«KARIM WADE, EN AUCUNE FAÇON, NE PEUT ETRE UN ADVERSAIRE CREDIBLE»
HAMADY DIENG, MEMBRE DU DIRECTOIRE DE L’APR

Membre du directoire de l’Alliance pour la République (Apr), Hamady Dieng estime que Karim Wade ne les empêche pas de dormir, arguant qu’il «ne peut être un adversaire crédible». Le directeur des Constructions au niveau du ministère de l’Intérieur prône la mise en place d’une nouvelle entité qui va prendre en charge la question de la réélection du Président Macky Sall.
La virulente sortie de Me Wade contre le Président Macky Sall continue de défrayer la chronique. Quel commentaire en faites-vous ?
Moi, je ne suis pas le «Baye Fall» du président de la République, mais quand il dit des choses, je les respecte. Il a demandé à ce qu’on ne réponde pas à Abdoulaye Wade. Et je crois que c’est la position la plus sage. Pour la simple et bonne raison, que les Sénégalais ont déjà jugé, et se sont positionnés par rapport à ce qui a été dit. Je pense qu’au regard de notre culture, ce sont des propos qu’il faut ignorer.
Dans l’affaire Karim Wade, le Pds et ses alliés accusent le chef de l’Etat de vouloir écarter un potentiel adversaire à la Présidentielle de 2017. Vous en dites quoi ?
C’est une question extrêmement importante. Karim Wade, en aucune façon, ne peut être un adversaire crédible. Macky Sall a été l’adversaire de son Papa, et tout le monde connaît le résultat. En moins de 3 ans, il lui a réglé son compte. Karim Wade a cherché à briguer une position. Lors des Législatives de 2009, il a été battu dans son propre bureau de vote. Je pense qu’il faut que les gens arrêtent de confondre. La pitié que les Sénégalais peuvent avoir devant un prisonnier et l’adhésion politique. Parce qu’on adhère politiquement à quelque chose par rapport à un programme, par rapport à une vision. Aujourd’hui, les Sénégalais ont pitié de Karim Wade, parce qu’il est en prison. Je dis que c’est normal, parce que nous sommes des croyants, nous sommes des musulmans. Je demeure convaincu que la volonté du président de la République, c’est d’en faire un sujet juridique, et que le procès se mène. Maintenant, Karim Wade, s’il est libre, personne ne pourra l’empêcher d’être candidat. C’est en ce moment que je pourrais parler. Mais, Karim en prison ou on attend un verdict et que ce verdict n’est pas tombé, moi, je reste zen par rapport à cette situation. Ce qui est essentiel pour moi, c’est comment développer le Sénégal, comment le faire émerger. Parce que comme j’ai l’habitude de le dire, on ne travaille pas à développer le Sénégal avec les élections. Les élections ne sont qu’une conséquence d’un résultat économique social.
Donc, une éventuelle candidature de Karim Wade à la Présidentielle de 2017 ne vous empêche pas de dormir…
Absolument pas. Non seulement elle ne m’empêchera de dormir, mais je demeure convaincu qu’aujourd’hui notre préoccupation, nous militants de l’Apr, et de tous ceux qui soutiennent le Président dans son programme, ce n’est pas Karim Wade. Je pense qu’il y a d’autres situations et d’autres leaders qui peuvent plus être notre préoccupation que Karim Wade. La vérité, c’est que l’ancien Président est un animal politique. Il est en train de vouloir prendre l’initiative et de poursuivre les choses, selon ses habitudes. Il ne faut pas le suivre. Il faudrait que les gens reprennent les choses en main, reprennent l’initiative, selon la direction indiquée par le président de la République, en travaillant avec le programme qui a été élaboré, en travaillant à organiser davantage le camp du Président, en travaillant davantage à être beaucoup plus proches des populations comme le Président le fait avec les Conseils des ministres décentralisés. C’est de cela qu’il s’agit. Ce n’est rien d’autre. La question de l’élection du Président en 2017, c’est une question de maintenant. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que 2012 est une leçon pour tous les militants de l’Apr. Aujourd’hui, il faut mobiliser les forces vives pour soutenir le président de la République, et c’est maintenant qu’il faut le faire. Il faut que le compagnonnage continue, mais cela ne doit pas empêcher la mise en place de cette nouvelle structure qui va prendre en charge cette réélection.
Ne pensez-vous pas que le camp présidentiel doit s’organiser davantage avec tous ces soutiens que le Président est en train d’enregistrer ?
Il faudrait organiser tous ceux qui viennent soutenir le Président. Je pense qu’il faut organiser et structurer pour qu’on puisse avoir une stratégie très claire, dès maintenant, pour pouvoir s’engager à la mise en œuvre, comme on l’a fait en 2012. On a pris nos responsabilités et choisi notre candidat. On s’est engagé dans la bataille politique sur le terrain, et on a gagné. Je pense que c’est une expérience qu’il faudrait renouveler, et elle restera gagnante. C’est mon avis. Et c’est dommage que le parti ne puisse pas s’organiser. Mais, on a gagné en 2012 dans ces conditions. Je pense que 2017, aussi, on fera le nécessaire avec tous ceux qui viennent, parce que tout simplement, on aura été convaincus par le Président dans ses résultats, mais aussi dans son programme.
Vous êtes responsable à Kanel, mais vous vous investissez aussi à Ouakam. Votre base politique réelle, c’est Kanel ou Ouakam ?
Moi, je suis un militant politique. Je suis un militant de mon parti, pas un militant du parti. Même si je suis en déplacement, en mission, si je vais dans un endroit, je travaille pour mon parti. Donc, je suis un militant de mon parti, je ne suis pas un militant du parti. J’ai des bases partout. C’est pourquoi je vais créer un réseau national et international. On ne va pas s’opposer à l’Apr. On va trouver les moyens pour renforcer l’Apr. Un parti non structuré a nécessairement des difficultés. Je crois à l’addition dans un parti, pas à la soustraction. Partout où je peux agir pour soutenir ce parti-là, dans son organisation, dans sa prise en charge des problèmes, je le ferai. Je réside à Ouakam depuis 20 ans et je suis né à Kanel où je suis éligible.