LA CASAMANCE, PÔLE EXPÉRIMENTAL DE L’ACTE 3 DE LA DÉCENTRALISATION
CONSEIL DES MINISTRES

Le Conseil des Ministres s’est réuni, hier, mercredi 5 février 2014, au Palais de la République sous la présidence du Chef de l’Etat, son Excellence Monsieur Macky Sall. Au titre de sa communication du jour, le président de la République a abordé, dans un premier point, la question de la consolidation de l a paix et du développement durable en Casamance.
Le chef de l’Etat a rappelé l’espoir suscité par les actions annoncées lors du Conseil des Ministres délocalisé à Ziguinchor du 28 juin 2012, destinées à la prise en charge de la stabilité et de l’équipement de la région ainsi qu’au bien-être de ses populations.
Le président de la République avait décidé, par la même occasion, de faire de la région naturelle de Casamance, le Pôle expérimental de l’Acte 3 de la décentralisation.
A cet effet, le chef de l’Etat a souligné que le financement, à hauteur de 23 milliards de FCfa (Banque mondiale et Etat du Sénégal), du projet Pôle de développement de la Casamance permettra de redynamiser l’économie locale par la rentabilisation de la riziculture, l’accélération du désenclavement des zones rurales avec un programme de construction de pistes de production, la promotion de l’emploi, surtout pour les jeunes et les femmes.
Le président de la République a invité le Gouvernement à assurer une forte mobilisation de tous les acteurs soucieux de paix autour de sa nouvelle stratégie de réconciliation, de reconstruction et de développement durable de la Casamance.
Il a, en outre, exigé du Gouvernement la prise en charge prioritaire de sa vision en Casamance, qui implique la mise en œuvre consensuelle d’un programme de développement intégré en faveur du Pôle Territoire-Casamance (couvrant les 3 régions administratives) et l’harmonisation des interventions de tous les acteurs.
Le chef de l’Etat a informé le Conseil qu’il se rendra, en début mars, à Ziguinchor pour réaffirmer son projet et marquer davantage sa volonté de paix et de développement de la Casamance.
Le président de la République a évoqué, dans un deuxième point, le processus de mise en œuvre consensuelle et efficace de l’Acte 3 de la décentralisation, dont l’objectif principal est d’assurer l’émergence d’un véritable développement territorial cohérent et maîtrisé.
Il a, à ce propos, engagé le Gouvernement à renforcer la concertation permanente et la coopération soutenue avec l’ensemble des élus locaux (Association des maires du Sénégal, Association des présidents de régions et l’association nationale des conseillers ruraux…), les agents des collectivités locales, la société civile, le secteur privé ainsi que les partenaires techniques et financiers.
Le chef de l’Etat a préconisé de finaliser, dans les meilleurs délais, le recensement des agents des collectivités locales et de procéder, durant la période transitoire de mise en œuvre de la réforme, aux redéploiements appropriés du personnel en service dans les conseils régionaux au 31 décembre 2013. Il a, en outre, demandé au Gouvernement de s’assurer, avant fin février 2014, du recensement exhaustif de l’ensemble des conventions de coopération décentralisée déjà initiées.
Abordant le troisième point de sa communication, le chef de l’Etat a demandé au Gouvernement la finalisation urgente des concertations nationales sur l’éducation de base. Il a rappelé la place centrale de l’Ecole dans la consolidation de la citoyenneté et dans le chemin de l’émergence du Sénégal, à travers la formation de ressources humaines qualifiées, attachées à leur patrie et compétitives au plan
international. Il a souhaité l’intensification des concertations sur l’éducation de base, avec l’implication effective de tous les acteurs (enseignants, élèves, parents d’élèves, syndicats, collectivités locales, acteurs sociaux, secteur privé).
Le président de la République a évoqué la question de la protection des données personnelles au Sénégal. A ce sujet, le chef de l’Etat a insisté sur l’impératif de préservation de la vie privée des Sénégalais, dans le contexte actuel de développement fulgurant des technologies de l’information et de la communication et de la cybercriminalité, d’où la nécessité d’ériger cette question en priorité gouvernementale et en exigence de sécurité nationale.
Sous ce rapport, le chef de l’Etat a annoncé la mise en place, à l’instar des grandes démocraties du monde, de la Commission de protection des Données personnelles (Cdp), autorité administrative indépendante de lutte contre l’utilisation frauduleuse et abusive (vol, déformation et autres utilisations illicites ou non autorisés) de données à caractère personnel. Dans l’exécution de sa mission, la Cdp devra localiser et identifier toutes les bases de données portant sur des informations nominatives des Sénégalais, aux fins de protection de leur vie privée, droit fondamental.
Au titre de son agenda, le président de la République a informé le Conseil sur ses visites aux Emirats Arabes Unis, à Davos, Marrakech et sa participation au Sommet de l’Union Africaine (Ua).
Le chef de l’Etat a mis l’accent sur le déroulement des travaux de la 30ème session du Comité d’Orientation des chefs d’Etat et de Gouvernement du Nepad, qu’il a présidés et qui ont porté sur les progrès accomplis dans la réalisation des projets du Nepad, la revue des partenariats entre le continent, certains pays et groupes de pays comme les Brics(Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), le G8 et le G20.
Concernant les principales conclusions du 22ème Sommet de l’Union Africaine, il a souligné la décision de créer la Force africaine de réaction rapide aux crises, initiative visant à doter le continent de forces militaires nécessaires à la prise en charge immédiate des conflits.