ILS L’ONT FAIT !

Impossible n’est pas sénégalais ! Les «Lionceaux» l’ont démontré samedi dernier en réalisant un exploit historique devant les «Diablotins» du Congo (Brazzaville). Comme au soir du 21 juillet 2001 où la sélection A s’était brillamment qualifiée pour le Mondial asiatique «Corée du Sud-Japon 2002», à Windhoek, celle des U20 tient, elle aussi, sa date. Le 14 mars 2015 au stade Léopold Sédar Senghor de Dakar. La victoire est d’autant plus belle que c’est à dix dernières secondes de la fin des trois minutes d’arrêts de jeu que les jeunes sénégalais ont composté leur ticket pour la Nouvelle Zélande et pour les demi-finales du CHAN 2015.
Sidy Sarr déjà buteur lors de la défaite d’entrée contre le Flying Eagles (3-1) le 8 mars dernier et deux fois passeurs face à la Côte d’Ivoire (2-2), s’offre un doublé qui libère tout un peuple.
Un peuple qui aura passé par toutes étapes. De la désolation, à l’espoir, de la stupeur à l’hystérie indescriptible dans un stade Léopold Sédar Senghor où seuls les cris et autres acclamations de la petite colonie congolaise étaient audibles.
Les Koto Boy’s mettent ainsi fin à 24 ans d’attente. Pour rappel, le Sénégal n’a pris part dans cette compétition des Petites Catégories qu’à deux reprises seulement en 18 éditions. D’abord en 1993 (en Ile Maurice), puis en 1995 (au Nigeria). Depuis, notre pays avait disparu de la circulation. Jusqu’à ce que les autorités étatiques d’alors acceptent d’accueillir la 19ème édition (8 au 22 mars).
Gardien de buts, un vaste chantier
La brillante victoire à l’arrachée des Lionceaux ne devrait pas occulter un sérieux problème que le CHAN U20 a remis au goût du jour. Il s’agit de la sempiternelle question relative à l’absence de gardien de buts au Sénégal. On croyait que le mal n’existait qu’avec l’équipe nationale A. Que nenni ! Ce que nous avons vu avec les Juniors est encore pire. Ni Seydou Sy (titularisé lors du premier match, contre le Nigeria) encore moins Lamine Bâ (auteur des sorties hasardeuses) n’arrive à rassurer leur défaite et le public qui tremble à chaque occasion de but de l’adversaire.
D’où l’urgence d’investir ce chantier pour trouver des bons gardiens de but qui, faudrait-il le rappeler n’ont jamais fait défaut au Sénégal. Mais, le constat que l’on peut faire, c’est que depuis le départ de Tony Sylva, à la retraite, c’est le désert.
L’importance d’organiser
Lors de la précédente édition Algérie 2013, les «Lionceaux» alors coachés par Boucounta Cissé avaient été privés d’une troisième participation par le Bénin lors du dernier tour éliminatoire.
Il en sera ainsi pour les éditions d’avant. Pourtant, ce n’était pas le talent qui manquait au Sénégal. De la génération des Mame Mbengue Ndiaye avec René Diouf à celle de Diawando Diagne ou encore celles d’avant eux, le Sénégal a su produire des jeunes joueurs assez talentueux. Mais, ils n’ont jamais pu imiter Tony Mario Sylva et autre Salif Diao qui avaient pris part à l’édition nigériane en 1995.
Mais en acceptant d’organiser la 19ème édition, les autorités d’alors ont pris la bonne décision. Pour preuve, en trois matches de compétition, le Sénégal s’est retrouvé dans une phase finale de coupe du monde et en demi-finales de CHAN.
Mieux encore, notre pays a pu améliorer en termes de qualité ses infrastructures sportives avec notamment la mise en place d’une tribune modulaire au stade Caroline Faye. Sans occulter la réhabilitation des sanitaires et autres parties des aires de jeu.
Avec la nouvelle décision précise par le président Macky Sall d’accueillir le CHAN U23 qualificatif des JO Rio 2016, notre pays s’offre encore une fois une belle opportunité pour renforcer l’existant. En attendant de construire des stades flambants neufs qui répondent enfin aux normes internationales et au standing dont se vante notre pays.