FRANCHISSEZ LE CAP DE L’ÉMERGENCE POUR RÉPONDRE AUX BESOINS DES POPULATIONS
MACKY SALL AUX DG ET HAUTS CADRES DE L’ADMINISTRATION
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Au cours de la rencontre que le chef de l’Etat, le président Macky Sall, a eu, le week-end dernier, dans sa résidence à Popenguine, avec les directeurs généraux d’agences et de sociétés nationales, plusieurs sujets ont été évoqués. Aux cadres de l’administration, il a fixé les priorités pour la rentrée prochaine avant de leur demander de franchir, très rapidement, le cap de l’émergence pour répondre aux besoins des populations.
Au cours de ce face à face, le chef de l’Etat s’est, d’emblée, félicité du travail effectué par notre administration tout en souhaitant qu’elle passe à une administration de développement face aux nombreux défis auxquels le pays fait face. « Une administration de développement passe nécessairement par un changement de méthodes, de mentalités avec des leaders qui incarnent la rupture », a dit le chef de l’Etat aux fonctionnaires de l’Etat.
Il a rappelé que le pays a fait un choix en mars 2012 en confiant les destinées du Sénégal à une nouvelle génération à laquelle il appartient. « Vous devez tous vous engager pour permettre au pays de faire des bons qualitatifs dans les rangs des pays émergents », a martelé le président Macky Sall.
« J’apprécie le travail de l’administration sénégalaise et je sais que le pays vous doit beaucoup, car vous respectez les procédures en place pour nous placer au rang des grandes administrations », a soutenu le chef de l’Etat. Selon lui, il faut changer de paradigme pour aller vers une administration qui fait face aux urgences sociales, aux luttes contre les injustices pour plus d’équité.
Revenant sur le Programme Sénégal émergent (Pse) à la rédaction duquel l’administration a participé, le président de la République a ajouté : « si nous voulons réussir à nous mettre au niveau économique, à produire plus pour améliorer le cadre de vie des citoyens, il faut que nous changions la manière de dépenser. Nous avons des revenus limités, donc il nous faut optimiser les dépenses et augmenter les recettes de l’Etat ».
Le Pudc, pendant de l’émergence en milieu rural
Il a reconnu que de gros efforts ont été faits mais insuffisants par rapport à nos besoins. Le défi de la rentrée 2015, selon le chef de l’Etat, sera l’énergie. Il a demandé aux hauts fonctionnaires de surveiller de très près les Gpp lancés en 1998 avec les réformes du secteur de l’électricité. Il a rappelé la loi sur la libéralisation du secteur dénonçant les contrats.
Il a dit que le privé Gti choisi à l’époque continuait à être payé par le Sénégal alors que ses machines étaient en panne depuis 6 voire 8 ans. Une prime de 900 millions de FCfa était versée par la Senelec par an. Il a rappelé que l’Etat, en 2000, avait pris des mesures en arrêtant ce projet. Il pense que la prime versée est trop élevée demandant que d’autres contrats soient signés avec d’autres partenaires et que l’on voit comment fixer la prime pour accompagner l’Etat.
S’expliquant sur le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc), Macky Sall a dit qu’il est le pendant de l’émergence en milieu rural. Ce projet, a-t-il expliqué, est conçu après sa tournée de près de 3 ans et demi en milieu rural où un niveau de pauvreté voire d’obsolescence est constaté.
« Vous vous dites même si vous étiez au Sénégal, car on se perdait facilement car il n’existait aucun repère, pas de fil électrique, pas de bâtiment ni de forage », avait-il constaté. On pouvait tourner en rond pendant 3 heures et les femmes faisaient 20 à 30 km pour avoir de l’eau. Pire, le bétail restait deux jours sans boire.
L’électricité, une sur priorité
Au moment où certains Sénégalais réclamaient des augmentations de salaires ou de primes, souligne le président Sall, 28 % des citoyens avaient accès à l’électricité. « Il nous faut inverser la tendance dans le domaine de l’hydraulique, et beaucoup plus d’équité dans la réalisation des infrastructures », a encore soutenu le chef de l’Etat. Aux cadres de l’administration, il a fixé les priorités suivantes. D’abord de l’eau pour tous, la réalisation de l’électrification rurale, des pistes rurales et enfin résoudre les difficultés des femmes qui passent toutes les journées à piler le mil.
Toujours dans le Pudc, le président Sall a indiqué que ce projet doit satisfaire les besoins des populations. « Le Pnud intervient dans le Pudc en exécutant un marché rémunéré à hauteur de 3 %. Quel est le problème ? Le Sénégal a toujours fait ainsi, c’était le cas avec l’Agetip qui exécutait les marchés de l’Etat à hauteur de 5 % », a résumé le chef de l’Etat.
Dans son intervention après les explications des responsables sur les investissements prévus à Diamniadio, comme la zone spéciale, le projet du Train express (Ter), les logements sociaux qui ont déjà démarré, le chef de l’Etat a demandé que le Sénégal gagne par rapport aux nombreux efforts fournis. Il a exigé d’évaluer et de décider très rapidement.
Accompagner les entreprises en difficulté
Le Président Sall a souhaité que le cap de l’émergence soit franchi très rapidement pour répondre aux besoins des populations et améliorer leur condition de vie. Il a donné des directives fermes au Premier ministre pour que le gouvernement accompagne les entreprises en difficulté. « Dès la rentrée, je veux que des réponses définitives soient apportées aux sociétés comme Suneor, Transrail, Sénégal Airlines, les Aéroports du Sénégal (Ads), Aibd. Je sais que la cellule de la Primature suis les entreprises en difficulté, mais parfois, il faut décider et avancer », a-t-il martelé.