CAN 2023, LE SENEGAL SOUFFLE LE CHAUD ET LE FROID A YAMOUSSOUKRO
Le premier tour de la 34ème édition de la CAN s’est achevé, mardi, pour l’équipe nationale du Sénégal avec un bilan de trois victoires en autant de sorties. Leaders du groupe C avec ce parcours sans faute, les Lions ont réussi à se qualifier...
Le premier tour de la 34ème édition de la CAN s’est achevé, mardi, pour l’équipe nationale du Sénégal avec un bilan de trois victoires en autant de sorties. Leaders du groupe C avec ce parcours sans faute, les Lions ont réussi à se qualifier avec la manière dans un groupe de la mort où ce n’était pas évident. Si les prestations lors de ce premier tour effleurent le presque parfait, tout n’a pas été rose par contre pour l’équipe d’Aliou Cissé qui aura dégagé une sérénité sans faille et une assurance digne d’un champion qui veut se succéder à lui-même.
L’équipe nationale du Sénégal a fait honneur à son statut de champion en titre. Tombeurs sans forcer de la Gambie (3-0) lors de leur entrée en lice, réalistes et appliqués contre le Cameroun (3-1) mettant fin à 34 ans sans victoire contre les Lions indomptables puis un dernier succès en patron contre une accrocheuse équipe de la Guinée (2-0), les hommes d’Aliou Cissé se sont globalement comportés comme de possibles triomphateurs au soir du 11 février prochain, afin de réussir un doublé historique. Avec une identité de jeu claire, un groupe soudé qui dégage une force collective presque jamais vue, le Sénégal a survolé sa poule et réussi à déjouer pour le moment la malédiction du champion en titre sous la férule d’un Aliou Cissé qui fait les choix justes depuis le début du tournoi. Une bonne impression que le pays de la Téranga doit à une arrière-garde presque imperméable, un milieu de terrain au niveau et une attaque prolifique comme jamais auparavant.
Un Mendy retrouvé, une défense
Si le Sénégal est parmi les meilleurs défenses de ce tournoi avec un seul but (à égalité avec le Nigeria et le Mali), il le doit en partie à un Édouard Mendy qui a su se montrer impérial sur sa ligne. Le Sénégal n’a certes concédé que très peu d’occasions mais le dernier rempart des Lions a su repousser les rares tirs cadrés (4 seulement en 3 matchs pour un seul but). Des prestations qui rassurent et montrent que l’Albatros a retrouvé ses standards habituels quelques mois plutôt avec 5 clean-sheets sur six derniers matchs toutes compétitions confondues, dont 2 à cette Can.
Un net regain d’Édou qui se reflète sur une défense sénégalaise qui a été dans son élément durant ces trois matchs. En dépit d’une certaine fébrilité dans le jeu aérien, l’arrière-garde a su annihiler les assauts des différents adversaires entre un Krépin Diatta qui fait plus que dépanner à droite avec une activité débordante à l’image de sa passe décisive contre le Syli, Kalidou Koulibaly en patron même s’il doit parfaire ses relances, Moussa Niakhaté toujours si solide même s’il n’a pas pris part qu’à un match, Abdoulaye Seck, buteur de la tête mardi, qui apporte de solides garanties dans le domaine aérien sur les deux côtés du terrain, ou encore un Ismail Jakobs sérieux, mais pas encore épanoui offensivement.
Les jeunes ont pris le pouvoir au milieu
Avec Nampalys Mendy et Idrissa Gana Guèye touchés et incertains pour les débuts du Sénégal, il y avait une certaine inquiétude par rapport à l’entre-jeu des Lions. Mais les jeunes (Pape Guèye, Lamine Camara et Pape Matar Sarr) ont pris le pouvoir et maintenu cette flamme. Le premier est l’un des meilleurs joueurs sénégalais de ce tournoi avec des prestations de haute facture comme relayeur lors du match contre la Gambie où il a marqué, puis dans un rôle hybride entre la défense et le milieu lors des deux derniers matchs.
Le meilleur jeune joueur africain en 2023 a confirmé toutes les attentes avec un doublé contre les Scorpions et des prestations plus que convaincantes comme titulaire.
Le joueur de Tottenham qui n’a pas encore marqué ni délivré de passe décisive est resté dans le sillage de son bon début de saison en club avec un gros travail dans le pressing et la construction du jeu. Les anciens (Idrissa Gana Guèye, Nampalys Mendy et Cheikhou Kouyaté) ont aussi apporté quand ils ont été mis à contribution par Aliou Cissé à l’image de Gana qui a délivré une passe décisive à Sadio Mané contre le Cameroun puis été au départ du but d’Iliman contre la Guinée. Un entrejeu au niveau qui fait fière allure et donne de gros gages de confiance à un sélectionneur national qui sera confronté à un problème de riches pour le deuxième tour avec 7 milieux tous prêts à jouer.
Un trio d’attaque impliqué dans 7 des 8 buts
Lors de la dernière Can, le Sénégal n’avait inscrit qu’un seul but (sur penalty à la dernière minute du premier match. Pour cette édition, le pays de la Téranga en a déjà inscrit 8 soit un de moins que le total de buts inscrits au Cameroun en 2022. Seule la Guinée équatoriale avec 9 buts a fait mieux, alors que les 8 buts ont été inscrits par sept buteurs différents. Tous les secteurs ont contribué à cette moisson qui dévoile le nouveau visage d’un Sénégal prolifique comme jamais. Sadio Mané (1 but et 2 passes décisives) continue d’attirer toute la lumière sur lui, même s’il n’a plus les jambes de 2022. Habib Diallo (1 but) joue bien son rôle de pivot avec une grosse débauche d’énergie pour le premier pressing alors qu’Ismaïla Sarr réussit aussi son tournoi avec un but et deux passes décisives. Ces trois titulaires sont impliqués dans 7 des 8 buts marqués par le champion en titre. Iliman Ndiaye apporte un plus en remplaçant avec un but et une passe décisive de même qu’un Nicolas Jackson muet mais précieux à chaque entrée en jeu.
Le Sénégal aura montré durant ce premier tour qu’il avait les moyens d’aller loin dans cette compétition, mais attention ! Comme l’a prouvé la phase de groupes, cette Can est celle des surprises, et il faudra consolider les acquis pour éviter tout accroc.