TASSINERE ET PILOTE BAR DE ST-LOUIS MENACES DE DISPARITION
Nous avons été dans différentes localités comme Doun Baba Dièye, Keur Bernard, mais aujourd’hui, nous sommes à Pilote Bar et à Tassinére avec comme objectif de montrer les situations que vivent ces localités et attirer l’attention des gouvernants....
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet de la plateforme de veille sur l’information environnementale et dans la suite logique des visites effectuées dans les zones impactées par l’effet du changement climatique, African Journalist Forum a effectué une visite de terrain dans la zone du gandiolais pour interpeller et sensibiliser sur la situation que traverse cette zone côtière.
« Depuis quelques années, nous sommes sur le terrain. Nous avons été dans différentes localités comme Doun Baba Dièye, Keur Bernard, mais aujourd’hui, nous sommes à Pilote Bar et à Tassinére avec comme objectif de montrer les situations que vivent ces localités et attirer l’attention des gouvernants sur les menaces dues aux changements climatiques », a expliqué René Massiga Diouf, président de African Journalist Forum Sénégal qui sonne l’alerte. « Sur ces zones, Pilote Bar est en ligne de mire avec des habitations menacées. Ce qui inquiète non seulement les populations, mais également les universitaires qui tirent la sonnette d’alarme. Selon eux, si rien n’est fait et que les autorités ne viennent pas en aide à ces populations, en augmentant les outils de prévention, elles peuvent vivre des situations amères qui vont nécessiter des interventions beaucoup plus importantes », a- t-il confié. L’objectif visé à travers ces visites est de faire entendre aux autorités et aux partenaires les différentes menaces, pour qu’ils développent des moyens de résilience encore beaucoup plus importants, leur permettant de faire face à l’avenir.
René Massiga Diouf a fait savoir que les chercheurs avec qui l’association African Journalist Forum a eu à travailler, ont prédit que d’ici quelques années, des phénomènes de submersion peuvent avoir des conséquences désagréables sur cette zone côtière de Pilote Bar qui présente des similitudes avec Doun Baba Dièye et Keur Bernard qui sont rayés de la carte il y a de cela quelques années. Pour lui, c’est le moment d’agir pour que cette localité ne se retrouve pas dans la même situation que Doun Baba Dièye et Keur Bernard, il y a quelques années. Boubou Aldiouma Sy, professeur de Géographie, de géomorphologie à l’Université Gaston Berger de Saint louis et membre du laboratoire Leidi où il dirige l’équipe de recherche Dynamiques des environnements arides à semi-arides, risques morphogéniques et stratégies de gestion, partage les mêmes inquiétudes et explique les raisons des problèmes rencontrés par les localités de Pilote Bar et Tassinére. Il affirme que ces villages sont installés dans l’estuaire et dans des fragments de cordons dunaires à l’intérieur de l’estuaire. Ce qui pose des problèmes à ces villages qui ont des traditions culturelles socio-économiques agricoles maraîchères et d’activité de pêche et qui sont très ancrés dans leur environnement socio culturel et environnemental.
Des villages très exposés aux effets des changements climatiques
« Ces villages sont très exposés aux effets des changements climatiques qui sont des phénomènes naturels, lents et normaux qui n’ont rien à voir avec la présence de l’homme et qui se traduisent dans nos régions par une augmentation sensible des températures liées au rapprochement de la terre par rapport au soleil, au cours de son orbite » a-t-il expliqué. Ce qui, selon lui, se traduit par des saisons astronomiques sèches qui peuvent aller jusqu’à 19000 à 21000 ans. « La saison que nous sommes en train de traverser remonte à 7000 ans et il faut encore 12 à 13000 ans pour qu’elle se termine. Un phénomène qui se traduit par la fonte des glaces au niveau des pôles et l’augmentation du volume d’eau dans les mers, avec le relèvement d’eaux des mers qui est calculé en moyenne à l’ordre de 30 cm tous les cent ans. Ce qui est beaucoup et ultra-rapide », ajoute le professeur Boubou Aldiouma Sy qui confie que tous les villages, habitats et infrastructures qui se situent le long du trait de côte et sur des topographies plutôt basses sont exposés par le relèvement, et par des phénomènes de submersion extrême (des vagues qui viennent frapper le trait de côte). Ce qui a été le problème des villages de Doun Baba Dièye, Tassinere et Pilote Bar entre autres. Il craint la disparition de ces localités à moins et long termes. « Avec le relèvement de la mer, toutes les infrastructures qui sont sur le trait de côte sont menacées. Si on parle de 30 cm tous les 100 ans, et si vous faites le lever topographique, vous vous rendez compte que même Saint-Louis peut disparaître dans 1500 ans, à plus forte raison ces villages qui sont sous Saint Louis, sur le plan topographique ». L’enseignant chercheur à l’Ugb préconise une compréhension des phénomènes et le comportement des paramètres hydrodynamiques, mais aussi des courants de dérive, des vagues, des houles, des phénomènes de marée etc. Pour cela, il recommande des appareils récents pour une meilleure compréhension de ces phénomènes et la mise en place d’un dispositif pour ralentir la vitesse de destruction de ces infrastructures qui sont le long du trait de côte «