«NOUS NE POUVONS PAS NOUS PAYER UNE ANNEE BLANCHE OU INVALIDE»
MOUHAMED DIAGNE, DIRECTEUR DE LA COMMUNICATION AU MINISTERE DE L’EDUCATION

Une invite à la responsabilité est à la quête qu’a formulée le directeur de la Communication du ministère de l’Education à l’endroit des enseignants pour une sortie de crise. Mouhamed Diagne a réitéré la volonté de la tutelle de discuter avec les syndicats d’enseignants du moyen et du secondaire afin de trouver des solutions de sortie de crise. Car, d’après M. Diagne, il est impensable d’hypothéquer cette année académique.
«Nous tous, nous avons été formés l’école publique, donc nous ne pouvons pas nous payer une année blanche ou une année invalide», a-t-il déclaré. «Ma conviction, c’est que les enseignants sont suffisamment responsables, ils sont suffisamment citoyens pour comprendre que personne n’a intérêt que cette année-là soit sacrifiée. Je pense que l’Etat est resté très responsable et très ouvert. Il faut qu’on sache que nous sommes dans un pays sous-développé et plus de 87% du budget de l’éducation nationale va au fonctionnement. Et à côté, il y a des questions provisoires des élèves défavorisés, nous devons construire des écoles, les équiper».
Sous ce rapport, il appelle au sens des responsabilités, tout en comprenant la légitimité de leurs revendications. «Le monde ne s’est pas fait en un seul jour et nous essayons de régler ce que nous pouvons régler cette année-ci et les autres nous le ferons de manière structurelle. La validation aux deux tiers des fonctionnaires, le problème qui se pose, c’est la question des rappels qui est de 26 milliards, ce qui n’est pas soutenable. Et il faut que les enseignants regardent les autres agents de la Fonction publique», dit-il.
Se prononçant sur les revendications, il souligne qu’il y a «les lenteurs administratives avec beaucoup de fonctionnaires qui sont attachés à la Fonction publique, avec des dossiers d’intégration, de replacement, de validation, etc. C’est cela qui permet aux enseignants d’avancer dans leurs carrières. Au niveau de la finance, il y a la gestion de la mise en solde sur ces questions et on sait que l’Etat gagnerait à faire avancer ces dossiers-là. Et le ministère de la Fonction publique est en train d’organiser une opération coup de poing pour évacuer l’ensemble des dossiers en souffrance dans ce ministère-là. Ce qui est compliqué, car ce ministère ne dispose pas suffisamment de personnels pour pouvoir aller vers ceux souhaités par les enseignants».
Sur la question des négociations, il souligne que «les négociations n’ont jamais arrêté. Et à plusieurs reprises, le ministre de l’Education nationale a reçu ces syndicalistes, parfois seul, et des fois avec le ministre de la Fonction publique. Sur la question d’intégration, le ministre de l’Economie et des Finances a décidé de créer un guichet unique pour évacuer les questions de prise en charge, et je pense qu’ils sont en train d’avancer là-dessus. Sur la question des indemnités, il faut souligner que l’Etat a commandité l’étude sur un système de rémunération des agents de l’administration et cela concerne tous les agents. Et évidemment, il y a des professeurs de lycée qui sont de la hiérarchie A qui ne reçoivent pas les indemnités».
Se voulant plus explicite il avance que «ce qui s’est passé, c’est que l’Etat n’a pas octroyé de nouvelles indemnités aux autres corps, il va voulu rationnaliser des ressources. Par exemple, il a éliminé tous les mouvements conventionnés, les magistrats qui avaient des logements à 1,5 million, l’Etat leur a octroyé 500 000 francs Cfa et on est d’accord qu’il faut un traitement égal».
Toutefois, il renseigne que «l’Etat est toujours dans les dispositions de discuter avec les enseignants. D’ailleurs, il n’applique même pas la loi. Parce que, normalement, ce que la loi a dit quand vous ne travaillez, vous ne devait pas recevoir de salaire, mais l’Etat n’a pas procédé à la ponction de salaires. Ce qui est une bonne disposition de la volonté de discuter avec les syndicats».