DES ACTEURS FONT LE DIAGNOSTIC ET ENVISAGENT UN PLAN DE DEVELOPPEMENT SUR 5 ANS
TAMBA : CRISE DANS LE SECTEUR EDUCATIF

Au moment où l’école sénégalaise traverse une zone de fortes turbulences, notamment dans la partie Est du pays, le Conseil départemental de Tamba a initié un atelier de diagnostic qui vise à élaborer un plan de développement de l’éducation à l’horizon 2020
TAMBA - Malgré les Assises nationales, tenues l’année dernière, l’éducation traverse une zone de fortes turbulences. Et pour ce qui est de la partie Est du pays, plus on s’éloigne de Tamba, plus les obstacles sont insupportables. Car, au-delà du conflit entre l’Etat et le mouvement syndical, le département de Tamba présente certaines spécificités. Elles concernent, entre autres, le quantum scolaire totalement sacrifié, un personnel enseignant relativement jeune et inexpérimenté qui enseigne à sa guise, sans inquiétude, un taux de scolarisation des jeunes filles encore très bas, la mobilité du corps de contrôle pratiquement inexistant faute de logistique, etc.
Autant de défis à relever pour un système éducatif départemental performant dans les cinq prochaines années. Dès lors, pour sortir l’éducation de ce marasme, les acteurs et partenaires du secteur viennent d’entreprendre, sur initiative du Conseil départemental, un atelier de diagnostic en vue d’élaborer un document qui reflète les préoccupations des populations. Ce document prendra en compte l’enseignement moyen, le secondaire, l’enseignement technique et la formation professionnelle, ainsi que la promotion des langues locales dans les cinq prochaines années.
Cette initiative, selon Famara Dahaba, président de la Commission éducation, entre en droite ligne avec la politique de l’Etat dans le cadre de l’Acte 3 de la décentralisation. «Car, c’est dans sa vocation de collectivité de proximité que le Conseil départemental s’est décidé, à travers cette rencontre et d’autres similaires, à prendre en compte les préoccupations des populations», explique M. Dahaba, par ailleurs président des Associations des parents d’élèves (Ape) de la commune. Pour lui, l’éducation reste un levier essentiel de développement d’un pays.
Pour Toumany Sangaré, représentant de l’Inspection d’académie, «l’autre aspect, c’est d’accompagner les chefs d’établissements, mais aussi les inciter à faire correctement leur travail. Car il y a trop de laisser-aller, tant au niveau de ces derniers que celui des enseignants. Et dans certaines zones reculées de la région, c’est le chef d’établissement qui fait office de surveillant, faute de personnel».
Raison pour laquelle M. Sangaré reste d’avis que les sanctions doivent revenir. «Tant que la culture de la sanction n’est pas instaurée, on sera les derniers de la carte», souligne-t-il, estimant qu’il faut mettre l’accent sur le contrôle, tout en équipant les inspections de matériels logistiques. Car, «il est grand temps que Tamba ait un pool d’inspecteurs pour mener à bien son travail».
Considérée comme l’une des localités du Sénégal les plus dépourvues en personnel et en logistique, avec des moyens très limitées, la région de Tambacounda pourra, enfin, avec ce document quinquennal, retrouver son lustre d’antan en termes de résultats, de l’avis du représentant de l’Inspection d’Académie. Mais pour cela, faut-il d’abord que les décideurs prennent en compte les conclusions des travaux et y apporter leurs concours.