DES ÉPREUVES D'HISTO-GÉO, D'ÉDU. CIVIQUE, DE MATHS ET DE SVT DÉROBÉES
Cambriolage du bureau du principal du CEM Kyp barrage de Bargny a la veille du BFEM

L'examen du Bfem de cette année a été entaché par des fuites de plusieurs sujets. Il s'agit des copies des épreuves d'histoire géographie, d'éducation civique, de mathématiques et de Svt volées dans un centre d'examen à Bargny. Le Grand cadre crie au scandale et demande l'introduction des sujets de secours, la tutelle fait le sourd et tente d'étouffer l'affaire.
Le principal du Cem Kyp Barrage de Bargny a été victime d'un cambriolage. Des voleurs se sont introduits dans son bureau pour dérober des sujets du Brevet de fin d'études moyennes (Bfem) en histoire/géographie, éducation civique, mathématiques, et Science de la vie et de la terre (Svt). C'est du moins ce qu'ont révélé nos sources. Ces dernières ont indiqué que les faits ont eu lieu dans la nuit du mardi au mercredi dernier.
"Hier matin (Mercredi) quand le constat en a été fait, les populations, inquiètes, ont envahi la cour de l'école ainsi que des policiers", souligne notre source qui indique, par ailleurs, que même l'inspecteur de l'éducation et de la formation des études du département était également sur les lieux. Et c'est, en effet, ce dernier qui a interpellé les autorités du ministère de l'Education nationale (Men) de ce cambriolage.
Les autorités du Men veulent étouffer l'affaire
Toutefois, ce qu'il faut retenir est que le cambriolage a eu bel et bien lieu. Et, d'après Mamadou Lamine Dianté, secrétaire général du Saemss-Cusems, coordonnateur du Grand cadre, les autorités du ministère de l'Education nationale veulent étouffer l'affaire. "Ils n'ont rien trouvé d'autre que de demander à étouffer l'affaire et à laisser les élèves composer comme si de rien n'était", indique le syndicaliste qui confirme encore une fois que le vol a eu bel et bien lieu.
Sur ce, M. Dianté de certifier : "Alors que les sujets se trouvaient éparpillés dans la nature, dans ce centre, les épreuves de français ont démarré à 13 heures au moment où partout d'ailleurs au Sénégal, les élèves avaient fini de composer en français. Et donc, il n'y a pas eu de suite donnée à la disparition de ces sujets. Les examens se déroulent normalement".
Ce qui lui fait dire que "c'est un délit d'une extrême gravité parce qu'il y a eu fuite de sujets et aujourd'hui quand on sait les moyens d'information et leur puissance, on ne sait pas avec des sujets qui se trouvent volatilisés dans la nature dans quelle main ils vont finir par atterrir".
Le Men accusé de complice de fraude à l'examen
Exaspéré par ce qui se passe, M. Dianté estime que dans de pareille situation, la sagesse aurait commandé qu'on suspende l'examen sur l'étendue du territoire national et de reprogrammer avec des sujets de secours. Ce qui, en effet, n'est pas le cas. Parce que, fait savoir le coordonnateur du Grand cadre, "quand le ministère de l'Education nationale demande à étouffer l'affaire et à composer, nous considérons qu'il sera complice de fraude à l'examen".
Maintenant, fait remarquer M. Dianté : "L'année dernière, on a procédé à la départementalisation du Bfem qui a porté un coup sérieux sur la crédibilité de ce Bfem". Dès lors, le syndicaliste de considérer que "le ministère de l'Education nationale veut purement et simplement dévaloriser le Brevet de fin d'études moyennes". Et ça, s'empresse-t-il de souligner, "c'est dommage dans le contexte où on parle de l'obligation scolaire de 10 ans avec l'instauration de cycle fondamental".
Le coordonnateur du Grand cadre demande l'annulation de l'examen
Une instauration qui, poursuit-il, "devait contribuer à revaloriser le Bfem à travers un profil de sortie qui est défini aux élèves qui arrivent en classe de troisième". Cependant, ce que suggère M. Dianté c'est l'annulation de l'examen. "L'examen du Bfem ne peut pas donner des résultats fiables dans la mesure où des sujets se sont volatilisés dans la nature, il y a manifestement un cas de fuite de sujets et dans de pareille situation, on suspend l'examen et on reprend ces épreuves. Hors qu'ici il y a 4 sujets qui sont partis, pratiquement 70% à 80% de l'examen".
Le deuxième élément qu'il faudrait souligner est qu'il est revenu dans plusieurs centres que des élèves admis au deuxième tour du Bac soient également candidats au Bfem et ça s'est avéré dans plusieurs centres. Finalement ils vont choisir le bac et ils risquent d'obtenir leur Baccalauréat sans obtenir le Brevet de fin d'études moyennes. Au demeurant, pour avoir l'avis des services compétents du ministère de l'Education nationale, nous avons essayé de joindre le Directeur des examens et concours, mais en vain. Il a préféré se murer dans le silence. Son téléphone sonnait dans le vide et nous n'avons pas reçu de réponses au message écrit qui lui a été envoyé.