FACE A ROBBEN ISLAND, ANCIENS GARDIENS ET ANCIENS DETENUS UNIS DANS UN HOMMAGE A MANDELA
LE CAP, 10 déc 2013 (AFP) - D'anciens gardiens et compagnons de détention de Nelson Mandela lui ont rendu hommage mardi matin au Cap, face à l'île-bagne de Robben Island où il avait passé dix-huit de ses vingt-sept années dans les geôles de l'apartheid.
Une unique bougie avait été allumée devant des portraits du grand homme dans le petit auditorium du "Passage Nelson Mandela", qui est à la fois un musée, et le point d'où partent les navettes vers l'île, dans le quartier touristique du Waterfront au Cap.
L'ancien gardien Christo Brand, qui était devenu, en le côtoyant toutes ces années, l'ami de son illustre prisonnier, a raconté devant quelque 200 personnes que Mandela n'avait pas changé de la prison à la présidence. Bien qu'attristé par sa disparition, il s'est dit soulagé. "Parce que je sais qu'il est mort en paix, et c'est pour quoi il s'était battu."
"Avec sa mort, nous avons à nouveau réconcilié les Sud-Africains. Nous sommes à nouveau une communauté dans le monde. Il nous faut maintenant faire une réalité de son héritage", a relevé Lionel Davis, un ancien détenu à Robben Island.
"Il est de notre devoir, en tant que Sud-Africains, de faire vivre son héritage, maintenant, nous devons briser les barrières qui nous séparent encore", a-t-il ajouté.
A l'extérieur, des anonymes écrivaient des condoléances sur des registres placés à cet effet, déposaient des bouquets et se prenaient en photo devant le buste de l'icône de la réconciliation.
"Ils nous a tous touchés, il répond à la haine par l'amour", a noté Lars Dahl, un touriste norvégien de 62 ans, qui a assisté à cette petite cérémonie avec ses enfants.
"Puisque nous sommes au Cap, nous pensions qu'il était important de l'honorer, lui et sa mémoire, et lui dire merci."
Pour Lorraine Steenkamp, qui vient du Venda (un ancien bantoustan de l'extrême nord du pays), visiter Robben Island est "le plus grand présent" possible, avant que Nelson Mandela ne soit mis en terre.
"Si Nelson Mandela n'avait pas combattu pour notre liberté, je n'aurais pas pu épouser mon mari ni avoir ces deux beaux enfants", faisant référence aux lois de l'apartheid qui interdisaient les relations sexuelles entre personnes de races différentes.
Elle est noire, et il est afrikaner, de cette communauté descendant des premiers colons européens qui parle une langue dérivée du néerlandais et avait instauré le régime raciste de l'apartheid.