BASSOLÉ QUITTE L’ARMÉE, DERNIÈRE ÉTAPE AVANT SA CANDIDATURE
PRÉSIDENTIELLE AU BURKINA

Ouagadougou, 15 mars 2015 (AFP) - Djibrill Bassolé, l'ex-chef de la diplomatie du président déchu Blaise Compaoré, a annoncé dimanche son départ de l'armée, dernière étape avant sa candidature à la présidentielle d'octobre au Burkina Faso pour laquelle il pourrait être l'un des favoris.
Un décret signé du président Michel Kafando et du Premier ministre Isaac Zida, également ministre de la Défense, l'a mis à sa demande "en disponibilité" de l'armée durant "deux ans" pour "convenance personnelle", a indiqué ce général de gendarmerie lors d'une conférence de presse.
"J'ai vis-à-vis des lois et règlements de mon pays la possibilité désormais de m'engager en politique", a commenté Djibrill Bassolé. L'annonce officielle de sa candidature "n'est plus qu'une question de jours maintenant", a-t-il poursuivi.
M. Bassolé, qui fut l'incontournable chef de la diplomatie de M. Compaoré, avait annoncé à demi-mot sa candidature fin février. "Très bientôt, je prendrai congé de l'armée et me mettrai à la disposition de la nation", avait-il lancé.
Médiateur tout-terrain, notamment dans les conflits en Côte d'Ivoire et au Mali, cet homme aux manières policées et habitué des médias fut un pilier de la diplomatie de Blaise Compaoré et apparaît comme l'un des favoris pour la prochaine présidentielle.
Djibrill Bassolé a été l'un des rares dignitaires de l'ancien régime à ne pas avoir vu son domicile incendié lors des émeutes qui ont conduit au départ sans gloire de Blaise Compaoré.
Une trentaine de partis politiques et des organisations majeures de la société civile ont récemment demandé "l'exclusion" des militaires du "jeu politique", un message dont il était, tacitement, le principal destinataire.
"Il ne faut pas pointer du doigt des catégories de citoyens pour leur dire : +Vous, vous n'avez pas droit+. Il vaut mieux dans ces conditions s'en tenir (...) à la Constitution", a répondu l'ex-médiateur conjoint UA/ONU pour le Darfour, réfutant toute "militarisation de la politique".
Le Burkina Faso, pays très pauvre du Sahel, est dirigé pour un an par un ex-diplomate, le président Michel Kafando, et un lieutenant-colonel, le Premier ministre Isaac Zida, numéro 2 de la garde présidentielle sous l'ancien régime. Ils doivent céder le pouvoir à l'issue d'élections présidentielle et législatives prévues le 11 octobre.