion qui domine au détriment du travail scientifique. Parce que dès que les choses dégénèrent, on crie au Plan Orsec. Or, c’est un travail qui devrait être préparé bien avant l’hivernage. C’est une question de planification. A Dakar, par exemple, le problème, c’est que les gens construisent dans n’importe quelle zone. L’eau n’a plus de voie de ruissellement. C’est comme si la planification urbaine est devenue notre ennemi. Mais il faut aussi dire que c’est à partir des années 2000 que le pays est entré en décadence.»
Les règles à respecter
«Pourtant nous avons toutes les ressources humaines qu’il faut pour régler définitivement la question des inondations. Il y a énormément de Sénégalais qui maitrisent le domaine de l’assainissement. Mais on ne leur donne pas de responsabilités parce que, tout court, ils ne font pas de la politique. Admettons-le ! C’est la politique qui a détruit ce pays. Or, régler la problématique des inondations relève d’une question de volonté, mais aussi de changement. Et ce changement doit commencer par l’établissement de règles claires respectées par tous. Il s’agit là de consigner les zones d’habitation en interdisant le lotissement et la vente de terrain sur l’ensemble de ces parties. Les blancs (pouvoir colonial) avaient séparé le réseau d’assainissement du réseau de collecte des eaux de pluie.»