31 NOUVEAUX OFFICIERS PRÊTS À SERVIR AVEC HONNEUR ET LOYAUTE
SORTIE D’UNE PROMOTION DE LA GENDARMERIE
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La sixième promotion de l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale (Eogn) baptisée « Colonel sidy sady » a reçu ses épaulettes jeudi dernier. Les 31 officiers sont invités à servir les institutions de la République avec honneur et loyauté.
Les 31 officiers dont deux féminins de la sixième promotion baptisée « Colonel Sidy Sady » ont reçu, jeudi dernier, leurs épaulettes de sous-lieutenant. La cérémonie s’est déroulée à la caserne Mame Bounama Fall de Ouakam en présence des autorités de la République.
Cette promotion, troisième du genre, est issue du recrutement direct de 2012. Le fait est assez rare, comme le souligne le colonel- commandant de l’Ecole des officiers de la gendarmerie nationale (Eogn), Pape Diouf, le major de la promotion est une jeune fille méritante, le sous- lieutenant Betty Ngom.
Au cours de la cérémonie, le colonel Diouf a rappelé aux officiers les qua- lités morales qui doivent guider leurs pas en toute circonstance. « Ce jour ne m’inspire aucune inquiétude. Il me procure plutôt une certaine émotion et une fierté légitime, en regardant rassemblés pour la dernière fois au sein de cette école les jeunes citoyens que nous avons accueillis en béotiens, il y a de cela deux ans », déclare-t-il.
Avant d’arriver là, ajoute- t-il, « l’école s’est employée à les former, dans l’esprit et les valeurs qui caractérisent, l’identité de la gendarmerie : le dévouement au service de l’Etat et aux institutions de la République, avec honneur et loyauté ».
Certes, reconnaît le colonel Diouf, la guerre est devenue improbable, mais le culte de l’héroïsme et des grands capitaines n’aura pas pour autant disparu ».
« Vous devrez bientôt démontrer à la tête de vos hommes sur les théâtres d’opération votre courage, votre sang froid, votre sens du terrain et votre aptitude au jugement face à des situations graves, afin de remplir les missions qui vous seront confiées et de garantir la sauvegarde de vos hommes face aux menaces », précise-t-il.
Pour cela, dit-il, « le courage est une des vertus individuelles que vous devrez cultiver en premier ». Pour emporter le succès et mériter l’estime, soutient-il, le courage doit être excité par la raison et par le sentiment d’accomplir un devoir.
Politique de sécurité efficace
Il précise que la formation poursuit quatre objectifs fondamentaux : former des décideurs, des éducateurs, des instructeurs et des leaders. Et que les trois rôles du chef inhérents à l’exercice de l’autorité sont la formation de l’homme, du citoyen et du chef, note le colonel Diouf qui rappelle que « le gendarme ne doit être redoutable que pour les malfaiteurs, n’inspirer d’effroi qu’aux ennemis de l'ordre, et être une source de sécurité pour les bons citoyens».
« S’il est vrai que l’usage de la violence à bon escient peut être parfois nécessaire, poussée trop loin cependant, elle devient contre-productive. L’ultime valeur en déontologie militaire et policière est désormais la valeur sacrée de l’Homme. Les moyens de contrainte doivent être proportionnés à l’aune des fins, car l’usage de la force doit être, selon la célèbre formule de Louis XVI, « le dernier argument », relève-t-il.
Pour sa part, le ministre des Forces armées, a réitéré l’engagement du chef de l’Etat à doter les forces armées de moyens suffisants pour mettre en œuvre une politique de défense et de sécurité efficace.
Selon Augustin Tine, la gendarmerie a été autorisée à recruter en 2012, 2013 et cette année encore, près de 3.000 personnes parmi lesquelles la sixième promotion qui porte à 90 le nombre d’officiers issus du recrutement universitaire.
« La qualité de la formation dispensée à l’Eogn ne souffre d’aucun doute et en témoigne l’internationalisation progressive du cours de formation des officiers de gendarmerie qui accueille déjà 4 élèves officiers guinéens, 2 nigériens au sein de la 7 ème promotion, et bientôt 3 Togolais au titre de la 8 ème promotion », révèle M. Tine. Selon lui, « cette diversité atteste de la confiance des gendarmeries africaines à notre système de formation ».
Il a encouragé le Haut-commandant de la gendarmerie à faire évoluer l’Eogn vers une école régionale. Pour M. Tine, la sécurité constitue « une dimension essentielle de la vision du président de la République pour un Sénégal émergent ; il la considère désormais comme un droit opposable aux servitudes publiques orientées vers les aspirations de paix et de tranquillité des populations. Néanmoins, elle restera toujours une attribution régalienne de l’Etat qui détient le monopole de la violence légitime (Max Weber) ».
Saluant l’engagement de ces jeunes au service de la patrie. Augustin Tine de les inviter d’avoir comme alliés le droit écrit, la connaissance des textes et l’ingéniosité.
« La progression des droits de l’homme est une évolution heureuse pour notre démocratie mais cela ne doit pas signifier une fragilisation de l’Etat. L’officier doit échapper à la déliquescence des principes en s’érigeant en rempart des valeurs républicaines », explique le ministre.
Respect du serment
« Le patriotisme doit toujours vous inciter à donner ce que vous avez de plus cher pour préserver vos pays et populations contre toute menace (...) », a souligné le ministre des Forces armées. Augustin Tine a invité les nouveaux sous-lieutenants de la gendarmerie « à servir loyalement les institutions de la République partout et toujours ».
Selon le ministre, le serment pour un officier doit mobiliser toutes ses énergies, y compris le sacrifice de sa vie si nécessaire. Sa violation est synonyme d’exclusion et de déshonneur. Vous devez servir la gendarmerie avec honneur et loyauté et la préserver de tout ce qui peut porter atteinte à son honorabilité et à sa belle réputation.
Réputation acquise au prix de douloureux sacrifices consentis par vos anciens », indique-t-il. Les jeunes sous-lieutenants se disent, quant à eux, conscients de la mission qui les attend.
« Nous sommes prêts à la remplir », a confié Betty Ngom, émue et fière. Alors que les témoignages ont été aussi unanimes sur le parrain de cette promotion, « colonel Sidy Sady », qui fut le commandant de l’Eogn de 2007- 2012, décédé en février 2013.
« Il fut un officier émérite, inspirant respect et admiration. Son profil est une mine d’enseignement, un grand chef militaire et un citoyen », témoignent le ministre et le colonel Diouf.