ABDOU DIOUF SEDUIT PAR THIONE SECK ET SANEEX
A LA CEREMONIE DE REMISE DU PRIX DES CINQ CONTINENTS
Un vibrant hommage a été rendu hier au secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf par des artistes chanteurs, humoristes et comédiens ainsi que des écoliers de Dakar. L’ancien président Abdou Diouf, replongé dans les années 1990 par la chanson intitulée «N° 10», n’a pas pu se retenir. Il bougeait les jambes au rythme de la chanson de Thione Seck. C’était au grand Théâtre, lors de la cérémonie de remise du prix des cinq continents remporté par l’Algérien Kamel Daoud.
Le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf a reçu hier l’hommag de la communauté artistique du Sénégal au Grand Théâtre. C’était à l’occasion de la cérémonie de remise du prix des cinq continents. Dans une ambiance carnavalesque, des élèves, artistes chanteurs, comédiens et humoristes, ont chacun à travers son art, loué le travail d’Abdou Diouf aussi bien à la tête de l’Etat du Sénégal que de l’Organisation internationale de la Francophonie. Dans un amphithéâtre plein d’élèves et de curieux, des lycéens de Dakar ont égayé l’assistance en montrant les différentes facettes de la culture Sénégalais à travers la danse. Au rythme de la musique de Baaba Maal, ces écoliers qui laissent apparaître à travers leur habillement les différentes ethnies du Sénégal, ont fait montre de leur talent de danseurs. Ils ont ainsi séduit le public qui applaudissait sans cesse.
Les écoliers ont cédé le podium à un grand admirateur du président Abdou Diouf. Il s’agit de l’artiste Thione Seck qui a rejoué le morceau qu’il avait dédié à Abdou Diouf en 1994, intitulé N° 10. Le père de Waly Ballago Seck, habillé en costume, était accompagné dans sa prestation par de jeunes danseurs rompus à la tâche. De temps à autre, le public applaudit, sautille et danse. Le Président Abdou Diouf n’a pas été indifférent à la chanson qui l’a sûrement replongé dans ses souvenirs. Assis au milieu de la salle aux côtés des ministres Mbagnick Ndiaye et Diène Farba Sarr, il faisait bouger sa jambe droite au rythme de la musique. Tantôt il croise les paumes de ses mains, le regard fixé sur Thione Seck, les deux indexes pointés vers le menton, remuant carrément le pied, tantôt il pointe l’index sur la joue, la tête penchée d’un côté.
THIONE SECK A REVEILLE AINSI SES SOUVENIRS.
L’autre temps fort de la cérémonie de remise du prix des cinq continents a été la montée sur scène de la troupe «Soleil Levant» de Thiès. Il fallait voir l’artiste Saneex. Il était un véritable sosie d’Abdou Diouf. En effet, en costume tiré à quatre épingles, Saneex en compagnie de son «jumeau» Aladji Gora et cheikh Ndiaye a improvisé le discours d’adieux du secrétaire général de la Francophonie. Abdou Diouf regardait avec attention Saneex qui avait son allure. Devant le pupitre, l’artiste prononce un discours en français (francophonie oblige) en hommage à Léopold Sédar Senghor. «Sénégalaises, Sénégalais ! Je remercie le président Senghor qui m’a tout donné et fait beaucoup de choses pour moi. Donc, rendez à César ce qui appartient à Senghor. Adieu ! adieu !», s’exclame l’artiste qui fait éclater de rire l’assistance.
L’ALGERIEN KAMEL DAOUD LAUREAT DU PRIX DE LA FRANCOPHONIE DES CINQ CONTINENTS
C’est par la suite que l’administrateur de l’Organisation internationale de la Francophonie, Clément Duhaime, annonce le nom du gagnant du prix des cinq continents. Il s’agit de l’Algérien Kamel Daoud. Dans son livre qui lui a valu le prix de la francophonie, dira M. Duhaime, «on retrouve l’Etranger d’Albert Camus sous une autre forme». Le lauréat du prix de la francophonie est titulaire d’un baccalauréat scientifique, mais il a suivi un cursus littéraire à l’université pour devenir journaliste. Kamel Daoud est l’auteur de plusieurs ouvrages.
L’administrateur de l’Oif a par ailleurs rappelé que le 15e sommet de la francophonie est une fête des cultures et des langues. Il dira à l’endroit du président Abdou Diouf : «la francophonie et le Sénégal ne vous oublieront jamais». L’avenir de la francophonie se trouve en Afrique, d’après les enquêtes de l’observatoire de l’Organisation. «Le sort de la langue française dépend des jeunes africains», indique-t-il.