LA PERCEPTION DES USAGERS DE SERVICES DE SANTÉ PUBLICS RESTE NÉGATIVE
ETUDE REALISEE PAR DES ASSOCIATIONS DE CONSOMMATEURS

Les usagers des services de santé restent sur leur faim concernant les prestations reçues au sein des différentes structures. Une étude réalisée par deux organisations de consommateurs (Adec et Crocs) fait ressortir cette « perception négative » du consommateur.
Une étude réalisée par l’Association pour la défense de l’environnement et des consommateurs (Adec), en partenariat avec le Cadre représentatif d’organisations consuméristes au Sénégal (Crocs), sur la perception des usagers/consommateurs sur le service public de santé fait apparaître une « appréciation négative » de la politique de l’Etat. Cherté des médicaments, manque de suivi des décisions prises, déficit de prise en charge des personnes vulnérables, difficultés d’accès aux soins sont entre autres les griefs relevés par les consommateurs.
Aussi, relève Pape Samba Ndiaye, l’un des organisateurs de cette étude qui a fait face à la presse, « les consommateurs sont peu au courant de leur système de santé. Et la plupart des personnes interrogées n’ont aucune notion de l’architecture pyramidale du système de santé, des réformes en cours ».
L’enquête qui a eu lieu du 8 au 14 janvier 2014 à Dakar a concerné 400 sujets dont 100 personnes interrogées dans chacun des départements de la région de Dakar, à savoir Pikine, Guédiawaye, Rufisque et Dakar.
A l’issue de cette étude, des taux très faibles ont été enregistrés sur les axes d’investigation que sont le recours en cas de maladie, l’accès aux structures de santé (jugés très éloignés par 32% des sujets), tandis que la qualité de la prestation reste en deçà des attentes des patients. Sur ce point, les usagers pointent du doigt l’incompétence du personnel, l’éloignement des structures de santé (excepté à Dakar) et les services donnés qui ne sont pas de qualité. C’est pour cela qu’à partir de ces résultats, l’Adec et le Crocs recommandent entre autres la création d’un réseau national des usagers des associations de consommateurs, l’organisation d’une campagne de sensibilisation sur les droits des consommateurs et surtout la mise en place d’un cadre de veille et d’expertise de la prise en charge des droits des consommateurs.
Ce cadre devra être, selon Pape Samba Ndiaye, « un centre de convergence des experts pour inciter au changement de comportement, au renforcement des organisations et à appuyer les négociations ». Cette étude entre dans le cadre des actions de renforcement de la protection du consommateur entreprises par Consumers International (Ci) en partenariat avec Osiwa. En ciblant Afrique de l’Ouest, l’étude concerne le Ghana, le Nigéria et le Sénégal.