L’ECOLE SENEGALAISE ENTRE CONTESTATIONS SYNDICALES ET FETES INTERMINABLES
PROLONGEMENT DE LA CRISE SCOLAIRE

L’absence de volonté politique au niveau du gouvernement quant au respect de ses engagements à travers les accords signés et la détermination des syndicats d'enseignants à obtenir satisfaction. Voilà deux faits qui hypothèquent très sérieusement l’année scolaire. Privés de cours, les élèves voient leur avenir en pointillés avec une année scolaire 2014-2015 qui pourrait être… blanche.
La crise de l'éducation qui sévit au Sénégal depuis plusieurs mois demeure encore une équation non résolue pour les autorités du pays. En dépit de la signature du protocole d’accord du 14 février 2014 entre le gouvernement et le Grand cadre des syndicats d’enseignants, l’école reste paralysée par une grève jusque-là sans issue et cela depuis un bon moment. Une situation qui menace le système scolaire et fait planer sur l’école sénégalaise le risque d’une année blanche.
En effet, depuis quasiment le début de l’année 2015, l’école sénégalaise, notamment dans ses composantes moyens-secondaires, est perturbée, voire totalement bloquée, par une série de grèves des syndicats enseignants du Grand cadre et du Saems-Cusems. Une perturbation de l’école annoncée par le Secrétaire général du Saems-Cusems, Mamadou Lamine Dianté, qui avait indiqué qu’un mouvement d’humeur allait s’opérer à partir du 10 février 2015. Cela, alors que le ministre de l’Education nationale installait officiellement le Haut comité du dialogue social dirigé par Mamadou Diop Castro.
«Aujourd’hui, rien ne peut empêcher la confrontation dans le système éducatif», avait martelé M. Dianté qui avait annoncé une mobilisation de la base pour démarrer le plan d’actions. Ces actes posés par les syndicalistes auraient pour fondement le non-respect du protocole d’accord du 17 février 2014. Alors que le gouvernement avait déclaré, au cours de la signature dudit document, qu’à partir de cette date, il ne signera plus d’engagement qu’il ne pourra pas respecter.
Un tel engagement fort n’aura pas permis aux enseignants du Grand cadre ou encore de l’Union syndicale pour une éducation de qualité (Useq), qui regroupe le Sudes, le Saes, le Sneel, l’Uden et le Sypros, d’accomplir la mission qui leur est assignée qui n’est rien d’autre qu’enseigner. Pour dénoncer cette situation, les syndicats ont adopté plusieurs démarches, notamment des débrayages, des grèves, des marches entre autres. Actes qui visent à obtenir du gouvernement le respect du protocole signé il y a un an. Mais en vain.
Et ce sont les élèves qui, pourtant, nourrissant une grande soif d’apprendre, en pâtissent. Victimes de cette divergence entre un gouvernement qui ne respecte pas ses engagements et des syndicats enseignants décidés à avoir le dernier mot, les élèves voient leur avenir hypothéqué par ceux-là même dont la raison d’être est de veiller à leur réussite.
Aujourd’hui, les élèves ne sont, en effet, pas prêts de retrouver les salles de classe. Restés presque deux mois sans faire cours, ils voient leurs vacances prolonger avec les fêtes de pâques, associées à la fête nationale de la jeunesse qui vont s’étaler sur 15 longs jours. Avec en toile de fond un risque réel d’année blanche.