«AVEC LES 5 ANS, DEMAIN, IDRISSA SECK, FORT ET TORTUEUX, PEUT AMENER LE MANDAT A 8 ANS»
MOUSTAPHA CISSE LO AVERTIT SES CAMARADES

Le Vice-président de l’Assemblée nationale, Moustapha Cissé Lo, a persisté et signé, avant-hier, par rapport à sa position sur la réduction de la durée du mandat présidentiel. Non sans avertir ses camarades de parti : «Avec les 5 ans, demain, Idrissa Seck, fort et tortueux, peut amener le mandat à 8 ans».
Moustapha Cissé Lo qui a présidé, avant-hier, le meeting du Comité de relance et d’animation du parti (Crap), en compagnie de la présidente des femmes du parti présidentiel, au jardin public de Rufisque, est revenu sur le débat relatif à la réduction de la durée du mandat du président de la République.
Et c’est pour, d’emblée, asséner : «Une Constitution, on ne la tripatouille pas. Macky a prêté serment, il faut que son mandat court jusqu’à son terme».
Avant de lancer clairement à ses camarades de parti : «Prenez vos dispositions. Votez non au référendum. Dites que vous voulez 7 ans renouvelables une fois. Je suis contre toute forme de réduction du mandat. Je ne parlerai jamais de 2017 pour des Présidentielles».
Soulignant que, «qui peut diminuer peut aussi augmenter», le député «apériste» du département de Mbacké d’avertir ses camarades : «Avec les 5 ans, demain, Idrissa Seck, fort et tortueux, peut entamer une révision de la Constitution par voie référendaire et vouloir amener le mandat à 8 ans».
Revenant sur la question de la transhumance, Cissé Lo de dire : «Ceux qui fustigent ou condamnent la transhumance racontent des histoires. Le Parti socialiste avait, en son temps, enrôlé le Pds et d’autres forces de l’opposition. Le Pds avait fait pire avec ses mallettes d’argent. Et aujourd’hui, on veut nous faire croire que nous ne devons pas ouvrir nos portes et renforcer notre majorité pour réélire Macky en 2019 au premier tour. Je dis non. On ne ferme pas la porte à l’Apr. Celui qui peut venir n’a qu’à venir, et ceux qui plongent, plongent. On va les accueillir à bras ouverts, comme des frères.
Et d’ajouter : «Le parti politique est une association. On ne peut pas dire que les voleurs d’hier ne doivent pas adhérer. Ceux qui volent doivent être emprisonnés. Des frères républicains, des libéraux, sont aujourd’hui en prison. Ce n’est pas une raison de ne pas enrôler ceux qui viennent adhérer».
«On ne peut pas dire que les voleurs d’hier ne doivent pas adhérer»
Et pour une forte majorité, le responsable républicain a conseillé à ses camarades de s’unir et de travailler dans la discipline, soutenant qu’il est contre toute forme de discrimination. Et d’argumenter : «La politique, c’est l’addition et non la soustraction».
Pour lui, l’objectif du président de la République, c’est de «réunir toute sa famille autour de l’essentiel pour bâtir un Sénégal nouveau, prospère et de développement, tout en fondant ses actions dans la vérité, la discipline».
Il faut relever que, lors du meeting précité, le Crap a démontré sa représentativité, à travers une forte mobilisation de militants venus des 12 collectivités locales du département de Rufisque.
Demba Diallo et compagnie ont assuré être des «personnes engagées, avec sincérité et abnégation, seulement pour la cause du président de la République».
M. Diallo, coordonnateur du Crap, a déclaré : «Si c’est le bilan qui fait ou défait un Président, Macky sera réélu au premier tour. Il a beaucoup réalisé, ici, à Rufisque, avec l’implantation des pôles urbains de Diamniadio et du Lac rose. Donc, son bilan est défendable, et nous allons le défendre».
Pour sa part, le président des cadres est revenu sur les dernières élections. A l’en croire, la défaite de la coalition «Benno bokk yakaar», lors des élections locales à Rufisque, n’a pas été une surprise pour eux.
«La coalition dirigée par le ministre Oumar Guèye n’a pas compris qu’en matière politique, seule l’union des cœurs, des énergies, peut offrir la victoire. Leur défaite s’explique. Ils n’ont pas mis les bonnes personnes à la place qu’il faut. C’est la première fois qu’un parti présidentiel ne contrôle aucune des communes de la ville de Rufisque. Même le président du Conseil départemental a été battu dans sa propre commune. Nous avons perdu 24 000 voix à cause des investitures qui ont laissé en rade les compétences adéquates», a martelé Assane Mansour Mbengue.