FOOT : LES CHAMPIONNES DU MONDE ESPAGNOLES SE REBELLENT CONTRE LE PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION
Les 23 joueuses de la Roja, sacrée championne du monde, ont annoncé vendredi, qu'elles refusaient de rejouer pour la sélection sous la direction actuelle de la fédé. En cause : le patron du foot espagnol, Luis Rubiales, qui a embrassé de force une joueuse
Le scandale du baiser forcé n'en finit pas de secouer le monde du foot espagnol : après le refus de démissionner de Luis Rubiales, patron de la fédération, les joueuses de la sélection ont pris fait et cause pour Jenni Hermoso et annoncé vendredi 25 août qu'elles ne joueraient plus avec la Roja si la direction actuelle était maintenue.
Ce qui est déjà surnommé le "#MeToo du football espagnol", après le baiser forcé de Luis Rubiales à la numéro 10 Jenni Hermoso dimanche soir lors de la remise des médailles à Sydney, a connu un ultime rebondissement vendredi soir avec l'annonce d'une grève de l'équipe nationale féminine.
"Après tout ce qui est arrivé lors de la remise des médailles du Mondial féminin, toutes les joueuses signataires du présent texte n'honoreront pas une prochaine convocation si les dirigeants actuels sont maintenus", ont écrit les 23 joueuses de l'équipe nationale d'Espagne, sacrée championne du monde dimanche en Australie, dans un communiqué diffusé par le syndicat Futpro.
Dans le même communiqué, Jenni Hermoso a indiqué qu'elle n'avait "à aucun moment consenti à ce baiser" : "Je ne tolère pas qu'on mette en doute ma parole et encore moins que l'on invente des propos que je n'ai pas dits."
De quoi démonter totalement la défense de Luis Rubiales, qui a refusé de démissionner de son poste quelques heures plus tôt devant l'assemblée générale extraordinaire de la Fédération royale espagnole de football (RFEF) réunie près de Madrid. En poste depuis 2018, l'ancien défenseur s'est lancé dans une contre-attaque, affirmant que le baiser était, selon lui, "réciproque" et "consenti" et qu'il avait obtenu la permission de le faire, tout en fustigeant le "faux féminisme".
"Je ne démissionnerai pas ! Je ne démissionnerai pas !", a lancé Luis Rubiales dans un discours de combat devant l'assemblée générale extraordinaire de la Fédération royale espagnole de football (RFEF) réunie près de Madrid, à laquelle étaient convoquées quelque 140 personnes.
Père de trois filles, M. Rubiales a en revanche demandé "pardon à la reine" Letizia pour son geste sur le balcon du stade de Sydney, lorsqu'il avait empoigné ses parties génitales, alors qu'il se trouvait à moins de deux mètres d'elle.
Le secrétaire d'État espagnol aux Sports Victor Francos a confirmé au cours d'une conférence de presse que le gouvernement allait entamer des poursuites contre Luis Rubiales.
D'autres joueuses espagnoles sont sorties du silence, dénonçant un comportement "intolérable" et apportant leur soutien à Jenni Hermoso, tandis que le hashtag "#SeAcabo" (C'est terminé) commençait à émerger sur les réseaux. "Par respect pour le football. Ça suffit ! Il est temps que ça change pour de bon", a écrit sur X la ligue de football professionnelle féminine.
Pour sa part, l'ancien gardien du Real Madrid et de la "Roja" Iker Casillas a parlé de "honte totale" à propos de Rubiales, tandis que l'attaquant du Betis Borja Iglesias a annoncé qu'il ne porterait plus le maillot de l'équipe nationale.
Même certains clubs se sont indignés, comme l'Espanyol Barcelone qui a dit attendre "des mesures" de la part de la fédération ou encore le Séville FC, qui estime "ne pas se sentir représenté" par le patron du foot espagnol et demande sa démission.