«30% DES ENFANTS SONT MARIÉES CHAQUE ANNÉE AU SÉNÉGAL»
OULIMATA NDOYE, DIRECTION DE L’EDUCATION SURVEILLÉE ET DE LA PROTECTION SOCIALE

La célébration de la journée de l’enfant africain dont le thème est «accélérer nos efforts pour l’éradication du mariage des enfants en Afrique» a servi de tribune à la coordonnatrice des services extérieurs de la direction de l’éducation surveillée et de la protection sociale, Oulimata Ndoye, pour tirer la sonnette d’alarme sur les conditions de vie des filles, victimes de mariage précoce.
La situation sociale des enfants serait dégradante et préoccupante au Sénégal. L’information émane des services extérieurs de la direction de l’éducation surveillée et de la protection sociale. Cet état de fait s’explique par le mariage précoce à tout va des enfants dans le pays.
A en croire la coordonnatrice, Oulimata Ndoye, «30% des enfants sont mariées chaque année au Sénégal. Cela est un gros chiffre dans ce pays. On doit laisser les enfants grandir et de bien se socialiser.
Mais, hélas, des gens profitent des moments de l’inconscience et de l’insouciance des fillettes pour les marier très tôt», a déclaré la responsable des services extérieurs de la direction de l’éducation surveillée et de la protection sociale. Elle ajoute qu’une pareille situation comporte des dangers liés à des grossesses précoces et des accouchements difficiles et parfois lourds de conséquences désastreuses.
«Il y a même des risques de mort. On pense que le mariage précoce est un frein à l’épanouissement social et économique de l’enfant qui doit être un acteur de développement. Cela constitue également un frein pour son épanouissement personnel, mais surtout pour son avenir», a-t-elle fait remarquer.
La patronne des services de la direction de l’éducation surveillée et de la protection sociale explique le comportement des parents des gamines concernées par la précarité de leurs conditions sociales. «Des parents économiquement désavantagés, pensent pouvoir se soulager ou diminuer le nombre de personne en charge en mariant leur enfant à quelqu’un qui peut les tirer d’affaire.
D’autres marient par contre leur fillette pour l’épargner d’une grossesse extraconjugale et non désirée. Ce qui est dommageable pour ces enfants-là», a-t-elle déclaré. Mme Ndoye Djité préconise cependant l’éducation systématique et la sensibilisation de la population sur les dangers et les risques du phénomène en vue de renverser la tendance.
«Certes, il y a la loi qui interdit et punit les pratiquants, mais il faut aller au-delà de tout cela. Au Sénégal, on peut marier une fille de 16 ans avec l’autorisation de l’autorité compéntente en la matière, mais selon la charte africaine, une enfant ne peut être mariée qu’à l’âge de 18 ans. On suggère cependant l’éducation et la sensibilisation aux fins d’enrayer ce fléau», dixit la coordonnatrice.
La journée de l’enfant africain commémore le massacre du 16 juin 1976 des enfants à Soweto en Afrique du Sud. Une occasion pour les services extérieurs de la direction de l’éducation surveillée et de la protection sociale d’échanger avec des personnes ressources dans le but de trouver les voies et moyens pour combattre le phénomène dans le continent africain.