«C’EST LA PREUVE QU’ON NE PEUT PAS FAIRE PASSER UNE REFORME PAR LA FORCE»
ABDOU SALAM SALL, ANCIEN RECTEUR DE L’UCAD

L’ancien Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Abdou Salam Sall est d’avis que les réformes universitaires ne pourront pas se faire avec l’utilisation de la police dans l’espace universitaire. Sur l’antenne de Sud Fm, hier, vendredi 15 août, il a déploré la mort de l’étudiant, Bassirou Faye, non sans appeler au dialogue.
La mort de l’étudiant Bassirou Faye, lors des affrontements à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, entre étudiants et forces de l’ordre, fait couler beaucoup de salives. La dernière en date est la réaction de l’ancien Recteur de l’Ucad, Abdou Salam Sall, sur les ondes de la radio Sud Fm, hier, vendredi 15 août. Selon lui, ce drame est à regretter et qu’il faut souhaiter qu’un tel acte ne se reproduise plus jamais. Dans la même logique, il a indiqué qu’il faut respecter la famille du défunt et l’accompagner, comme cela a été fait à la mort de l’étudiant Balla Gaye, a-t-il informé.
Toutefois, il a condamné cet acte de violence, non sans indiquer que «c’est la preuve qu’on ne peut pas faire passer une réforme par la force». A l’en croire, pour faire passer la réforme universitaire «il faut faire une réforme par le dialogue, par le renforcement de l’autonomie des universités». Mieux, il a estimé qu’un tel texte ne peut passer sans l’implication des enseignants pour qu’ils se sentent concerner par ce qui se passe dans leurs universités. Se désolant, il a trouvé «qu’on ne peu pas faire passer des réformes en utilisant la police dans les universités».
Par ailleurs, il a persisté sur le fait «qu’on ne peut pas prôner une généralisation des bourses au moment où on n’a pas les moyens de mettre des infrastructures de qualité dans certaines universités». Pour lui, il faut trouver un autre moyen pour financer les études des étudiants, comme par exemple leur octroyer des crédits. Selon lui, il faut faire de l’Ucad une université de recherche pour qu’elle soit une ressource pour les autres universités. Pour ce faire, il a appelé à «débattre sur la question et d’avancer».
MORT DE L'ETUDIANT BASSIROU FAYE - LE SUDES POUR UN ARRET DE TRAVAIL LE LUNDI 18 AOUT
Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/enseignement supérieur et recherche (Sudes/Esr), dans un communiqué parvenu à notre rédaction, condamnant la mort de l'étudiant Bassirou Faye, tué le jeudi 14 aout, lors d'un affrontement entre les étudiants et les forces de l'ordre, demande un arrêt de travail de travail, le lundi 18 août.
La source poursuit, en outre, que le Sudes «demande au Gouvernement que toute la lumière soit faite sur les circonstances de cette mort qui ne devrait, en aucun cas, connaître le même sort que celui de l'étudiant Balla Gaye. En conséquence, il est impératif de situer les responsabilités et d'en tirer toutes les conséquences de droit». Le Sudes condamne par ailleurs les cycles récurrents de violences et appelle les autorités à éradiquer définitivement leurs causes dans les universités publiques.
CRISE UNIVERSITAIRE - LES JEUNES REPUBLICAINS DENONCENT LA VIOLENCE AU SEIN DU CAMPUS
Les jeunes républicains de l’Alliance pour la République (Apr)ont dénoncé la violence qui secoue le monde universitaire entre les forces de l’ordre et les étudiants qui réclament le paiement de leur bourse.
Les jeunes de l’Alliance pour la République (Apr) ont déploré la violence au sein du campus universitaire, consécutive au non paiement des bourses des étudiants. Selon Mamadou Kassé, jeune de l’Apr, par ailleurs conseillé en urbanisme du chef de l’Etat, «au regard de la situation actuelle où il y a divers événements dans l’espace universitaire, nous condamnons avec la plus grande énergie la violence dans ce milieu ayant entrainé mort d’homme, bien que nous concevons l’université comme un espace qui doit être en permanence apaisé. Nous exigeons également qu’une enquête soit diligentée dans les plus brefs délais, et que toutes les responsabilités soient situées.
Enfin nous appelons le gouvernement à mener la plus grande réflexion et pose la question du monopole d’une seule institution financière sur le paiements des bourses ». Pour lui l’Etat doit être réceptif pour résoudre les problèmes dans l’immédiat et savoir où se trouve la lenteur dans la délivrance des bources, si réellement c’est au niveau du ministère ou de la banque. C’est dans cette même optique que lance un membre de la jeunesse républicaine du nom de Cheikh Babou : «C’est une situation regrettable. Nous souhaitons qu’elle puisse être tirée au clair, parce que ce n’est pas normal dans un pays comme le Sénégal. Les étudiants sont une partie intégrante de la société qui doit être protégée pour pouvoir bénéficier d’une formation adéquate qui leur permettra de s’intégrer à la vie active. » Quant à Ndongo Ndiaye, il a déploré avec fermeté ces incidents, avant de confirmer l’engagement de l’Etat à œuvrer pour l’éclosion de la vérité : «l’Etat a l’obligation de situer les responsabilités » dit-il.
