81 MILLIARDS DE FCFA NECESSAIRES POUR PRODUIRE 900 000 TONNES DE RIZ
PROGRAMME DE RELANCE ET D’ACCELERATION DE LA CADENCE DE L’AGRICULTURE AU SENEGAL (PRACAS)
Si le Sénégal veut atteindre l’autosuffisance en riz, il devra nécessairement dégager 81 milliards de FCfa pour permettre au Programme de relance et d’accélération de la cadence de l’agriculture au Sénégal (Pracas) de produire 900.000 tonnes de riz.
Le Programme de relance et d’accélération de la cadence de l’agriculture au Sénégal (Pracas) a un besoin de 81 milliards de FCfa pour pouvoir assurer l’autosuffisance en riz par une production de 900.000 tonnes de paddy bord-champ pour 2014-2015. Au cours d’un atelier de validation de la stratégie de mise en œuvre de la première année du Pracas, tenu, hier, au Centre de formation aux métiers de l’agriculture (Cifa), situé à Ndiaye (37 km de Saint-Louis), les acteurs du développement rural ont planché sur les voies et moyens de booster la production agricole.
Le delta et la vallée du fleuve Sénégal auront besoin d’une enveloppe de plus de 45 milliards de FCfa pour atteindre les objectifs de production rizicole du Pracas, un nouveau programme de l’Etat qui englobe également le Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar), a révélé Amadou Thiam de la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta (Saed). En présence du représentant du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural et du directeur général de la Saed, les experts ont passé en revue les enjeux du Pracas. Selon le document présenté par Amadou Thiam, il est prévu d’aménager 90.000 ha dans la vallée pour les besoins de la riziculture (38.000 ha pour la contre saison chaude, 50.000 ha pour l’hivernage, etc.) et dans l’Anambé 3.900 ha et 120.000 ha à la saison des pluies.
Parlant des contraintes notées dans les différentes zones rizicoles du Séné- gal, M. Thiam a cité la dégradation des aménagements et des infrastructures hydrauliques, la vétusté des équipements d’irrigation, l’insuffisance du matériel agricole, des infrastructures de stockage et de conditionnement.
Les préoccupations de la région Nord, relatives au coût exorbitant de l’électricité, à l’insuffisance des aménagements hydro-agricoles, aux difficultés récurrentes à rembourser correctement et entièrement le crédit agricole, à la forte pression aviaire qui annihile les efforts constants déployés par les cultivateurs pour améliorer la production, ont figuré en bonne place dans les doléances formulées au cours de cet atelier national sur le démarrage du Pracas.
Samba Kanté, le directeur général de la Saed, a proposé, pour l’année 2014, le démarrage sans délai, en zone irriguée et dans la vallée du fleuve Sénégal, des travaux de réfection et d’entretien des aménagements, le financement des activités des producteurs éligibles au crédit et l’application de moratoires pour les cultivateurs capables de rembourser le crédit (au cas par cas).
Il a plaidé aussi pour une gestion communautaire des semences en zone pluviale (accès facile des semences au moment opportun), un financement complémentaire des marchés en cours d’exécution, une gestion communautaire des équipements agricoles et une intervention plus marquée de la recherche agricole. M. Kanté a également insisté sur l’arrêt immédiat des importations de riz.
Pour sa part, le conseiller technique du ministre de l’Agriculture, Waly Diouf, s’est réjoui de la tenue de cet atelier national qui a permis à l’ensemble des acteurs du monde rural de faire des propositions consensuelles pour une exécution correcte du Pracas. Lesquelles seront entérinées dans les plus brefs délais par le département de l’Agriculture, a-t-il promis.