«SERIGNE MBAYE THIAM VEUT METTRE EN MAL LES ENSEIGNANTS ET LE RÉGIME EN PLACE»
LA REPLIQUE DU SIDEES SUR LA SORTIE DU MINISTRE DE L’EDUCATION NATIONALE

Suite à déclaration du ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam qui menace de couper les salaires des enseignants grévistes, le Syndicat d’initiatives pour la défense de l’équilibre dans l’enseignement au Sénégal (Sidees) s’est fendu d’un communiqué pour réagir. Et, selon leur secrétaire général Oumar Seck, «le ministre est en train de donner corps à son objectif politique : mettre en mal les enseignants et le régime en place».
«En toute bonne foi, nous croyons aujourd’hui que le ministre de l’Education nationale est en train de donner corps à son objectif politique : mettre en mal les enseignants et le régime en place. S’il existe quelqu’un qui ne souhaite pas que la grève s’estompe, c’est bien lui. On a vu le ministre de l’Enseignement Supérieur à pieds d’oeuvre jusqu’à construire des consensus forts avec ses partenaires sociaux».
Ces allégations sont du Syndicat d’initiatives pour la défense de l’équilibre dans l’enseignement au Sénégal (Sidees), en réaction contre la déclaration du ministre Serigne Mbaye Thiam, jeudi dernier, à l’issue des négociations.
Dans un communiqué signé par leur secrétaire général, Oumar Seck, ledit syndicat explique qu’il a «le devoir de répliquer à cet homme qui aujourd’hui, apparait comme un dangereux va-t-en-guerre contre les enseignants». Car, « au moment où les acteurs s’évertuent à trouver des solutions à la crise, il menace de couper les salaires des enseignants grévistes».
Une décision qui n’honore en rien, selon Oumar Seck et ses camarades, «ses fonctions tutélaires et cache mal les sournoiseries d’un agenda politique qui ne dit pas son nom». «S’il n’est pas sénile, il se souviendra, sans doute, que le régime précédent avait tenté pareil sans moindre succès.
Point n’est besoin d’user de grandes théories pour démontrer l’impertinence de cet acte belligérant. Mais, Serigne Mbaye Thiam qui n’a pas le temps des enseignants préfère, en pleine crise scolaire, aller dans le ‘’Fouladou’’ pour réhabiliter un fossile socialiste en le parrainant une école publique», indique Oumar Seck.
Avant de poursuivre : «à l’instant où le Président lance un appel de détresse, le ministre de tutelle profère des menaces pour encore jeter de l’huile sur le feu. Aussi, en prenant cette mesure, il semble sousestimer la détermination des enseignants qui, dans ce combat, décident de boire le calice jusqu’à la lie».
A les en croire, «le ministre de l’éducation, qui reconnait parfaitement la liberté syndicale et le droit de grève consacrés par les conventions de l’Organisation internationale du travail (Oit), rejette d’une incrédulité effarante, leur application».
«Cette attitude ahurissante et scélérate le pousse à vouloir rompre avec le dialogue pour se verser dans la coercition », dit-il. Par contre, renseigne le Sidees, il (le ministre) peut davantage affuter sa faucille, les enseignants resteront de marbre pour imposer de l’Etat la réalisation effective des accords signés».
Dans le même sillage, le syndicat «lance un appel à l’endroit de tous les enseignants du Sénégal sans distinction d’obédience militante pour dire que c’est le moment de rester unis, de garder le courage et de concert, secouer le joug».