LA CAN 2025 N’EST TOUJOURS PAS ATTRIBUEE
Initialement confiée à la Guinée, la compétition lui a été retirée en raison des trop nombreux retards constatés par les différentes missions d’inspection.
Initialement confiée à la Guinée, la compétition lui a été retirée en raison des trop nombreux retards constatés par les différentes missions d’inspection.
«Honnêtement, nous n’avons pas de date. On espère quand même qu’on saura assez vite où aura lieu la Coupe d’Afrique des nations 2025, et même avant qu’elle ne débute. »Avec un brin d’ironie et un soupçon d’exagération, ce dirigeant d’une fédération subsaharienne attend, avec une impatience non dissimulée, que la Confédération africaine de football (CAF) dévoile le nom du pays qui organisera la compétition, initialement confiée à la Guinée, mais qui lui a été retirée en septembre 2022, en raison des trop nombreux retards constatés par les différentes missions d’inspection mandatées par l’instance. Celle-ci avait d’abord envisagé d’annoncer le 10 février qui, de l’Algérie, du Maroc, de la Zambie et du duo Nigeria-Bénin, remplacerait la Guinée. Mais la CAF y avait renoncé en se souvenant qu’à cette date, le Maroc organisait la Coupe du monde des clubs de la FIFA (du 1er au 11 février).
UN CABINET D’AUDIT PRIVE NOMME
La Confédération a décidé qu’elle livrera le verdict de son comité exécutif depuis un pays qui n’est pas candidat. En théorie, ce ne sera donc pas à Cotonou, le 13 juillet, à l’occasion de son assemblée générale, puisque le Bénin a déposé un dossier commun avec son voisin nigérian. Il a été aussi question de mettre fin au suspense à Kigali, en marge du dernier congrès de la FIFA, le 16 mars, comme l’avaient envisagé plusieurs présidents de fédération. La Confédération africaine de football avait de bonnes raisons de ne pas annoncer lors du premier trimestre de cette année le nom du pays organisateur. En effet, le choix du cabinet d’audit privé chargé de mener les différentes missions d’inspection a été nommé tardivement, dans le courant du mois de mars, après que Patrice Motsepe et ses services ont pris le temps de la réflexion. En théorie, ce cabinet, dont le nom est jalousement gardé secret, aurait dû effectuer ses visites entre le 20 mars et le 2 avril. Un calendrier avait même été établi : la Zambie devait être le premier pays concerné (20, 21 et 22 mars), suivi du Maroc (24, 25 et 26 mars), de l’Algérie (27, 28 et 29 mars) et enfin du Nigeria et du Bénin (31 mars, 1er et 2 avril). « Mais ce n’était pas possible, puisque plusieurs matchs internationaux étaient organisés dans ces pays à ces dates », confirme Véron Mosengo-Omba, le secrétaire général de la CAF.
LE MAROC FAIT FIGURE DE FAVORI
Ces visites devraient donc avoir lieu en avril ou en mai et le cabinet devra ensuite rédiger son rapport définitif et l’adresser au comité exécutif. « Pour la CAF, il y a un impératif : nous ne choisirons pas un pays qui, à la date de ces visites, sera trop éloigné du cahier des charges, et notamment sur les stades, puisqu’il en faut six pour organiser une phase finale avec vingt-quatre sélections, ajoute M. Mosengo-Omba. Nous ne confierons pas le tournoi à un pays qui doit encore construire deux ou trois stades. »Alors que la date de divulgation du pays organisateur reste pour l’instant incertaine, plusieurs décisions semblent actées, au moins officieusement, alors que le Maroc fait figure de favori. La CAN 2025 aura lieu dans un pays qui non seulement dispose de toutes les infrastructures exigées par l’épais cahier des charges, mais est également capable de l’organiser en juin et juillet, comme la CAF, alors présidée par le Malgache Ahmad Ahmad, l’avait décidé en 2017. Et notamment pour ne plus s’attirer l’hostilité des clubs européens, de plus en plus irrités par l’obligation de libérer les joueurs en janvier et février, comme au Cameroun en 2022 et en Côte d’Ivoire en 2024.La CAN nouvelle formule, avec vingtquatre sélections, ne s’est déroulée qu’une seule fois au cœur de l’été, lors de l’édition 2019 en Egypte. « Et c’est notamment parce qu’on peut jouer au football au Maghreb en juin et juillet que l’édition 2025 y aura lieu », confirme une source proche de la CAF.