VIOLENCES A L’UNIVERSITE - LE MEER DENONCE LES BAVURES POLICIERES
Le Mouvement des élèves et étudiants républicains(Meer) condamne la bavure des policiers qui a conduit à la mort d’un étudiant. Cet acte, montre, selon le Meer, que les réformes à l’université ne peuvent se faire que dans la concertation.
«Aujourd’hui, nous fustigeons avec la dernière énergie les bavures policières qui ont eu lieu à l’Ucad et qui ont conduit à la mort d’un étudiant». Cette condamnation émane des du Mouvement des élèves et étudiants républicains (Meer), en conférence de presse organisée hier, vendredi 15 août, au siège de l’Apr. Le Meer, par la voix de son secrétaire administratif national, Arona Seck, s’est dit consterné, d’autant plus que «cet étudiant ne réclamait que son dû car la situation dans nos campus est insoutenable». Pour le Meer, cette situation est en partie due à l’absence de concertation avec les étudiants, pour la bonne et simple raison que le ministre de tutelle s’entête à vouloir faire appliquer les réformes de force. «Nous sommes persuadés que l’on ne peut gérer le secteur de l’enseignement supérieur avec des mesures musclées», a déclaré Arona Seck.
Et de poursuivre : «à notre humble avis, nous pensons que la tutelle devrait négocier avec tous les acteurs afin de pacifier l’espace universitaire». Déplorant vivement la mort de l’étudiant Bassirou Faye, le Meer a tenu toutefois à dire qu’il ne demandait pas le limogeage du ministre de l’Enseignement supérieur, laissant la latitude au Président de la République de prendre ses responsabilités : «c’est le président de la République qui l’a mis à la tête de ce ministère, donc c’est à lui d’évaluer la situation pour voir si les missions qui lui été assignées ont été accomplies, et de prendre ses responsabilités».
Pour finir, les camarades d’Arona Seck ont lancé un appel à tous les étudiants invités à trouver des moyens non violents pour solutionner leurs problèmes. Un appel cependant handicapé par la présence des forces de l’ordre dans l’enceinte universitaire, selon le Meer qui dit «ne pas comprendre que nos temples du savoir soient transformés en champ de bataille car depuis plus d’un mois, les forces de l’ordre ont occupé l’espace universitaire en le transformant en caserne»
MORT DE L’ETUDIANT BASSIROU FAYE - LE COMITE SENEGALAIS DES DROITS DE L’HOMME OUVRE UNE ENQUETE
Suite à la mort de l’étudiant Bassirou Faye, tué dans l’affrontement entre forces de l’ordre et étudiants, le 14 août, le Comité Sénégalais des Droits de l’Homme a promis d’ouvrir une enquête pour y voire plus claire. L’annonce a été faite par Alioune Tine, Président dudit comité hier, vendredi 15 août, sur les ondes de la radio Sud Fm.
La mort de l’étudiant Bassirou Faye, lors des affrontements entre forces de l’ordre et étudiants, le 14 août, suscite indignation et regret de part et d’autre. Sur les ondes de la radio Sud Fm, hier, vendredi 15 août, le Comité Sénégalais des Droits de l’Homme, à travers la voix de son président, Alioune Tine, a fait une sortie au vitriol pour fustiger la violence qui sévit dans l’espace universitaire. Selon lui, le Comité Sénégalais des Droits de l’Homme est «très fortement émus par cette information de cette mort d’étudiant, que nous condamnons».
Dans la même logique, il a indiqué que le comité condamne avec la dernière énergie la violence récurrente à l’université de Dakar. Ainsi, a-t-il promis que, pour que la lumière soit faite et que les responsabilités soient situées, «nous allons envoyer aujourd’hui (ndlr: hier) même une délégation qui va voir les étudiants et également la police». A l’en croire, ladite délégation va enquêter et faire des propositions très concrètes.
Par ailleurs, il s’est dit indigné par la présence permanente des forces de l’ordre dans l’espace universitaire, qui, selon lui, est un problème pour la liberté académique. A l’en croire, «l’université est un espace d’acquissions de savoir, de production de savoir, il faut qu’il y ait la paix, la sérénité dans la durée». Au banc des accusés, il a tout d’abord pointé un doigt accusateur sur l’Etat, au premier chef, et ensuite la responsabilité des enseignants, ainsi que celle des étudiants.
Toutefois, il a appelé tous les acteurs à engager un dialogue franc et également à exercer leur responsabilité. «Je pense qu’un dialogue franc, ouvert et massif doit s’ouvrir», a-t-il estimé. Mieux, il a déclaré qu’il faut que «la police quitte et qu’on respecte ses engagements».